[wiki] Agriculture et alimentation en France et dans le monde

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Citation :
Vous voulez qu'on ressorte les prévisions doctes sur la bagnole autonome ou ça ira ?
On à toujours dit 2020 il me semble donc non les prévisions des constructeurs n'ont toujours pas mentis.
Citation :
Publié par KaleosIzBack
Y a quand même une tendance assez marrante sur l'Agora (mais je crois pas que ce soit spécialement lié au forum), c'est que dès qu'un truc un peu disruptif se profile, on a une assist de gens qui viennent dire doctement que ça n'arrivera pas de leur vivant, que c'est pas possible, que ça marchera jamais, que mais vous n'y pensez pas ma bonne dame...

Vous voulez qu'on ressorte les prévisions doctes sur la bagnole autonome ou ça ira ?
Ouais bah désólé mais comme nous a assuré etant gamin qu'en l'an 2000 on irait boire notre café sur la lune, tu permets qu'on ait des doutes maintenant hein

Et cela vaut bien les "regarde mec tu mets des rails et tout fonctionne, si t'y arrives pas c'est que tu ne veux pas t'y mettre".

L'automatisation c'est bien, mais faudrait pas prendre les gens pour des jambons en leur disant que c'est facile et que ca s'adapte sur tous les terrains. Je ne doute pas que l'on arrivera a produire au niveau mondial de façon saine et sans pesticides/herbicides chimiques, mais prévoir cela pour les 30 prochaines années me parait un peu trop optimiste en l'état actuel des choses.
D'ailleurs je pense que ce sera plus le problème du manque de main d'oeuvre efficace que le soucis de faire du Bio qui va pousser les propriétaire de grandes parcelles a s'automatiser.
Citation :
Publié par smocky
Ouais bah désólé mais comme nous a assuré etant gamin qu'en l'an 2000 on irait boire notre café sur la lune, tu permets qu'on ait des doutes maintenant hein

Et cela vaut bien les "regarde mec tu mets des rails et tout fonctionne, si t'y arrives pas c'est que tu ne veux pas t'y mettre".

L'automatisation c'est bien, mais faudrait pas prendre les gens pour des jambons en leur disant que c'est facile et que ca s'adapte sur tous les terrains. Je ne doute pas que l'on arrivera a produire au niveau mondial de façon saine et sans pesticides/herbicides chimiques, mais prévoir cela pour les 30 prochaines années me parait un peu trop optimiste en l'état actuel des choses.
D'ailleurs je pense que ce sera plus le problème du manque de main d'oeuvre efficace que le soucis de faire du Bio qui va pousser les propriétaire de grandes parcelles a s'automatiser.
C'était pas mon propos. Mon propos était de dire qu'avec une population mondiale en hausse et la disponibilité d'intrants en baisse, on allait forcément voir des méthodes alternatives pointer le bout de leur nez. Ça sera peut-être un robot, peut-être des serres autonomes avec des poissons qui font de l'engrais pour les plantes ou des fermes verticales, j'en sais rien. Je suis pas du tout calé dans le domaine.

Je sais en revanche que continuer comme maintenant est exclu pour les deux raisons que j'ai cité plus haut

Après, pour mon dernier message, c'était pas un troll. Ça m'a sauté aux yeux en lisant les réponses qu'on était en train de refaire le topic sur les bagnoles autonomes avec 2 ou 3 techno béats qui s'extasiaient et une majorité de doctes modérés disant que ouais peut-être mais dans longtemps. Résultat les lois sont en train de passer aux US.
Citation :
Publié par Silgar
Un céréalier dans la Beauce peut gérer son exploitation tout seul jusqu'à 300 hectares de terre avec les méthodes industrielles actuelles. Jamais il ne pourra faire plus qu'un ou deux hectares (et ça me semble déjà hors de portée d'un seul homme) en permaculture... donc il faudra embaucher (ce qui est bien pour l'économie), mais cela aura un coût qu'il faudra bien répercuter dans le prix.
Après, le céréalier en Beauce, c'est un très mauvais exemple. L'industrialisation agricole s'y est faite au détriment des paysages, de la faune et de l'équilibre des sols dans une région frontalière à d'anciens marais et à un fleuve capricieux. Si la Beauce est l'exemple de la production agricole massive à faible coût, le modèle proposé a clairement du plomb dans l'aile.
Citation :
Publié par Silgar

Un céréalier dans la Beauce peut gérer son exploitation tout seul jusqu'à 300 hectares de terre avec les méthodes industrielles actuelles. Jamais il ne pourra faire plus qu'un ou deux hectares (et ça me semble déjà hors de portée d'un seul homme) en permaculture... donc il faudra embaucher (ce qui est bien pour l'économie), mais cela aura un coût qu'il faudra bien répercuter dans le prix.
Je radote un peu, mais parler du prix n'est peut-être pas très pertinent. (et après avoir fini d'écrire mon message je peux enlever ce 'peut-être')

Il y a aujourd'hui environ 600 000 agriculteurs en France, qui s'occupent de nos surfaces agricoles.
Si tu dis qu'un agriculteur aujourd'hui peut gérer 300 hectares avec les méthodes industrielles, qu'il faut 150 à 300 fois plus de gens pour gérer la même surface avec la permaculture (et en supposant que le rendement surfacique est identique), alors il faudra 90 à 180 millions d'agriculteurs pour gérer nos surfaces.
Euh, c'est 1.5 à 3 fois la population française, y a pas un souci là ?

C'est même plus une question de prix, c'est une question d'impossibilité physique.

Et ça s'explique très bien hein, la situation agriculture sans mécanisation ni produits chimiques, tout le travail fait avec des énergies renouvelables (l'écologie parfaite quoi), on la connait très bien, c'est avant la révolution industrielle : 97% de la population aux champs et famine au moindre hiver un peu rude.
Genre l'hiver 1788-1789. A ce sujet, je lisais récemment la page wikipedia de Louis XVI, ça parlait de politique, c'est fou comme ça sonnait actuel
(Le facteur 1.5 à 3 (entre 0.97 et 1.5 à 3) d'erreur c'est lié au fait qu'on peut importer/exporter de la bouffe, qu'on a une bonne sécurité alimentaire avec une surproduction, et qu'on produit mieux (par ex, beaucoup plus de viande) et aussi à l'imprécision de ton chiffre 1 à 2ha, mais au final c'est un bel exemple de calcul d'ordre de grandeur rapide.)
Citation :
Publié par Eden Paradise
Je radote un peu, mais parler du prix n'est peut-être pas très pertinent. (et après avoir fini d'écrire mon message je peux enlever ce 'peut-être')

Il y a aujourd'hui environ 600 000 agriculteurs en France, qui s'occupent de nos surfaces agricoles.
Si tu dis qu'un agriculteur aujourd'hui peut gérer 300 hectares avec les méthodes industrielles, qu'il faut 150 à 300 fois plus de gens pour gérer la même surface avec la permaculture (et en supposant que le rendement surfacique est identique), alors il faudra 90 à 180 millions d'agriculteurs pour gérer nos surfaces.
Euh, c'est 1.5 à 3 fois la population française, y a pas un souci là ?

C'est même plus une question de prix, c'est une question d'impossibilité physique.
Ton calcul est complètement faussé, déjà parce que les exploitations de 300ha, c'est une exception, la moyenne en 2010 était à 55ha, et il y a moins d'exploitations que d'agriculteurs. Ensuite, passer sur un autre modèle d'agriculture, c'est également repenser complètement celle-ci, notamment sur quoi produire (notamment plus se centrer sur un commerce intérieur et moins viser les exportations).

Citation :
Et ça s'explique très bien hein, la situation agriculture sans mécanisation ni produits chimiques, tout le travail fait avec des énergies renouvelables (l'écologie parfaite quoi), on la connait très bien, c'est avant la révolution industrielle : 97% de la population aux champs et famine au moindre hiver un peu rude.
Genre l'hiver 1788-1789. A ce sujet, je lisais récemment la page wikipedia de Louis XVI, ça parlait de politique, c'est fou comme ça sonnait actuel
Parce qu'évidemment, à côté de ça les situations économiques et sociales sont les mêmes qu'au 18ème, sans parler des techniques et des plantes...

Citation :
(Le facteur 1.5 à 3 (entre 0.97 et 1.5 à 3) d'erreur c'est lié au fait qu'on peut importer/exporter de la bouffe, qu'on a une bonne sécurité alimentaire avec une surproduction, et qu'on produit mieux (par ex, beaucoup plus de viande) et aussi à l'imprécision de ton chiffre 1 à 2ha, mais au final c'est un bel exemple de calcul d'ordre de grandeur rapide.)
Tu sais, ce n'est pas parce que tu es ingénieur qu'il faut croire que tu peux tout calculer comme ça aussi facilement. En l’occurrence ici ton calcul est vraiment beaucoup trop simpliste et laisse beaucoup trop de variables de côté.
Citation :
Publié par Silgar
C'est valable pour un potager parce que le jardinier va y passer des heures... ça n'est absolument pas transposable à l'échelle d'un agriculteur et encore moins à coût égal.

Mes parents font de la permaculture pour leur potager, le rendement est excellent, mais combien d'heures passent-ils pour retirer les mauvaises herbes, virer à la main les parasites type doryphores, aérer la terre, arroser régulièrement ? Beaucoup plus qu'un agriculteur ne peut le faire.
Pourtant ça a l'air de bien marcher.

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2...nde-entier.php

Il me semble qu'on la voit dans le film "Demain".
Mais c'est rentable :
Citation :
Records de rentabilité

Contre toute attente, leurs méthodes fonctionnent et pulvérisent même des records de rentabilité. De quoi intriguer les acteurs du monde agricole. «On ne nous croyait pas. On nous prenait pour des fous!», s'amuse avec recul Charles Hervé-Gruyer, auteur de Permaculture. Guérir la terre, nourrir les hommes.

Pour convaincre les plus sceptiques, ce dernier a lancé un programme de recherche avec l'Institut national de la recherche agronomique (Inra). «L'objectif de ce travail a été de vérifier si l'on pouvait rémunérer correctement le travail sur de petites surfaces, grâce à une productivité élevée», indique François Léger, coordinateur du projet pour l'Inra. Après quatre années d'études au sein de cette ferme normande, l'Inra constate que la permaculture est une activité rentable. «Sur 1000 mètres carrés de terrain, les exploitants sont parvenus à produire l'équivalent de 55.000 euros de fruits et légumes avec une rentabilité comparable à celle de 1 hectare en agriculture conventionnelle, mais avec des frais moindres puisque rien n'est mécanisé.» Les revenus n'ont rien à envier aux autres formes de maraîchage. «Le revenu horaire varie de 5,40 à 9,50 euros pour une charge de travail hebdomadaire moyenne de 43 heures», conclut l'Inra.
Pour moi c'est l'avenir de l'agriculture.
@Obierwan : j'allais justement mettre le lien !

Il semblerait également qu'ils arrivent à faire vivre au moins 2 personnes sur leur 1000 m². Je trouve que c'est un très bon début sachant que leurs arbres sont encore petits.

On est aux débuts de la permaculture. Une fois que les process auront été améliorés et, pourquoi pas, industrialisés (pas dans le sens machinerie mais gestion et optimisation des flux, process de formation, canaux de distribution, etc), on pourrait très bien avoir une place réaliste pour de la permaculture de masse.

Lien super intéressant : https://inra-dam-front-resources-cdn...c-hellouin.pdf

Une approche des autres fermes (pas encore lu) http://www.fermedubec.com/sylva/Rapp...final_2017.pdf (ca commence à 2.5 pour la ferme du Bec Hellouin)
Si je comprends bien, cela implique tout de même un nombre plus important de bras que l'agriculture actuelle industrialisée.

Un tel modèle est-il viable pour nourrir 65 millions de personnes ? Combien d'agriculteurs faudrait-il pour y arriver ?

L'article parle d'une 15aine de salariés dont des ingénieurs pour la ferme. Quelle est la part affectée à la production agricole stricto sensu ?

Dernière modification par Aedean ; 09/10/2017 à 16h41.
Citation :
Publié par Aedean
Si je comprends bien, cela implique tout de même un nombre plus important de bras que l'agriculture actuelle industrialisée.

Un tel modèle est-il viable pour nourrir 65 millions de personnes ? Combien d'agriculteurs faudrait-il pour y arriver ?
Jancovici parle d'une fourchette d'1 à 2 millions d'emplois dans l'agriculture en évoquant ce type de modèle.
Autrement dit une multiplication par 4 par rapport à maintenant. C'est un changement majeur, mais rien d'infaisable.
Citation :
Publié par Yshusnir
Tu sais, ce n'est pas parce que tu es ingénieur qu'il faut croire que tu peux tout calculer comme ça aussi facilement. En l’occurrence ici ton calcul est vraiment beaucoup trop simpliste et laisse beaucoup trop de variables de côté.
La seule compétence que je prétends apporter c'est de multiplier par des chiffres totaux pour voir si les ordres de grandeur restent réalistes.
J'y connais rien en agriculture, donc je ne peux que me fier aux données qu'on me fournit.

En l'occurrence la question c'est est-ce qu'on peut nourrir tout le monde comme aujourd'hui sans l'agriculture industrielle, la réponse est non.
Si tu fournis des données supplémentaires on pourra affiner le genre d'affirmations qu'on peut en déduire.

Quelle surface faut-il pour nourrir un habitant avec telle technique de culture ?
Combien d'agriculteurs faut-il pour s'occuper de cette surface ?
Si ce nombre est supérieur à 0.1, la totalité des chômeurs ne suffisent pas pour remplir les champs, avec "telle technique de culture ".
Citation :
Publié par KaleosIzBack
Jancovici parle d'une fourchette d'1 à 2 millions d'emplois dans l'agriculture en évoquant ce type de modèle.
Autrement dit une multiplication par 4 par rapport à maintenant. C'est un changement majeur, mais rien d'infaisable.
Avec la robotisation, ça peut baisser pas mal et donc devenir financièrement jouable, je pense.
Citation :
Publié par Doudou
Avec la robotisation, ça peut baisser pas mal et donc devenir financièrement jouable, je pense.
Oui et même sans c'est jouable. Parce qu'il faut tenir compte de la disponibilité des matériaux et de l'énergie. Donc en cas de solution techno ça marcherait sans emprise sur l'emploi et sans solution techno ça marcherait avec 2 millions d'agriculteurs en France pour nourrir la population.

Personnellement, les deux me vont bien. Même si mon pessimisme me fait préférer la solution qui utilise le moins de ressources naturelles.

@Elivagar excellent Parmentier ! (Ce mec n'empêche... Un ex-directeur d'une école d'agronomie qui s'appelle Parmentier, ça s'invente pas ).
Citation :
Publié par Eden Paradise
En l'occurrence la question c'est est-ce qu'on peut nourrir tout le monde comme aujourd'hui sans l'agriculture industrielle, la réponse est non.
Pourquoi la réponse est non?
Dans l'exemple que j'ai donné, ils produisent autant sur 1000m² que l'agriculture industrielle sur 1 hectare (soit 10 000m²) tout en agressant moins les sols.
Donc de là à affirmer que la permaculture ne peut pas produire autant que l'agriculture industrielle, je pense que tu vas un peu vite en besogne.
@Eden Paradise : développe car je ne vois pas en quoi on ne peut pas arriver à nourrir tout le monde sans l'agriculture industrielle en France.
Déjà, "nourrir" tout le monde ne concerne pas les vignerons, les floriculteurs, cultivateurs de chanvre et autres agromatériaux, tabac, colza pour le bioéthanol et autre agricultures annexes qui ne servent pas à nourrir les bêtes, ni les humains. Je ne sais pas quelle surface cela représente en France mais c'est loin d'être négligeable.

Ensuite on a pléthore de chômeurs et autres travailleurs qui n'atteignent pas le SMIC. Avec la disparition prochaine de certains métiers par la nouvelle vague de robotisation intelligente (voiture autonomes et autres robots perfectionnés) on va exploser ce nombre. D'un autre côté, l'étude précédente de l'INRA sur la ferme du Bec Hellouin a prouvé qu'on pouvait sortir un SMIC pour 2 employés en culture maraîchère sur 1ha de terrain (1000m² + allées et autres zones de circulation/stockage). Emploi une bonne partie de ces chômeurs dans la permaculture et tu verras qu'une permaculture de masse est possible. La permaculture utilise moins de place que les cultures classiques, il y a donc la place physique pour le faire. Et les permaculteurs potentiels pourraient être très nombreux si on les y incitait...

Le gros frein que je vois à la permaculture est qu'il faut accepter de faire un travail sans possibilité d'évolution de salaire (rester au SMIC ou quasi toute sa vie) sur son activité principale. La où un agriculteur peut imaginer (je dis bien "imaginer") augmenter ses revenus en gérant plus de terrain/culture/élevage etc par plus de mécanisation/industrialisation, le permaculteur est déjà bridé dès son installation et évoluera peu. Mais quand on voit de toute manière que les agriculteurs industriels ne s'en sortent pas non plus, cet argument est minime pour ceux qui ont l'envie de s'installer en tant que cultivateur.
@ Obierwan MILKS Pas tout à fait , on parle de rentabilité financière et non de rendement par surface. Pas exemple, les produit bio sont vendu plus cher que les produits d'agriculture conventionnel.
Le problème d'étendre ce type d'agriculture est de savoir s'il est possible d'avoir autant de bouffe sur la même surface et sur ce point crucial, l'article est muet.
Citation :
«Sur 1000 mètres carrés de terrain, les exploitants sont parvenus à produire l'équivalent de 55.000 euros de fruits et légumes avec une rentabilité comparable à celle de 1 hectare en agriculture conventionnelle, mais avec des frais moindres puisque rien n'est mécanisé.»
Le résultat n'en reste pas moins impressionnant.
Citation :
Publié par Aedean
Si je comprends bien, cela implique tout de même un nombre plus important de bras que l'agriculture actuelle industrialisée.

Un tel modèle est-il viable pour nourrir 65 millions de personnes ? Combien d'agriculteurs faudrait-il pour y arriver ?

L'article parle d'une 15aine de salariés dont des ingénieurs pour la ferme. Quelle est la part affectée à la production agricole stricto sensu ?
L’agriculture actuelle en France est industrialisée, mécanisée et intensive.

Ce n'est pas parce que tu passes à des agricultures extensives, partiellement extensive ou peu intensives qu'il faudra plus de bras tant que l'agriculture reste mécanisée; dans ce cas, il faudra plus de surface agricoles. La France est un pays de 672 369 km2 de surface avec 27M d'ha de terres agricoles (source). Si je ne me trompe pas, 27M d'ha = 270 000 km2 soit 40%, j'ai de gros doutes sur la capacité de la France à étendre sa surface agricole au delà de ce qu'elle est déjà. C'est d'ailleurs un des intérêts de la permaculture et des agricultures diversifiée puisqu'elles augmentent les rendements des sols à surface fixée.

Tu as besoin de plus de main d’œuvre quand tu fais de l'agriculture moins mécanisée qu'elle ne l'est actuellement.

Et de toutes façons, tant que tu produits au delà de tes capacités à vendre en circuit direct en plus de ta consommation personnelle, tu es dans le cadre d'une agriculture industrialisée.

Donc au mieux, l'agriculture française peut devenir industrialisée seulement, mais je ne vois pas vraiment l'intérêt de retirer la mécanisation parce que le retour aux animaux de traits, j'ai du mal à voir ce qu'on y gagne, à part un peu d'engrais.

En bref, industrialisation = produire beaucoup pour plein de monde à travers des marchés externes, mécanisation = être aidé de machines, intensivité = produire plus à ressources constantes. Ce sont trois choses différentes et indépendantes : moins d'industrialisation = circuits de distributions plus courts, moins de mécanisation = plus de main d’œuvre nécessaire, moins intensif = plus de surface à culture identique.

Ceci étant dit, l'article parle d'une agriculture extensive faiblement mécanisée mais ça reste une agriculture industrielle, sinon il n'y aurait pas de chiffre d'affaire. L'intérêt de la permaculture et d'augmenter les rendements à surface donnée en produisant en extensif. C'est ça qui est très intéressant à mon avis.

On peut faire de la permaculture un peu plus mécanisée, à surface égale, ça demande moins de bras et ça a un rendement légèrement inférieur (de quelques points en général, sachant que plus le rendement est bas, plus la mécanisation en permaculture va tirer le rendement vers le bas proportionnellement). Mais ce n'est pas le principe de la permaculture qui augmente la quantité de main d’œuvre nécessaire, c'est le choix d'une agriculture non mécanisée pour augmenter le rendement et le chiffre d'affaire qui y est associé, donc ça reste définitivement dans une optique d'agriculture industrielle.

//e: et pour répondre à ta dernière question par une pirouette, c'est une question qu'on ne se pose jamais dans le cadre de l'agriculture intensive, sinon il faudrait rapporter le nombre d'ingénieurs chimistes de Monsanto à l'hectare de culture de leurs semences. C'est une non question en fait, parce que dans un système de permaculture généralisé, le nombre d'ingénieur va très faiblement monter quand le nombre d'ouvriers agricoles va exploser. On n'a pas besoin de réinventer la roue tous les matins, juste quand on est les premiers à avoir l'idée. Du coup, tu peux considérer qu'aucun des ingénieurs ne produit stricto sensu, dans un système plus généralisé, ils ne seraient pas rattachés à la ferme.
Il y a même des permaculteurs qui travaillent très peu, et laissent les plantes pousser avec très peu d'intervention et arrosages. Et certains affirment avoir d'excellents rendements.
Faudra que je retrouve un reportage ou l'un d'eux expliquait qu'il avait du mal avec les agriculteurs du coin, qui passent leur vie dans les champs à travailler sur ci ou ça, alors que lui avait très peu d'interventions. Ils le traitaient de fainéant mais (selon lui) sa méthode était non seulement meilleure pour le sol mais assurait d'excellents rendements. Un des gros aspects de son travail était la régénération préalable du sol, qui peut prendre 10/15 ans, ensuite il mariait bien à la base les végétaux selon leur hauteur de plantation et le fait qu'ils soient à l'ombre ou pas, et interagissent entre eux de la bonne façon ... etc etc plein de petites astuces. Et ensuite il faisait quasiment rien ^^. Bon par contre ça doit être sur des cultures bien spécifiques, difficile de dire si l'on peut nourrir vraiment un pays avec ce genre de méthodes.
Un autre est un semencier qui n'arrose jamais ses plants, ni ne les soigne. Au bout de XX années il a développé des variétés de légumes, tomates notamment, qui sont ultra résistantes aux maladies et poussent avec très peu d'eau (jamais d'arrosage, sauf en cas de canicule, et 1 seule fois). Il produit peu de légumes, en revanche ses graines se vendent très bien partout dans le monde.
Il y'a vraiment des pistes à explorer pour sortir du merdier de l'agriculture industrielle, qui détruit les sols, uniformise les plants et les rend toujours plus exigeants en eau et engrais. Peut être que tout cela n'est pas applicable partout, mais je suis persuadé qu'on a de larges progrès à faire pour une société plus durable. La science de maintenant, et la technologie, doivent être combinées avec une vraie éthique paysanne, vis à vis de sa terre et ses produits.
Citation :
Publié par Obierwan MILKS
Pourquoi la réponse est non?
Dans l'exemple que j'ai donné, ils produisent autant sur 1000m² que l'agriculture industrielle sur 1 hectare (soit 10 000m²) tout en agressant moins les sols.
Donc de là à affirmer que la permaculture ne peut pas produire autant que l'agriculture industrielle, je pense que tu vas un peu vite en besogne.
[Modéré par Silgar : ...]

Mais cette agriculture n'est pas suffisante de part sa technique: l'appauvrissement irrémédiable des sols. La ou la perma les nourris, les entretiens et permets d'avoir des ratio rendements/ qualité bien supérieur a l'agriculture conventionnelle.
[...]

Dernière modification par Silgar ; 10/10/2017 à 01h30.
Citation :
Publié par TabouJr
Intensive, pas industrielle.
Je ne suis pas persuadé que les 2 soient sans lien. L'agriculture "intensive" si je comprends bien (en gros) est l'utilisation abusive d'engrais et dérivés chimiques, et la monoculture sur de vastes surfaces, au détriment des sols. L'industrialisation est un outil pour cela, cultiver de larges surfaces avec un minimum de main d'oeuvre.

Contrairement à certains (et en accord avec beaucoup d'autres) je crois qu'avoir une multitude de petite surfaces, avec plus de main d'oeuvre, est inéluctable pour une agriculture durable. Et il n'est pas certain qu'on ne puisse se passer assez largement de robotisation. Il y'a quelques jours j'abordais le thème des réfugiés avec les 36000 communes de France, dans bien des villages on pourrait repenser l'agriculture pour faire venir des familles de travailleurs et repeupler.
Dans les conditions de demain, avoir des semences variées, résistantes, peu consommatrices en ressources, pour des petites structures familiales (peu d'ha), sans robotisation ni engrais me parait tout à fait réalisable et souhaitable. Appuyés par des avancées scientifiques, mais principalement théoriques et méthodologiques.
Citation :
Publié par Kikako
@ Obierwan MILKS Pas tout à fait , on parle de rentabilité financière et non de rendement par surface. Pas exemple, les produit bio sont vendu plus cher que les produits d'agriculture conventionnel.
Le problème d'étendre ce type d'agriculture est de savoir s'il est possible d'avoir autant de bouffe sur la même surface et sur ce point crucial, l'article est muet.
Le résultat n'en reste pas moins impressionnant.
Oui je suis bien d'accord avec ce que tu dis, sauf que sur une surface 10 fois plus petite, ils arrivent à sortir autant d'argent.
L'écart de prix entre le bio et l'agriculture conventionnelle est loin d'être au même niveau, on parle de quoi x2? x3 au max?
Donc indubitablement, la production est meilleure à surface équivalente.
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