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Puisque tu ne veux pas d 'une énième étude Darwhine, voici deux articles que je trouve intéressants sur le sujet :
Un article à ce sujet que je trouve intéressant :
Et du côté des policiers, qu’en dit-on ? Pour le savoir, nous avons contacté la commissaire du 11eme arrondissement, cheffe du service d’accompagnement et d’investigation de proximité (SAIP). Elle reconnaît d’emblée qu’aucune formation spécifique à l’accueil des victimes de viol ou d’agression sexuelle ne leur est imposée : "Nos services interviennent en premier sur le terrain dans le cas d’une agression sur la voie publique, mais il est vrai que nous ne sommes pas formés à la prise en charge de ces victimes." A tout le moins existe-t-il une marche à suivre : "On essaie de prendre en charge ces personnes le plus rapidement possible, dans un endroit confidentiel et pas dans des bureaux communs.
Un constat que partage l’avocate pénaliste spécialisée en victimologie Martine Moscovici. Interrogée par LCI, elle explique : "Il y a un tel turn-over au niveau de l’accueil du public dans les commissariats qu’un simple protocole ne suffirait pas. Or, le premier accueil est déterminant. Il y a quelques années, en Seine-Saint-Denis, une de mes clientes n’a pas du tout été prise au sérieux parce qu’elle avait un look un peu destroy, avec des piercings et les cheveux décolorés. Du coup, après une prise en charge catastrophique par les policiers, elle ne voulait plus se rendre à l’audience." Mais la robe noire de nuancer : "heureusement, cela se passe beaucoup mieux dans la police judiciaire, où les officiers sont confrontés exclusivement à des crimes, et formés pour en accueillir les victimes."
Un autre article :
"Beaucoup d'entre elles se sentent mal à l'aise de devoir expliquer la raison de leur venue, dans le hall, devant tout le monde", souligne Sandrine Rousseau, ancienne porte-parole d'Europe Ecologie-Les Verts et fondatrice de l'association Parler. Devant ce manque de confidentialité, "la moitié repart", regrette-t-elle. "Il faudrait peut-être un bureau de plaintes et d'accueil spécial", suggère David*, un officier de police judiciaire parisien, qui reconnaît la gêne occasionnée pour les victimes.
"Certains grands commissariats disposent d'un espace plus confidentiel mais ce n'est pas possible partout, observe Sophie*, une policière de l'Essonne. Pour des raisons de sécurité, l'agent d'accueil est obligé de demander l'objet de la plainte, ne serait-ce que pour savoir si la femme est toujours en danger ou si l'agression remonte à plus longtemps."
En outre, les locaux pour recevoir les femmes ne sont pas adaptés comme ils le sont pour les mineurs. Derrière le policier qui accueille Sandrine dans un commissariat nantais en 2013, trône une affiche pour un club échangiste. "Ça ne met pas très à l'aise." Malgré l'existence d'une vidéo de son agression sexuelle par trois jeunes hommes quand elle avait 13 ans, la jeune femme de 21 ans ressort sans plainte. "Il m'a dit que ça ne servait à rien car je ne me souvenais plus du nom des personnes."
"Globalement, l'évolution des services de police sur ces sujets est très positive", estime Delphine Driguez, une avocate spécialisée depuis dix-sept ans dans les infractions sexuelles. Marylin Baldeck n'est pas tout à fait de cet avis. "Il y a encore le pire comme le meilleur, quel que soit le profil de l'enquêteur. Les femmes peuvent ressortir sécurisées d'un commissariat de quartier et laminées d'une audition à la PJ. C'est un peu la roulette russe", constate la présidente de l'AFVT. Au-delà de la nécessaire formation, "l'envie" de ces policiers de travailler dans ces services et leur "fibre psychologique" font toute la différence, selon elle.
Et quelques exemples dans cet article :
Karine a 20 ans. Elle est en fac de lettres à Paris, bosse comme serveuse pour se faire un peu d'argent. L'année dernière, après son service du soir, un chauffeur de taxi la viole dans sa voiture, en bas de chez elle. Quelques jours plus tard, elle se rend au commissariat pour déposer plainte.
Le policier lui demande pourquoi elle n'est pas sortie de la voiture, trouve «un peu étrange de rentrer toute seule comme ça le soir» et explique «qu'en tant que victime», elle n'aurait pas dû réagir comme elle l'a fait.
«Puis il m'a sorti: “De toute façon, vous n'avez pas l'air très cohérente. Je crois que vous mentez et je vais me faire un malin plaisir de le prouver. Je prends pas les plaintes des folles.”», assure-t-elle.
Refus de prendre la plainte que ce soit lui ou sa hiérarchie, elle a dû aller dans un autre commissariat. Le chauffeur de taxi est actuellement mis en examen, deux autres femmes ont engagé des poursuites.
Autre exemple après refus quelques années avant :
En 2013, elle retente un dépôt de plainte:
Elle est reçue par un officier de police judiciaire à Paris. L'homme l'écoute, elle se sent enfin prise en considération. Jusqu'à ce que l'audition prenne un tout autre tournant.
«J'ai réalisé qu'il était dans la séduction. Il m'a posé des questions sur ma vie intime déplacées et sans aucun rapport avec le sujet.»
Après sa déposition, l'officier échange des messages avec elle sur Facebook:
«J'acceptais de discuter un peu, puis il entrait sur le terrain des allusions sexuelles —du genre: “T'es dans ton lit?”, “Qu'est-ce que tu portes?”. Alors je mettais un terme à la discussion. Pour faire simple, c'était un pervers qui a profité de ma vulnérabilité, des informations extrêmement privées qu'il avait sur moi et de son statut de “sauveur” pour me harceler», poursuit-elle.
Autre cas :
Le «C'est pour quoi?» lancé par une policière à la dame de l'accueil du commissariat sans un regard aux deux jeunes femmes alors qu'elles se trouvaient devant elle. Puis: «Laquelle a été la plus embêtée?», avant de les entendre chacune séparément. Les yeux levés au ciel à l'évocation de leur métier et sa conclusion: «Il fallait s'y attendre!» Le brigadier chargé de taper le procès verbal qui ose, à propos de l'agresseur présumé: «Ça devait être dur pour lui de rester immobile.»
Comment explique-t-on ces comportements du côté institutionnel? Au commissariat de Corbeil-Essonnes (91), nous rencontrons deux policières, l'une commandante et l'autre enquêtrice spécialisée au sein du groupe «atteintes aux personnes», qui ont souhaité rester anonymes. La première n'est pas surprise des témoignages que nous avons recueillis:
«Certaines victimes sont mal accueillies. On a des spécialistes chez nous et c'est intolérable. J'ai déjà vu une femme arriver devant un commissariat, expliquer avoir été victime d'agression sexuelle et se voir demander à l'interphone: “Ah oui ? Racontez-moi”, au lieu d'être invitée à entrer. Parfois, c'est par pure méconnaissance du sujet, parfois certains collègues sont simplement stupides», dit-elle.
Je pense qu'on manque de formation», poursuit-elle.
Selon les chiffres de la Police nationale, sur les 150.000 fonctionnaires sur l'ensemble du territoire français, seuls 1281 policiers sont spécifiquement formés pour accompagner les victimes de violences ou de maltraitance dans la sphère familiale ou le cadre de vie habituel; 132 sont des correspondants départementaux «aide aux victimes» et 163 des «référents violences conjugales».
Dernière modification par Aedean ; 17/02/2018 à 22h14.
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