Merci
Comme il redescend et que ca me vexe en fait je poste le 2eme comme ca j'aurais l'impression...
Enfin le bar quand j'ai parlé de mettre ca ici on m'a dit que vous etiez des gens incapables d etre constructifs, soulevez vous quoi
Chapitre 2, Questions.
Recluse dans un coin d’un temple, sans savoir où elle se trouvait, celle que le médaillon semblait appeler KaerenNoz se recroquevilla , tremblante et apeurée. Un homme habillé tout de blanc jeta quelques vêtements à la sauvageonne dénudée et tenta une première approche, pacifique, sans grand succès.
Cet homme se voulait être prêtre, Feiz jeune et bien bâti, un grand et robuste blond aux yeux clairs s’accroupi près d’une jeune fille grognant, toutes griffes dehors et montrant les dents à notre prêtre un peu désemparé d’avoir vu , après la lumière chaude et aveuglante, s’écraser sur le sol froid et dur de son église une jeune femme sans le moindre artifice, sans la moindre pudeur. Elle s’était relevée sous son regard ébahi, il la fixait, l’admirait presque. Il plongea quelque seconde ses yeux clairs dans les siens, plus noirs que la nuit, sa seule maîtresse, avant qu’elle ne parte en courant vers la sortie, mais un fidèle entrant en ce lieu saint l’effrayant , elle rebroussa chemin pour se terrer dans un petit coin sans lumière.
Notre prêtre poussa le pauvre homme dehors avec quelques chuchotements rapides d’explication, mais juste une phrase parvint aux oreilles de la jeune louve, juste une phrase qu’il cria à la volée à l’homme déjà parti :
-…Va chercher HurleLune ! Il pourra sûrement m’aider…
Repliée sur elle même et tremblante de tout son corps, KaerenNoz ne laissait pas avancer le jeune prêtre dans sa direction et se mettait à geindre à chaque approche, comme un conseil pour qu’il ne pose pas ses pieds à plus de quelques mètres d’elle.
Feiz entreprit pourtant de l’accoster mais s’en dégagea avec une excoriation vermeil salissant la netteté de son habit de messe.
Sur cet accroc, la porte du sanctuaire s’ouvre grand sur un éminent personnage, imposant et colossal vis à vis de la petite qui mesure plus d’un mètre de moins que l’individu qui venait de s’introduire sans douceur dans le lieu saint.
Il avait l’air humain, un rictus agressif au coin des lèvres, des muscles saillants sous une veste de toile. L’étranger s’adressa au prêtre d’une voix tonitruante qui amena KaerenNoz à japper et pousser de brefs hurlements à la lune naissante. Feiz se précipita vers lui tenant son épaule entachée et lui adressa quelques mots, paniqué :
-HurleLune ! Te voilà enfin ! Il faudrait la calmer, lui parler la…
Il n’eut pas le temps de finir que l’homme se dirigeait vers le coin sombre de la petite et l’attrapait par la peau du cou comme une louve ferait avec ses petits. Partant à rire, il rétorqua :
-C’est ce petit chat ton problème ?
KaerenNoz se sentait en danger et se débattait comme un beau diable plantant alors les griffes dans le bras puissant d’HurleLune qui la déposa au sol avant de lui décocher un coup en pleine tête ce qui eu le mérite de la calmer puisqu’elle s’effondra inconsciente sous la puissance du coup défensif.
-La sale bête elle a de bonnes griffes !
S’approchant du frêle petit corps, il vit briller à ses côtés le petit médaillon qu’elle protégeait et enserrait faiblement dans sa main. HurleLune lui prit alors qu’elle se relevait doucement pour le défendre et pâlit à la lecture des inscriptions…
« KaerennNoz Merc'h a SonGlav ha DebrArne »
C’est ainsi qu’il ne s’attendit pas à ce que KaerenNoz se jette sur le pendentif en grognant et griffant le grand homme loup qui se posait des questions. Il la repousse d’un faible mouvement de main et reste béat à la souvenance du collier que la petite lui a arraché des mains avant de se lécher doucement la patte endolorie, une fois retournée dans son coin sombre. HurleLune s’est assit sur un banc, un peu abasourdi par ce qu’il venait de lire.
KaerenNoz longeait les murs pour s’éloigner d’eux, cherchant à atteindre la sortie que Feiz se hâtait de bloquer avec un banc. La jeune fille s’approchait dangereusement de lui, sur quatre pattes, telle une animale, grognant.
-Hu…Hurle ? Tu…Je crois que j’aurais besoin de toi !
-KaerenNoz, sioul ! dre Dannu ha Hereann...(KaerenNoz, calme toi! Par Dannu et Hereann…)
La personne visée, surprise, s’arrêtait nette, prête à bondir sur le prêtre et fixa de son air sans passion et sans paraître HurleLune avant de lui dire d’une voix mal assurée, des mots maladroits…
-Piv te Bout ? Piv te Bezan ! Dannu, sikour me! Sikour me !( Qui toi être ? Qui tu es ! Dannu, aide moi ! aide moi ! )
Ces mots résonnaient dans les têtes du loup et du prêtre, elle hurlait ces paroles en damnée, perdue, se ruant vers la sortie, bousculant Feiz et se jetant sur la porte à corps perdu pour sortir de cet endroit clos où elle étouffait. HurleLune était quant à lui abattu sur son banc, dans ses pensées. Il se trouvait être un loup du siddhe de Tallaght , un prince qui plus est, ses parents , DebrArne (MangeOrage) et SonGlav (ChantePluie) étant les roi et reine de la meute.
DebrArne…SonGlav… Il se remémore les inscriptions du pendentif… « …Merc’h a SonGlav ha DebrArne.. »
Il se demandait si cette petite sauvageonne qui tentait en vain de forcer la lourde porte, les hématomes et autres ecchymoses venant trouver place sur son corps à nu ne serait pas sa sœur…Feiz essaya de la raisonner sans grand succès reculant devant la folie qui s’emparait de KaerenNoz. L’imposante porte de bois sombre ne pliait pas mais la possible sœur du loup se fatiguait et se torturait inutilement. Les attaques se voyaient être de plus en plus espacées et de moins en moins violente, un rictus de souffrance bien dessiné sur son visage, sa voix s’affaiblissait jusqu'à s’éteindre…Elle s’écroule sur le sol dur et froid du lieu saint, extenuée. Alors que le silence, lourd, reprends son dû, son lieu de culte, tranquillité qui fut brisé par une voix forte :
-Il me semble que c’est ma sœur…
-Ta sœur ?! A toi ? Mais…Je te croyais seul du siddhe en ces terres !
-Je ne le suis plus…
A ces mots, le demi-loup se leva un large sourire aux lèvres révélant des crocs luisants, les yeux brillants de la nouvelle si bonne à ses yeux. Il prit en ses bras forts le corps frêle de la jeune louve épuisée avant d’ouvrir l’huis sur quelques manants se posant moult questions se demandant le pourquoi d’autant de raffut. Feiz sur les talons, il se dirigeait vers sa tanière…
-Mais dis moi, comment serait elle arrivée ici ?
-On en saura plus lorsqu’elle s’éveillera, reste avec moi pour surveiller son état.
La petite louve était recroquevillée sur elle même, ça faisait des années qu’elle n’avait pas dormi sur quelque chose d’aussi doux, réchauffant sa peau à découvert, engourdie et contusionnée. Secouée de manies nerveuses dans son sommeil, le moindre bruit l’amenant à changer de position, elle poussait de petits gémissements , jusqu'à se redresser soudainement sur ses pattes, haletante, regardant autour d’elle d’un œil inquiet et se reculant contre le mur, geignant alors qu’HurleLune s’approche d’elle.
-Chit…Chom hep Kaout Aon c’hoar bihan...(Chut...N’ai pas peur petite sœur...)
-C’hoar ? (sœur ?)
-Te bout he merc’h ha SonGlav he DebrArne, eveldon me! ( tu es la fille a chante pluie et mange orage, comme moi! )
-Ket breur mager ! Ket tud ! ket breur mager !( pas frère ! pas parents ! pas frère !)
Elle s’emballe une nouvelle fois, elle exhalait la peur et celui qui s’avérait être son frère pu la sentir à fleur de peau, mêlée à une colère non dissimulée.
-Sioul c’hoar bihan…sioul !(Calme petite sœur, calme !)
-ARRETE ! Arrêté ! Arrêté…arrêté…
C’en était trop pour le moment, il lui aurait fallu plus d’un vrai repos, ses forces ne lui étaient pas revenues et elle chut à genoux dans les bras du loup qui l’enserra tendrement avant de lui chuchoter que dorénavant, ils sont deux et qu’ils avanceraient ensemble…
Elle ne bougeait plus dans ses bras et articula maladroitement deux mots :
-HurleLune…Frère ?
Lui adressant un magnifique sourire carnassier , il lui balança une léchouille en travers du museau qui se transforma rapidement en jeu lorsqu’elle lui mordilla l’oreille puis qu’il la gratouilla entre les côtes, provoquant le rire clair, flambant neuf, qui n’avait comme jamais servi. Feiz semblait attendri à l’entrée de la tanière dont il s’apprêtait à sortir quand HurleLune l’interpella :
-Feiz, mon jeune ami… Tu es à peine plus vieux qu’elle à ce qu’il me semble, tu es lettré, je te la confierais…
La petite sauvage se dégagea de son frère et fit quelques pas en direction du prêtre qui eu un mouvement de recul, fixant son ami d’un air inquiet. Ce dernier lui fit signe de ne pas bouger, que si besoin s’en faisait sentir, il sera tout près. Arrivée aux pieds du jeune homme qui se demandait quel destin la jeune louve allait lui réserver, elle huma l’air l’auréolant , découvrit ses petits crocs avant de s’asseoir, attendant qu’il se baisse à sa hauteur. S’agenouillant sur une approche rassurante du frère loup, il attendit anxieusement.
Une fois à son niveau, KaerenNoz esquissa un petit sourire et rapprocha son visage du sien avant de le diriger vers son épaule. Le prêtre un peu nerveux avait fermé les yeux en sentant le souffle chaud contre sa joue. Il avait frissonné au contact de la petite langue sur sa joue puis nettoyant sa plaie à l’épaule. Lorsqu’il ouvrit les yeux, elle le fixait en souriant adorablement, peu habituée à donner toute ces marques de tendresse.
-Kaeren, ici l’ont dis bonjour plutôt de cette manière…
Détachant chaque syllabe pour qu’elle comprenne un minimum, la louve le dévisageait pourtant avec l’air de ne pas suivre les mots de l’homme qui approchait son visage du sien pour déposer un baiser sur sa joue. Elle fit alors un bond en arrière en grognant et toisait le loup.
-Il ne veut pas te faire de mal, laisse le te montrer…Désormais, quiconque te fera du mal trépassera.
Kaeren se remit face au prêtre avec une moue interrogatrice et baissa la tête sous la chaleur de ses lèvre s’apposant sur sa joue, comme une sensation nouvelle, inexplorée, qui la transporte à mesure de son ignorance. Elle se décide, bonne élève à s’y essayer et saute sur le prêtre, toujours défrusquée , pour lui mordiller la joue doucement, presque tendrement…
Feiz peut habitué à ce genre de situations est un peu dépassé mais un sentiment lui réchauffe quand même le cœur, il appréciait la petite et il préférait la voir joueuse qu’agressive.
Il lui rendit les chatouilles et autres baisers sur la joue en tout bien tout honneur.
HurleLune quant à lui savait qu’ils s’entendraient bien et qu’en quelques sorte, ils grandiraient ensemble. Feiz était pour lui comme un jeune frère, KaerenNoz était sa sœur légitime même si il n’avait pas encore bien mesuré l’ampleur du travail. Il avait une famille et dorénavant aucune raison de se trouver dans les ombres comme il a du goût à s’y perdre.
Il devra lui apprendre tout ce qu’il sait, les cinq arts lupins à savoir combat armé, combat a mains nues, stratégie et tactique, arcanes magiques, et art de l'amour. Le loup ni jeune ni vieux, les observait se chamailler avec un regard de père, comme deux louveteaux d’une portée. Mais la récréation s’arrêta alors que la jeune louve sans notion de bien et de mal sorti les griffes, que son frère se jeta sur elle pour l’empêcher de sévir et le prêtre poussa un long soupir de soulagement, ayant vu les griffes acérées passer non loin de sa tête. Elle posa un regard interrogateur sur son frère qui lui expliqua avec des gestes et mots simples :
-Tu n’es plus en Hereann…Ici, Sioul…Humains différents et très fragiles…
KaerenNoz le fixait avec son air étrange et semblait avoir à peu près compris puisqu’elle répétait ces mots montrant Feiz du doigt :
-Hu…mains ? Fra…giles ? Kammed c’hoari get o skilf ?(pas jouer avec les griffes ?)
-Nann…te o Gloazin (Non… tu les blesserais…) blesserais…
-Bleï…zerais ? Ober fall ? (faire mal ?)
HurleLune acquiesça.
Baissant la tête, elle se rapprocha de Feiz pour déposer ses lèvres sur sa joue en guise de pardon. Souriant de l’écoute de sa sœur, de la capacité à comprendre qu’elle possédait, il se sentait fier. Le loup pensa qu’il se mettraient au travail dès demain, qu’il sera temps de lui apprendre la langue locale plutôt que de conserver ses fondements d’élocution Hereanne.
Feiz et lui s’attelèrent donc des jours et des nuits à lui apprendre des mots, puis des phrases, à lire, puis écrire. La jeune louve y mit du sien et leur donna rapidement satisfaction. Une saison s’était vu passer et elle parlait presque parfaitement, des lacunes lui restant seulement à l’écrit. Ce soir là, elle sortait du temple, sur ses deux, longues et fines jambes galbées, une musculature peu voyante mais présente, car non seulement Kaeren avait assimilé le dialecte de Sioul, mais en plus les us et coutumes les plus rudimentaires, les manières qu’une jeune princesse de Siddhe en ces terres se devait de connaître. Durant cette saison, la petite s’ouvrit un peu aux autres et leur montra clairement qu’elle se voyait en possession d’un caractère bien forgé, forte tête, refusant l’autorité et tout ce qui y touchait, allant jusqu'à refuser d’exécuter les ordres de son mentor et frère, HurleLune.
La première fois qu’elle lui avait tenu tête, ça avait débuté sur une chamaillerie, une provocation mutuelle à laquelle Kaeren ne pouvait pas ne pas répondre.
Elle l’invita à venir lorsqu’il en arriva à lui dire « et moi je te bouffe le foie devant tes petits yeux globuleux et mourants...Tu veux essayer??? ». Ouvrant grand ses bras avec un grand sourire, elle reçu en réponse un magistral coup de genoux corsé dans le foie. Il a voulu la serrer contre lui pour la prévenir de quelques tactiques lupines, seulement c’est le souffle coupé et l’honneur bafoué qu’elle partit se défouler sur quelques bêtes forestières de ce coup qui l’avait plus touché au cœur que physiquement.
C’était le début de sa révolte, de sa rébellion. Elle lui en voulait…