[Orcanie] Heureuse rencontre

 
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Que l'histoire commence
La liberté ne nourrit pas
Conseils d'un aubergiste
Prise de conscience

Mon premier spectacle à Costwold fut un succès dépassant mes espérances. J'y relatais les aventures épiques d'un chevalier, combattant pour gagner l'amour de sa belle, fille du roi d'un royaume ennemi. Bien entendu, tout s'achevait pour le mieux, dans la paix et le bonheur. Comme je me l'étais promis, je terminais par un message d'espoir, arguant qu'un jour, les Albionnais retrouveraient leur joie et leur insouciance, comme au bon temps du regretté roi Arthur. J'étais tellement inquiète de la réaction du public que j'avais particulièrement soigné mon apparence ainsi que mon entrée en scène. Comme d'habitude, une fois lancée, mon angoisse s'était envolée et mon excitation s'était amplifiée au fur et à mesure de mon récit. Je sentais mes joues en feu et une immense jubilation m'avait envahie. Les yeux brillants et les visages illuminés des spectateurs restaient pour moi, la plus belle des récompenses. Et enfin, lorsque je saluais l'assistance, ses applaudissements et ses cris de joie représentaient la plus douce des musiques.

Lorsque j'avais parcouru la salle du regard au début de ma prestation, mes yeux s'étaient rapidement arrêtés sur un grand jeune homme aux cheveux sombres, à qui les serveuses jetaient des œillades insistantes. Il y répondait par un sourire poli, parfois quelque peu gêné et continuait à manger tranquillement. Sa beauté était indéniable, mais ce qui me frappa tout d'abord, c'est l'aura de noblesse qu'il dégageait. Il avait la prestance et les manières que seule confère une éducation aristocratique. Il était vêtu d'une épaisse cote de mailles ; il avait déposé son heaume sur la table et son épée à deux mains contre le dossier de sa chaise. De toute évidence il s'agissait d'un guerrier, mais paradoxalement, il émanait de lui une grande douceur.

Etait-ce la chance ou la destinée ? La place face à lui était libre alors que l'auberge était bondée. Je décidais donc de m'y asseoir dès la représentation terminée. Il m'adressa un sourire amène :
"Merci, Madame, de m'avoir si bien diverti. Puis-je vous offrir quelque chose à manger ou à boire ?"
"C'eut été avec grand plaisir, Monseigneur" répondis-je, "mais le repas fait partie de ma rémunération. Une autre fois peut-être..."
"Il y a bien longtemps que je n'avais vu un auditoire aussi attentif", continua-t-il gravement. "Vous avez fait oublier à ces gens leurs malheur pendant quelques heures. Je vous en suis grandement reconnaissant."
Je le regardais avec surprise :
"Je ne tiens pas à paraître discourtoise, Messire et ne vous vexez surtout pas de ma franchise. Mais, j'ai côtoyé près de deux années le cercle de la noblesse et je n'en ai jamais entendu s'intéresser au bien-être du peuple..."
"Je reconnais bien volontiers la véracité de vos propos en ce qui concerne certains de mes semblables et je vous rassure, je ne me froisse pas facilement..." répliqua-t-il d'un ton léger. "Je puis néanmoins vous assurer de ma sincérité. Mais je manque à mes devoirs ! Je ne me suis pas encore présenté : je me nomme Chantrys, Chevalier du royaume d'Albion, pour vous servir Madame."
"Enchantée, je suis Espérancia, future Ménestrelle de Camelot", me présentais-je à mon tour.
"Future ?", s'étonna-t-il. "Je ne puis croire que vous soyez novice dans cette profession..."
"Vous n'êtes qu'un vil flatteur !", répliquais-je en éclatant de rire. "C'est pourtant la vérité et je me rends à Camelot pour y trouver un professeur. Je me suis donnée pour mission d'éclairer les mornes existences des Albionnais !"
"Que voilà une haute ambition", approuva-t-il. "Je vous souhaite de la mener à bien, mais cela me semble une bien lourde entreprise par ces temps troublés."

Nous poursuivîmes ainsi notre conversation, partageant nos rêves pour construire un monde meilleur dans lequel nos enfants pourraient vivre en paix. Je me sentais bien en sa compagnie ; il comprenait et partageait ma tristesse face à la misère du monde. L'établissement se vida petit à petit sans que nous le remarquions et nous fûmes aussi étonnés l'un que l'autre de voir les premières lueurs de l'aube. Je ne m'aperçus de ma fatigue qu'à cet instant et nous nous quittâmes avec regret pour nous reposer, nous promettant de nous retrouver le lendemain.

Le soir suivant, mon cœur bondit dans ma poitrine quand je le vis assis à la même place que la veille. Je le saluais et le rejoignis d'un pas alerte. Il m'accueillit joyeusement. Nous partageâmes un excellent repas en bavardant gaiement. C'est vers le milieu de la soirée qu'il me parla des Larmes de la Licorne, association d'un petit groupe de personnes d'horizons divers et partageant les même idéaux, qu'il avait fondée quelques mois plus tôt. Il m'expliqua que la Licorne représentait la pureté et l'indépendance pleurant sur la guerre et la perte des valeurs de fraternité prônées en leur temps par Arthur.

Prise d'une inspiration soudaine, je me précipitais dans ma chambre en courant. Je revenais quelques minutes plus tard, munie d'une plume, d'un encrier et de parchemins. J'écrivis un poème à tout vitesse, les vers s'imprimant dans mon esprit avec autant de clarté que si les dieux eux-mêmes me les dictaient et que je n'avais plus qu'à les retranscrire.

Après avoir parcouru les quelques lignes composées à la hâte, Chantrys m'attrapa les mains avec ferveur et me dit, la voix chargée d'émotion : "Espérancia, je n'aurais pu décrire avec plus d'exactitude ce pour quoi nous existons." Je rougis de plaisir autant que de timidité. C'est alors qu'il me pria de les rejoindre. Je lui fis part de mon hésitation ; certes, cette proposition me tentait beaucoup, mais je goûtais depuis peu ma liberté et je redoutais de m'enchaîner de nouveau à qui que ce soit. Il me tranquillisa en m'affirmant que chaque membre de la confrérie pouvait la quitter à tout moment sans encourir le courroux de ses compagnons. Je décidais donc d'écouter mon cœur et j'acceptais.

Espérancia

Les larmes de la Licorne
quelle douce histoire.
Ce noble chevalier me parait bien averti de recruter une si charmante ménestrelle. Votre associations rejoint mon idéal.
Pourquoi resterons nous ennemis par nos royaumes

[HRP] tes aventures sont charmantes encore une fois, bravo
Vos encouragements sont toujours un plaisir. Merci.

@ Pique, souhaitons pouvoir nous retrouver un jour sur un terrain neutre, ou mieux encore souhaitons la paix entre nos deux royaumes. Ainsi pourrons-nous enfin nous rencontrer !

@ Zelo, il est vrai que je trouve avec mes nouveaux compagnons tout ce qui m'a manqué jusqu'ici : l'affection et la compréhension.
Message roleplay
Chère Esperancia, voilà donc une bien lourde tâche pour toi, les combats à mener sont rudes, tant sur le champ de bataille que dans le coeur des habitants du royaume, une tâche bien rude.

<plonge dans ces pensées>

Et ces Noble dont tu parles, ce ne sont pas des vrais nobles, je suis née noble, mais je ne le suis pas, peut-être dans le titre, mais pas encore dans les actes, mais j'aspire à le devenir, peut-être pour une satisfaction personnelle, je ne peux le nier, mais aussi et surtout pour le bien du royaume.
Chère Hatice, tes encouragements me touchent.
Quant à la noblesse, je n'avais connu que mon mari et ses ami, gens titrés mais peu respectables... Je suis heureuse d'enfin rencontrer des personnes dont la noblesse se trouve dans le coeur et non dans leur particule (et ce sont ceux-là qui nourrissent les légendes).

@ Kelisia, merci. Votre accueil à tous a déjà dépassé tout ce que je pouvais espérer
Message roleplay
Mouarf.... Une licorne qui pleure parce que c'est la guerre. Vraiment me ferons toujours autant rigoler les albionnais. Vos ménestrels c'est vraiment des petites natures, nos skalds au moins y chantent des trucs qui vous remues les tripes.

Et pis la Licorne c'est pas un peu Hibernien sur les bords dites-moi. Enfin, je dis ça, ils valent pas mieux que vous.

Ralala... Albion vraiment, y'en a pas un pour rattraper l'autre.
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Jouer sans limites!
La Vie, l'Univers et le Chaos
Pour avoir lu l'histoire de Sorheim il me semble que vous aurez du mal à régler ceci en rvr, puisque sa patrie d'origine se nomme Broceliande.
 

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