Un avis différent de la pensée unique française sur la situation irakienne.

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Je vous conseille de lire cet article (Long. Lire plutôt la version pointée par le lien pour des raisons de mise en page.)

Citation :
LES AMERICAINS N’ATTAQUENT PAS SEULEMENT L’IRAK MAIS LE TERRORISME
RETARDER LA GUERRE EN IRAK AURAIT FAIT LE JEU DES TERRORISTES ET DES ISLAMISTES ET PRECIPITE LE CHOC DES CIVILISATIONS

Beaucoup s’interrogent sur les réels buts de guerre américains dans l’attaque contre l’Irak. Peu croient que la seule intention est de se débarrasser d’un tyran en possession d’armes de destructions massives. Chacun y va de son interprétation. Mais les idées les plus communément citées sont trop simplistes, trop partielles, voire trop condescendantes ou trop erronées. Elles ne permettent pas de comprendre les véritables raisons qui poussent l’administration américaine à intervenir en Irak.

Les interprétations de la politique américaine en Irak sont trop simplistes.

Certains s’essayent à la psychanalyse-minute et croient avoir décelé une obsession de caractère névrotique de la famille Bush à l’encontre de Saddam Hussein. L’actuel président des Etats-Unis, Georges Walker Bush finirait le travail laissé inachevé par son père, Georges Bush, lors de la guerre du Golfe de 1991. D’autres, cherchant toujours dans le domaine de la pseudo psychanalyse, s’imaginent que les Etats-Unis humiliés par les attentats du 11 septembre veulent se venger et montrer au reste du monde qu’ils demeurent la puissance de référence. D’autres encore croient que les Américains, conscients qu’ils vont par leurs frappes sur un pays musulman exciter la " rue arabe ", espèrent déstabiliser la région et notamment des régimes qui jouent double jeu avec les terroristes islamistes tels l’Arabie Saoudite ou le Pakistan. D’autres enfin invoquent le pétrole et Israël : il s’agirait pour les Etats-Unis, d’une part de mettre la main sur les réserves pétrolières irakiennes, d’autre part de débarrasser leur plus fidèle allié de la région, l’Etat d’Israël, d’un psychopathe menaçant son existence.

Le personnel politique américain est très professionnel.

Les explications qui se veulent psychanalytiques ont un caractère condescendant. Elles font peu de cas de la complexité du jeu politique et démocratique outre-Atlantique, de l’intensité et de la qualité des débats intellectuels, et sous-estiment l’intelligence et la capacité d’analyse des élites, notamment politiques, américaines. Pour croire le débat inexistant aux Etats-Unis, il faut ne rien connaître à l’histoire des Etats-Unis, n’avoir jamais analysé leurs institutions, n’avoir jamais lu de journaux américains, n’avoir jamais visité Washington, ignorer la qualité de leurs think tanks, n’avoir jamais surfé sur Internet. La vie politique américaine est incontestablement la plus organisée et la plus riche de toutes les démocraties. Les politiques Américains sont tout sauf des amateurs. Et Georges W. Bush n’est pas davantage un cow-boy simpliste que ne l’était Ronald Reagan. La simple lecture des écrits de Ronald Reagan, traduits par Guy Millière et récemment publiés aux Editions du Rocher, permet de comprendre l’immense travail de réflexion fourni par le Président américains, avant qu’il ne devienne un politique de premier plan. Quel homme politique français a fourni un tel travail d’écriture et de réflexion ? Combien ont osé tirer les conclusions de leurs réflexions en prenant des positions aussi nettes ? Les rares pamphlets que publient les politiques français ne comportent quasiment pas d’idées fortes par crainte d’une gêne pour la suite de leur carrière. Le contraste entre les Etats-Unis et la France est, de ce point de vue, saisissant. Aux Etats-Unis, les Présidents ont les idées claires et leur entourage est de qualité. Cela ne veut pas dire qu’ils sont infaillibles. Ils restent des hommes. Mais informés, réfléchis et déterminés. L’homme politique français digresse beaucoup et réforme peu. L’homme politique américain concentre son discours et le traduit en actes forts.

Le soutien à Israël n’est pas inconditionnel.

Les explications simplistes pour comprendre l’attitude des Etats-Unis dans le conflit contre l’Irak ne tiennent pas la route. Il n’y a de la part des Américains ni soutien inconditionnel à Israël, ni volonté de s’accaparer les réserves pétrolières irakiennes. Les Américains sont moins pro Israéliens que ne l’imagine les opinions publiques française et européenne. Les Américains se souviennent de l’histoire. A la fin de la deuxième Guerre Mondiale, le monde a compris avec horreur la véritable étendue de la " solution finale " nazie. En 1948, sous la direction des Etats-Unis et de son Président Harry S. Truman, un homme profondément religieux mû par des considérations morales et humanitaires, les Nations Unies ont reconnu le droit à l’existence de l’Etat d’Israël. Cette reconnaissance était aussi un peu une reconnaissance par le monde civilisé de sa complicité indirecte, de sa passivité, pour avoir ignoré le meurtre de plus de six millions de juifs dans les camps de la mort allemands. L’Europe, qui a enfanté le nazisme, pourrait avoir la mémoire moins courte et ne pas laisser à la seule Amérique le soin de préserver cet Etat né de son ignominie.

Il est vrai aussi que la culture et la philosophie politique américaines les rapprochent plus des Israéliens que des Palestiniens. Les journalistes et le peuple américains sont davantage émus que les Français par les attentats suicides perpétrés par les terroristes palestiniens. Les Américains sont aussi davantage attachés à la démocratie que ne le sont la plupart des peuples européens. Ils n’ont connu ni nazisme, ni communisme, ni franquisme, ni fascisme, ni pétainisme. Ils se sentent proches d’Israël, parce que ce petit Etat est la seule véritable démocratie du Moyen-Orient. Cela étant, si les Palestiniens se choisissaient des dirigeants plus respectables, moins corrompus, moins ambigus et moins liés aux terroristes, ils feraient progresser leur cause. En résumé les Américains sont partagés entre leur obligation morale de protéger et préserver l’Etat d’Israël et leur volonté de se montrer impartial entre Palestiniens et Israéliens. Mais les politiques israéliens savent que si les Américains imposent une solution entre Israël et la Palestine, ils devront faire des concessions importantes, et que c’en sera notamment fini des colonies du grand Israël.

Ni saisie du pétrole irakien.

La question du pétrole irakien est également secondaire. Ce qui ne veut pas dire que les compagnies pétrolières américaines ne sont pas intéressées. Les réserves pétrolières irakiennes sont abondantes. Néanmoins, la production actuelle oscille entre 2 et 3% de la production mondiale. Si l’obsession américaine était d’assurer leur approvisionnement en pétrole, il leur serait plus utile d’intervenir au Venezuela ou il aurait été plus facile de rester au Koweït après 1991. Les investissements nécessaires à une augmentation substantielle de la production irakienne se chiffrent en dizaines de milliards de dollars. Compte tenu du risque de fragilité politique du régime qui succéderait à celui de Saddam Hussein, il n’est pas évident que les compagnies pétrolières américaines risqueront de tels investissements. Par contre, Washington entend laisser l’Irak produire autant que faire se peut, d’abord pour financer la reconstruction du pays, ensuite pour peser à la baisse sur les cours mondiaux et ainsi faciliter une reprise de l’économie mondiale. Un objectif qui devrait réjouir l’ensemble du monde. Les entreprises anglo-américaines récupèreront la majeure partie des contrats liés à la reconstruction. Compte tenu des dizaines de milliards de dollars et de livres qui auront été investis par les Américains et les Britanniques dans leur outil militaire et dans cette guerre, est-il injuste qu’ils en récupèrent une partie ?

La France, qui n’a pas développé de capacités militaires suffisantes pour participer de manière substantielle à l’opération en Irak, ne peut pas s’attendre à avoir un retour sur un investissement qu’elle n’a pas fait. Comme l’atteste la dette de l’Irak à la France qui dépasse les 10 milliards d’euros et atteindrait même 40 milliards d’euros intérêts compris, la France était très présente dans ce pays. Elle ne le sera plus. C’est le risque : quand un pays néglige son outil militaire, sa diplomatie et ses entreprises pèsent moins. On peut s’étonner que la diplomatie hexagonale n’ait pas réussi à obtenir qu’une partie des recettes pétrolières irakiennes soit dévolue au remboursement de la dette. Par son attitude de harcèlement systématique contre les positions américaines, la France prend le risque supplémentaire de se couper sérieusement et durablement d’un allié indispensable et de se fermer bien d’autres marchés.

Depuis le 11 septembre 2001, les Etats-Unis sont en guerre.

Ni raisons psychanalytiques, ni obsession israélienne ou pétrolière ne sont des motifs premiers. Pour comprendre les raisons fondamentales d’une intervention en Irak, il faut revenir aux terribles événements du 11 septembre 2001. A l’époque les commentateurs ne s’étaient pas trompés en considérant que cette date marquerait un tournant dans l’histoire du monde. " L’an I d’un nouveau monde ", à jamais bouleversé. Ils ont depuis oublié ce juste constat et n’ont pas développé leurs analyses. Oui, les événements du 11 septembre marquent une date dans l’histoire de l’humanité : ils ont fait prendre conscience aux habitants et aux dirigeants de la première puissance du monde qu’ils étaient vulnérables. Des terroristes étaient capables de les frapper de la manière la plus atroce qui soit : en tuant des civils innocents par milliers. Leur territoire, protégé du reste du monde par deux Océans, n’était plus un sanctuaire. Ce que les Communistes russes n’osèrent jamais faire, frapper directement le sol américain, des terroristes Islamistes arabes le firent sans la moindre retenue et avec une facilité déconcertante. Les Américains ont compris que cet acte ne marquait qu’une étape dans l’horreur.

Des frappes préventives pour empêcher un terrorisme nucléaire.

Depuis le 11 septembre, les Américains sont en guerre. Cette pensée ne les a jamais quittés. Ils savent qu’ils ne peuvent plus repousser une réponse à cette menace terroriste, principalement mais pas seulement islamiste. Ils n’attendront pas que des terroristes Islamistes fassent exploser une mini bombe atomique de 10 kilotonnes en plein coeur de New York ou de Washington. Une hypothèse à laquelle ils ont crû dans les semaines qui ont suivi le 11 septembre. Ils se sont découverts totalement démunis face à une telle menace qui se solderait instantanément par deux cent à trois cent mille morts avec l’effet de souffle et, dans les années suivantes, par des centaines de milliers d’autres par irradiation. Leurs services de sécurité sont impuissants. Ces bombes miniaturisées tiennent dans le coffre d’une voiture. Il est impossible de surveiller toutes les voitures qui rentrent dans leurs grandes métropoles. Ils craignent que les terroristes islamistes aient déjà acheté de telles armes à l’armée soviétique en décomposition. Ils savent que le jour où un Etat ennemi saura fabriquer de telles bombes, les terroristes pourront en disposer. Les Américains sont progressivement et logiquement arrivés au concept de frappes préventives contre les arsenaux de ces Etats. Cette stratégie fut conçue dans les années 90 par l’actuel Secrétaire adjoint à la défense. Dans la semaine qui suivit l’attaque du 11 septembre, Paul Wolfowitz convainquit Georges W. Bush de la nécessité d’une telle politique.

La guerre contre l’Irak est la deuxième d’une série de guerres.

Les opinions publiques occidentales et leurs dirigeants n’ont pas compris le caractère inéluctable de la guerre en Irak. Ils n’ont pas compris la détermination américaine. Ils n’ont pas compris que nous sommes à la veille d’une série de guerres destinées à éradiquer la menace terroriste. L’Irak est la deuxième cible après l’Afghanistan. Saddam Hussein est reconnu comme un épouvantable mégalomane paranoïaque, cruel et belliqueux. Il a attaqué son voisin le Koweït, gazé ses propres populations, violé toutes les résolutions de l’ONU. Surtout on sait, comme l’écrit Roland Jacquard, que " depuis une vingtaine d’années plus de 2500 scientifiques irakiens travaillent à l’acquisition et au développement d’un arsenal chimique, bactériologique et nucléaire. La plupart de ces savants ont été formés dans les meilleures universités et les meilleurs laboratoires de Chine, du Pakistan, de Corée du Nord. D’autres se sont perfectionnés aux Etats-Unis, en Allemagne, en Grande-Bretagne et en France ". De plus les liens entre Al Qaïda et Saddam Hussein sont nombreux. En septembre 2000, Salah Suleiman, membre des service irakiens fut arrêté alors qu’il rencontrait le docteur Ayman Al-Zawahiri, numéro 2 d’Al Qaïda. Le Syrien, Ali Bafri, financier d’Al Qaïda est réfugié en Irak. Tout comme Abderrahmane Mohammed Al-Koweiti qui recrute des ingénieurs en armes chimiques. En août 2001, Ben Laden a financé l’organisation Jund al Islam, crée par les services secrets irakiens. On pourrait multiplier les exemples (Cf. Roland Jacquard in Le Figaro Magazine du 15 février 2003).

Saddam Hussein est donc à la fois la cible logique et la plus facile pour poursuivre cette série de guerres. Cette guerre devrait pouvoir être gagnée relativement facilement par l’armée américaine qui dispose d’une supériorité technologique impressionnante sur toutes les autres armées du monde. L’armée irakienne ne peut espérer résister longtemps. Entre quatre et six semaines espère-t-on au Pentagone. Elle devrait se rendre rapidement. Cette guerre sera relativement propre puisque la technologie permet de cibler de manière extrêmement précise les objectifs militaires. Il y aura bien sûr des victimes civiles, appelés pudiquement dégâts collatéraux. Mais en petit nombre. Toutefois, des risques importants planent sur le corps expéditionnaire américain et sur les civils au cas où Saddam Hussein emploierait des armes bactériologiques ou chimiques. Une telle éventualité montrerait combien ceux qui ne croient pas à l’existence de telles armes se trompent. Mais à quel prix ?

Installer la démocratie et devenir la première puissance militaire au Moyen-Orient.

Les Etats-Unis espèrent installer un régime irakien pro-occidental et pro-américain à Bagdad. L’Irak dispose du pétrole et de l’eau mais aussi une classe moyenne nombreuse, urbaine, laïque et formée. Washington espère que c’est de l’Irak libéré que viendra le renouveau de la région. Un Moyen-Orient plus libre, plus ouvert sur l’extérieur, plus prospère. C’est le pari des Américain : que le monde arabo-musulman s’ouvre à la modernité et renoue avec son glorieux passé. Par delà ce pari, ils souhaitent de manière plus concrète installer en Irak des bases aériennes et des camps militaires, appelés à demeurer dans la région un certain temps pour ne pas dire plus. Une force comprise entre trente et quarante mille hommes est envisageable. Les Etats-Unis deviendront alors la première puissance militaire régionale. De cette place forte, ils pourront surveiller et menacer tous les Etats de la région : ceux qui financent et/ou abritent des terroristes - Iran, Syrie, et Arabie Saoudite -, mais aussi protéger leurs alliés actuels, Jordanie, Koweït et Turquie voire les surveiller dans l’hypothèse d’un toujours possible basculement. Les dernières élections turques, qui ont amené un parti islamiste au pouvoir, montrent combien les situations sont instables. Cette puissance militaire mettra une pression énorme sur les responsables politiques locaux qui seront à la merci d’une intervention rapide de l’armée américaine. Pour ces Etats, le choix sera clair : où ils se débarrasseront des terroristes, où ils subiront les foudres de l’armée américaine et perdront immanquablement la guerre et le pouvoir. Déjà Syriens et Saoudiens ont compris la menace et tentent de mettre un peu d’ordre dans leurs liens avec les mouvements terroristes. La présence militaire des Etats-Unis dans la région leur permettra également de mieux peser sur le règlement du conflit Israélo-Palestinien.

Mieux surveiller les liens entre les pays du Moyen-Orient et les terroristes.

Le jour de la fin de la guerre, si les Etats-Unis l’emportent, la géopolitique de la région toute entière sera redéfinie. Chaque pays limitrophe de l’Irak ne trouvera plus sur ses frontières les débris de l’armée irakienne mais les troupes britanniques et américaines. Les Etats-Unis seront à même d’atteindre n’importe quel pays de la région à partir de l’Irak. Washington pourra monter toute opération militaire sans demander la permission d’hôtes régionaux pour le support logistique. En résumé, une victoire américaine changera l’équilibre des pouvoirs dans la région. Ce sera un cauchemar pour la Syrie qui sera entouré de toute part par des ennemis réels ou potentiels – Israël, Turquie, Jordanie et Etats-Unis – avec la 6e flotte américaine sur sa côte méditerranéenne.

L’Arabie Saoudite ne serait pas mieux logée. On peut même espérer que la guerre contre l’Irak soit en réalité une attaque indirecte contre l’Arabie Saoudite. Les Etats-Unis disposent déjà de facilités aériennes au Qatar et de bases navales au Bahreïn. Des bombardiers B-1 devraient être déployés à Oman. Les Américains contrôlent le littoral de la péninsule arabique. Ils maîtrisent la Mer rouge et le Golfe persique. Avec des forces américaines déployées le long de la frontière Irako Saoudienne, le premier financier des islamistes sera cerné et surveillé de près (Cf. George Friedman, " The Region After Irak ", Stratfor, Weekly summary du 6/2/03). Il aurait été difficile aux Américains de s’en prendre militairement au pays de la Mecque et de Médine, mais une intervention contre l’Irak affaiblira l’influence saoudienne. Tout en tarissant les sources de financement de l’islamisme, cette nouvelle situation peut contribuer à casser l’Opec, retirer aux Saoudiens leur contrôle du prix du baril, et stabiliser les prix de l’énergie. Autant d’effets qui devraient profiter aux économies occidentales.

Le 11 septembre a été perpétré par des Saoudiens.

Le 11 septembre 2001, les Etats-Unis ont été attaqués par les terroristes islamistes. On peut aussi considérer que cette opération est en réalité l’oeuvre de Saoudiens et de Pakistanais. Le cerveau Ben Laden est saoudien. Son organisation, Al Qaïda, bénéficie de sa fortune constituée en Arabie Saoudite et de financement provenant d’autres Saoudiens. Quinze terroristes sur 20 étaient Saoudiens. Enfin cette théocratie totalitaire, disposant de la colossale manne de l’or noir, par son obscurantisme religieux, finance la plupart des mouvements fondamentalistes et/ou islamistes de la terre au sein desquels se recrutent les terroristes. Ainsi les princes saoudiens versent-ils des primes aux familles des Palestiniens qui se suicident dans les attentats terroristes en Israël. Le " Vatican wahhabite " comme l’appelle Antoine Basbous dirige plus de vingt-cinq institutions religieuses fondamentalistes dont le budget annuel est évalué à plus de 12 milliards de dollars. Cet argent dissémine partout une forme rétrograde de l’islam. Certains princes saoudiens, plus lucides que leurs frères, pourraient inverser la tendance. Mais pour ce faire, ils ont besoin de la présence et du soutien américain.

Le 11 septembre est aussi le résultat de l’ambiguïté pakistanaise.

Quant au Pakistan, " cet Etat fondamentaliste, détenteur de l’arme atomique, a joué un rôle fondamental dans le développement de l’islamisme mondial et dans l’appui apporté à la nébuleuse terroriste salafiste internationale incarnée entre autres par Ben Laden " écrit Alexandre del Valle (cf Alexandre Del Valle, " Le Totalitarisme Islamiste ", septembre 2002, Ed. des Syrtes). L’islam fondamentaliste proposé par la Jamiat, le Tabligh ou l’école Déobandie, grands mouvements de réislamisation indopakistanais, se rapproche de celui des Talibans. Ces Talibans qui accueillaient Ben Laden et les centres d’entraînement d’Al Qaïda sont eux-mêmes les créatures des services secrets pakistanais. Le chef de ces services, jugé trop proche des islamistes, avait d’ailleurs dû quitter discrètement son poste après le 11 septembre. Aujourd’hui, certaines unités de l’armée pakistanaise protègent ouvertement les Talibans qui se sont réfugiés en territoire Pachtoun du côté pakistanais de la frontière avec l’Afghanistan. A tel point que l’US Air force a bombardé une unité de l’armée pakistanaise en territoire pakistanais au début de cette année 2003. Ces soldats pakistanais protégeaient des Talibans et avaient ouvert le feu contre les Américains qui les traquaient depuis l’Afghanistan. Un Pakistan ambigu, qu’il faut surveiller de près. Le problème pakistanais est d’abord le problème des Indiens. Mais il est certain que la présence de l’armée américaine en Afghanistan fragilise l’armée pakistanaise sur ses arrières et atténue sa folle volonté d’en découdre avec l’Inde. Si les Etats-Unis arrivaient à pacifier l’Afghanistan, ils pourraient encourager un gouvernement modéré à Islamabad et tenter de mettre fin à l’agitation wahhabite dans la région pachtoune et au Cachemire. Et ainsi contribuer à apaiser la pire zone de tension mondiale.

L’Amérique est assez sage et forte pour se retenir de ripostes massives.

Une des réponses possible aux attentats du 11 septembre aurait pu être une riposte massive contre l’Afghanistan et les autres pays connus pour leur soutien des terroristes. Avec une population choquée et traumatisée, si le gouvernement avait employé une basse démagogie dont elle est souvent accusée, un soutien populaire aurait pu être rapidement acquis pour écraser sous les bombes américaines des populations largement acquises à l’islamisme et au fanatisme.

Ce ne fut pas la réponse de l’administration Bush. A la place, le Président, un homme profondément religieux et moral, a rejeté le facile argument du " choc des civilisations ", préférant considérer wahhabisme, islamisme et intégrisme musulman comme des formes dégénérées d’une religion, l’islam, qui a sa place dans le monde. " Islam is peace " a proclamé Georges W. Bush dans un appel à la tolérance du peuple américain. Les Américains préfèrent se reposer sur la puissance militaire américaine pour conduire une série de guerres propres qui limitent au maximum le nombre des pertes civiles. Ils espèrent que les pays qui, comme l’Arabie Saoudite, jouent un double jeu, évolueront.

Pacifier et démocratiser le Moyen-Orient, pour le réintégrer dans la communauté internationale.

Après l’Afghanistan et l’Irak, l’objectif final est de pacifier et démocratiser le Moyen-Orient foyer du terrorisme et centre de financement de l’islamisme. Cette politique marque un revirement. Elle reconnaît que le monde a fait doublement fausse route au Moyen-Orient. D’une part les Etats-Unis et l’Occident en général, ont trop longtemps fait confiance à la duplicité des Saoudiens. D’autre part les pays producteurs d’armes, des Etats-Unis à la Russie en passant par la France, la Grande-Bretagne et tant d’autres, ont trop cherché des débouchés économiques. Cette double erreur a transformé le Moyen-Orient en la région la plus dangereuse de la planète et une véritable menace pour la civilisation. Cette région aujourd’hui pleine de violence et de haine doit demain retrouver une place normale dans la communauté internationale.

La France et l’Allemagne en cherchant à retarder et empêcher cette deuxième guerre ont donné un répit non seulement à Saddam Hussein mais encore et surtout à tous les terroristes de la planète. Ces derniers s’en servent pour préparer d’autres actions qui seront bien plus terribles que le 11 septembre. Avec le risque qu’un jour prochain, il n’y ait plus d’autre solution pour lutter contre le terrorisme de masse que d’exterminer les dictateurs fous avec leur population.

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Citation :

Empêcher les guerres propres, c’est se condamner aux guerres sales.

Ce n’est pas seulement contre l’Irak que les Américains vont faire la guerre, mais aussi contre les terroristes. Ils en profiteront pour libérer les malheureux Irakiens d’un horrible tyran. Ce n’est pas une guerre contre les musulmans, mais contre les Islamistes. Si les Américains l’emportent, établissent des bases en Irak, et deviennent la première puissance militaire régionale, ils pourront à la fois lutter contre les intégristes et les terroristes et aider les musulmans modérés et démocrates des environs. Cela n’accélérera pas mais au contraire empêchera le choc des civilisations. Dire non aujourd’hui aux guerres ciblées et relativement propres, c’est prendre le risque de s’acculer demain à une série d’holocaustes. En d’autre temps, les diplomaties européenne et française, poussées par leurs opinions publiques béatement pacifistes et par leur propre lâcheté à intervenir contre les Nazis, avaient acculé le monde à une terrible Guerre Mondiale. Avant l’envahissement de l’Autriche, des Sudètes, de la Bohème, et de la Moravie, la remilitarisation de la Rhénanie était l’occasion manquée d’éviter le pire. Rater la guerre en Irak serait une catastrophe.

Un retrait américain aurait été un catastrophique.

Il n’aurait servi à rien de donner quelques semaines à des inspecteurs qui ont démontré leur impuissance au cours des douze dernières années. L’armée américaine se devait d’attaquer maintenant, avant que la température ne soit trop chaude pour le port des tenus NBC (nucléaire, bactériologique et chimique). Ou alors, Saddam et surtout les terroristes de la région auraient disposer d’au moins une année supplémentaire pour mettre au point leurs projets de mort. Le retrait de l’armée américaine aurait été vu comme une victoire par les terroristes islamistes qui auraient recruter de plus belle. Et une défaite de l’Amérique aurait fragilisé ses alliés, Koweït, Qatar et Oman. Saddam Hussein aurait exploité cette ouverture. L’Amérique aurait pu se replier. En laissant le pire se profiler.

Ceux qui croient que l’intervention en Irak provoquera une recrudescence du terrorisme islamiste sont les fils de ceux qui ne voulaient pas provoquer Hitler dans les années Trente, de peur qu’il ne devienne méchant. Ils n’auraient récolté que la guerre et le déshonneur. Le nouveau monde a débarrassé la vieille Europe, et la planète, du nazisme et du communisme. Les Américains sont le seul rempart contre l’islamisme et son cortège de terrorisme. Saurons-nous surmonter notre frustration d’ancienne grande puissance et laisser à d’autres le soin de remodeler un monde plus sûr, débarrassé du terrorisme, plus démocratique, moins chaotique et meilleur ? Ou l’histoire ne sera-t-elle qu’un éternel recommencement d’aveuglements, de jalousies, d’intérêts économiques à court terme et de lâchetés suivis de grandes catastrophes ?

Remerciements : un grand merci à mon ami Michael Davidson, ancien diplomate américain et ami de la France, pour ses précieuses informations et ses judicieux conseils.

Par Jean-Christophe Mounicq
Pourquoi nous recopier cette article alors qu'on trouve la même chose via le lien ?
Ce n'est pas un reproche mais une chose que je vois souvent et donc je me pose la question.

Edit : Le titre est un troll d'ailleurs. C'est bien connu que troller est la meilleur façon d'avoir l'air intelligent.
j'ai toujours pensé que faire la guerre à l'Irak allait plutôt exciter les terroristes,
et comme la majorité sont en dehors de ce pays ..
Et en plus,le terroriste islamique de base déteste le régime irakien .

Donc les frappes préventives anti-terroriste,c'est du pipeau à mon sens...
Citation :
Provient du message de Dahna Lyhrel
De toutes façons, c'est trop long à lire sur écran, je me grille les yeux.
Pareil, j'aurais préféré un résumé parce que là, ça donne vraiment pas envie de lire ...
Il est assez faible ce troll...
D'accord sur les causes du conflit (personne ne les remet en question), pas d'accord sur les conséquences. Personellement je pense que cela va mettre à feu et à sang l'Irak, car chacun va vouloir sa part du gâteau (turkmènes, kurdes, sunnites, chiites, L'Iran et la Turquie en plus). M'enfin bon... l'histoire nous le dira, il ne reste plus qu'à regarder cyniquement la guerre à la télé avec un paquet de chips
oui, cela justifie la position américaine. Mais cela ne justifie pas leurs actions, je les trouve répréhensible, tout comme les raisons de la position française.

d'ailleurs, Bush a peut-être dit Islam is peace mais bush a aussi parlé de croisade...et à partir du moment ou une nation invoque Dieu pour justifier ses actes, elle ne peut donc être jugée ( rien n'est plus haut que Dieu par définition ), ni être condamnée ( pareil ).
Sephiroth a raison, on en a marre des sujets sur l'Irak. Tu veux qu'on les evite? autant eviter la Taverne, et pour moi ca c'est impossible

Dans quelques pages, la discussion sera centrée sur autre chose que le sujet et ca repartira dans les debats ou l'etalage de savoir sur l'Irak, ca saoule vraiment...
Citation :
Provient du message de Platypus
Sephiroth a raison, on en a marre des sujets sur l'Irak. Tu veux qu'on les evite? autant eviter la Taverne, et pour moi ca c'est impossible

Dans quelques pages, la discussion sera centrée sur autre chose que le sujet et ca repartira dans les debats ou l'etalage de savoir sur l'Irak, ca saoule vraiment...
Alors évite la taverne ci sa te dérange tant que ca, bordel mais on peut parler des sujet qu'on veut ?
Le vrai problème ce n'est pas tant de parler de l'Irak (ce qui est normal vu l'actualité) mais d'ouvrir au moins 5-6 sujets alors qu'un seul eut suffit, les redites deviennent monnaie courante et pénibles à force. Alors s'il vous plait disciplinez-vous et si vous voulez parler de l'Irak faites le dans les sujets déja existants merci.
PS: Serait-il possible que les modérateurs fusionnent certains des sujets sur l'Irak?
Citation :
Provient du message de Wolfeyes
Alors évite la taverne ci sa te dérange tant que ca, bordel mais on peut parler des sujet qu'on veut ?
Tu sais lire? j'ai dit que je voulais rester sur la taverne.
C'est bien beau, vous parlez des sujets que vous voulez, mais quand il y a au moins 5 topics sur le meme sujet sur une seule page, ca devient lourd. A mon avis depuis que les trucs sur l'Irak ont commencé, il y a du avoir une bonne cinquantaine de sujets la dessus.
Citation :
Provient du message de Trouveur
Le vrai problème ce n'est pas tant de parler de l'Irak (ce qui est normal vu l'actualité) mais d'ouvrir au moins 5-6 sujets alors qu'un seul eut suffit, les redites deviennent monnaie courante et pénibles à force. Alors s'il vous plait disciplinez-vous et si vous voulez parler de l'Irak faites le dans les sujets déja existants merci.
PS: Serait-il possible que les modérateurs fusionnent certains des sujets sur l'Irak?
ça va être l'anarchie mais on va essayer de le faire.
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