[Broc] Deux Fleurs. Deux soeur.

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Je m’endors seul. Le lit est froid. Sa présence me manque.
Sur le dos je regarde les ombres portées sur le plafond de la pièce, par la lueur des flammes dansant au gré des courant d’air.

Je repense aux derniers évènements. Deux fleurs. Deux fleurs soit disant éternelles.
La première une Rose, Isis comme il la nommait était d’un rouge Lumineux, au parfum doux et subtil, la seconde est aussi une Rose, Apopis est d’un noir profond, sont parfum acre en est envoûtant.


« Isis, sera ton cœur, ton âme ta passion ta vie. Apopis sera la fin, ta mort. Deux sœurs jumelles à ne pas séparer. Apopis n’attend qu’une chose, qu’Isis s’éloigne. »

Il ne m’avait pas trompé ce sorcier. Je ne sais même plus pourquoi j’avais été le voir dans son antre en Avalon. Je me souviens juste que c’était après leur mort, après mon départ du monastère.
Isis à toujours battu au rythme de mon cœur, trahissant mes émotions , mes douleurs mes passions. Elle était ma vie. Je l’ai donné à celle qui aujourd’hui fait battre mon cœur. Je le lui ai offerte. Don d’une vie.
Je ne me suis jamais vraiment occupé d’Apopis. J’aurais du. Aujourd’hui c’est elle qui s’occupe de moi. Je me battrais pour elle, pour nous et pour notre avenir.


Je ferme les yeux, et je m’endors.
La douleur ! Je me redresse brusquement.
Je ne sais quelle heure il est. Je suis encore seul. Elle n’est toujours pas là et je m’inquiète. J’aimerais tant la protéger. Etre à ses cotés.
Je suis a nouveau pris d’une violente quinte de toux, la fièvre reprend sa place. Je lutte. Mon corps réagit. Je tremble et je sue. D’une main incertaine je cherche ma fiole. Je manque de la faire tomber et de la briser en la ramassant. J’ai peur. J’en bois une longue gorgée et j’attends que ma préparation fasse effet. Combien de temps cela va-t-il durer ?
Je regarde à travers la vitre crasseuse de la mansarde. La nuit. Les ténèbres. J’ai chaud. J’ai froid. J’ai surtout peur. Peur de la mort qui arrive à grand pas. Je l’entends déjà murmurer, me susurrer a l’oreille ses mots doux, glacés. Je me lève, entretient inutilement le feu et m’assied devant, une grande couverture sur les épaules. Je reste un moment assis la, sans bouger, à fixer ces flammes. On dit que l’enfer ressemble à cela. Mais j’ai connu l’enfer. Je sais que tout cela est faux. Je sais que l’enfer c’est de perdre ce qu’on aime. Les voir tomber, disparaître, pour ne jamais revenir, sans jamais pouvoir aller les chercher.
Ceux qu’on aime... Je vois le visage d’Alea se dessiner dans les flammes. J'en reste interdit. Serait ce la fièvre qui me fait délirer ? Elle semble me sourire, m’inviter à la rejoindre. Je tends la main, la douleur me ramène immédiatement à la réalité. Que fais je ainsi ? Où est mon amour ?
Je crie !
« Je ne suis pas encore Mort »
« Tu ne m’auras pas ! »

J’enfile rapidement ma robe, prends d’une main mon bâton et malgré mon état plus que douteux je me décide à sortir. La guerre ? L’entraînement ? Peu importe. Je dois me battre.
Il est tard, très tard,il est impossible de donner une heure. L’auberge est silencieuse. Juste quelques ronflements.
Il sort de son lit. Le bois du plancher craque. Elle est la présente et elle pue. Elle pue comme à son habitude. Il se dirige vers ce qui semble être la source de cette odeur nauséabonde. Personne d’autre ne s’est réveillé. Toujours ce silence et cette odeur.
Il traverse le couloir, son pas est incertain. Il n’allume pas de chandelle. Ses naseaux frétillent, attiré par l’odeur. Il s’arrête devant une porte, tourne la poignée et pousse lentement, les gonds grincent. La pièce est éclairée. Milles chandelles, milles feux brillent, illuminent cette pièce. La lumière, l’odeur l’assaille, il a brusque mouvement de recul. Jusqu'à cette vision qui le fait s ‘effondrer, l’assomme. Un corps ravagé, décomposé source infinie de nourritures pour ces rampants qui grouillent dans toute la pièce, le bois du bâton est a moitié rongé, le cuir de la robe n’est plus qu’imaginaire. La Mort à gagné. La Mort est laide.


Je me réveille brusquement, porte les mains a mon visage. Je tremble. Quelque chose bouge a mes cotés.
Je reprends doucement mes esprits et murmure
Vilain cauchemar

Je m’allonge aux cotés de ma douce essayant d’oublier ce rêve qui chaque nuit vient perturber mon sommeil.



Passager, invisible, discret
A travers vos rêves vos espoirs.
Invisible, naviguant parmi vos cauchemars
Je lis dans vos désirs les plus secrets.



D’ où vient cette voix, si ce n’est du plus profond de mon sommeil.
Eveillé ou endormi je ne sais plus.
Je me retrouve dans une plaine vaste, gigantesque, l'herbe y est verte , grasse, le ciel est d'un bleu limpide.
J’aperçois cette rose, au loin. Je cours, plus vite que jamais. Il me la faut, elle est a moi. La couleur intense qu’elle dégage, irrésistiblement m’attire.
La fleur bouge, elle grandit, change de couleur, elle prend forme humaine. Je souris. Je suis ravi.

« Mon amour !!! Vranwen !!! »

Je tends les bras vers elle.
Je m’approche plus, ses doigts s’allongent, son corps s’assèche.
Sa peau tombe en lambeaux. Tas de chair informe. Je me précipite.
Que lui arrive t’il ? Puis une voix. Elle est la, je l’entend

« Viens à moi , viens à moi »

Un rire sardonique m’agresse. Je m’effondre à terre, les mains plaquées sur mes oreilles.
Tout se transforme. Tout bouge. La réalité, s’efface. Un homme, immense, une silhouette filiforme.
Une peau blanche comme l’ivoire, deux étoiles à la place des yeux, un corbeau perché à son épaule.

« C’est fini »

Je me réveille.

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