Provient du message de Made In Marseyes
Cela s'en rapproche. En fait non ce n'est pas que je veuille que les nouveaux mots intégrant le dico soient qualifiés de littéraires mais justement qu'il ne pourra plus avoir dans un dictionnaire un nouveau mot, ayant le statut de littéraire.
Désolé pour le premier post, c'était confus.
Je pense qu'il faut bien distinguer ancien et littéraire.
Ancien, cela renvoie uniquement à l'époque où le mot a commencé à être employé.
Ancien est lui-même un mot ancien, puisqu'il apparaît vers le XI° siècle.
Par contre, un mot n'est pas littéraire en soi. Un mot est littéraire quand il est employé dans un contexte littéraire. Par exemple, pour capitaine. Dans le cadre de ces vers de Baudelaire, il est littéraire :
« Ô Mort, vieux capitaine, il est temps! levons l'ancre!
Ce pays nous ennuie, ô Mort! Appareillons! »
Par contre, il ne l'est pas dans ce contexte : « Le capitaine de l'équipe de France de foot est un nul ».
Ceci dit, il y a des mots qui ne sont jamais employés dans un contexte littéraire (bougnasse de crapougnasse par exemple), et d'autres qui sont exclusivement employés dans un contexte littéraire et jamais dans le langage courant (hymen au sens de mariage). Quand ton Larousse précise
Litt. avant un mot, c'est ce type de mots qu'il désigne, ceux employés exclusivement ou principalement dans un registre littéraire, même si les mots d'usage littéraire sont plus larges.
Mais pour revenir plus directement à ta question. Est-ce qu'un néologisme n'est jamais littéraire ? Oui et non.
Petit retour en arrière : pourquoi des néologismes ? Si notre langue a recours à des mots nouveaux, c'est souvent pour deux raisons.
Première raison : il existe une réalité nouvelle qui ne peut être désignée par un mot existant, et oblige à de longues périphrases. Et c'est ainsi, qu'on a quantité de nouveaux mots désignants les choses de l'informatique. Pourquoi disquettes et autres ne seraient pas littéraires ? Justement parce que ces mots sont employés pour décrire des événements de la vie de tous les jours. Même si certains auteurs les emploient dans un contexte littéraire, le mot n'est pas exclusivement littéraire. Pour qu'il le devienne, il faut attendre que l'emploi courant tombe en désuétude. Une flamberge est presque un terme littéraire maintenant que presque plus personne n'utilise d'épée, sauf par jeu ou reconstitution. Peut être qu'un anglicisme comme revolver deviendra presque du français littéraire dans plusieurs siècles, quand tout le monde usera de lasers.
Deuxième raison : il marque un souci d'un groupe de personnes d'employer un mot différent pour se démarquer d'autres groupes. Keuf au lieu de policier. Sauf que le besoin de se démarquer n'est jamais le fait de la noblesse, elle se contente de briller et d'écraser. Le renouvellement est toujours le fait de forces nouvelles qui cherchent à piquer la place des anciens. Mais comme ce qui est scolairement considéré comme littéraire est la consécration des élites en place, le vocabulaire de tout groupe qui cherche à s'en démarquer n'est encore que snobisme ou plouquerie (c'est presque synonyme), jusqu'au moment où ce groupe devient l'élite culturelle.
Donc dans ces deux cas, le néologisme n'est pas littéraire. Reste que le littéraire d'une époque est bien souvent le néologisme de l'époque précédente.
Mes 2 centimes d'avis sur la question, un peu en vrac et pas forcément très réfléchi.