[Enthy]

C’était il y a si longtemps. Hibernia n’avait pas encore trouvé le Peuple qui la dominerait. Les Thuatà De Dannàn, menés par Bress, fils d’Eri le Thuatà et d’Elatha la Fomoiré, s’épanouissaient sur cette terre, construisant tertres, et demeures aussi somptueuses que le ciel limpide constellé d’étoiles.

Mais au Nord sourdait les velléités des Fomoirés, tandis qu’à Tara, Bress trahissait les Thuatà pour les Fomoirés. Il suffisait d’une goutte de plus dans le chaudron des débordements pour qu’éclate la Guerre entre les deux peuples. Cette goutte, ce fut Nuada Main d’Argent, le Roi chassé de son trône depuis la Bataille de Mag Tured contre les Firbolgs, et Lug Samildanach, fils de Cian et d’Ethné. Nuada recouvrit son entière intégrité physique, et par là même son intégrité royale. Il chassa du trône de Tara Bress le félon, avec l’aide de Lug. Bress s’enfuit chez les Fomoirés… La guerre était désormais inéluctable… Cette tragédie cache bien d’autres tragédies… La mort de Cian, fils de Diancecht le Guérisseur entre autres.

Alors que les Nuages Sombres s’amassaient sur l’avenir de la verte Hibernia, les Fomoirés envoyèrent à Tara d’ultimes messagers. Ils demandèrent le versement du tribut annuel, ce que Nuada refusa. Il laissa repartir les messagers, au grand dam de Lug, fils de Cian. Fou de rage, Lug s’adressa à Nuada, demandant à les pourchasser et de les ramener morts.

Lug au Long Bras rejoignit les écuries de la forteresse, lorsque Cian, fils de Diancecht, s’interposa et lui parla en ces termes :
« - Tu dois rester ici, Fils. Tu es celui qui guideras les Thuatà à la bataille, et tu le sais. Il est inutile de t’exposer à la mort. Laisse moi les chasser. »
Sur ces mots, Cian saisit ses lances et ses épées, enfourcha un cheval et partit à bride abattue. Ses deux frères, Cu et Ceithenn, tentèrent de le rejoindre, mais partant au Sud au lieu du Nord, ils ne le rattrapèrent jamais.

Cian poursuivit la chasse durant des heures, mais l’avance des Fomoirés était telle qu’il abandonna et rebroussa chemin vers Tara. En traversant la verdoyante plaine de Muirthemné, il aperçut sur une colline trois jeunes gens armés, équipés pour la guerre. Ils se dirigèrent vers lui, et Cian reconnut en eux les fils de Tuirenn, Brian, Iucharba et Iuchar.

La mine de Cian s’assombrit au fur et à mesure qu’ils s’approchaient. La famille de Diancecht et celle de Tuirenn se détestaient et se haïssaient mortellement. Leur histoire commune était jonchée de meurtrières escarmouches, de sanglants assassinats. Cian les aurait volontiers affronté, s’il avait eu ses frères, Ceithenn et Cu, à ses côtés. Mais il était seul…

Soudainement, les trois fils de Tuirenn marquèrent une pause.
« - Mes frères, est-ce bien Cian, fils de Diancecht que nous voyons là ? » parla Brian, l’aîné. Iuchar et Iucharba opinèrent. « Mes frères, c’est là trop belle occasion pour la laisser passer ! ». Les frères reprirent leur galop vers Cian, sortant leurs lances.

Cian, les voyant arriver, leurs intentions belliqueuses clairement affirmées, se transforma en un sanglier. Puis, il se dissimula dans un des troupeaux vagabondant à travers la plaine.

Les Fils de Tuirenn arrivèrent sur les lieux et découvrirent le cheval de Cian sans son maître.
« - Mes frères, ce n’était point une illusion que nous avions vu, n’est-ce pas ? C’était bien Cian, fils de Diancecht ? »
« - Il est rusé… On ne le retrouvera pas » rétorqua Iucharba, le puîné.
Brian resta un instant songeur, scrutant la ligne verte de la plaine. Puis il dirigea son regard vers le troupeau de sangliers et de marcassins qui paissaient non loin de là. Brian comprit le stratagème de Cian. Il réfléchit un instant.

Ils ne pouvaient tuer les sangliers car ce troupeau appartenait à un des membres de la tribu de Dana, qui ne manquerait pas de demander réparation… Prix qui sera lourd… Non, ils devaient rivaliser d’astuce avec Cian. Brian eut une idée.

[Enthy]

« - Approchez, mes frères » s’adressa-t’il à Iuchar et Iucharba. Il commença à incanter un sortilège de transformation. Iuchar et Iucharba devinrent deux chiens agiles et véloces. Ils dispersèrent le troupeau de sangliers en aboyant. Puis, ils isolèrent Cian le Sanglier près d’un taillis de coudrier. Brian se saisit alors de sa lance et en frappa Cian.

Cian eut un cri de douleur.
« - Pourquoi m’as tu frappé de la sorte, puisque tu savais qui j’étais et que je me trouvais sans défense ? »
Brian rétorqua d’une voix rauque : « Tu t’es trahi, Cian ! C’est bien ta voix que je reconnais là… Je ne m’étais pas trompé. »
« - C’est vrai » admit Cian « J’étais un homme avant d’être un Sanglier. Fais moi grâce de la vie, je te prie, et je serai ton serviteur, jusque dans les champs de bataille ! »
Brian une moue dédaigneuse. Du coin de l’œil, le sortilège de transformation de ses deux frères s’achevait. Il regardait à nouveau le sanglier au flanc percé. Il cracha et d’un ton haineux :
« - Je jure, par tous les esprits de l’air, que si ton âme revenait sept fois dans ton corps, je l’en chasserais sept fois ! »
Cian répondit, d’une voix résignée :
« - Alors, laisse moi reprendre ma forme humaine… »
Brian acquiesça :
« - bien volontiers, car il m’est parfois plus difficile de tuer un sanglier qu’un homme ! »

Cian reprit lentement son apparence. Il était allongé tout contre le taillis de coudrier, les mains apposées sur sa blessure béante. Il hoqueta, dans une vague mimique de ricanement, et haletant :
« - Je vous ai bien trompé. Car si j’avais été sous la forme d’un sanglier, mon fils, Lug, n’aurait pu que vous réclamer le prix d’un sanglier. Mais puisque c’est sous ma forme naturelle que je vais mourir, le prix de la compensation sera celui d’un homme. Et il sera très élevé à cause de mon rang, de mes mérites… Et ce sont les armes avec lesquelles vous me tuerez qui raconteront ce meurtre à mon fils ! »
Les trois frères blêmirent et Iuchar, le cadet, prit la parole :
« - Nous ne te tuerons pas avec nos épées mais avec des pierres, ramassées à même le sol !»

Les trois fils de Tuirenn le lapidèrent, et ce tellement, que le corps de Cian ne devint plus qu’une masse informe, misérable et sanguinolente.

Ils creusèrent une fosse et l’ensevelirent. La terre n’accepta pas ce meurtre et rejeta le corps. Par six fois, ils tentèrent de l’enterrer, par six fois, la terre le rejeta. La septième fois fut la bonne.

Les trois frères abandonnèrent le tertre, quittèrent la plaine de Muirthemné, prenant la direction de Mag Tured, là où se déroulerait la confrontation contre les Fomoirés. C’est à peine si les feuilles du taillis de coudrier frémirent… sous la brise qui se levait sur la plaine.

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Bonne lecture !

Histoire à suivre : La Vengeance de Lug.

Pour savoir comment se déroula la Seconde Bataille de Mag Tured, allez sur la FAQ (section support client) du Site officiel, catégorie "le jeu, l'univers", sous catégorie "Hibernia", fiche "Les Ténébreux". Lisez aussi "les Tablettes de Cromlech", très importantes.

Autres lectures : dans le lien de ma signature, quelques histoires totalement inventées.

Source : Jean Markale, mais je l'ai adapté au BG du jeu.

[efflam/bro]

édité : vulgarité hors charte, à ne pas renouveler ou c'est la [].

[Fineas]

Superbe cianech je connaissais l'histoire en dans ces grandes lignes mais lire des passages comme celui là c'est très intéressant.

Si t'en a d'autres n'hésites surtout pas.

[Radamenthys]

Cian depeche de mourrir moi Radamanthys Titan D'Hades et juge des morts je viendrai t'acceuillir o puit de la mort

[efflam/bro]

Citation :

Notre ami efflam/bro gagne un petit stage de 2 jours loin des forums pour apprendre à gérer son aggressivité.

Message supprimé par son auteur.

[ƒrostea]

tres joli texte

[Mich / Gatzu]

Très sympa

[Ysild Yr Ellyon]

*Salue le maître*

[Yome]

[Enthy]

Je up le thread. Voici le lien vers la suite, désormais finie de la Mort de Cian : La Vengeance de Lug.

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Cian