Provient du message de Toinou
Ensuite ce qui échappe à pas mal de gens (et à moi aussi avant qu'on ne me l'explique) c'est que la religion catholique ne peut pas évoluer. A cause d'une seul raison : Le dogme de l'infaillibilité.
En clair quand un pape prend la parole au nom de l'église (c'st pas toujours le cas attention !) ce qu'il dit lui est "insufflé par l'esprit saint" et est donc infaillible. JPII ne peut donc pas, et ce même s'il le voulais, mettre en doute ce qu'on dit les autre pape avant lui ! C'est pour cela que sa position est rétrograde comme tu dis.
Puisque je suis dans le coin, je vais quand même me fendre d'une intervention qui tienne un tant soit peu debout...
Le discours du pape est-il couvert par l'infaillibilité dans le cas qui nous occupe ? Rien n'est moins sûr... L'infaillibilité est un outil canonique mis en place par le pape Pie IX en 1870 au sortir de Vatican I. Il ne suffit pas que l'évêque de Rome parle au nom de l'Eglise. C'est beaucoup plus compliqué que ça - Ne perdons pas de vue que le fonctionnement théologique de l'Eglise Catholique tient souvent d'une véritable usine à gaz -.
L'infaillibilité c'est d'abord et surtout l'infaillibilité de toute l'Eglise, de manière
unanime et universelle. Elle est octroyée pour les textes abordant uniquement des questions de
foi ou de moeurs. Pour qu'un tel texte soit considéré comme
infaillible, il faut qu'il résulte soit des délibérations de l'entière communauté des évêques réunis en
concile oecuménique, et avec en sus (si j'ose dire) l'approbation du pape, ou qu'il soit une déclaration
solennelle du pape (en latin
ex cathedra). En somme, l'infaillibilité n'est pas un super-pouvoir du pontife, mais un moyen de poser un enseignement induit directement des Evangiles de façon définitive et indiscutable, et donc dont l'unanimité si possible ne fasse pas débat au sein de l'Eglise. Autant dire que ça arrive pas tout les jours....
La contraception naturelle entre-t-elle dans ce cas ?
Le mot clé de tout ce que je viens dire ci-dessus (
c'est interminnnaaaable), c'est "solennelle". Il faut que ce soit non seulement officiel, mais aussi très très solennel. D'une solennelité grâââve, comme on dit. On est sûr. Vrai de vrai. Pas de la blague. On sort alors du magistère ordinaire (ou épiscopal) pour entrer dans un registre tout à fait différent, et on parle alors de magistère solennel. Or le dernier texte ayant précisé un tel degrés de solennelité, c'est l'encyclique "
Munificentissimus Deus " pondue par Pie XII, instituant l'Assomption de la Sainte Vierge
en 1950. Il n'y en a pas eu depuis (à ma connaissance). Les encycliques bannissant la contraception "artificielle", "Humanae vitae" et "Evangilium Vitae", ne sont pas "solennelles". Les textes de Saint Clément et de ses successeurs sur le sujet ne peuvent pas plus se réclamer d'un tel poids. C'est de l'ordinaire. Ce qui explique d'ailleurs pourquoi des voix divergentes se font encore entendre parmi le clergé, comme le fameux monseigneur Gaillot, sans que la dissidence soit immédiatement excommuniée, ce qui serait certainement le cas si la position contre la contraception était couverte (si j'ose dire) par l'infaillibilité.
Donc l'Eglise peut encore tout à fait évoluer sur ce point, et Jean-Paul si il voulait.
En vous remerciant....