L'enseignement en France et à l'étranger

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Publié par Xh0
des élèves de l'ENA pour faire fonction de chef d'établissement..
Pour ce point, je doute que se soit une mauvaise idée mais faire bosser des élèves de l'ENA auprès de la population ça n'arrivera jamais parce qu'ils seront obligés de sortir du mode de pensée imposé et de réfléchir par eux mêmes en voyant les conséquences des décisions politiques et administratives.

Les inspections générales en sont remplies et je suis toujours surpris par la débilité de leurs réflexions et du vide intracrânien dès que la réalité ne colle pas avec leurs statistiques.
Interview de Stéphane Beaud, sociologue, dans Alternatives Economiques.

Il parle notamment de l'effet de la désindustrialisation
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Les ouvriers peu formés, peu ou pas qualifiés, ont eu longtemps l’usine comme débouché. Mais pour leurs enfants, le salut passe désormais par l’école, qui devient le cœur des préoccupations parentales. L’école est devenue l’instance principale de légitimation et la clé d’entrée dans le monde social. Aujourd’hui, il est frappant de voir que dans l’espace public les individus se déterminent de plus en plus à partir de ce point zéro qu’est le bac. Il y a les bac + 4, bac + 5… Et il y a ceux qui s’autobaptisent, de manière mi-ironique, mi-amère, bac –3.
de la responsabilité de l'organisation du système scolaire en France
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Le système social en France est victime de ce culte de la précocité scolaire, de la priorité accordée à la formation initiale et de l’insuffisante attention accordée à la formation professionnelle. En France, il n’y a pas ou peu de vie après l’échec scolaire. Nous avons un système scolaire hyperhiérarchisé, avec nos classes prépas, nos écoles privées, notre filière S.
et des conséquences sur ces jeunes "exclus"
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Cela crée des processus cumulatifs. Ce qui fait que lorsqu’on regarde les statistiques de l’échec scolaire, il y a malheureusement des logiques sociales à l’œuvre, que les hommes politiques ne veulent pas voir. Si on s’efforce de faire le lien entre structures sociales et structures psychiques, on constate à quel point nombre de ces jeunes sont des « écorchés vifs ». Ils ont développé une sensibilité face à l’injustice et à l’humiliation extrêmement forte, parce que, depuis très tôt, ils savent qu’ils ne sont pas du bon côté de la barrière.
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Publié par gnark
Je préfère le modèle américain avec leurs pauvres mais aussi leur Musk qui envoi des voitures dans l'espace, en France on aurait compté combien de sans abris on aurait nourri avec ce projet.
Si tu as lu Twitter après cet envoi, tu n'as pas pu manquer les nombreuses réactions américaines identiques à celle que tu décris. Le populisme est un mouvement qui se porte bien aux USA.
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Publié par Avrel
Très honnêtement, l'idée du rétablissement du service national pour créer un sentiment d'appartenance à la nation est une voie à creuser pour l'éducation nationale également. Quand il sera possible de faire cours tranquillement dans la grande majorité des classes, le niveau moyen pourra repartir dans le bon sens. Et ca passe par une intégration et une adhésion à une culture commune, ce qui permet d'éviter le communautarisme notamment.
Je ne suis pas sûr de comprendre : tu veux un service national à 6 ans, tu veux que l'éducation nationale commence après 18 ans, ou tu penses qu'un service national a un effet rétroactif ?
???

Non, seulement intégrer des éléments du service national dans l'éducation (discipline par exemple ou salut au drapeau ou que ne sais-je) pour créer un sentiment d'appartenance à la nation dès le plus jeune âge.
Citation :
Publié par Avrel
Non, seulement intégrer des éléments du service national dans l'éducation (discipline par exemple ou salut au drapeau ou que ne sais-je) pour créer un sentiment d'appartenance à la nation dès le plus jeune âge.
Pour ça, gagner une coupe du monde est plus efficace.
allez hop,

http://www.lemonde.fr/campus/article...8_4401467.html

maintenant l'option numérique avec en prof Google

Promis juré par la fac, c'est en plus pendant les vacances.

bon faut lire jusqu'au bout et la chute

"oui c'est vrai, on a pas un rond, du coup on permet à Google de faire le cours sur le numérique (gratis en plus)

bientôt votre fac sponsorisée, par google, Total, Bayer et Glencore

Monde de M...e
N'ayant pas encore d'enfants, je ne me suis pas trop passionné pour les dernières réformes en matière d'éducation.
Je viens de discuter avec un collègue qui m'explique que ses gosses n'ont, à son grand damn, plus de notes mais des appréciations.

Rassurez-moi, c'est pas comme ça dans tout les collègues/lycées de France quand même?
Si oui, depuis quand?

J'étais au courant du fait que l'on ne pouvait plus redoubler (bah oui c'est vachement mieux d'accumuler du retard pour pas traumatiser le ti nenfant...) mais je pensais pas que c'était parti en couilles à ce point là.
Citation :
Publié par Matharl
Je viens de discuter avec un collègue qui m'explique que ses gosses n'ont, à son grand damn, plus de notes mais des appréciations.
Pas des appréciations, mais une évaluation de leur niveau de maîtrise par compétence.

In fine, ça revient au même, c'est juste moins lisible et plus chiant pour 95% de la population.
exemple google :
9948.jpg

Après, chaque bahut fait ça à sa sauce, avec plus ou moins d'enthousiasme et de connerie (bonjours les bulletins de 15 pages...).
Sur ton exemple, ça semble pas si catastrophique, ils ont juste passé les notes sur 20 à des notes sur 100 en pourcentage parce que rendre le bulletin de notes encore plus illisible qu'avant c'est une super idée.

Lui il a rien de ça, de ce qu'il me disait, ils ont 4 appréciations possibles, qui correspondent à une tranche entre 0 et 5, 5 et 10, 10 et 15 et enfin 15 et 20.

Pourquoi avoir virer les notes qui parlaient à tout le monde et étaient universelles pour les remplacer par ces trucs que chaque bahut instaure à sa sauce - à part pour faire plaisir à des p(s)e(u)dopsychiatres?

J'imagine pas la catastrophe que ça va être quand les gosses qui ont jamais connu que ce système vont se retrouver à la fac
Citation :
Publié par Matharl
Lui il a rien de ça, de ce qu'il me disait, ils ont 4 appréciations possibles, qui correspondent à une tranche entre 0 et 5, 5 et 10, 10 et 15 et enfin 15 et 20.
C'est aussi le cas ici. Ce n'est pas le % qui compte (lequel est calculé je ne sais comment et n'a aucune valeur), c'est la pastille de couleur sur le côté : NA/ECA/AR/A. Rouge, orange, jaune, vert.
Citation :
Publié par Matharl
Pourquoi avoir virer les notes qui parlaient à tout le monde et étaient universelles pour les remplacer par ces trucs que chaque bahut instaure à sa sauce
Enfin une question pertinente.

Moi je ne rempli pas ces imbécillités. Pas envie. Rien à cogner.
Pas mieux.
Le comble étant qu'ils envisagent de faire remplir notes ET compétences dans mon bahut.
le but de ce système de note est de cacher plus facilement la chute des moyenne générale / moyenne dans chacune des matières.

Comme ca au lieu d'avoir plein de 6/20, tu a un "en cours d'acquisition". Ca fait moins peur....
Citation :
Publié par Matharl
Pourquoi avoir virer les notes qui parlaient à tout le monde et étaient universelles pour les remplacer par ces trucs que chaque bahut instaure à sa sauce - à part pour faire plaisir à des p(s)e(u)dopsychiatres?
Je ne sais pas trop, à part créer un marché de l'éducation différencié qui serait adapté à chaque individu (classe sociale).

Citation :
Publié par Matharl
J'imagine pas la catastrophe que ça va être quand les gosses qui ont jamais connu que ce système vont se retrouver à la fac
Bonjour la cohérence.
Citation :
Publié par Gardien
le but de ce système de note est de cacher plus facilement la chute des moyenne générale / moyenne dans chacune des matières.
A part çà, j'avoue difficilement voir l'intérêt de ce système.
C'est juste à chier pour les parents, j'aurais pas le même comportement sur le travail de mon gosse suivant si il ramène un 15/20 ou un 10/20. Là les 2 notes se retrouvent dans "A renforcer".
C'est complètement con
Citation :
Publié par Xotraz
Bonjour la cohérence.
C'est aussi ça que je comprends pas, le saut entre la terminale et la fac était déjà pas facile avant et avait un taux d'échec conséquent (me rappellerais toujours de ma première année de fac de droit, 100% de présent le premier jour, au bout d'un mois, même pas 50%), mais tu rajoutes à çà en plus que tu passes d'appréciations à des notes pures et dures, ça va être hardcore.

Comme chaque établissement fait ça à sa sauce, ça veut dire que, par exemple, un lycée privé peut garder le système de notes à l'ancienne et le coupler avec les appréciations?
Il y a eu une mode au MEN de pousser au "sans notes". Dans mon collège, le chef d'établissement, soucieux de briller auprès des autorités rectorales, nous a poussé à la mise en place d'un tel système pour les 6e. D'où stage FIL (tous les enseignants du collège étaient concernés et la formations se faisaient sur des journées banalisées au sein du collège) avec des convaincus de cette idée. Souvent des enseignants "conseillers pédagogiques" ayant exercé longtemps en ZEP.

Ils nous ont vendu le système comme permettant une meilleure appréciation des difficultés des élèves et de "remotiver" les élèves démotivés par de mauvaises notes. A l'époque (c'était vers 2010-2011) on nous annonçait que ce système serait généralisé d'ici quelques années, que nous étions un établissement pionnier "expérimental', le chef ayant habilement fait passer en CA notre établissement sous un régime dérogatoire avec l'assentiment du rectorat. Celui-ci permet tous un tas de choses : déroger aux horaires plancher, donner des bulletins sans aucune notes, etc...

Depuis la rentrée 2011, nos 6e n'ont donc plus aucune note, seulement des compétences (qui ont du être défini pour chaque équipe disciplinaire) que l'on peut renseigner par 4 niveaux (roue = non acquis, orange = en voie d'acquisition, vert = acquis, double vert = parfaitement acquis). Le tout avec un outil informatique développé par des profs de maths qui tourne plutôt bien (SACoche). Au passage vous noterez que c'est aux enseignants de développer eux-mêmes tous les outils : jamais les inspections ou le rectorat ne nous ont fourni d'indications ou de grilles précises. Débrouillez-vous, bienvenu dans l'EN... Mais après des pontes du rectorat, dont la rectrice herself, sont venus, avec la presse, se faire mousser dans l'établissement.

Et puis la vie du collège a continué. Le chef a changé comme tous les 4 ans. Le système devait être étendu aux autres niveaux mais on a refusé. Comme le nouveau chef était beaucoup moins zélé, il n'a pas voulu passer en force. Mais on nous a demandé de le conserver en 6e car c'était dans la logique de "cycle" qui rattache artificiellement les 6e aux CM1-CM2, lesquels n'ont déjà plus de notes (officiellement, certains PE du secteur faisant de la résistance). Au bout de 7 ans, on utilise donc toujours ce système sans que jamais AUCUN BILAN n'ait été réalisé de cette "expérimentation".

Mon avis perso : le "sans notes" a un avantage, le seul, qui est de permettre une analyse plus rapide, plus simple et plus fine des difficultés de l'élève. On voit tout de suite où ça coince contrairement à un "12/20" qui finalement ne veut pas dire grand chose. Il est donc intéressant pour le prof. En revanche pour les parents qui n'ont pas les codes du monde scolaire, les bulletins font trois pages et sont assez indéchiffrables. Pour les élèves, cela ne change rien : ils regardent juste les couleurs sans se soucier de la compétence en question et ne s'intéressent pas plus à leurs échecs pour y remédier. Les élèves démotivés, cibles privilégiés du dispositif, ne travaillent pas plus : aligner des points rouges et oranges n'a pas l'air de les motiver plus que quand ils prenaient des 6/20 ou des 8/20. Changez le thermomètre ne fait pas baisser la fièvre. Comme c'est étrange.

Car le vice est là : la remédiation. Ce système serait intéressant si on disposait de temps pour traiter les difficultés mises en évidence. Sauf que, économie budgétaire oblige, notre collège, qui a un bon profil social, n'a plus aucun moyen de remédiation. Juste les horaires plancher en classe complète ce qui est à peine suffisant pour traiter les programmes. La remédiation est inexistante sauf pour les quelques courageux qui essaient d'en faire dans des classes de 30. Bref, marche ou crève. On a un thermomètre plus efficace mais on n'a toujours aucun traitement.

Bref cette histoire est typique de l'EN : faire croire qu'on innove, qu'on réforme, qu'on pousse les enseignants à changer leurs pratiques. Il faut être moderne ! Mais attention il ne faut pas que ça coûte un kopek. Le plus drôle est quand je me suis fait inspecter. L'IPR, très sympa et pragmatique, découvre le système qu'elle ne connaissait pas et que je lui présente. Et que me dit-elle ? "Mais pourquoi donc vous vous emmerdez avec tout ça, voyons. Vous n'êtes pas en ZEP." True story.
Citation :
Publié par Xh0
En revanche pour les parents qui n'ont pas les codes du monde scolaire, les bulletins font trois pages et sont assez indéchiffrables.
Ca fait des années que l'on dit - à juste titre - que l'éducation ça passe principalement par les parents.
Si tu rends les bulletins imbitables pour eux, comment tu veux que le peu de parents qui se soucient de l'éducation de leurs gosses fassent le nécessaire
Mon école utilise ce système, ça ne marche pas pour les raisons déjà citées. Faut aussi dire que ça peut avoir un effet démotivant : oui, un gosse aux résultats médiocres évite parfois de se prendre le bon vieux 49% qui fait plaisir, mais l'effet inverse existe aussi.
Durant la correction de l'examen de janvier, un de mes élèves a rendu une copie dont le dernier exercice (une expression écrite) n'avait pas été réalisé par faute de temps. Il a donc eu NA, Non Acquis, l'équivalent du rouge dans l'exemple ci-dessus.
Une autre élève en grande difficulté langagière a fait de son mieux pour réaliser l'exercice, mais j'ai aussi dû lui mettre NA. Cette fille qui a fait de son mieux pour avoir l'équivalent d'un 4 ou 5 sur 20 a donc reçu exactement la même note qu'un gosse qui n'a rien écrit sur sa feuille. Grosse motivation https://jolstatic.fr/forums/jol/images/icons/icon14.gif
A l'université, les traditions persistent. Surtout en fac de droit. Rien n'a changé depuis que j'y étais dans les 90's ou depuis 68. Apparemment certains ont voulu faire une reconstitution historique à Montpellier.

https://france3-regions.francetvinfo...s-1445549.html

Ce qui est assez cocasse c'est que ce soit les gens qui enseignent le droit qui encouragent les étudiants à se torcher le cul avec. Spécial dédicace à ce doyen si avenant.
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