Contes et Récits d'un Ranger

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gniii !!! mon topic a été effacé, à croire que JoL est anti-roleplay...

Aux portes de la bataille

Ton épée de fer forgée,
A ton bras un écu,
Paré à tuer,
Jusqu'à ce que tu n'en puisse plus...
Les mages derrière toi,
Les druides à tes côtés,
S'agitent et lèvent les bras,
En toi la force tu sens affluer...
Des armures belles et dorées,
Sur la plaine fleurie,
S'alignent par millier,
Prêtes pour la grande tuerie...

Les Barbares ont sorti,
Leurs haches aiguisées,
Et poussent de grands cris,
En voyant l'ennemi arriver...

Les Paladins magnifiques,
A genoux sous la pluie,
Murmurent en langue Elfique,
Mais chacun sait qu'ils prient...

Les Hobbit aux pieds poilus,
Sont sortis de leurs vallées,
Ils attendent le Dieu déchu,
En contemplant les vertes forêts...

Les Mages cagoulés,
Lancent des formules magiques,
D'une aura ils sont entourés,
Puisse-t-elle leur être bénéfique...

Les Rangers dans la forêt,
Guettent l'arrivée de l'ennemi,
Les animaux sont rentrés,
Se terrer dans leur logis...

Sur la plaine fleurie,
Les armées sont stressées,
Les Rois sont là aussi,
Ils tentent de les rassurer...

T'as mal au dos,
T'as mal aux bras,
Ici il ne fait point beau,
Et ton armure pèse sur toi,
Un rugissement arrive au galop,
Enfin Berto, te voilà !
Ode à Quellious

Ô, Quellious, pourras-tu me pardonner ?
La tranquillité tu souhaitais,
Mais je n'ai pas écouté...
Depuis que mon village j'ai quitté,
Vivre en paix je désirais,
Les contrées arpenter,
Les créatures rencontrer.
Mais je n'ai croisé
Que la haine, la cupidité
Vers un nouveau dieu je me suis tourné,
Oui, la monnaie j'ai déifié.
Ô, Quellious, pourras-tu me pardonner ?
La tranquillité tu souhaitais,
Mais je n'ai pas écouté...

Les créatures j'ai tué,
Les monstres j'ai pourchassé,
Les animaux j'ai traqué,
Pour de l'argent amasser.
Un Roi s'est montré,
Ses Chevaliers m'ont aidé,
Ses mages m'ont guidé,
Mais la guerre il prônait.

Ô, Quellious, pourras-tu me pardonner ?
La tranquillité tu souhaitais,
Mais je n'ai pas écouté...

Les Dieux contre moi courroucés,
Sur ma route ont tracé,
La guerre, la haine, le danger,
Je ne pouvais plus reculer.
Dans mes mains ils ont posé
Une épée, un bouclier,
Sur mes épaules ils ont posé,
Un heaume de métal forgé.

Ô, Quellious, pourras-tu me pardonner ?
La tranquillité tu souhaitais,
Mais je n'ai pas écouté...

Je les ai écouté,
J'ai frappé, j'ai traqué,
J'ai suivi, j'ai pourchassé,
Les créatures j'ai tué.
Au fond de moi, je me rebellais,
Contre cette haine que j'engendrais,
Mais pourtant je ne pouvais,
m'arrêter et camper.

Ô, Quellious, pourras-tu me pardonner ?
La tranquillité tu souhaitais,
Mais je n'ai pas écouté...

Dans les tavernes je suis entré,
Mais seuls des barbares festoyaient.
Dans les temple je suis allé,
Mais seuls les fanatiques prêchaient.
Dans les ruelles j'ai erré,
Mais seuls les assassins se tapissaient.
Dans les bois je suis passé,
Mais seuls les traqueur chassaient.

Ô, Quellious, pourras-tu me pardonner ?
La tranquillité tu souhaitais,
Mais je n'ai pas écouté...

De Odus à Faydwer je suis allé,
Erudin j'ai visité,
Dans Qeynos j'ai guidé,
A Halas je me suis aventuré,
A Freeport j'ai erré,
Sur l'Ocean je me suis engagé,
Kaladim de loin j'ai contemplé,
Et à Karana je suis rentré.

Ô, Quellious, pourras-tu me pardonner ?
La tranquillité tu souhaitais,
Mais je n'ai pas écouté...

Où que j'aille je n'ai trouvé
Une once de tranquillité
La paix j'ai rêvé
Mais seule la haine j'ai croisé.
Un jour je trouverai
Un havre ou règne la paix
Mes amis j'y emmènerai
En harmonie sera ces contrées.

Ô, Quellious, pourras-tu me pardonner ?
La tranquillité tu souhaitais,
Mais je n'ai pas écouté...

En attendant un seul ennemi j'ai trouvé
Je n'aurai de cesse de le traquer
Le pourchasser, le courser,
De loin le contempler,
Me demandant si jamais
A l'avoir je parviendrai,
Car il ne cesse de reculer,
L'Horizon il est nommé.
Danse avec les loups

Alors que j'étais seul, je les ai aperçus,
Toute la journée, j'avais fièrement combattu,
Des hordes de Orcs, qui nous avaient attaqué,
Avec de preux compagnons, nous les avions repoussés...
Alors que j'étais seul, je les ai aperçus,
Je m'étais écarté, heureux mais fourbu,
Cherchant un peu de repos, sur le doux rivage,
Je les ai rencontré, Ô heureux présage...
Alors que j'étais seul, je les ai aperçus,
Tout comme nous ils s'étaient battus,
Pour sauver Freeport de l'odieux agresseur,
Ils avaient mis de côté leurs croyances et leurs peurs...

C'est alors que nous nous sommes regardé,
Un long regard entre nous s'est échangé,
L'un d'entre eux a subitement aboyé,
Ce n'était pas de la colère, il voulait me saluer...

Leur pelage, gris argenté,
Sur lequel se reflétait,
Les rayons du ciel d'été
Etait légèrement souillé,
Du sang des Orcs tombés,
Montrant ainsi par là,
Leur puissance et leur fierté...

Ce soir là, à la nuit tombante,
Alors que mon épée était encore vibrante,
Des coups répétés de la journée,
J'ai croisé des loups au pelage argenté...

Je n'attend pas de toi, Ô Noble Seigneur
Des louanges sur ce poème, que j'écrivis avec mon coeur,
Juste un peu de respect pour l'Oeuvre de Tunare,
Sa végétation, ses créatures, et tout ce qui compose son Art,
Juste un peu d'amitié et d'amour pour les loups,
Et non pas de l'animosité ou même du courroux.
Lassitude

Il était las, las de cette haine et de cette guerre omniprésente, las de
devoir combattre pour survivre, de devoir combattre pour repousser la Mal et
le Chaos.
Il aspirait à la paix, au bonheur, c'est d'ailleurs pourquoi il s'était
engagé dans ce combat contre l'Obscur, mais maintenant il comprenait que ce
combat n'aboutirait à rien, rien de plus que de batailles interminables ou
la seule issue est la mort, sa mort ou même pire : la mort de ceux qu'on
aime.

Alors il s'était isolé, de tous, loin des combats, loin des hommes. Il
vivait reclu dans la forêt, ne dormant plus de peur de revoir la mort de ses
amis en cauchemar, ne mangeant plus, ne buvant plus... Il n'avait pour seul
compagnon qu'une simple balisette à cinq cordes, sur laquelle il composait
sonates et chansons lui faisant oublier ce qu'il était... Il ne se
nourrissait que de musiques et de champs, qu'il composait lui même, se
lançant parfois dans des poèmes épiques qu'il trouvait plat et creux, après
les avoir récitait, mais qui aurait fait pâmer les plus grands poètes du
royaume et fait rosir plus d'une paire de joues de damoiselles... Il
gambadait en chantant, riant de sa nouvelle condition, s'arrêtant sous un
arbre propice à l'inspiration ou auprès du ruisseau traversant la forêt...
Il ne voyait ni n'entendait les voyageurs qui, curieux d'entendre de la
musique en cette forêt, s'écartaient du sentier pour contempler ce
ménestrel, croyant voir en lui le Dieu du Verbe et des Mots. Mais il n'était
qu'un homme, avide de chanter et heureux de voir que les animaux
appréciaient ses chansons et ses poésies... Heureux d'être loin du fracas
des armes, du bruit de l'acier contre l'acier... Heureux d'être loin de la
cour où il ne se passait rien mis à part de vagues rumeurs qui circulait de
bouches à oreilles et de compliments creux qui sonnaient faux que les plus
lâches dispensaient aux plus puissants.

Non, il était heureux, seul avec sa balisette, sans se soucier de ces
Voyageurs qui voyaient en lui un grand poète, sans se soucier de ce qu'il
adviendra le lendemain...
(...)

Le Sage était las, las... Le poids des années pesaient lourds sur ses frêles
épaules qui avaient été jadis celle d'un guerrier...

Il avait cru tout voir, tout ce que proposait la Vie mais en lui il savait
qu'il n'avait rien vu, du moins qu'une parcelle du monde. Il avait servi des
Rois, des Empereurs, combattu contre des hordes sauvages, découvert des
contrées inconnues, fait la cour aux plus grandes Dames de ce monde, dompté
des animaux sauvages, traversé des océans pourtant maintenant il était las,
trop vieux pour continuer ses folles aventures, et puis la contemplation et
le travail avait un goût autrement meilleur que celui du combat... C'est
pourquoi depuis de nombreuses années il passait le clair de son temps en
reclus dans une forêt, découvrant les joies de la musique, de la poésie, de
la méditation, de la symbiose avec les Dieux... Tout ceci avait fait de lui
non pas une machine de guerre ou un valeureux voyageur, mais un esprit pur
et droit conscient de la nature profonde du monde et du respect dû aux
Dieux...

Au dessus de sa tête se répandaient les branches d'un magnifique acacia à
l'ombre duquel il venait souvent méditer et qui représentait la puissance de
la nature et sa force infinie...

Aujourd'hui ce n'était pas une méditation profonde qui le gagnait, mais une
nostalgie quant à sa vie passée, à tout ce qu'il avait effectué, aux
compagnons de toutes races qu'il avait rencontré...

Le Sage ferma les yeux et parti pour son dernier voyage, celui dont on ne
revenait pas, avec un sourire aux lèvres...
Agonie

Il agonisait.
Il agonisait, loin des yeux de tous, au beau milieu d'une prairie d'un pays
qui n'était pas le sien.
Il agonisait et seul les vautours s'intéressaient à lui.
Il était là, pleurant dans une flaque faite de son sang, il pleurait la
guerre, il pleurait la haine, il pleurait les Dieux qui avait fait de lui un
homme et qui aurait mieux fait de créer une belle créature de plus telle une
licorne, une biche, un loup, un ours ou un aigle au lieu d'un Humain en
proie au conflit perpétuel avec d'autres nations.
La blessure à son côté était mortelle et présentement douloureuse mais la
tristesse lui servait de morphine si bien qu'il ne sentait pas la
souffrance, bien qu'il ne pouvait plus se lever ou faire un quelconque
mouvement.
Alors il pleurait, lui, un guerrier à qui des maîtres avaient confié de
belles épées, un bel arc, une belle armure, un guerrier qui s'était sans
cesse battu pour la lumière et le bien, il était maintenant qu'un futur
corps sur la plaine, contraint de pleurer jusqu'à ce que la Dame Noire
vienne le prendre.
Les larmes étaient une plus grande souffrance que ce trou béant en lui qui
lui retirait petit à petit les quelques parcelles de vie qui lui restait,
pourtant il ne pouvait empêcher la vie de le fuir et les larmes de couler.
Il avait beau crier à l'aide, personne n'était là pour l'aider, pour le
soigner.
Pas un Druide pour guérir son corps,
Pas un Clerc pour guérir son âme,
Pas une Enchanteresse pour guérir son coeur.
Alors il mourait, seul, attendant la délivrance qui le mènerait au cieux,
prés de ses Dieux... Ses Dieux qui l'avaient quitté en plein coeur du
combat, qui n'avaient pas empêché cette lame de s'enfoncer en lui et qui
n'avaient pas protégé leur fidèle. Ces Dieux auxquels il sacrifiait, ces
Dieux qu'il priait l'avaient abandonné et il se retrouvait seul.
Pas un compagnon d'arme pour soutenir sa tête, pas une seule Dame à qui dire
qu'il était ravi de s'éteindre avec pour dernière image un visage
enchanteur, pas une âme qui vive pour le voir crever. Crevait, oui il
crevait, comme un chien qui agonise et non comme un guerrier ni même comme
un mendiant qui un matin ne se réveille pas, emporté par le froid de la
nuit, non il crevait comme seuls la plupart des animaux meurent : sans
dignité et seul.
De toute façon ce n'était qu'un petit guerrier, indigne des plus grands Rois
ou des Héros, pourtant... Pourtant il aurait peut-être pu en devenir un, un
héros, si les Dieux l'avaient protégé, si la chance lui avait souri... Mais
il n'était pas un héros, et encore moins un Roi. De toute façon il n'avait
pas l'étoffe d'un roi et celle d'un piètre héros... Mais il avait un bijou
digne d'un roi, mince bandeau à son front où était serti une pierre bleue
profond, cachée sous la chevelure... C'était une pierre magnifique, on
pouvait voir au travers un Désert, fait de dunes de sables à perte de vue...
Cette pierre était l'unique relique sacrée vouée à un Dieu inconnu et rejeté
par tous... Pourtant le guerrier agonisant en était le dépositaire et il
mourait...

La Vie l'abandonnait, il cessa de gémir sans toutefois s'arrêter de pleurer,
sa respiration se fit plus lente.
Il soupira :
"Je n'ai pas été digne, RisWààq"..."
Puis, il ferma les yeux et s'éteignit dans le froid de l'automne, au beau
milieu de la plaine. A son front la pierre étincela d'un feu flamboyant,
illuminant le corps inerte. Malgré la mort du guerrier, le culte du Dieu
inconnu et rejeté ne s'éteindrait pas.
Glacé, gelé, frigorifié...

Je suis dans un désert, mais un désert glacé,
La neige crisse, doucement sous mes pieds,
Tout est recouvert d'un manteau blanc,
Uni, infini, pur et éclatant...
Le désert de sable était loin maintenant,
Et dans ce désert de glaces, j'allais de l'avant,
Le froid était partout, me pénétrant, me mordant,
Et dans cette immensité, je fermais les yeux un instant...

J'étais loin de tout, du désert, de mes amis,
Mais dans ce nouveau lieu, je reprenais goût à la vie,
Il est en moi, je suis en lui, ce havre de froideur,
Et dans un élan de joie, j'y retrouve le bonheur...

Mon esprit est au coeur des glaces,
Mais mon coeur est en feu,
Si un ennemi me terrasse,
Je saurai que j'ai vécu heureux...
La Chanson du Guerrier Chanteur

Bien sûr, je pourrais vous conter,
L'Histoire d'un Roi, du Dragon ou d'un Chevalier,
Mais ces histoires n'ont que trop duré,
Aujourd'hui ce sera celle d'un petit guerrier...
Un petit guerrier, comme on en voyait tant,
Hardi et téméraire, mais farouche combattant,
Grand Ténébreux, selon ses amis,
Epée tranchante, selon ses ennemis...
On en dénombrait comme lui des milliers,
Si on se promenait dans les obscurs contrées,
Traquant sans relâche les ennemis,
Rien ne différenciait des autres celui-ci...

Jusqu'au jour où tout bascula,
A la merci d'un loup il tomba,
Cependant l'animal ne voulut pas de sa vie,
Au grand plaisir du guerrier, tout ravi...

Cette rencontre le transforma,
Durant de longues heures il médita,
Songeant à cette créature qui l'avait épargnée,
Symbole de la nature et de sa générosité...

Après ces pensées, pures mais profondes,
Qui pourrait passer pour étranges, pour un guerrier de ce monde,
Il se consacra à l'aide des autres, et à leur bonheur,
Mettant dans cette aide autant de coeur que d'ardeur...

Il n'abandonna bien sûr pas les combats,
D'ailleurs vous pourriez le croiser un jour ici bas,
Il se voua aux chants et à la poésie,
Récitant des vers en trucidant des ennemis...

Si un jour vous croisez, un fou armé de deux épées,
Ne vous en faites pas, il est inutile de vous alarmer,
C'est juste ce guerrier-là dont les Dieux guident le bras,
Qui ne peut cesser de chanter, durant les combats...
J'attends

Un jour, je le sais, elle viendra,
Toute de noir et de blanc vêtue,
Ce sera le jour de mon dernier combat,
De celui où j'aurai été vaincu...
Alors elle m'emmènera là-haut,
Au paradis des guerriers, des héros,
J'aspirerai alors au repos et à la paix,
Mais pourtant resterai tourmenté...
Seul, dans ce paradis blanc et mielleux,
Qu'aurais-je pu espérer de plus merveilleux ?
Mais je suis seul, seul et isolé,
Mais il manque quelqu'un à mes côtés...

Alors ce Paradis sera un enfer,
Tous ces anges ne seront que pâles lumières,
Certains pensent qu'une fois là-haut,
Je pourrai chanter indéfiniment, nul besoin de repos,

Mais ils se trompent amèrement,
Là-haut qu'est-ce que je fais ? j'attends.
En position de méditation, je ne bouge pas,
Je n'attend qu'une seule chose : toi.

Et j'attendrai, indéfiniment s'il le faut,
Que vienne enfin le moment de ton dernier repos,
Et que tu prenne le même chemin que moi,
J'ouvrirai les portes du Paradis devant toi...

Là-haut je serai ton guide, ton protecteur,
Même si en ce lieu tu ne risque point de malheur,
Nous parcourons les plaines célestes en courant,
Toi apprivoisant les papillons, moi chantant,
Nous nous baignerons dans les lacs sacrés,
Nous traverserons monts et vallées,
Je te parerai des plus beaux atours,
Tu seras ma Lumière, mon Amour,
Et nous vivrons alors éternellement et heureux,
Nous serons deux amants, au pays des Dieux...

En attendant je prie, je chante et je combat,
Attendant impatiemment que survienne mon trépas.
Mon trésor

J'ai traversé monts et vallées,
J'ai rencontré rois et héros,
J'ai admiré des tas d'or, des trésors,
Et même contemplé les bijoux les plus beaux...
Mais à coté de mon joyaux,
Tout ceci n'est ni pur ni beau,
Que des babioles, sans grandes valeurs,
Comparées à sa splendeur...
Au fond d'un bois je l'ai trouvé,
De blanche lumière auréolé,
Il s'offrait à moi, dans sa splendeur,
Et je l'ai admiré tel un voleur...

On pourrait croire que c'est un sceptre, une couronne,
Ou bien une pierre précieuse, grosse comme une pomme,
Mais mon trésor, qui crée chaque jour mon bonheur,
Est encore plus beau qu'un arbre en fleurs...

C'est une chose douce, parfumée,
Aux yeux charmeurs, à la voix de fée,
A la bouche en coeur, aux gestes pleins de douceur,
Belle comme une déesse, l'égale d'une princesse,
Douce comme la caresse du vent, innocente comme une enfant,
De si belles mains, un rire cristallin,
Une chevelure d'or,
La beauté incarnée dans un corps,
De petits pieds léger et coureurs,
Une créature pleine de splendeur,
Et dès que je l'aperçois,
C'est comme si c'était la première fois,
Que s'ouvraient à la lumière du monde mes yeux,
Et dans ces moments là, je ne vénère plus aucun Dieu,
Je ne pense qu'à une seule chose :
Préserver cette Elfe, belle comme une rose,
L'écarter du moindre danger,
Et en l'admirant, me mettre à rêver...
Le chemin continue

Et la route défile de nouveau, sous mes pieds,
Un jour, peut-être en aurais-je assez,
De me battre, de courir, de frapper, de tuer,
Alors ce jour-là, il sera temps de m'arrêter...
Je trouverai un paradis, ou ne règne que l'été,
J'y construirai un logis, un foyer, un chalet,
Seul ou en compagnie, j'y vivrai toute l'éternité,
Je pourrai alors m'éteindre, bien-heureux et en paix...
Et les cris et la guerre seront alors inexistant,
L'odeur de la chair, dans la bouche le goût du sang,
Les soupirs de mes frères qui partent en agonisant,
Les hurlements des ennemis, qui vocifèrent en mourant,
Le crépitement de la magie, tuant et brûlant,
Toutes ces choses disparaîtront, je ne penserai qu'au présent...

Je vivrai de chasse, de pêche et de poésie,
Partant me promener au matin, ne rentrant qu'avec la nuit,
Priant souvent les dieux, pour les remercier de cette vie,
Ecoutant les oiseaux, les loups et leurs cris,
Cultivant un jardin, emplit de couleur et fleuri,
Fabriquant de mes mains mes propres outils...

Je mettrai dans un coffre, ma cape et mes épées,
Je n'aurai plus besoin de mon casque et mon bouclier,
Les rejoindront ma cotte de maille et mes épaulettes usées,
Je ne garderai que mon arc, que je suspendrai au-dessus de la cheminée...

Je vivrai mille ans, en ayant enfin trouvé,
Ce que je cherchais vraiment, la joie et la paix,
Je verrai défiler les saisons et les années,
Un beau soir, devant la cheminée,
En feuilletant un livre, je m'assoupirai,
Je m'éteindrai alors, heureux et satisfait...
Vie au monastère

Le moine l'interpella :
"Que faites-vous dehors en pleine nuit, Frère Baeandor ?"
Il semblait étonné de voir quelqu'un à cette heure tardive tandis que tout
le monde dormait dans le petit monastère.
"Je regarde les étoiles, mon Frère...
- Les étoiles ? mais qu'ont-elles de particulier ce soir ?
- Rien de plus qu'hier mais l'une d'entre elle me guide et me surveille
alors je la contemple tous les soirs...
- Voilà une idée étrange et proche de l'hérésie... Je vous conseille d'aller
vous coucher Frère, un repos vous ferait du bien...
- Vous avez raison..."
Après un dernier regard à RisWààq", le moine rentre dans ses quartiers et
s'allongea sur son lit, cherchant le repos. Tous autour de lui dormaient
depuis plusieurs heures... Après une éternité, la fatigue accumulée lors de
la journée le submergea et il s'endormit...
Le jour était à peine lever et déjà tout le monastère était en agitation. Un
moine courut vers les quartiers et ouvrant la porte, cria à la volée :
"Le Père Supérieur désire voir le Frère Baeandor !!!"
Baeandor se leva, extirpant son regard d'une amulette qu'il avait amené avec
lui dans son pèlerinage, représentant un loup majestueux. En passant près de
son coffre, il l'ouvrit et posa l'amulette, auprès d'objets hétéroclites
tels qu'une cape, une plume et quelques feuilles de papier ou bien deux
courtes épées.
Enfin, il traversa la cour tandis que le soleil pointait ses premiers rayons
sur le petit monastère. Il traversa les quelques couloirs obscurs et frais
de la demeure et entra dans le bureau du Père Supérieur. Celui-ci était en
train de compulser un parchemin jaunit par le temps, assis dans un siège
semblant horriblement inconfortable. Son visage était sévère, parsemé de
rides, mais on y sentait une sagesse peu commune.
"Ha, Frère Baeandor, te voilà...
- Bonjour Père...
- Bonjour mon Fils, bonjour... J'ai un tracas te concernant.
- Aurais-je eut une conduite reprochable mon Père ?
- Non, point du tout... Vois-tu nous ne questionnons pas ceux qui deviennent
moines et encore moins les raisons qui les poussent à devenir moines.
Pourtant tu es différents des autres. D'une part tu ne sembles pas être le
fils cadet d'un riche propriétaire qui à défaut d'héritage trouve sa voie
dans la prière, d'autre part tu ne sembles pas être non plus quelqu'un qui
tente de refaire sa vie dans les ordres... Me trompe-je ?
- Non, vous ne vous trompez pas mon Père...
- En fait tu sembles être un guerrier. Ne sois pas étonné : tu n'as pas une
carrure colossale mais tu n'as pas non plus la frêle apparence propre à tous
les autres religieux du monastère. Donc j'en ai conclu que tu étais un
guerrier. Et vu ton attitude pieuse qui ferait pâlir le plus dévot des
ecclésiastiques, j'en ai aussi déduit que tu n'as pas toujours eut une vie
facile et que tu as une raison précise d'être ici.
- C'est vrai mon Père... J'ai pêché par le passé et je tente de me faire
pardonner auprès des Dieux mes fautes commises. De plus, depuis le début de
mon existence je n'ai jamais put trouver la paix. Je cherche le repos
intérieur en priant les Dieux... Je suis en guerre perpétuelle, en guerre
avec moi-même, traquant mes démons jusqu'à ce qu'ils fuient ma personne...
- Je comprends... Mais quelques furent tes fautes, les Dieux t'ont pardonné
je pense. Voilà plus de deux ans que tu es parmi nous et tu n'as eut de
cesse de prier du matin jusqu'au soir dans la chapelle. N'importe quel Dieu
aurait pardonné n'importe quelle erreur face à une telle dévotion mon Fils.
- Mais pourtant je ne trouve pas le repos mon père...
- Alors c'est que tu ne le trouvera point ici... Ecoutes mon Fils : tu es un
guerrier et je suis un moine. Pourtant nous avons un but commun, nous
vénérons la lumière. Mais le mal ne peut être repoussé que par des prières,
il faut le combattre. En ceci je ne puis offrir mon aide mais toi tu le
peux.
- Vous me chassez mon Père ?
- Non, j'agis comme me l'indiquent les Dieux. Te garder ici serait ne pas
profiter des talents d'un guerrier de la Lumière. Je te conjure donc de
retourner au combat et d'apporter la lumière là où règne l'obscurité.
- Mais le salut de mon âme ?
- Peut-être chasseras-tu tes démons une fois que tu auras vaincu
l'obscurité... Tu auras plus de chance de trouver la paix interne au combat
qu'en te ressassant de noires pensées.
- Bien Père, je partirai donc sur l'heure.
- Que les Dieux te gardent mon Fils..."
Le moine redevenu guerrier se retourna... Il retraversa la cour du monastère
et une fois entré dans ses quartiers, ouvrit son coffre en grand. Alors,
lentement, il retira la robe de bure qui lui servait de vêtement depuis deux
longues années et enfila ses anciens vêtements. En enfilant un à un ses
habits, des images du passé ressurgissaient en lui... La cotte de maille le
ramena auprès des vils gnolls alors qu'il n'était qu'un adolescent seul et
perdu... Les jambière semblaient renfermer les esprits des milliers d'orcs
de Freeport qui avaient eut le malheur de croiser sa route. En enfilant son
casque, il vit les plaines de Karana s'étendre devant lui, à l'infini. En
ajustant les deux épées dans son dos, il se retrouva parmi une horde
d'iksars vociférant tandis que le bruit du métal contre le métal résonnait
dans ses oreilles. Enfin, en prenant son arc, il se retrouva dans le désert,
immense et colossale, pur et tueur, silencieux et pénétrant... Alors, en
regardant le fond du coffre il vit les bijoux qu'on lui avait offert
jadis... En les enfilant, il revit tous ses compagnons d'arme du temps
passé, tous les Seigneurs qui avaient croisé sa route et mélangé leur sang
au sien...
En sortant du monastère, il semblait à la fois vide et plein de vie, mort
mais ressuscité. Alors, d'un pas vif, il se dirigea en direction du soleil
qui montait lentement dans la fraîcheur du matin...

Cela faisait quelques jour qu'il avait quitté le monastère et lorsqu'elle
apparu devant lui, éblouissante sous le soleil au zénith, il ne put
s'empêcher d'avoir un pincement au coeur... Il n'avait pas vu la mer depuis
deux longues années et voilà qu'elle s'étalait face à lui, infini, bleu avec
des reflets jade, impétueuse et recelant une énergie colossale...
Après quelques minutes de contemplation, il se dirigea vers ce qui semblait
être un petit port à quelques lieues de là... Il marchait depuis des jours
mais il ne s'en rendait pas compte. De plus il avait marché tout sa vie
durant et la fatigue ne le gagnait jamais. D'ailleurs on l'appelé
Pied-Rapide, là-bas, de l'autre côté de l'océan...
Alors d'un pas allègre il entra dans le village... C'est un petit bourg
paisible, avec quelques habitation et au bout d'une rue étroite, on
débouchait sur un petit port où étaient accosté une ou deux barques...
Hélant un pêcheur occupé à aiguiser ses hameçons, il lui demanda quand
arriverai un bateau en direction du continent voisin...
"Un' bon' heure, j'dirions mon brav' maît'...
- Merci mon brave..."
Il s'assit donc sur le quai et, pour occuper au mieux cette heure à
attendre, il se mit à méditer... Ce ne fut que des cris qui le sortirent de
son état second, quelques temps plus tard... Un grand voilier était
maintenant amarré et il semblait que le capitaine l'attendait pour mettre le
cap sur le vieux continent... Le jeune guerrier se releva prestement et
sauta sur le pont, non sans avoir donné au passage une piécette au capitaine
du navire.
Le bateau n'avait que peu de personnes à bord... Un vieux druide hobbit,
deux jeunes paladines humaines et un mage érudit semblant très imbu de sa
personne. Le bateau, dans un grincement, se détacha du quai et s'éloigna de
la terre.
Les jours passaient inlassablement et le guerrier passait son tend soit à
méditer, soit à prier les Dieux, soit sur le pont à respirer les effluves
salées de la géante bleue s'étalant à l'infini, écoutant le bruit des vagues
s'écrasant sur la coque, inlassablement... Il prenait ses repas avec les
autres voyageurs, mis à part le mage qui semblait vouloir rester seul. Ses
compagnons étaient fort sympathique, le druide par son esprit jovial et
bon-vivant et les paladines pour leur dévotion à Mithaniel et leur désir de
découvrir le monde... Elles n'avaient de cesse de questionner le druide et
le ranger sur les contrées qu'ils avaient déjà vu. Le guerrier se portait
volontiers à raconter des histoires, ce qui le changeait de la méditation et
lui rappelait le temps ou on le disait barde...
Enfin, après plusieurs jours de voyage, le bateau accosta à une grande
ville. Les voyageurs se séparèrent, chacun partant dans une direction
différente, et le jeune ranger se retrouva seul. Alors, il traversa la ville
qu'il connaissait fort bien, il passa sous la porte Est et, après avoir
marché quelques minutes, il se retrouva là où son esprit venait toutes les
nuits depuis deux ans. Il s'assit en tailleur, insouciant des créatures
environnantes, admirant le désert s'étendant devant lui.
Il était revenu chez lui.




Vie au Monastère (suite)




La salle était vide. C'était une grande salle froide avec quatre piliers
soutenant la charpente et aucun meuble ne donnait un semblant de vie à cette
pièce.
Il n'y avait qu'une grande statue à l'un des bouts de la salle, représentant
une Déesse au bras écartés te portant dans ses mains une fleur et une arme.
Le travail était très précis et si ce n'est l'aspect gris foncé de la
pierre, on aurait pu croire à une véritable personne. Face à la statue se
trouvait une autre statue, plongée dans l'ombre. On reconnaissait vaguement
un être assis en tailleur, méditant face à la Déesse.
Non, ce n'était pas une statue mais bel et bien un prieur qui ne bougeait
pas d'un cil, plongé dans une méditation profonde. Il portait la robe des
moines que tous portaient dans le monastère et une courte barbe courait sur
son menton. Il n'était pas vieux, pourtant de fines rides striaient aux
coins de ses yeux clos.
Derrière le prieur, l'unique porte s'ouvrit, laissant entrer une grande
quantité de lumière qui vint irradier la statue maintenant nimbée d'un halo
lumineux.
Un moine traversa la salle sans faire de bruit et, se penchant au-dessus de
l'homme en méditation, dit :
"Le père supérieur désire vous voir, frère."
L'homme assis ne bougea pas, mais le moine reparti sans attendre de réponse,
replongeant la pièce dans son obscurité.
Après quelques secondes, les muscles des bras et des jambes de l'homme
frémirent sous l'effort après des heures de relâchement. Les paupières
s'ouvrirent, révélant de profonds yeux marrons. Le méditeur décroisa les
jambes et se releva, difficilement...
Il était grand, pour un moine, et avait une carrure impressionnante, du
moins pour un humain. Claudiquant, il se dirigea vers la porte et l'ouvrit
en grand.
La lumière le frappa d'estoc et il plissa les yeux pour éviter le coup
violent que lui portait le soleil.
Il resta là, sans bouger, pendant quelques minutes, laissant sa vision se
réhabituer à la lumière après cette éternité dans la nuit de la salle de
prières. La cour du monastère regorgeait de vie, entre les moinillons qui
faisaient une pause entre deux leçons, les moines discutant debout par
petits groupes ou assis sur des bancs de pierre et les animaux qui vivait en
liberté dans la cour et qui faisaient un raffut du diable...
Le moine vacilla sous l'afflux soudain de tant de bruit. Puis, une fois
accoutumé à la lumière et au vacarme, il se dirigea vers la petite chapelle
de l'autre côté de la cour. Les portes étaient ouvertes et illuminaient
l'intérieur, pourtant les cierges étaient encore allumés.
Passant entre les bancs de bois, le moine traversa la courte allée menant à
l'autel sur lequel étaient posés des statuettes de plusieurs Dieux. Après
avoir saluer ceux-ci, il se dirigea vers un porte basse dans un angle de la
chapelle et entra dans une petite pièce ou régnait un désordre composé de
parchemins et de livres. Un petit homme trônait sur une chaise de paille
derrière une pile recueils de prières.
"Ha, Frère Baeandor, vous voilà... Que vous avez l'air fatigué. Il faut
penser à manger et à dormir, prier les Dieux jours et nuits est une bonne
chose mais les Dieux n'apprécieraient pas de voir leurs créatures se laisser
mourir à prier...
- Bonjour Père Dafyd."
Le père supérieur était un petit homme au visage blafard qui bien qu'ayant
été un grand bâtisseur de temples et de chapelles dans sa jeunesse, était
maintenant un grand érudit qui connaissait une étonnante quantité de livres
saints.
"Mon Fils, que savez-vous du reste du monde ?
- Depuis que je suis parmi vous, je ne m'intéresse plus guerre au monde
extérieur et les seules nouvelles que j'ai sont celles que me portent les
vents.
- Et que vous disent les vents ?
- Les vents m'apportent des senteurs de sang et des bruits de batailles, mon
père.
- C'est tout ?
- Non... Je ne devrai pas l'avouer mais ils m'apportent aussi les visages de
mes anciens compagnons, les senteurs de contrées lointaines et de l'océan,
le cri des loups au loin et de multiples vieux souvenirs...
- Vieux ? Cela ne fait qu'un an que vous êtes parmi nous, mon Fils...
Quoiqu'il en soit, les vents vous ont bien parlé. Une guerre se prépare, une
grande guerre, qui pourrait plonger beaucoup de monde dans le noir et le
chaos.
- Alors je vais retourner prier pour éviter qu'il en soit ainsi.
- Non, répondit sèchement le père supérieur, vous n'allez pas retourner
prier, laissez cela à d'autres moines n'ayant jamais pris les armes. Vous
servirez mieux les Dieux en allant au combat qu'en priant ici...
- Vous me chassez une fois de plus, Père ?
- Je ne vous chasse pas, j'utilise au mieux les talents que m'envoient les
Dieux. Vous êtes un guerrier, frère Baeandor. Vous êtes un guerrier avant
d'être moine, si bien que je préfère savoir que des guerriers comme vous
défendent la lumière plutôt que prient dans une salle de prière mal
éclairée...
- Très bien, je laisse votre sagesse dicter ma conduite et partirai sur
l'heure.
- Merci, Frère Baeandor, puissiez-vous revenir sain et sauf.
- Merci, mon Père."
Le moine ressortit de la chapelle et se dirigea vers les quartiers des
moines. Comme la vie était répétitive... Toute sa vie n'était qu'une
répétition de faits. Mais après tout, le Père avait raison, il était
guerrier avant tout. Arrivé devant son lit, au pied duquel se trouvait un
coffre, il retira sa robe de bure. Ouvrant le coffre, il en tira sa vieille
tunique, qu'il n'avait pas porté depuis un an. Il l'enfila et prenant ses
armes, ressortit à la lumière du jour, dans la cour.
Sans savoir pourquoi, il écarta les mains et commença à les agiter, leur
faisant effectuer un ballet gracieux. Les moinillons qui jouaient dans la
cour arrêtèrent de chahuter et le regardèrent faire. Une lumière bleuté
jaillit des doigts du guerrier et le nimba d'un halo lumineux sans cesse
plus aveuglant. Les anciens réflexes lui revenaient et la magie se faisait
pratiquement d'elle même. Ses mains continuaient à danser tandis qu'au loin
un loup hurla. La lumière décrut enfin autour de lui et se retira, pourtant
il sentait une force colossale envahir ses jambes : l'esprit du loup était
sur lui. Rassemblant ses forces, il parti en courant, se dirigeant vers
l'ouest, sans même jeter un regard sur le monastère qui disparaissait petit
à petit derrière lui.
Pitié

Vous m'avez dérobe mon coeur Madame,
S'il vous plait, rendez-le moi, rendez-le moi...
J'étais heureux, le monde était merveilleux,
J'allais l'âme en paix, rien ne pouvait m'arriver...
Mais je vous ai vu, pour la première fois j'étais vaincu,
Mon monde s'écroulait, mon esprit s'embrasait...

Vous m'avez dérobe mon coeur Madame,
S'il vous plait, rendez-le moi, rendez-le moi...

Les oiseaux ne chantent plus,
Le soleil ne brille plus,
La nature a perdu sa splendeur,
Et je me languis dans mon malheur...

Vous m'avez dérobe mon coeur Madame,
S'il vous plait, rendez-le moi, rendez-le moi...

Vous ne pouviez me faire ça à moi,
Je ne suis pas fait pour cette vie là,
J'aime courir dans les vertes forêts,
Rire, boire et méditer...

Vous m'avez dérobe mon coeur Madame,
S'il vous plait, rendez-le moi, rendez-le moi...

Mais la course ne m'amuse plus,
Le rire a à tout jamais disparu,
La boisson me pousse à m'apitoyer,
Et depuis que je vous ai vu je ne puis plus méditer...

Vous m'avez dérobe mon coeur Madame,
S'il vous plait, rendez-le moi, rendez-le moi...

Je m'effondre et je pleure,
Ne voyez-vous point que je me meurt !
Je suis un homme vidé, fini,
J'ai perdu la notion du jour et de la nuit...

Vous m'avez dérobe mon coeur Madame,
S'il vous plait, rendez-le moi, rendez-le moi...

Je tente de mettre fin à mon malheur,
En risquant ma vie à toute heure,
Mais la mort ne veux point de moi,
Je suis contraint de errer ici-bas...

Vous m'avez dérobe mon coeur Madame,
S'il vous plait, rendez-le moi, rendez-le moi...

Ma main tremble, mon coeur se serre,
Je ne suis même plus fait pour la guerre,
Mon verbe est acerbe avec l'ensemble de mes frères,
Je suis seul, seul et perdu, sur cette terre...

Vous m'avez dérobe mon coeur Madame,
S'il vous plait, rendez-le moi, rendez-le moi...

Je pourrai entrer dans les ordres religieux,
Prier soir et matin, devenir très pieux,
Hélas lorsque je prie, je ne vois pas les Dieu,
Mais deux yeux profonds teintés d'un joli bleu...

Vous m'avez dérobe mon coeur Madame,
S'il vous plait, rendez-le moi, rendez-le moi...

Je ne vois plus qu'un visage, et rien de ce qui m'entoure,
Je n'entend plus qu'un rire, et plus les bruit tout autour,
Je ne sens qu'un parfum et les sens envolés,
Je suis emmené dans le lointain, pleurant sur ma destinée...

Vous m'avez dérobe mon coeur Madame,
S'il vous plait, rendez-le moi, rendez-le moi...

Je cherchais le repos, je n'ai trouvé que la torture,
L'amour si pur si beau a touché mon coeur de sa morsure,
Je meurt à petit feu, mais l'esprit embrasé,
Attendant ma fin, l'âme toute entière dévorée...

Vous m'avez dérobe mon coeur Madame,
S'il vous plait, rendez-le moi, rendez-le moi...
Rendez-le moi...
Rendez-le moi...
Je suis prêt

Il pleuvait, encore et toujours,
Au lointain pointait le petit jour,
Le guerrier était seul, dans une vallée,
L'âme sombre, il méditait...
"Le mariage, qu'est-ce que cela ?"
Se demandait-il tout bas,
Bien qu'il connaisse une réponse éclairée,
Cette question ne cessait de le tourmenter...
"Et puis d'abord, suis-je fait pour ça ?
Est-ce une chose faite pour moi ?"
A ces questions, lui répondaient,
Que le vent, soufflant sur la forêt...

"Tu es un ranger, un marcheur, un voyageur et un rôdeur !
On te traite de voleur, de menteur, de brigand et de tueur !
Tu es un exclu, un rejeté, un isolé du monde, un paria,
Cette belle Elfe est folle de vouloir épouser un homme comme cela...

Elle mériterait un grand Elfe, auteur de mille victoires,
Ayant déjà posé son sceau dans les livres d'histoire,
Capable de tuer à mains nues une armée de géants,
Beau et noble comme un roi, un guerrier, un conquérant...

Mais elle désire épouser un humain et ranger de surcroît,
Tout le temps sale, pas très malin, rustre parfois,
Capable de toutes les erreurs et de toutes les bavures,
Et dont les mains ne sont ni blanches ni pures...

Un errant sans cesse partant, un vagabond, un voyageur,
Incapable de rester au même endroit plus d'une heure,
Un membre de la folle Seigneurie de l'Azur,
Courant après l'horizon, reculant au fur et à mesure...

Adepte d'un culte aux racines bien obscur,
Vénérant un Dieu au nom de mauvaises augures,
Ayant pitié du mal et de ses forces maléfiques,
Aimant les Teir' Dal et trouvant les dragons magnifiques...

Cette belle Elfe n'est pas faite pour toi,
En vivant avec elle, tu la blesseras,
Elle mérite autre chose, un noble, un roi,
Et non pas un vagabond jamais là...

Mais cette femme peut te transformer,
Te faire accepter dans la société,
Faire de toi un noble seigneur,
Un homme qui n'aurait jamais peur...

Elle te transformera en prince charmant,
Excellent mari, et très bon amant,
Tu lui apprendra la littérature et la poésie,
Tu lui fera découvrir, la mer infinie...

Nous voyagerons lorsque nous nous ennuierons,
Nous irons découvrir, de nouveaux horizons,
Puis nous retournerons dans notre doux foyer,
Et nous y trouverons de quoi nous occuper...

Je lui apprendrai la chasse et la pêche,
La vie en forêt, la fabrication des flèches,
Elle m'apprendra les arcanes et la magie,
Comme faire la cuisine ou les bases de la joaillerie...

Nous partagerons nos joies et nos peines,
Les rires et les pleurs, les mauvaises nouvelles,
Nos merveilleuses trouvailles, nos découvertes,
Nos récits de bataille, ainsi que nos pertes..."

Et le guerrier, sûr de son amour,
S'en va alors, sous le petit jour,
Retrouver sa maison, son foyer,
Et sa princesse, tant adorée...
Donjon funeste

Il gisait dans une flaque de sang,
Son compagnon à ses côtés, tremblant,
"Debout ! Relève-toi ! Il reste des ennemis ici et là !"
Mais pour le guerrier il n'y aurait plus de combat...
Et les larmes et les pleurs n'y font rien,
Le noble guerrier gît, au petit matin,
Au fin fond d'un lugubre donjon,
Tandis que se lamente son compagnon...
"Pourquoi me laisse-tu maintenant !
Tu es fort et étonnement puissant !
Tu ne peux pas partir comme ça,
Il nous reste encore beaucoup de combats !"

Mais le moine ne bouge pas,
Il est déjà bien loin de là,
Retrouvant les ancien héros tombés,
Il s'assoit aux côtés des Dieux vénérés...

Et le guerrier est seul et pleure,
Non pas d'être seul dans cette demeure,
Mais d'avoir perdu un cher compagnon,
Un frère d'arme si loyal et si bon...

Et le guerrier, de rage et de désespoir,
Se relève en tremblant, dans le noir,
Et le cerveau embrumé par le chagrin,
Se rue sur les ennemis, une arme dans chaque main...
Chasse

Elle courait à travers bois, affolée par le bruit des chasseurs qui la
traquaient... Elle les sentait qui se rapprochaient, menaçant avec leurs
arcs et leurs piques, prêts à la tuer dès qu'elle chuterait ou qu'elle
serait trop faible pour continuer à courir.
Pourtant la journée avait bien commencée, elle s'était réveillée aux
premiers rayons du soleil et aux premiers gazouillements des oiseaux... Elle
s'était mise à arpenter la forêt, heureuse d'être libre ou peut-être même
simplement heureuse d'être...
Elle gambadait allégrement sous le soleil bleu dépourvu de nuages, cheminant
sur les sentiers ou coupant à travers les bosquets, saluant les êtres
qu'elle croisait sur sa route, cerf, biche et faon, une lapine et sa portée,
un renard parti chasser, des rossignols chantant, des loups amicaux, toute
la population de la forêt la saluant en retour...
Le midi, elle s'arrêta à un petit ruisseau pour se désaltérer et manger
quelques fruits poussant sur de petits arbustes non loin de là. Une fois
rassasiée, elle se coucha au bord du ruisseau et, le bruit de l'eau aidant,
elle s'endormit paisiblement, rêvant de plaines vertes.

Mais voilà, les aboiements des chiens la réveillèrent en sursauts et les
cris des chasseurs lui firent comprendre ce qu'elle redoutait : les
chasseurs l'avaient retrouvé et cette fois-ci il n'abandonneraient pas...
Quelques jours auparavant, elle avait réussi à les semer, se camouflant dans
un épais bosquet épineux après avoir traversé un torrent impétueux qui avait
failli l'emporter. Les épines l'avait transpercé de leurs pointes et encore
aujourd'hui elle sentait toujours leurs griffures sur son corps.
Hélas les chasseurs n'abandonneront pas cette fois-ci et il sera difficile
de les semer car ils désiraient beaucoup trop le joyau qu'elle avait sur le
front. Elle se mit à courir, à courir, évitant de faire trop de lignes
droites pour ajouter de la difficulté au travail des chiens. Les arbustes
défilaient à ses côtés à une vitesse folle, transformant la magnifique forêt
en une vague tache floue tandis qu'elle courrait comme une possédée. Elle
savait qu'elle n'arrivait pas à distancer les chiens et les chasseurs car
elle entendait les cris des uns et les aboiements des autres qui se
rapprochaient, inlassablement, telle une lente mise à mort dont on connaît
déjà la finalité.

Combien de temps courut-elle ainsi, peut-être un temps très court mais il
lui parut que cela faisait des heures, des jours, une éternité quelle
courrait et la fatigue la gagnait, et les chasseurs se rapprochaient.
Soudain, elle entendit le bruit de la corde qui claque, du bois qui se
redresse, de la flèche qui file. Elle fit un bond de côté mais cela
n'empêcha pas l'objet mortel de se planter dans sa cuisse, la faisant lâcher
un cri de douleur. Elle ne s'arrêta pas pour autant mais elle se mit à
boiter, les chiens à quelques mètres derrière elle. Un long filet de sang
coulait de sa cuisse et après quelques dizaines de mètres sous cette atroce
torture, elle chancela et finit par s'écrouler sous un grand chêne. Dans les
derniers instants de vie qui lui restait, elle eut une pensée pour ses
parents, son père qui lui avait ordonné de ne jamais aller se promener seul
dans le bois, sa mère qui l'emmenait découvrir les animaux quand elle était
jeune...

Les chiens se jetèrent sur elle au moment ou le soleil disparu derrière un
horizon qu'on ne distinguait pas au beau milieu de la forêt.

Ce soir, une Licorne est morte.
Licorne

Je me promenais dans la forêt
Entre les arbres je déambulais
Leur rude écorce je caressais
Sous leur feuillage je m'arrêtai
A l'ombre, je composais
Puis ils sont arrivés,
Je les entendais hurler,
Des chiens, des hommes, ils aboyaient
Alors je me suis caché
Dans un épais fourré
Les hurlements se rapprochaient
Les animaux devant eux fuyaient
J'ai vu un ours puis un sanglier
Devant moi, se mettre à détaler

Et puis elle est arrivé
Majestueuse, malgré le danger
Hélas pour elle, elle saignait
A quelques pas de moi elle s'est écroulée

Les chasseurs sont arrivés,
D'arcs et d'épée armés,
Et des chiens à leurs côtés,
Alors je suis resté caché,
La tête dans les bras, je n'ai pas bougé

Trop nombreux ils étaient,
Féroces et dangereux ils paraissaient,
D'une unique plume j'étais armé,
La rage au ventre j'ai patienté,
Et ils se sont enfin en allés

Sur le corps je me suis penché,
La tête complètement ensanglanté,
Exprimait la paisibilité,
Dans un dernier frisson la vie la quitté,
Et sur une licorne, je me suis mis à pleurer...
Le culte de RisWààq"

Chapitre I - La création du monde
Au commencement était le néant. Le vide. Eternel, immuable. Après un temps
infini, se créèrent dans le néant des entités intelligentes dotées de
capacités étonnantes. Elles se nommèrent Dieux et adoptèrent chacune un nom
et une forme particulière.
La majorité des Dieux choisirent des formes de créatures vivantes, des êtres
à membres, à tête...
Mais l'un des Dieux rejeta cette forme-là et se transforma en un soleil,
étincelant. Il prit le nom de RisWààq". Les Dieux vécurent longuement dans
le néant mais un jour, l'un d'entre eux décida de tester ses pouvoirs et
créa la première planète. Nul ne sait où se trouve cette planète et quel fut
le Dieu qui la créa, tout ce que l'on sait c'est que les autres Dieux firent
de même.

Un petit groupe de Dieux s'allièrent pour créer une magnifique planète
et c'est ainsi que Norrath apparu. RisWààq", voyant que c'était beau, tenta
lui aussi de créer une planète. Celle-ci était verte et orbitait autour du
Dieu. RisWààq" y créa alors les océans et leur donnèrent vie.

Certains Dieux inventèrent les animaux et RisWààq" les imita sur sa propre
planète. Il créa ainsi les animaux maritimes, les animaux terrestres et les
animaux aériens. Pendant plusieurs millénaires il admira le vol des oiseaux,
la nage des poissons, la course des mammifères, allant même parfois jusqu'à
prendre une forme animale pour goutter au plaisir de l'eau autour de soit,
du vent qui souffle et vous porte, de la terre ferme sous vos pieds... Il
créa la différence entre le male et la femelle pour permettre aux animaux de
se reproduire sans son aide.

Enfin, il dota certains de ces animaux d'une intelligence plus élevée et les
admira tandis qu'ils tentaient d'évoluer. Ainsi naquirent les humains de
RisWààq", grand, la peau clair ou foncée selon l'exposition aux rayons
divins.

Chapitre II - L'humanisation de RisWààq"

Les humains, livrés à eux-mêmes, se regroupèrent en groupes, formant des
clans. Ces clans grandirent et formèrent des peuples puis des nations. Les
humains inventèrent l'organisation, d'abord en désignant des chasseurs, des
cueilleurs, des pêcheurs dans le clan, puis, lorsque les peuples furent plus
grands, en choisissant des chefs, capables de prendre des décisions sages et
justes.... Ces chefs furent appelés Rois.

Hélas, les humains inventèrent la guerre et la haine et voyant cela, pour la
première fois depuis son apparition dans l'univers, RisWààq" pleura. Ses
larmes se déversèrent sur le monde et transformèrent les océans, qui étaient
autrefois composés d'eau douce, en océans salés.
Aucun homme ne sait quelle fut la raison de la première guerre mais après
celle-ci, il n'y eut pas une année dans le monde sans qu'il n'y ait une
guerre entre deux rois.

L'un de ces Rois était un homme noble et bon, empreint de sagesse... Il
vivait sur un territoire riche où la terre était fertile. Il n'avait aucun
ennemi et ses voisins étaient heureux d'avoir des frontières avec un homme
si pacifiste. Son peuple l'aimait, son royaume prospérait, tout allait pour
le mieux.
Mais la richesse que son royaume accumulait attira les pillards et les
voleurs. Au début, il ne fut guère difficile de les repousser tant ceux-ci
étaient désordonnés. Pourtant au fil du temps ces pillards se réunirent sous
une seule bannière et parvinrent à mettre le royaume à feu et à sang avec
l'aide de l'un des voisins du Roi, jaloux de la richesse de celui-ci. Le
Palais Royal, que le peuple avait offert au Roi pour ses bons services, fut
détruit et ses occupants furent tous tués. Le peuple était au bord du
gouffre et de longues années de famine s'annonçaient sans que quiconque ne
dirige le royaume.

Pourtant un homme, ami de l'ancien Roi et grand voyageur revint peu de temps
après la destruction du royaume au Palais Royal. Voyant les ruines de ce qui
était le plus beau bâtiment du royaume, il pleura longuement, songeant à son
ami et son Roi qu'il venait de perdre. Il fit le tour des villages
environnants, afin de voir les dégâts occasionnés par les pillards, et dans
chaque village où il passait, les habitants l'accueillaient comme un
sauveur, comme celui qui remettrait de l'ordre dans le royaume maintenant
qu'il n'y avait plus personne vers qui se tourner.

Le Voyageur n'eut pas d'autre recours que d'accepter ce poste qu'on lui
confiait et il devint le Roi de ce pauvre royaume désolé. La situation
n'était guère enviable : son peuple avait faim et avait placé toute sa
confiance en lui, pourtant il était impuissant face à cela. Ses voisins
refusèrent de lui offrir de quoi nourrir son peuple...
Alors il monta au sommet du Mont Soleiel, la plus haute montagne du royaume.
Une fois arrivé au sommet, il s'assit et médita. RisWààq", dardant ses
rayons à travers les nuages, admira ce jeune homme dont la tache était
ardue et impossible. Sachant qu'il ne réussirait jamais à sortir son peuple
de la famine, il lui teint ces propos :
"Humain, écoute-moi ! Je suis RisWààq", ton Dieu et soleil. Je suis prêt à
t'aider à relever ton peuple si tu sers la lumière."
Le Voyageur, apeuré par ce Dieu qui se présentait à lui, se jeta à genoux,
le nez dans la poussière... Il accepta pourtant le marché de RisWààq" et
redescendit tout content au palais royal qu'il avait reconstruit et qui se
composait pour l'instant d'une hutte en bois. Les champs s'épanouirent peu
de temps après, en plein automne ! Le peuple adora son nouveau Roi qui
venait de les sortir de la misère tandis que celui-ci adorait son nouveau
Dieu pour son service.

En quelques années, le royaume reprit son rythme d'antan, prospérant et
s'enrichissant petit à petit. Le Roi, conscient de son marché avec RisWààq",
savait qu'il serait bientôt temps de partir en guerre pour repousser
l'obscurité et le chaos et cela commençait par la destruction des armées de
pillards et des royaumes aux rois cupides et perfides.

Le Roi monta une armée colossale et parti à l'assaut des forteresses du roi
qui avait trahi son ami, quelques années auparavant. Guidé par RisWààq" qui
ajoutait à son bras la force d'un Dieu, il mena ses troupes à la victoire.
Pendant des décennies, le Roi combattit à chacune de ses frontières pour
unifier les peuples. RisWààq", content de voir que ses créatures seraient
bientôt réunifiées, donna une longévité accrue afin qu'il ait le temps
d'accomplir sa tâche avant de mourir. En 100 ans, le Roi conquit toutes
les terres du monde et fut nommé Empereur par ses fidèles.

Hélas sa fin approchait et sentant sa dernière heure venir, il monta au
sommet du Mont Soleiel tel qu'il l'avait fait jadis. Une fois au sommet, il
appela RisWààq" et l'implora de le prendre près de lui. RisWààq", en gage de
remerciement pour avoir réunifier les humains, accepta et l'Empereur et le
Dieu ne firent plus qu'un.

Le fils de l'Empereur reprit les rennes du pouvoir et fit lui aussi
prospérer le royaume. Pourtant le mal et le chaos n'avaient pas été balayés
à jamais et il savait qu'un jour, un de ses descendant devrait à son tour
guerroyer pour rependre la lumière et repousser la nuit...

Chapitre III - La naissance du Culte de RisWààq"

Lorsque le Roi redescendit du Mont Soleiel, il ne confia pas à ses amis son
dialogue avec RisWààq". Il leur dit simplement que le soleil et le temps
soigneraient les blessures du peuple. Pourtant, au fil des années, ses amis
remarquèrent la vénération que portait le Roi envers le soleil, lui offrant
sanctuaires et temples, prières et offrandes. Lorsqu'ils lui demandaient
pourquoi il vénérait un astre, il leur répondait que c'était lui qui avait
fait ce qu'il était...
Le Roi transmit le culte de RisWààq" à son fils, qui le perpétua lui même à
sa descendance.
Le culte de RisWààq" consiste à prêter allégeance à la lumière et à tout
faire pour repousser le chaos. Un jour, le Roi, à la tête de son armée,
perché sur son cheval, s'apprêtait à lancer l'assaut sur un campement de
pillards lorsque RisWààq" l'arrêta et lui dit :
"Ces hommes que tu vas tuer n'ont rien fait, ils ont été bernés par leurs
chef. Ils ne faut point les punir pour cette erreur, ce sont leur chefs
qu'il faut punir pour avoir fait un pacte avec le mal. Ces hommes n'ont fait
qu'un pacte avec un autre homme et ne peuvent être punis pour cela. Ne
l'oublie jamais, jeune mortel, la guerre n'est pas une bonne chose et
repousser le chaos ne veut pas dire faire des génocides." Ce jour là et les
jours suivant, le Roi fut plus clément envers ses prisonniers, leur
proposant même de rentrer dans son armée. Le peuple ne lui en fut que plus
reconnaissant.
Le culte de RisWààq" prone la tolérance avec toutes les créatures car un
jour le Roi, alors qu'il était déjà âgé, du attaquer un Roi de l'autre côté
du monde. Les hommes de ces contrés lointaines étaient noirs comme l'ébène.
Le Roi appela RisWààq" et lui dit : "Ces hommes sont noirs, c'est bien la
preuve qu'ils sont imprégnés de mal. Tu m'as appris à être clément envers
mes ennemis, mais pourtant nous ne pouvons laisser en vie des hommes pleins
de haine..." RisWààq" lui expliqua alors que les différence entre les
créatures n'avaient rien à voir avec le fait qu'ils adore la lumière ou le
chaos... Le Roi ce jour là découvrit à être tolérant envers toutes les
créatures, quelques soient leurs différences avec lui. On dit d'ailleurs que
son épouse était une de ces femmes de ces lointaines contrées...


Il est dit qu'un jour un descendant du premier empereur devra affronter le
chaos et le mal, de l'autre côté de l'univers. Ce jour là RisWààq" lui
conférera sa puissance et son pouvoir afin qu'il accomplisse sa tache
dignement. Mais nul ne sait quand apparaîtra ce descendant...
Chasse avec Xaldelare

J'étais dans les Karanas, cherchant un compagnon pour partir à la chasse...
Je courais, allègrement, cherchant une quelconque présence connue... Puis,
alors que j'allais m'en retourner au campement des nomades afin de me
restaurer, je croisais la piste toute fraiche d'un Erudit, passé ici
quelques minutes auparavant. Comment savais-je que c'était un érudit ? ça,
ce sont des secrets de rangers et on découvre mille et une petites choses
lorsqu'on examine les traces de pas d'une créature. Quoiqu'il en soit, je
savais que c'était un érudit et un male de surcroît. De plus, il me semblait
que je connaissais cette piste et que j'avais déjà croisé cet homme. Je me
mis donc en piste, afin de rencontrer ce futur potentiel compagnon.
Je courais quelques instants en direction de l'Est des Karanas, lorsque je
vis enfin l'érudit. Il gambadait joyeusement entre les collines, riant,
insouciant des gigantesques araignées qui le poursuivaient férocement.
Serait-il fou, me dis-je. Mais non, après avoir couru sur une centaine de
mètres, je le vis se retourner et lever les bras. Un halo bleuté irradia
autour des araignées mais celle-ci ne s'arrêtèrent pas pour autant.
L'érudit, quand à lui, reparti en courant, toujours riant... Piètre magie,
me dis-je. Et soudain tout se passa très vite : en une fraction de seconde,
les araignées se retrouvèrent raides étendues, les pattes en l'air. Le mage
se pencha sur elle et prit la précieuse toile couvrant leur ventre. Avec
cette toile on confectionnait de magnifiques robes dignes des plus belles
princesses. Une fois la récolte terminée, le mage s'approcha de moi, jovial.
C'est alors que je le reconnu, c'était un des Seigneurs de la cour du Roi et
je l'avais croisé plus d'une fois à plusieurs cérémonies. Un puissant mage
que le Roi contait parmi ses conseillers.
"Bonjour Seigneur Baeandor ! Vous aussi vous venez faire la récolte de soie
? Pour ma part, la récolte est excellente..."
"Que nenni Sire, ma magie est bien médiocre et je n'ai pas votre puissance,
la chasse à l'araignée est bien trop risquée pour ma part. Elle se termine
souvent par un duel d'homme à araignée ou je frôle la mort et
l'empoisonnement à maintes reprises. En tout cas, votre technique est fort
efficace, au vu de tous ces cadavres jonchant la plaine."
"Certe oui, les araignées sont très stupides... Il suffit de se promener en
faisant du bruit et elles vous courent après en bande. Il ne reste qu'à
lancer un sort leur infligeant des dégâts petit à petit. Elles ne voient pas
la vie qu'elles perdent et finissent par mourir d'épuisement. Je procède de
la même sorte avec les géants, bien que les poils de barbe de géants soient
plus utilisées dans les potions que dans la confection de robes."
En effet, on pouvait admirer aussi des cadavres de géants, certes plus
imposants que les colossales araignées, mais néanmoins aussi nombreux.
"Mais dites-moi, ajouta-t-il, n'êtes vous pas ranger mon ami ?"
"Euh, oui, répondis-je modestement."
"Donc c'est votre spécialité de pister les proies... Voyez-vous le plus dur
de ma chasse consiste à trouver les araignées et les géants car comme vous
pouvez le constater, je décime assez rapidement une région et les araignées
sont de plus en plus difficiles à trouver... Pourriez-vous m'aider à les
chasser ?"
"J'en serai ravi sire mage..."
Et nous voilà parti, le puissant mage et le jeune ranger, à la recherche
d'araignées... Je me contentais à le guider afin qu'il tombe sur les
araignées et lui se chargeait de les exciter pour qu'elles le suivent... Il
riait de voir ces créatures se jeter sur lui. Bien que sa peau soit lisse et
parfait, on voyait dans ses yeux une étincelle de vieillesse, une marque
qu'a posé le temps et les événements de la vie. Mais lorsqu'il chassait,
cette étincelle disparaissait et seule subsistait la joie de la chasse.
Hélas toute chose a une fin et alors que je courais non loin de lui,
contemplant les araignées qui commençaient déjà à faiblir, je ne vis pas
arriver le danger. Lorsque j'entendis un grondement sourd derrière moi, je
me retournais rapidement. Un géant se dressais devant moi, immense, semblant
monter jusqu'au ciel. Sa barbe rousse était aussi grande que moi et je me
ratatinais devant lui, devant ces force de la nature. Tétanisé je ne réussi
même pas à fuir. Le géant leva son poing et la dernière chose que je vis fut
ce poing qui fonçait vers moi. Je sombrais alors dans le néant.
Seigneur Malork

Je me promenais dans les Karanas, comme à mon habitude, ne sachant que
faire... Partir à la pêche ? Trouver un compagnon ? Chasser le félin,
l'araignée ? Non, tout ceci ne me disait rien qui vaille. Je laissais mon
esprit vagabonder, librement... Mes pensées me ramenèrent à ma jeunesse,
passée dans le désert. Le désert... Qu'il était loin maintenant et pourtant
si proche... Cela faisait une éternité que je n'étais pas allé à Ro et un
désir soudain de sentir le sable sous mes pieds me pris à la gorge. C'est
dit, je retourne dans le désert.
La route n'était pas tellement longue et j'y serai dans quelques heures, il
suffisait juste de prendre garde à ne pas se laisser rattraper par la nuit
dans la forêt de Kithicor mais sinon le trajet serait paisible.
Bientôt je fut en vue des montagnes encerclant les Karanas. Allez, au boulot
mon petit, tu dois passer le col et aborder la descente avant qu'il fasse
nuit, sinon tu es bon pour un somme High Keep.
Je montais, montais, montais et enfin je fut au sommet, il ne restait plus
qu'à redescendre. Hélas, le soleil tombait et il ne servait plus à rien de
courir maintenant, je ne traverserai pas Kithicor aujourd'hui... Qu'importe,
je m'arrêterai au camp des Orcs au sommet histoire de leur passer un petit
bonjour.
Alors que j'arrivais près de leur campement, je vis un homme en robe noire,
qui me tournait le dos et qui faisait face à trois orcs. Si ce mage est un
tant soit peu maladroit, il sera mort dans quelques secondes. Je ne bougeais
pourtant pas, s'il montrait quelque signe de faiblesse j'irai l'aider.
Il leva les bras, ses manches révélant des muscles noueux et fermes pour un
mage...
Le ciel qui était encore bleu malgré le déclin du soleil, s'obscurcit d'un
coup. On se cru un instant en pleine nuit. Les nuages qui s'étaient
amoncelés au-dessus de notre tête se zébrèrent d'éclairs. L'un deux,
s'abattit sur les bras du mage tandis que celui-ci psalmodiait une litanie
de combat. Ses bras devinrent blancs, presque translucides, chargés de
courant. Il les abattit d'un geste vif et un éclair sortit de ses doigts
pour se ruer sur les trois orcs, apeurés. Les trois créatures moururent sur
le coup, les bras du mage redevinrent normaux et le ciel retrouva sa couleur
d'avant.
Je ne put m'empêcher d'applaudir malgré moi... Je ne connaissais que peu de
mages mais celui-ci avait un style particulier qui me plaisait. M'entendant,
il sursauta et se retourna prestement. Malgré son pouvoir, il semblait
exténué par ce récent combat. Sous son front sur lequel perlait des
gouttelettes de sueur, ses yeux s'éclairèrent en me reconnaissant.
"Bonsoir Seigneur Baeandor ! s'écria-t-il.
- Bonsoir Seigneur Malork", lui répondis-je.
Lame Mortelle

Le combat n'était pas fort difficile, les gnolls ne s'attendant pas à une
attaque si soudaine en fin d'après-midi... Il se battaient donc de façon
désordonnée, tombant les uns après les autres sous les coups du groupe
d'aventuriers. Après quelques heures de combat, le Roi des Gnolls fit
irruption hors de son trou pour punir les malheureux qui le dérangeaient...
Hélas pour lui, comme ses hommes il ne ferait pas le poids. Il était
accompagné de deux solides guerriers, des gardes d'élite apparemment, qui se
ruèrent sur le petit groupe en hurlant sauvagement. Ils tombèrent en
quelques minutes, tandis que le Roi contemplait ses gardes se faisant tuer
sous ses yeux, se demandant s'il ne ferait pas mieux de fuir plutôt
qu'affronter un groupe de guerriers à l'air féroce. L'un des guerriers
croisa soudain le regard du roi, un regard plein de haine et de colère. Le
Roi se rua sur lui à une vitesse stupéfiante et le guerrier para les
premiers coups avec dextérité. Mais le Roi des Gnolls, dans sa perfidie,
sortit une courte dague qui prit le guerrier au dépourvu et ne pu parer tous
les coups en même temps. Il vit la lame mortelle se rapprocher de lui, trop
rapidement, chargée de souffrance et de mal. Il ne put éviter la lame qui le
transperça.
Alors le temps se figea pour le guerrier. Il n'entendait plus le fracas des
armes du combat, mais seulement le bruit de son coeur transpercé qui
frappait dans sa poitrine et le sang qui battait à ses tempes. Il
n'entendait pas le rugissement du Roi qui tombait sous les coups des autres
guerriers. Il ne sentait que cette lame, en lui, les mains serrées sur le
pommeau, incapable de la dégager, incapable de bouger. Pourtant il tituba,
faisant quelques pas maladroits. Il s'écroula sur le dos, toujours avec
cette lame fichée en lui. Il entendait au loin des voix qui parlaient, mais
les voix étaient indistinctes et il ne voyait pas les visages penchés sur
lui. Il sentait la vie se rependre hors de lui mais il ne sentait plus ses
jambes, ses bras et même la main qui serrait la lame à s'en faire blanchir
les articulations.
Il ne sentait pas le vent qui caressait doucement son visage, faisant danser
ses cheveux. Il ne voyait plus que le ciel qui s'obscurcissait tandis que le
soleil déclinait vers l'horizon. Et, tandis qu'il admirait ce bleu éclatant
remplissant son champ de vision, sa main glissa de la lame mortelle, ses
jambes arrêtèrent de trembler, sa poitrine de se soulever, son coeur de
battre.
Il continua à admirer le ciel, incapable de bouger, insensible aux pleurs de
ses amis autour de lui.
Il continua à admirer le ciel tandis qu'au loin, un loup se mit à hurler.
Rencontre avec les Dieux

Le noir, rien que le noir autour de moi...
Une affreuse douleur au ventre mais je ne peux pas bouger...
Dieux, vous qui êtes bons avec vos fidèles, donnez-moi la force, juste un
peu de force...
Ouvrir les yeux, il faut que j'ouvre les yeux, mais je suis si las, si
fatigué...
Ca y est, mes yeux sont ouverts mais le noir reste omniprésent. Suis-je
devenu aveugle ? ou bien suis-je entré dans les Terres des Dieux... Enfer ou
Paradis ? Je voyais le Paradis comme un havre de lumière blanche et pure, je
dois donc être en enfer... Les Dieux m'ont abandonné aux griffes du mal, me
voici dans un lieu de tourmente jusqu'à la fin de l'éternité...
Non, ce n'est point du noir, seulement un bleu sombre... Je rassemble mes
souvenirs, dans un effort surhumain. Ca y est, je me rappelle, c'est le ciel
que je vois... Et s'il est sombre c'est qu'il doit faire nuit.
Deux mots me viennent à l'esprit : Lune et Etoiles. Ha oui, la lune et les
étoiles, elles sont visibles la nuit, pourquoi ne les vois-je pas... Je
comprend, nuage, voilà la réponse à tout... Et cette douleur atroce en mon
ventre, mais je n'arrive pas à bouger les bras...

Qu'est-ce que cela ? On dirait une lumière qui vient de ma droite, une
lumière blanche mais je n'ai pas assez de force pour tourner la tête.
Pourtant je sens cette lumière se rapprocher, je sens une chaleur
m'environner. Je veux crier pour que celui qui apporte cette lumière vienne
m'aider mais les mots ne peuvent sortir de ma gorge.
La lumière est toute proche, je le sais, elle ne doit être qu'à quelques
mètres de moi et j'entends faiblement le bruit léger de pas sur l'herbe où je
suis allongé...

Soudain un visage apparaît dans mon champs de vision... Je m’étais trompé.
Je suis bien mort, et je me trouve au Paradis. Un visage de femme me
surplombe, à quelques centimètres de moi. Ses traits fin ne peuvent
appartenir qu'à un ange ou même à une Déesse. De son visage semble irradier
la lumière blanche que j'avais aperçu.

Elle se penche et je vois sa main, elle aussi luisant dans la nuit, toucher
mon front. Une vague d'énergie me submerge et je parviens à croasser d'une
voix rauque :
"Belle Dame, suis-je mort ?
- Que nenni, mon enfant". Sa voix est une cascade de notes mélodieuses,
chargée de mille délices incomparables. "Ton temps n'est point encore venu."
Ajoute-t-elle.
"Qui êtes-vous ? demandais-je, me rendant compte après coup que ma question
était un brin directe...
- Je suis ta mère et la mère de tous tes semblables, jeune guerrier..."
Enfin, je comprend et je ne peux empêcher les larmes couler lentement sur
mes joues, des larmes de bonheur et de joie.
Ma blessure me tiraille et je fais une grimace. La femme pose alors sa main
sur mon ventre. Je sens sa main devenir brûlante sur la plaie ouverte, la
chaleur me fais mal, me transperce. Enfin elle enlève sa main et je ne sens
plus aucune blessure en moi... Je regarde mes chairs et constate qu'il n'y a
aucune marque... Je relève alors la tête et murmure :
"Madame, ordonne et j'obéirai.
- Je ne désire rien de plus que ce que tu as fait jusqu'à maintenant.
Repousse le chaos et la nuit, repend la lumière, c'est tout ce que nous
désirons.
- Alors je servirai la lumière avec encore plus d'ardeur qu'auparavant...
- Adieu, mon Enfant...
- Adieu, Dame Karana..." et je la vis s'éloigner doucement, répandant une
lumière blanche autour d'elle, telle la lune dans la nuit noire... Après
quelques instants, elle disparaît de mon champ de vision. Je me relève
alors, saisissant mes armes, et me dirige vers l'Est.
Guerre à Qeynos

Je me réveillais en sursaut, tremblant et frissonnant. Que se passai-il ?
Etait-ce le froid ? J'enfilais rapidement mes bottes et ma cotte de maille
et sortais de la tente, encore plongée dans la nuit noire. Je contemplais le
ciel... Au vu des étoiles, le soleil ne tarderai pas à pointer son nez...
Une étoile semblait briller plus que les autres et je reconnu instantanément
RisWààq", qui veillait sur moi. Pourtant, malgré mon gardien céleste, une
sensation étrange me submergeait et je ne parvenais point à m'en
débarrasser... Je me dirigeais vers le mince ruisseau coulant à quelques
mètres de ma tente et, après m'être passé de l'eau sur la figure pour
m'éveiller, je constatai que la sensation ne disparaissait pas.
Le mal, je le sens... Il approche. Je me tournais vers l'Ouest, mu par une
impulsion soudaine. Mais je ne voyais rien, rien de rien... C'est alors que
la douleur me submergea, me faisant tomber à genoux. Un flot d'images
passait en moi, des images de guerre, de villes pillées, de vertes vallées
détruites, d'animaux chassés. Je ne pouvais stopper le flux d'image qui
continuait, inlassablement, à une vitesse vertigineuse. Et j'entendais les
cris des guerriers, les hurlements des créatures de la forêt, le bruit du
fer contre le fer et le crépitement de la magie. Je me saisi la tête à deux
mains, me bouchant les oreilles et fermant les yeux pour ne plus voir et ne
plus entendre mais cela ne cesser pas, allais-je devenir fou ?
Soudain tout s'arrêta, excepté un hurlement de douleur qui, je m'en rendis
compte après plusieurs secondes, provenait de ma gorge.
Epuisé, pleurant toutes les larmes de mon corps, je me relevais chancelant.
La guerre était là, à notre porte. J'avais vu des villes en feu. Je n'en
avais reconnu qu'une : Qeynos. Je ne pouvais laisser l'obscurité prendre
possession des villes de la lumière alors je pliais rapidement mon campement
et me mis en route vers l'Ouest...
Donjon Funeste

Enfin, le groupe d'aventuriers était au fond du donjon. Ils avaient eut du
mal à descendre à de telles profondeurs sans perdre aucun membre de leur
équipe mais ils y étaient arrivés.
Maintenant, ils attendaient dans une antique bibliothèque tombée en ruine et
où on trouvait plus de mort-vivants que de parchemins anciens. Le barde, de
sa voie chantante, annonçait les monstres qui s'approchaient et lorsque
ceux-ci comprirent que les aventuriers étaient une sérieuse menace pour eux,
le barde alla jusqu'à les provoquer, les repoussant dans leurs derniers
retranchements afin de les mettre dans une colère épouvantable. Il courait
alors vers le reste des aventuriers qui attendait au pied de la statue de la
bibliothèque. L'ennemi ne comprenait que trop tard qu'il était tombait dans
un piège et s'effondrait rapidement sous les coups puissants des guerriers.
A la fin de chaque combat, le clerc qui méditait se relevait et soignait les
blessures au moyen de puissantes prières, puis se replongeait dans l'étude
des parchemins qu'il trouvait dans la bibliothèque.
Tout allait pour le mieux, le groupe était uni, rien ne pouvait l'atteindre,
lorsque soudain, des hurlements nous parvinrent, résonnant dans le donjon.
"Il y a un autre groupe d'aventuriers dans une salle non loin de là, je les
ai vus tout a l'heure. Ils ont du tomber sous les coups de l'ennemi. Clerc,
ne peux-tu les guérir si je te ramène les blessés et les morts ?
- Mon Dieu est bon et amour. Si je lui demande, il daignera ramener à la vie
ceux qui sont tombés au combat en repoussant les forces du mal. Vas donc,
barde."
Sur ce le barde partit, toujours chantant pour donner du courage à tous et
faire fuir l'ennemi, vers le lieu du carnage où l'autre groupe d'aventuriers
était tombé.
"Surtout ne bougez pas d'ici et évitez d'attirer trop d'ennemis !"
s'écria-t-il avant de disparaître au détour d'un couloir.
Les aventuriers attendirent quelques instants, sachant que ramener les corps
ne serait pas une chose rapide pour le barde, aussi, rompant le silence, la
grande guerrière barbare dit de sa voix grave :
"Compagnon moine, peux-tu nous ramener quelques ennemis ? Ma lame se languit
du goût du sang. De plus mon bras subit des élancements lorsqu'il ne fait
rien pendant un trop long moment, rajouta-t-elle après coup en faisant un
grand sourire charmeur déformant partiellement les tatouages sur sa figure.
- Entendu, Belle Dame, je ferai tout pour vous plaisir, lui répondit le
moine."
Il s'engagea alors dans les couloirs sombres, armé d'un bâton et de ses
poings, sa robe claquant autour de lui tandis qu'il partait en courant.
Après quelques minutes, la guerrière, qui s'était assise et méditait, les
yeux clos, se leva brusquement, le visage marqué par l'inquiétude.
"Il a des ennuis, je le sens, il est tombé dans une salle remplie d'ennemis.
Ils sont nombreux autour de lui, heureusement il fait le mort et les
squelettes ne s'en aperçoivent pas. Notre compagnon va tacher de revenir une
fois qu'il aura semé ces immondes créatures. Il se rapproche, ça y est, les
squelettes s'éloignent de lui, il revient."
Sur ce, nous vîmes apparaître le moine, qui nous expliqua rapidement qu'il
n'y avait plus de danger. Mais quelques secondes plus tard, la horde de
squelette nous apparut.
"Horreur ! s'écria le moine, j'ai été suivi !"
Le combat s'engagea alors, sanglant et mortel. Les ennemis étaient nombreux,
trop nombreux. La guerrière frappait avec force, faisant tournoyer sa lourde
épée au-dessus de sa tête, coupant les cranes des assaillants. Le moine
assenait son bâton de toute ses forces sur les squelettes, brisant les
membres au moyen de coups de poing et de pied redoutables, tandis que le
ranger, armé de deux longue épées tranchantes, pratiquait une danse mortelle
avec les serviteurs du chaos, lacérant les chairs en putréfaction, tranchant
et découpant tout ce qui ne ressemblait pas à ses compagnons. Le paladin,
quant à lui, étincelant dans son armure de métal, brandissait son épée à la
lame ornée de runes et faisait de nombreux dégâts dans les rangs ennemis,
psalmodiant une litanie à l'intention de son dieu guerrier.
Derrière eux, l'air crépitait sous la magie du clerc qui soignait à tour de
rôle les quatre guerriers, remplissant la bibliothèque de reflets bleus et
d'éclairs fulgurants.
"Nous ne tiendrons pas, pensa le ranger, nous ne tiendrons pas... Ils sont
beaucoup trop nombreux et nos forces s'affaiblissent."
Les squelettes tombaient un par un mais ils revenaient sans cesse, plus
nombreux, tandis que la sueur perlait aux fronts des aventuriers.
"Je n'ai plus de force, s'écria le clerc, je suis épuisé et vais bientôt
m'écrouler !!!
- Non, cela ne doit pas être, cria la guerrière, enfuies-toi par tes propres
moyens et si nous tombons au combat, tu tacheras de nous ramener à la vie.
Si tu meurs, nous sommes perdus. Fuis !"
Alors le clerc, rassemblant ses dernières parcelles de force, lança un sort
de portail et s'y engouffra, se retrouvant dans l'autre-monde. Pour en
sortir, il n'avait qu'une solution : recréer un portail qui le ramènerait au
fond du donjon. Mais il ne pouvait faire cela tant que la bataille durerait,
il attendrait donc un signe de son dieu avant de retourner sur les lieux du
carnage.
Pendant ce temps, sur ces lieux-dits, la situation empirait pour nos
compagnons. Le Paladin, enfonça sa lame dans le thorax d'un mort-vivant mais
ne put éviter les coups des autres l'entourant. Dans un dernier cri, il
tomba au sol. Le moine aux poings puissants tenait ses ennemis en respect
mais sa robe ne lui conférait qu'une piètre armure et il ne pouvait éviter
tous les coups. Pourtant les assaillants hésitaient à se mettre à portée de
son bâton. Le ranger, tourbillonnait, entouré d'ennemis, faisant danser ses
lames devenues rouges de sang autour de lui. Les ennemis parvenaient
pourtant à lui infliger de lourdes blessures qui l'affaiblissaient de plus
en plus. Tandis que la barbare, levait sa lourde épée avait plus de mal, et
parait de plus en plus difficilement les coups répétés des ennemis. L'un
deux lui planta sa lame dans le côté mais les blessures étaient si
importantes qu'elle ne s'en rendit pas compte et continuait à se battre. Un
squelettes armé d'une grosse massue l'abattait sur l'épaisse armure de la
guerrières, provoquant d'assourdissants bruits de métal dans le donjon.
Terrassée, la guerrière finit par tomber à genoux, épuisée mais continuant à
se battre. Hélas elle ne tint pas longtemps et finit par s'écrouler. Le
moine, qui avait vu la scène à quelques mètres de là, hurla :
"NOOOOOOOOOOOOOON !!!!!!"
Il tenta de se précipiter vers le corps de la belle guerrière, donnant coups
de poings et coups de pieds pour se trouver un chemin. Derrière lui le
ranger finit par tomber sous les assauts répétés de ses ennemis, serrant
toujours fortement ses épées dans ses mains.
Le moine combattit longuement au-dessus du cadavre de son amie, des larmes
aux yeux mais la rage au ventre. Les squelettes arrivaient par vagues mais
toujours il les repoussait, faisant tournoyer son bâton autour de lui pour
les faire reculer. Pourtant ils arrivaient toujours de plus en plus nombreux
et le moine faiblissait. Sachant qu'il ne pourrait lutter, il arrêta de
s'agiter, et, s'agenouillant auprès de la barbare, lui enlaça la tête, lui
caressant doucement les cheveux tandis que coulaient abondamment ses larmes.
Nul n'a un poing plus solide qu'un moine, pourtant nul n'a un coeur plus
fragile qu'un moine amoureux.
Les ennemis se ruèrent sur lui, lui assenant de nombreux coups qui eurent
raison de lui. Alors le moine, sentant ses dernières force s'en aller, se
pencha un peu plus sur la défunte pour la protéger de son corps, et ferma
les yeux à jamais.
Histoire de Baeanwor

"Seigneur, nous sommes arrivés." La voix du capitaine fit sortir le ranger
de sa torpeur. Il s'était enroulé dans sa cape, recouvrant sa tête du
capuchon pour éviter la pluie qui tombait drue en cette soirée. Il se releva
alors, les muscles douloureux d'être resté assis en tailleur pendant toute
la traversée. Que ces voyages étaient longgs ! Et cette damnée pluie qui ne
voulait point cesser !
Tout en grommelant, le ranger sauta du navire, pataugeant dans la boue
proche des quais... Il revenait du Lac aux Mauvais Présages, loin au Sud, et
il avait décidé de découvrir les terres des Elfes des Bois, qu'il ne
connaissait que peu. Mais avec ce temps, il regrettait un peu de n'avoir pas
tout simplement fait voile sur le désert de Ro. Enfin bon, maintenant qu'il
était arrivé, autant découvrir ces contrées, et puis la pluie ne durerait
pas perpétuellement...
Il sortit du petit village, puis se mit à courir pour se réchauffer. Le sol
était trempé et il manqua plus d'une fois de glisser sur un souche qu'il
n'avait pas vu, dans l'obscurité tombante. Il suivit un chemin sillonnant à
travers les bois, lorsqu'il arriva à un croisement de route où se dressait
une petite cabane abandonnée. Il hésitait encore entre se poser dans la
piètre bâtisse pour faire du feu et se réchauffer ou bien continuer son
chemin vers la cité des Elfes des Bois lorsqu'il entendit un cri provenant
de la cabane. Un animal blessé ? Non, on aurait plutôt dit les pleurs d'un
bébé. Il entra alors dans la cabane et vit, posé à même le sol, un paquet de
linges blanc. Au milieu de ces linges se trouvait une petite boule rose, un
adorable bébé agitant ses petits poings et pleurant de faim. Comment
était-il arrivé là ? Le ranger sortit de la cabane, cherchant des traces de
pas pour retrouver celui qui l'avait abandonné. Mais pas une trace ne se
trouvait autour de la cabane. Il était encore penché à scruter le sol
lorsque les cris du bébé le sortirent de sa tâche.
Mon Dieu, qu'il était idiot ! Qu'importait qui que fut ses parents ou celui
qui l'avait abandonné là, ce bébé avait besoin d'être nourri et réchauffé
sans quoi il mourrait. Le ranger retourna alors dans la cabane, se saisit du
paquet de linge et le tenant sous son manteau, serré contre lui-même, reprit
le chemin pour la cité des Elfes. Le bébé, réchauffé par la chaleur du
guerrier, cessa de s'agiter mais continua à pleurer de faim, le ranger
accéléra alors son pas et finit par arriver en vue d'une estrade de bois, au
côté de laquelle se trouvait un homme armé.
"Holà l'Ami, cria-t-il, où se trouve Kelethin, la Cité des Elfes des Bois,
je te prie ?"
Le soldat partit d'un petit rire et lui répondit :
"Vous êtes en-dessous, puissant seigneur, il suffit juste de lever les
yeux..."
Le ranger leva la tête et vit d'immenses plates-formes accrochées aux chênes
plusieurs fois centenaires. C'était étonnant ! Jamais il n'avait vu une
chose pareille. C'est vrai qu'en écoutant bien il écoutait les bruits de la
cité, camouflés par la pluie. Le cri du bébé le sortit de sa contemplation.
"Comment monte-t-on là-haut ?
- Rien de plus simple", dit le guerrier en tirant sur une corde pendant à
ses côtés que le ranger n'avait pas vu. Une plate-forme descendit alors, à
l'aide de treuils et de poulies dissimulés dans les frondaisons de l'arbre.
Le ranger monta sur la plate-forme qui s'éleva doucement. Il mit alors pied
dans Kelethin. Et comme la petite créature se mit à rugir dans ses bras, il
s'empressa de trouver un lieu pour se poser et le nourrir. Une taverne ?
Non, à part de la bière frelatée, il ne servait pas grand chose. Même
obtenir de l'eau dans une taverne nécessitait de batailler ferme, les armes
à la main. Les bébés ne boivent pas de bière, ça, le ranger en était
certain. Que buvaient-ils ? de l'eau ? Ca y est, ça lui revenait, du lait,
tous les bébés boivent du lait... Mais aucune vache ne vit sur des
plates-formes dans les arbres alors où trouver du lait ?
Après avoir retourné son cerveau une dizaine de fois, le regard du ranger
tomba sur une pancarte "Guilde des Bardes de Kelethin". Sans savoir
pourquoi, le guerrier poussa la porte et entra. A l'entrée était postés deux
gardes armés... de lyres ! Ceux-ci, le voyant, entamèrent un chant de
bienvenue. Comme les bardes étaient amicaux avec les étrangers.
"Où puis-je rencontrer votre Maître ? demanda le ranger aux gardes.
- Passe cette porte et tu le trouveras, répondit l'un d'eux en pointant son
doigt lon et fin sur une porte sculptée non loin."
Le ranger entra alors dans cette nouvelle pièce et découvrit Taliesin ap
Elpphin, le Maître Barde de Kelethin.
"Salut à Toi, Ranger. Tu es loin de chez Toi, il me semble mais sois le
bienvenue ici.
- Merci, Maître, répondis le ranger. J'arrive chez toi tel un rôdeur,
faisant entrer le froid et la pluie dans ta demeure, mais j'ai besoin de ton
aide.
- Mon aide ? mais tu n'es pas barde et il existe une guilde de rangers à
Kelethin.
- Je viens de loin et ne connais point la ville. En venant ici, j'ai trouvé
un jeune bébé pleurant de faim et de froid. Je me suis alors empressé de
venir à Kelethin pour lui offrir un abris et de quoi survivre, de plus...
- De plus ? le Maître des Bardes se redressa sur son siège.
- De plus je désirerai que tu éduques cet enfant dans l'esprit et le talent
des bardes.
- Tu es ranger et tu veux que cet enfant devienne barde ? Comme tu es
étrange, Seigneur... Ce bébé pourrait recevoir l'éducation du maître de ta
guilde et devenir ainsi un membre de ta fraternité, pourtant tu désires
qu'il soit barde, pourquoi ?
- Je... je... je ne sais pas. J'ai toujours été attiré par l'art de la
poésie et des chants, et aimerait que cet enfant bénéficie de ce que je n'ai
pas eut : des maîtres lui apprenant ces arts. Je ne suis qu'un guerrier, bon
à se battre pour la lumière sans réfléchir. J'aimerai que cet enfant ait une
autre vie, une vie meilleur.
- Les bardes sont des guerriers aussi, même s'ils le font avec plus de
réticences et qu'ils sont plus enclins à la pitié. Bien, j'éduquerai cet
enfant, si tu lu souhaites.
- Maître, puis-je te demander une autre faveur ?
- Demandes toujours, ranger, nous verrons ensuite, soupira le Maître des
Bardes.
- Pourrais-je revenir voir cet enfant, régulièrement ?
- Pourquoi ?
- Je suis jeune et n'ai jamais eut d'enfant, même si un jour cela viendra,
pourtant depuis que j'ai trouvé cet enfant, je me considère comme son
protecteur, comme... son père.
- D'accord, ranger. J'accepte. Puisque tu es son père, tu dois lui trouver
un nom.
- Un... un nom ? bafouilla le ranger. Mais... mais, je n'y ai pas pensé.
- Comment te nommes-tu ?
- Baeandor.
- Il me semble qu'il est coutume chez les humains de trouver un nom à un
enfant qui ressemble au nom de son père. Il suffit donc de trouver un nom
ressemblant à Baeandor. Il faut un nom qui sonne bien, pour que la renommée
du barde soit grande.
- Gaeandor ?
- Hum... Je voyais plus un nom comme Baeannor ou Baeanwor.
- Baeanwor ! s'écria le ranger. J'aime ce nom. Baeanwor il se nommera.
- Très bien. Alors j'accueille aujourd'hui Baeanwor dans ma guilde et le
traiterai comme mon fils.
- Merci, Maître, maintenant je m'en vais voir mes frères, dit le ranger.
- Bonne route, guerrier."
Et le ranger, se retournant, ressortit sur la plate-forme. La nuit était
partie et le soleil levant réchauffait le bois autour de lui. Il se sentait
bien, fier et content de ce qu'il venait d'accomplir. Son coeur bondissait
dans sa poitrine. Baeanwor. Son fils.
Tout heureux, il se dirigea vers une autre plate-forme, à la recherche de la
guilde des rangers.
Voilà mon histoire, telle que me la conta, il y a quelques années, mon père,
Baeandor.

Baeanwor ap Baeandor.
Mariage

Le soleil haut et brûlant,
Le sable et le vent soufflant,
Au plus profond de moi font resurgir,
Un flot de lointains souvenirs...
Une autre époque, mais ici-même,
Le même sable, le même soleil,
Assis en tailleur, je méditait,
L'esprit en feu, tourmenté...

Lorsqu'une belle Elfe, on m'a présenté,
Fille de Felwithe, blonde comme le blé,
Reflétant la splendeur et la pureté,
Grande magicienne, j'étais charmé...

Des yeux immenses, bleu comme les cieux,
Les regarder signifie tomber amoureux,
Des cils longs, papillonnants et enjôleurs,
De véritables appels à l'amour et au bonheur....

Un petit nez charmant et digne d'une reine,
Teinté de rose, lorsque le froid le malmène,
Pointant en avant, tel la proue d'un navire,
Fier comme un roi et pur comme un saphir...

Des lèvres exquises, rouge comme le sang,
Alternant moue de déception et sourire charmant,
Des lèvres de déesse, cachant des dents parfaites,
Et une langue que la Dame tire lorsqu'elle fait la tête...

Ajoutez un menton fripon, dénué de pudeur,
Des joues roses, de joie ou bien de bonheur,
Une belle peau blanche, douce et parfaite,
Vous obtenez le visage à rendre fou un poète...

De longs cheveux, une fontaine aux eaux dorées,
Sentant le parfum, les fleurs, les fruits et l'été,
Une mer blonde, où il doit faire bon se noyer,
Une mer magnifique, par le souffle du vent agitée...

Une silhouette de rêve, tout juste dissimulée,
Par une robe moulante bleue à profond décolleté,
Un corps à faire damner un homme plein de piété,
A enflammer le coeur d'un ranger charmé...

Des mains gracieuses, dignes d'un joueur de musique,
De longs doigts fins enserrant une baguette magique,
De petits pieds divins, cloîtrés dans des sandales dorées,
Bref l'ensemble était d'une incomparables beauté...

La Belle me regardait, avec un sourire enjôleur,
Et c'est ce jour-là, que disparu un petit ranger,
Pour donner naissance à un poète enfiévré,
Un amoureux fou, prêt à tout pour cette beauté...

Mais les souvenirs s’effacent et font place au présent,
Non loin de là, la belle Enchanteresse Elfe m'attend,
Dans une ravissante robe, d'un blanc immaculé,
Plus de futile nostalgie ! Faites place à la mariée !

Le même soleil au-dessus de ma tête casquée,
Le même sable brûlant sous mes pieds bottés,
Aujourd'hui ma vie est comblée de bonheur,
Je suis sans conteste le plus heureux des rangers...
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