J'aurais bien aimé voir le constat que tu aurais fait à cette même période de l'année en cas d'élection de Mélenchon.
Si Mélenchon avait fait preuve de dérives autoritaires, de restriction des droits des citoyens, de destructions de protections des plus faibles, et de rognure progressive de divers aspects démocratiques, je l'aurais dénoncé pareillement (je pense avoir suffisamment fait la preuve ici que je n'ai rien d'un mélenchonâtre, mais si besoin est je peux en fournir encore). Voire davantage : les gauchistes, on est souvent plus sévères envers les sociaux-traîtres qu'envers les droitards comme Macron.
Sinon, ton argument relève, je pense, du whataboutisme (du whataboutisme imaginaire d'ailleurs).
Aujourd'hui en France vous avez l'impression de vivre sous une dictature?
La démocratie ce n'est pas quelque chose de binaire, "soit on y est, soit on ne l'est pas". Il existe une infinité de nuances entre la démocratie la plus pure et la plus directe (qui n'est pas nécessairement une panacée, d'ailleurs. La démocratie "pure" se heurterait à beaucoup d'écueils) et la dictature la plus absolue. Il existe d'ailleurs une tentative de mesurer la "teneur démocratie" : https://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_de_d%C3%A9mocratie (on voit d'ailleurs que selon cette échelle, la France recule d'un point de vue démocratique).
De ce que je constate, en France, la séparation des pouvoirs est perfectible (l'exécutif est trop fort), la presse et les médias sont libres mais présentent un grave problème de pluralité et d'indépendance (la France est 39ème au classement RSF), la liberté d'expression est garantie mais connaît quelques limites (comme l'outrage au drapeau. Ou comme, de l'aveu même du président Hollande alors en exercice, l'assignation à résidence de citoyens pour délit d'opinion). La justice est inégalitaire suivant la fortune et le statut des personnes. Les brutalités ou les manquements à la loi (manifestation en plein état d'urgence, refus d'arborer le matricule, refus d'être filmé) des forces de l'ordre sont ignorés ou couverts. Concernant l'implication et la prise en compte des avis des citoyens dans la politique de notre pays, elles ne se résument qu'à quelques élections par quinquennat. Le dernier référendum en France date de 2005, et son résultat a été ignoré par l'Etat français. Donc non, nous ne sommes pas en dictature, mais nous ne sommes pas vraiment une démocratie (si tant est qu'on se fait une idée un peu décente de la démocratie). J'ai pu lire le néologisme "démocrature" à ce sujet. Et la politique menée par Emmanuel Macron ne va pas dans le sens d'améliorer cet état.
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