Dépense publique, Fonction publique et Service public

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Ta proposition suisse me paraît petit bras, normalement pour un médecin c'est par 3 qu'on multiplie son revenu en allant là-bas (ce qui, compte tenu du coût de la vie supérieur, correspond à un x2,5).

Trêve de plaisanterie, si c'est vraiment ce qu'ils veulent mettre en place, c'est effectivement d'une débilité plus que profonde. Les nuls resteront dans la fonction publique, vu qu'ils savent qu'ils ne retrouveront pas de place ailleurs, les meilleurs / les plus bosseurs partiront dans le privé, où leurs compétences seront souvent bien mieux valorisées... Tout comme le recours annoncé à encore plus de contractualisation pour la fonction publique, plutôt que de la titularisation. Quand, sur certains postes, il faut une formation initiale de 1 an pour être compétent, avoir une rotation rapide des agents est un gaspillage de ressources sans nom. On le voit par exemple déjà en recherche publique où, à cause du financement par projets, on n'embauche plus que des contractuels et on passe son temps à faire des offres d'emploi, à trier les CVs, à recevoir les candidats en entretien, etc., plus qu'à faire de la recherche elle-même... Et avec un effet démotivant et peu d'implication à attendre de la part des contractuels, s'ils savent qu'ils n'ont aucune chance d'être titularisés à l'issue de leurs 6 ans de contrat...

Vraiment des mesures bêtes et méchantes anti-fonctionnaires, aussi bêtes que ce que le RPR nous promet sans l'appliquer réellement depuis 30 ans, sauf que cette fois-ci, Macron et sa clique de hauts fonctionnaires débiles, incapables de voir plus loin que le bout du bilan comptable qu'ils ont à envoyer à Bruxelles, risquent réellement de les mettre en oeuvre...
Citation :
Publié par Visionmaster
Ta proposition suisse me paraît petit bras, normalement pour un médecin c'est par 3 qu'on multiplie son revenu en allant là-bas (ce qui, compte tenu du coût de la vie supérieur, correspond à un x2,5).
J'imagine que c'était à négocier. Après j'ai dit direct que ça m'intéressait pas.
Pour le moment, je suis bien dans mon job, mais si je dois le quitter, je resterai prioritairement en France, et si je dois aller à l'étranger, plutôt dans un pays moins xénophobe que la Suisse (genre le Canada), j'ai pas besoin d'un salaire mensuel à 5 chiffres pour être heureux. Encore si c'était Genève, j'aurais peut-être un poil hésité, mais Lausanne...

Faut voir un peu ce que va donner l'esprit start up de Macron dans la génétique, pour le moment, ça sert surtout à créer des milliers de Uber du [insérer n'importe quoi] (Uber de la nounou, Uber du transporteur routier, Uber du plombier...) qui lèvent des millions et ne rapportent pas de thune. Mais y aura peut-être des trucs plus intéressants quand cette première bulle va exploser.

Citation :
Publié par Visionmaster
Vraiment des mesures bêtes et méchantes anti-fonctionnaires, aussi bêtes que ce que le RPR nous promet sans l'appliquer réellement depuis 30 ans, sauf que cette fois-ci, Macron et sa clique de hauts fonctionnaires débiles, incapables de voir plus loin que le bout du bilan comptable qu'ils ont à envoyer à Bruxelles, risquent réellement de les mettre en oeuvre...
Pas si débiles, les hauts fonctionnaires sont une des principales cibles du débauchage par le privé, en particulier les banques pour faire du pantouflage. Si en plus ils y vont avec un gros chèque offert par le contribuable, c'est dans leur intérêt. Un plan sur mesure pour eux mêmes, avec la bénédiction des élus.

Le plan de départ volontaire, il y a souvent rien de mieux pour dévloriser un entreprise. C'est ce qu'a fait SFR, et Patrick Drahi l'a lui même admis, ça a été une immense connerie. Les meilleurs sont partis, les boulets sont restés accrochés, même quand on les a mis dans placard.

Dernière modification par Borh ; 02/02/2018 à 07h51.
Sans compter qu'il existe 2 type de contractuels. Ceux qui tente de trouver un boulot et espère avoir une titularisation à terme, ceux-ci sont mal payé de base vu qu'ils sont généralement basé sur la grille des fonctionnaires avec les primes en moins.

Et les autres, ceux qui sont contractuel parce qu'ils ne veulent pas passer le concours et qui ont des profils intéressant et qui négocie déjà leur salaire ... ceux-la ne coûte pas moins cher qu'un titulaire.

Demain avec cette loi, on risque de voir partir les agents valable qui pourraient trouver ailleurs avec un petit bonus sympa. Et on garderais effectivement les plus mauvais, sans oublier que les contractuels ne seront pas valable si ils savent que derrière ils ont plus rien à espérer par rapport au privé.

Ou sinon, on augmente largement les salaires des contractuels pour être plus proche du privé, et dans ce cas la les économies seront de 0. Ça sera juste une promesse électorale à la con en disant qu'on a diminué les fonctionnaires, mais pas le coût du fonctionnement. Ca marche aussi en externalisation certains services, comme les cuisines, la sécurité, l'informatique, les services techniques, les femmes de ménages mais l'économie ne sera pas au rendez-vous.
Citation :
Publié par Slevia
Sans compter qu'il existe 2 type de contractuels. Ceux qui tente de trouver un boulot et espère avoir une titularisation à terme, ceux-ci sont mal payé de base vu qu'ils sont généralement basé sur la grille des fonctionnaires avec les primes en moins.

Et les autres, ceux qui sont contractuel parce qu'ils ne veulent pas passer le concours et qui ont des profils intéressant et qui négocie déjà leur salaire ... ceux-la ne coûte pas moins cher qu'un titulaire.

Demain avec cette loi, on risque de voir partir les agents valable qui pourraient trouver ailleurs avec un petit bonus sympa. Et on garderais effectivement les plus mauvais, sans oublier que les contractuels ne seront pas valable si ils savent que derrière ils ont plus rien à espérer par rapport au privé.

Ou sinon, on augmente largement les salaires des contractuels pour être plus proche du privé, et dans ce cas la les économies seront de 0. Ça sera juste une promesse électorale à la con en disant qu'on a diminué les fonctionnaires, mais pas le coût du fonctionnement. Ca marche aussi en externalisation certains services, comme les cuisines, la sécurité, l'informatique, les services techniques, les femmes de ménages mais l'économie ne sera pas au rendez-vous.
En rapport
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/201...-plafonnee.php
Quand je lis ça franchement je me dis que LREM me prend vraiment pour un con :

Citation :
Interrogée pour savoir s'il y avait "trop de fonctionnaires", la cheffe de file des commissaires LREM aux Finances a estimé que "des années" de pilotage de la fonction publique [B]"par le haut et par le chiffre" avaient créé "une désillusion" et "une forme de distance" avec les usagers.

Au contraire selon elle, la méthode du gouvernement est de se demander "quelles sont les missions et les priorités qu'on se fixe, et à ce moment-là, on regardera où doivent être les agents publics et si on doit les aider à se réorganiser".

"Le but du service public, ce n'est pas d'être rentable, c'est d'apporter du service", a-t-elle insisté. Il faut "pouvoir remettre des postes là où on en a besoin et pouvoir réorganiser des services là où il y a moins besoin", a-t-elle ajouté, notant par exemple que la télédéclaration des impôts fait qu'il y a "potentiellement moins besoin de postes là" alors que dans le même temps "on aura besoin de recruter (...) dans les hôpitaux".

Quant à la possibilité de remettre en cause le contrat à vie des fonctionnaires, Aurore Bergé a estimé sur LCP qu'"il faut qu'il n'y ait aucun tabou sur cette question là".

"Tant sur les questions de l'éducation, sur les questions régaliennes, on comprend bien la nécessité d'avoir des personnes qui sont dans une sécurité par rapport à leur emploi, qui sont dans une pérennité de l'emploi, (mais) il y a des emplois où la question peut se poser", a estimé Mme Bergé. lien
Quand on est traité au quotidien comme une merde et qu'on n'a jamais le moindre remerciement alors qu'on se tape des journées de 10h, 10h30 pour compenser les suppressions de poste et éviter que le service ne coule totalement (l'objectif du gouvernement étant semble-t-il de les faire sombrer pour confier la mission au privé), qu'on se fait insulter par l'usager lambda au quotidien (vécu aujourd'hui un mec se présente en me disant "Bonjour, je viens vous emmerder car il faut bien quand même" et quand je lui explique qu'il se trompe de service et que je ne peux pas l'aider (tout en l'orientant très bien vers mes collègues alors qu'il ne sait même pas ce qu'il veut, je dois lire ses papiers pour comprendre), il me répond "Ouai vous êtes en vacances vous !!"), ben on sature...Tout ça pour voir son traitement diminuer et se voir présenté partout dans les médias comme un connard de privilégié.

Je n'aurais jamais cru dire ça un jour, mais Macron va finir par me faire regretter Hollande et Sarkozy (Je vous rassure je n'attendais rien de l'actuel, mais quand même là il va apparemment privatiser beaucoup de missions de service public, on en reparlera courant mars...), le pire étant que ceux qui le soutiennent seront les grands perdants de sa politique de privatisation, quand il faudra payer pour chaque démarche autrefois accomplie par des fonctionnaires...

Dernière modification par Timinou ; 05/02/2018 à 18h37.
écoute 20 ans de préparation du terrain, à un moment ça va moissonner .

Mais ça c'est de partout. Là je vois, plus de contrôleurs dans les trains. Du coup si problème dans le train, bah c'est mal barré. quand tu vois le problème à l'heure actuelle .

Les CT vont commencer à se serrer la ceinture, et pour certaine vont cracher au bassiner à la place de l'Etat.

C'est à tous les niveaux le problème, enfin sauf pour ceux tout en haut...

Pour les CT, ça étudie sec la dernière Loi de Finances.
Post
L'acte I de la réforme de la fonction publique plutôt apprécié des français
Si l'on en croit les chiffres des sondages publiés par Les Echos, les français semblent plutôt plébisciter les trois annonces faites ces dernières semaines par le gouvernement :
- 76% seraient favorables au plan de départ volontaire dans la fonction publique.
- 67% seraient favorables à la généralisation de la rémunération au mérite dans la fonction publique.
- 57% seraient favorables à la suppression de la garantie de l'emploi (i.e. l'emploi à vie) dans la fonction publique.
https://www.lesechos.fr/politique-so...on-2152957.php

Des chiffres toutefois à nuancer car :
- Un plan de départ massif risquerait de motiver surtout les fonctionnaires les plus motivés et les plus susceptibles de se recaser facilement dans le privé.
- La rémunération au mérite peut, selon les outils de mesure utilisés pour juger du mérite, aboutir à de réelles carences dans le travail des services en désintéressant les fonctionnaires de travailler sur des sujets par ailleurs utiles à la Société.
- La suppression de la garantie de l'emploi suppose de contractualiser une partie plus importante du personnel, ce qui est plus onéreux à court terme pour les finances publiques.
Et le plus important :

Citation :
l'idée qu'il faille réduire le nombre d'agents publics en France ne recueille que 48 % d'opinions favorables. « Quand on creuse pour savoir quels pans de l'action publique devraient être amaigris, rien n'émerge à part la fonction publique territoriale », précise Bruno Jeanbart.
On a donc toujours cette idée qu'il faille réduire les fonctionnaires, mais sans jamais préciser où. Les fonctionnaires, il y en a trop, mais pas quand il s'agit des policiers, des personnels soignants, des profs, etc... Bref, on a un peu, je trouve, un principe proche du NIMBY : ok pour supprimer des fonctionnaires, mais pas ceux dont j'ai besoin.

Pour le reste, je ne vois pas trop le gain à la contractualisation soit il s'agit de privilégier des CDD ce qui implique une précarisation supplémentaire de la fonction publique, soit il s'agit d'embaucher en CDI et alors je ne vois pas une grosse différence avec l'emploi à vie.

La loi permet déjà de renvoyer un fonctionnaire, elle n'est déjà que peu appliquée. Commençons par le faire, et si ça ne suffit pas, il doit être possible d'évoluer sur ce point sans précariser un peu plus les travailleurs.

Autant je pense que la rémunération au mérite (même si j'ai bien peur que cela soit appliqué un peu n'importe comment) ou un plan de départ peut être utile, autant je ne le vois pas pour la contractualisation.
Citation :
Publié par Aedean
On a donc toujours cette idée qu'il faille réduire les fonctionnaires, mais sans jamais préciser où. Les fonctionnaires, il y en a trop, mais pas quand il s'agit des policiers, des personnels soignants, des profs, etc... Bref, on a un peu, je trouve, un principe proche du NIMBY : ok pour supprimer des fonctionnaires, mais pas ceux dont j'ai besoin.
A mon avis tu pointes le cœur de la problématique politique de notre pays : La population est majoritairement très attachée aux services publics, à l'exercice régalien des fonctions de l'Etat et à la protection sociale. D'ailleurs dès qu'il s'agit de pointer précisément des postes de dépenses publiques (quelque soit leur nature) à réduire ou à supprimer, il n'y a plus aucun consensus dans la population.

J'en suis pour ma part arrivé à la conclusion que la baisse des dépenses publiques ne correspondait pas à la volonté du peuple. La baisse des dépenses publiques est uniquement un leurre politique pour éviter d'avoir à aborder la question politique la plus difficile : comment augmenter très fortement les impôts sur les ménages ?

Cette question nous la fuyons collectivement parce qu'elle implique d'avoir à payer le vrai prix de nos services publics et de notre protection sociale. Dans les grandes masses budgétaires, les ménages ne payent en pratique qu'un peu plus de 44% (en 2015) des dépenses publiques... c'est très insuffisant et cela met clairement en péril notre capacité à conserver notre niveau de dépenses publiques.
Citation :
aborder la question politique la plus difficile : comment augmenter très fortement les impôts sur les ménages ?
Et si l'on s'attachait déjà a faire payer ceux qui fraudent ou pratique l'évasion sociale et fiscale plutôt ?
Parce que 80 milliards en plus, je pense que cela permettrait de s'économiser une énième augmentation d'impôts sur les salariés, petits patrons, ménages .. qui commencent en avoir marre d'être le levier d'ajustement fiscal de tous nos décideurs politiques.
Rien que pour la région LR, sachant qu'il n'y a que 50 inspecteurs de l'urssaf, seul 10% du fichier des cotisants est traité !
Et encore, selon la nature d'activité ou la taille de la société, le risque de contrôle risque d'être encore plus faible ! (coucou les TI et les professions libérales).
Que chacun prenne ses responsabilités, car l'air de rien on est vient à remettre en cause notre principe même de protection sociale qui survit grâce à la contribution de tout un chacun, et ce faisant, l'on sera tous perdants.....
D'abord parce que c'est déjà ce que l'on essaye de faire chaque fois que l'on choppe un fraudeur.

Ensuite parce que les 30 à 120 milliards d'euros de fraude sont très difficiles à détecter. Le fraudeur se balade rarement avec un panneau spécifique et il est encore plus rarement écrit dessus quelle est l'objet réel de sa fraude.

Les ménages en France estiment peut-être payés beaucoup, mais en pratique ils financent par leurs impôts même pas la moitié de la dépense publique. Donc il existe une réelle marge de progression.

Que chacun prenne ses responsabilités, c'est justement ce que je souhaite. A partir du moment où la discussion sur les dépenses publiques s'avère infructueuse dans le débat national, il faut chercher la solution dans le volet des prélèvements obligatoires. Si l'objectif est réellement de sauvegarder notre modèle social avec ses services publics et la protection sociale qu'il assure, il faut accepter d'en payer individuellement le juste prix.
Citation :
Publié par Silgar
Les ménages en France estiment peut-être payés beaucoup, mais en pratique ils financent par leurs impôts même pas la moitié de la dépense publique. Donc il existe une réelle marge de progression.
Je veux bien tes sources là dessus, parce que pour les derniers chiffres que j'ai moi, les ménages sont bien au delà de la moitié du budget de l'état. Rien que la TVA a elle toute seule représente la moitié du budget, et aux dernières nouvelles c'est bien un impôt qui est à la charge des ménages. Si tu rajoutes l'IR tu es quasiment a 70% du budget de l'état qui vient des ménages.

Dernière modification par Khellendorn ; 15/02/2018 à 20h23. Motif: retrait de directement vu que la TVA est un impôt indirect par définition :o
Citation :
Publié par Khellendorn
Je veux bien tes sources là dessus, parce que pour les derniers chiffres que j'ai moi, les ménages sont bien au delà de la moitié du budget de l'état. Rien que la TVA a elle toute seule représente la moitié du budget, et aux dernières nouvelles c'est bien un impôt qui est à la charge des ménages. Si tu rajoutes l'IR tu es quasiment a 70% du budget de l'état qui vient directement des ménages.
Oui mais tu comprends taxer les entreprises c'est maaal et c'est diminuer la croissance
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Khellendorn
Je veux bien tes sources là dessus...
Pour 2015
Total des dépenses : 1 243,3 GEUR (cf. figure 4).
Total des prélèvements obligatoires sur les ménages : 555,12 GEUR (cf. page 1, fiche 9)

555,12 / 1 243,3 = 44,65%


Citation :
Publié par Keyen
J'ai pas les proportions, mais la TVA n'est pas exclusivement à charge des ménages, les entreprises ont parfois à en payer également.
Exact. Mais là, pour simplifier, la TVA est intégralement considérée comme étant à la charge des ménages.


Citation :
Publié par Khellendorn
Rien que la TVA a elle toute seule représente la moitié du budget...
...de l'Etat.

Les dépenses publiques sont aussi celles de la Sécurité sociale (branche maladie, branche vieillesse, branche famille, etc.) et celles des collectivités territoriales.
LOL LOL LOL

Méfiez vous des sources, franchement !

Mon intuition avant d'ouvrir ta source c'était "et les cotisations sociales dans tout ça..?"

Je reprend ta page 1 fiche 9 :
Cotisations "ménages" : 555.12, effectivement
Cotisations sociales : 75.09. Ca me parait louche. Vu ma fiche de paie, ce qui part en IR, ce qui part en cotisations sociales, ça parait même très louche

Puis je passe aux cotisations entreprises :
Cotisations sociales : 291.41
LOL LOL LOL

Les mecs ont considéré que c'était l'employeur qui payait les cotisations patronales.

Mais en réalité la distinction cotisations patronales/salariales est idiote.
La distinction à faire c'est juste salaire direct/salaire indirect.

555.12+291.41 =
Division par 1243.3 -> 68%
Cela n'a aucun sens. Les cotisations patronales n'impactent jamais le salaire (en particulier leur augmentation), donc de fait elles ne sont pas à la charge du salarié. A ce jeu tu peux considérer par aisance intellectuelle que l'impôt sur les sociétés ou le versement transport payés par les entreprises est aussi un salaire indirect parce qu'il participe à financer des services publics.

Citation :
Publié par Eden Paradise
Mais en réalité la distinction cotisations patronales/salariales est idiote.
Il faudra quand même que tu expliques à l'INSEE, à la Cour des Comptes, à l'OCDE et à Eurostat qu'ils se plantent depuis tant d'années !

Dernière modification par Silgar ; 15/02/2018 à 20h48.
Citation :
Publié par Silgar
Cela n'a aucun sens. Les cotisations patronales n'impactent jamais le salaire (en particulier leur augmentation), donc de fait elles ne sont pas à la charge du salarié. A ce jeu tu peux considérer par aisance intellectuelle que l'impôt sur les sociétés ou le versement transport payés par les entreprises est aussi un salaire indirect parce qu'il participe à financer des services publics.
Bien sûr que si, les cotisations patronales impactent le salaire.

Elles sont au premier rang des raisons pour lesquelles on gagne beaucoup plus en tant que salarié quand on s'expatrie.
Par exemple, un ingénieur US débutant peut émarger entre 70 et 140k$, là où les mêmes profils auront 30 à 60k€ en France.
Mais si tu comptes le prix de l'école des enfants, les frais pour soigner le cancer des parents, le risque de chômage, et de manière générale le fait que tu doives payer au prix fort tout ce qui est gratuit ou partiellement remboursé en France, la différence de niveau de vie n'est pas d'un facteur 2, comme le laisserait penser le salaire.

Second argument : Imagine qu'on supprime les cotisations patronales.
Les entreprises auront beaucoup plus d'argent à disposition.
Elles pourront donc payer plus leurs employés pour attirer les meilleurs.
Les employés devront se payer mutuelle/prévoyance/etc.. : ils exigeront plus d'argent
Les salaires augmenteront mécaniquement.

Donc quand tu dis que les cotisations patronales n'ont pas d'impact sur le salaire c'est simplement faux.
Désolé hein

Edit : d'autres l'ont fait avant moi :
https://www.youtube.com/watch?v=ixSI7qD-Z1s (vidéo de 5h39 n'ayant pas vocation à être regardée mais à introduire la personne)
https://www.youtube.com/watch?v=XzHJXpCclMU (vidéo qui traite précisément de ce sujet et qui a une durée regardable)

La seule raison qui permette de faire le distingo c'est que si on baisse le taux de cotisation employé, l'employé le reçoit sur sa fiche de paie en +.
Alors que si on baisse le taux patronal, l'employé ne reçoit pas plus.
Pourquoi ? Parce que le contrat mentionne un brut employé et non un brut employeur comme il le devrait.
Ce qui n'est possible uniquement parce qu'on fait le distingo charges patronales/salariales
Donc la seule raison qui permette de faire le distingo c'est justement que ce distingo existe.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Eden Paradise
...
Mais tu pourrais tenir exactement la même argumentation avec l'impôt sur les sociétés ou n'importe quelle taxe payée par les entreprises.
Si l'impôt sur les sociétés n'était pas si élevé, les salaires pourraient augmenter.
Si la TVA non déductible n'était pas aussi importante dans les entreprises, les salaires pourraient augmenter.
Si les taxes d'une manière générale n'étaient pas aussi importantes sur les entreprises, évidemment qu'elles pourraient augmenter les salaires !
Citation :
Publié par Silgar
Mais tu pourrais tenir exactement la même argumentation avec l'impôt sur les sociétés ou n'importe quelle taxe payée par les entreprises.
Si l'impôt sur les sociétés n'était pas si élevé, les salaires pourraient augmentés.
Si la TVA non déductible n'était pas aussi importante dans les entreprises, les salaires pourraient augmenter.
Si les taxes d'une manière générale n'étaient pas aussi importantes sur les entreprises, évidemment qu'elles pourraient augmenter les salaires !
Les taxes partent dans le budget général de l'état.
Les cotisations sociales partent dans le système de sécurité sociale. Exactement au même endroit : c'est la même ligne pour les deux colonnes pour chaque item de la fiche de paie.

Du coup je veux bien que tu m'expliques la justification du distingo salarial/patronal.
Pouvoir augmenter les cotisations sociales (et donc le salaire indirect) sans diminuer le salaire net, ce qui permet de faire supporter la hausse, effectivement, aux entreprises ?
Ca déjà, ok.
Et pourquoi compter les charges patronales en dépenses des entreprises ?
Une dépense affectée spécifiquement au bénéfice du salarié en contrepartie de son travail, j'appelle ça un salaire, direct ou indirect. Certains appellent ça des charges patronales. Question de point de vue politique, certainement
Dans tous les cas, indiquer que le gouvernement fait une politique de baisse de déficit est fallacieux.
Tu ne peux pas d'un côté baisser les impôts pour les plus riches (en schématisant) et de l'autre côté détruire la fonction publique.

Non c'est bien une politique économique que la droite rêve depuis tant d'année qui consiste a matraquer les plus pauvres et les fonctionnaires.

Concernant "les français" (lol le sondage) et leur rapport avec la Territo, coin de la FP que je commence à bien connaître, il est tout simplement biaisé car c'est une fonction publique "invisible".
Néanmoins, elle c'est fortement développée ces 15 dernières années car l'Etat décentralise fortement ses services qu'il ne veut plus avoir à gérer. Aujourd'hui il y a un flou sur les services publiques pour la plupart des gens qui les utilisent pourtant quotidiennement.
Tiens, combien d'allocataires savent que le RSA est distribué par le département depuis quelques années ? Ou que les TER sont gérés par la Région depuis 2002 ?

De réformes en réformes (la loi NOTRe en tête) des services sont demandés aux collectivités locales, mais d'années en années les dotations de l'Etat s'amenuisent. Il faut bien chercher l'argent quelque part...
Citation :
Publié par Eden Paradise
Et pourquoi compter les charges patronales en dépenses des entreprises ?
Bah... parce que ce sont les entreprises qui les payent...


Citation :
Publié par Eden Paradise
Une dépense affectée spécifiquement au bénéfice du salarié en contrepartie de son travail, j'appelle ça un salaire, direct ou indirect. Certains appellent ça des charges patronales. Question de point de vue politique, certainement
Ce n'est pas parce que les cotisations sociales sont assises sur les salaires qu'elles profitent spécifiquement aux salariés.

Par exemple les cotisations d'allocations familiales (qui sont des cotisations patronales) ne profitent au salarié que s'il a des enfants.

Idem pour l'assurance maladie qui est largement financée par les cotisations d'assurance maladie, lesquelles sont des cotisations patronales, et elles tombent dans le pot commun du financement de l'assurance maladie pour profiter aussi bien aux salariés qu'à ceux qui ne travaillent plus ou pas encore.

On peut aussi regarder les cotisations d'assurance vieillesse comme un prélèvement qui a principalement pour objet de payer les retraites et accessoirement d'ouvrir des droits au travailleur.

Les cotisations sociales dépassent largement la seule relation employeur/employé que tu voudrai y voir. D'ailleurs je doute que beaucoup de personnes regardent leur bulletin de paie en considérant que les cotisations patronales sont une part de leur salaire.
Tu dis que les charges patronales sont payées par les entreprises.
Les charges salariales aussi.
Comme dit Franck Lepage, aucune entreprise ne paie le salaire brut complet, avant d'exiger au salarié remboursement des cotisations salariales. Les deux cotisations sont payées exactement en même temps à l'URSAFF.
Et le salaire net aussi est payé par les entreprises. Avec ce raisonnement là, les taxes et impots payés par les salaires sont à la charge des entreprises et non des ménages
Bref, on peut raisonner par l'absurde dans les deux sens.


Je ne dis pas que les cotisations patronales sont uniquement à l'intérieur du cadre employeur/employé, non.
Quand je dis que c'est du salaire indirect, ça fait plutôt référence à un cadre employeurs/employés.
C'est à dire que les cotisations de tous les salariés profitent à tous les autres.
C'est le concept de solidarité nationale qui veut ça.
NB : quand tu dis "ceux qui ne travaillent plus ou pas encore" : la retraite des premiers a été payée avec leurs cotisations à savoir un prélèvement obligatoire sur leur salaire complet. Les seconds paieront, ne t'en fait pas pour eux, dans le futur.
Les cotisations profitent donc à tous les salariés, présents, futurs et anciens.

(Quant à ceux qui n'ont jamais recherché un emploi de leur vie.. je ne sais pas exactement, sont-ils couverts par la sécu ? à ce compte là on va dire que ce sont des salariés potentiels..)

Dans un autre pays, au hasard les US, on aurait des cotisations beaucoup plus faibles, et ce qui n'est pas versé aux caisses de sécu serait versé aux salariés qui cotiseraient ensuite (s'ils le souhaitent) à une mutuelle privée.

Si tu te places du point de vue du patron, tu fais tout de suite une analogie "cout du travail = salaire". Voilà comment :

Si l'esclavage est autorisé, je dois payer pour mon salarié la mise à disposition de son matériel, de ses locaux, etc..
Si l'esclavage est interdit, le cout du travail c'est la différence entre le cout total du salarié et le cout de l'esclave au même poste.

La définition de salaire c'est : "Payement pour travail ou service rendu".
Un paiement pour un travail correspond exactement à un cout du travail, c'est à dire salaire = cout du travail.
Et le cout du travail c'est le salaire brut employeur.

Voilà une démonstration sémantique de pourquoi les cotisations sociales constituent une part de salaire.

Je pense que c'est une très bonne chose que la plupart des gens ne voient pas leurs cotisations sociales comme du salaire.
S'ils se rendaient compte que c'est uniquement un choix politique de solidarité qui les mène à payer pour les autres et à voir leur salaire (total) amputé de presque moitié, ça leur donnerait des idées de droite


Il y a des arguments des deux côtés. Perso je préfère les miens
La seule manière de conclure sur cette question, ce serait que la distinction pose un problème suffisamment grand à quelqu'un pour qu'il porte l'affaire devant les tribunaux. Et là, un tribunal pourrait statuer sur la question.
La CSG a été reconnue comme ayant le statut dual cotisation/impot.
Malgré qu'il y ait écrit uniquement "contribution sociale" dans son nom.
Comme quoi, il ne faut pas faire confiance au nom des choses pour savoir exactement ce que c'est.
Sinon j'ouvre un restaurant que je nomme "restaurant étoilé", je fais payer 50€ le menu du midi, en servant des plats picard réchauffés, et hop.
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