Amère révélation...

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Obscurité… ou ténèbres, je ne sais plus lequel de ces mots m’est venu à l’esprit de prime abord. Ceux-ci ont pourtant été les premiers à me tirer de mon somme improvisé et à s’imposer à moi à mon réveil, si toutefois on pouvait considérer comme un réveil l’état nauséeux dans lequel je repris connaissance. Le goût métallique que j’avais dans la bouche ne me rassurait pas sur ma condition physique et je sentais comme une légère croute d’un liquide qui ne devait être que mon sang qui m’obscurcissait la vue et collait à mes paupières.

Je commencais à entendre les voix des êtres qui avaient attaqué notre caravane. Tout ce dont je me souvenais, c’était que, alors que nous faisions route vers Camelot, ce que j’apprendrais à appeler des Trolls dans le futur nous attaquaient. L’éclaireur qui nous accompagnait eut tout juste le temps de dire quelque chose d’imcompréhensible, peut-être un simple cri, avant que des lances ne le transperce et le tue sur le coup. Les autres simples apprentis que nous étions, partis fierement apprendre notre art dans la grande cité, ne purent faire grand-chose. Un jeune homme nous ayant confié vouloir devenir Paladin fût la seconde victime, un marteau plus grand que la normale lui éclatant le crâne alors qu’il tentait de dégainer son épée. La suite je ne m’en souviens pas, je recevais un coup sur la tête qui devait me faire tomber dans un coma temporaire. Dans la précipitation des évènements je ne vis pas même le coup venir, tout occupé que j’étais alors à tenter de lancer un sort, oh combien futile maintenant que j’y repense, sur nos assaillants.

Me réveiller maintenant me confirme donc que je ne suis pas mort. Pourquoi, je n’en sais rien. Avec du recul, je me dis que c’est probablement de la chance de ne pas supporter les chocs violents qui m’a fait évanouir avant de pouvoir essuyer un autre coup. Cette survie, parfois je la regrette, tandis qu’a d’autres moments je la bénis.

En essayant de bouger le moins possible pour ne pas attirer l’attention de ces barbares, j’essayais de faire le point sur ma situation. Mes muscles endoloris ne pouvaient guère m’être utiles et je ne pensais pas pouvoir parvenir à me lever pour tenter de prendre la fuite, aussi courte celle-ci serait. L’impuissance de mon état ne faisait que me faire fulminer sur mon sort, d’autant plus que je semblais être le seul conscient… ne serait-ce même que vivant. Le groupe de trois trolls nous ayant attaqué, je les pensais plus nombreux durant l’attaque, étaient occupés à dévaliser le chariot dans lequel nous avions mis diverses affaires et fournitures à livrer à Camelot et ce, sans prêter nullement attention aux corps de mes compagnons d’infortune gisant à leurs pieds, baignant dans leur sang. La situation dans laquelle je me trouvais, condamné à rester assis et à contempler ce massacre sans rien faire avivait ma colère inutile, me provoquant des maux de têtes de plus en plus violents, accentuant le goût amer que j’avais en bouche.

Ce qui se passa ensuite, je ne le comprends qu’aujourd’hui. Mais même à la lumière de l’enseignement que j’ai pu recevoir depuis ce funeste jour, je ne sais l’expliquer totalement.

Alors que ma colère atteignait son paroxysme, l’un des trolls fut propulsé sur un arbre contre lequel il s’écrasa dans un bruit d’écorce et d’os broyés, tué sous la puissance de l’impact qu’il venait de recevoir. Apparemment rompus au combat et aux assauts imprévus, les deux guerriers restant se tournèrent vers leur agresseur, l’arme à la main, et je pense que tout comme moi, ils ne saisirent pas tout de suite ce qu’il se passait. Sortait de l’ombre d’un arbre en s’avancant sur le chemin une créature humanoïde, imposante, à l’air puissant et robuste, et ayant un aspect étrange, comme minéral. Sans perdre de temps, la créature leva un poing aussi immense que le crâne du troll sur lequel elle l’abattit, laissant un deuxième de mes assaillants mort aussi vite si ce n’est plus que le précédent. Le dernier Troll engagea alors un combat que je compris gagné d’avance pour cet inespéré intervenant. Peu après, la créature sembla plus calme, faisant des mouvements moins brusque tandis que s’affalait devant elle la masse du guerrier Midgardien. Cette dernière escarmouche avait arraché quelques fragments de son corps au golem, comme je le baptisais par erreur à lépoque, mais déjà il me semblait voir certaines de ces éraflures se combler d’elle-mêmes. Elle se tourna vers moi, semblant me regarder, comme consciente que j’étais éveillé et avais assisté à la fin de ce triste spectacle. Un silence inquiétant s’établit alors entre elle et moi. Je n’osais réagir d’une quelconque manière, en sachant pas encore dans quel camp je devais ranger mon sauveur. Nous restâmes ainsi immobiles à nous regarder un moment qui me parut étrangement long, même si je sais qu’aujourd’hui il ne dut pas l’être autant.

Je profitais de ce nouveau répit pour mieux détailler la créature qui me faisait face. Son aspect minéral m’intriguait, par endroits on pouvait en effet voir certains reflets. Et même si elle pouvait plus ou moins me faire penser à ces élementaires de terre que certains Théurgistes de Campacorentin pouvaient invoquer, je lui trouvais un aspect plus… réel… définitif ou tout du moins persistant. Peut être était ce dût à ce côté presque primaire de sa silhouette, comme taillé à même le roc sans autre soucis que de donner consistance à quelque chose. Cela me rappelait vaguement aussi ces étranges personnages que je distinguais parfois dans la forêt près de Lethantis. Sombres et distants, il m’avait semblé distinguer une silhouette équivalente les suivant de près, comme les protégeant, veillant sur eux. Mon instructeur m’avait dit d’oublier ces lugubres personnages et de m’orienter vers une voie qu’il qualifiait de plus « classique ». Je ne savais me souvenir de leur appellation, mais il me semblait la connaître bien plus que ne m’en aurait dit mon Maître des Disciples.

Tandis que je menais cette inquisition mentale à la recherche d’une suite aux évènements ou tout du moins une explication rationnelle, un sentiment d’interrogation s’insinua en moi, comme cherchant une réponse à une question évidente que je ne comprenais pas. Comme je m’attardais à résoudre ce nouvelle sensation celle-ci se répéta, plus distinctement alors que l’étrange golem semblait s’étirer devant moi. Une idée qu'a l’époque je trouvai complètement ridicule me poussa à prononcer à haute voix le mot « Recule ». A mon grand étonnement, lacréature cessa de flanner et recula de quelques pas. Puis, une fois de nouveau plus ou moins immobile, le même sentiment que précédemment ressurgit dans mon esprit.

Je compris alors, d’où provenaient ces maux de têtes dont je souffrais, cette colère que je ressentais. Le nom de ces étranges personnages de Campacorentin me revint soudain, lorsque l’évidence de la situation me poussait à comprendre ce qui venait de se passer. Je serai Cabaliste. Et de ce jour, de cette amère rancune de n’avoir pu agir avant d’être réduit à sombrer dans l’inconscience, et de ce fait aider mes compagnons, je porterais des robes sombres, comme ce triste jour, et des gants couleur sang, pour ne pas oublier le leur…

Cabaliste… c’était désormais mon talent…
Thumbs up
/clap
<sort de l'ombre en applaudissant légèrement>

Toutes mes félicitations jeune Cabaliste, si vos dons de Manipulation sont aussi bons que vos dons de conteurs, votre avenir semble prometteur!

Encore bravo!

<repart discrètement dans l'ombre en souriant doucement>
<Un homme de sombre vétu s'approche avec lenteur de Lisurc, le dos vouté, s'appuyant sur un long baton noueux de sa main droite, la gauche posé sur l'épaule d'un simulacre.
Il relève doucement la tête et dirige son regard vers l'homme. Ses yeux sont étrange, blanc sur blanc, que ni pupille ni iris ne viennent entacher.>
<L'aveugle s'approche encore, lachant l'epaule de son guide puis dans un murmure à l'attention du conteur>


Bienvenue a vous Maitre Lisurc parmis les Ombres ...
J'ai souvenir de vous avoir croisé et d'une longue discussion que nous eumes avec le Sir Iathiel ... Je me rapelle maintenant ce qui m'avait surpris en vous hormis votre maniement du verbe ... ce sont vos gants rouge sang ...

Bonne route a vous frère des Ombres ... Bonne route a vous ...

<Le viellard aveugle se retourne avec infinie précaution et, reposant sa main sur l'épaule de son Simulacre chuchotte ...>
Allons Gorky ... Retournons a notre étude.
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