Je me base sur plusieurs constats :
Une justice totalement dépassé par le nature de ce terrorisme ne leur laissant que le choix de peines totalement inadaptés.
Des prisons largement surchargés et inadaptés à recevoir des terroristes ce qui leur permet d'embrigader plus de monde.
L’inefficacité largement démontré de la dé-radicalisation.
La récidive quasi systématique à la sortie de prison.
La liberté sous surveillance à l’efficacité limité débouchant trop souvent sur des morts avec à la fin la phrase magique "connu des services"
Je ne vois pas pourquoi les peines existantes seraient inadaptées (l'un des deux frères El Bakraoui avait d'ailleurs évoqué dans son testament
sa peur de la prison). Certes on manque de places dans les prisons, on manque de prisons adaptées à l'accueil des personnes parties faire le djihad et on manque de procédures/infrastructures spécifiques pour isoler les détenus les uns des autres. Mais tout cela n'a rien de définitif et on peut augmenter nos moyens en conséquence... et cela d'autant plus facilement que la problématique ne va pas se régler prochainement.
Pour l'instant, il me semble difficile de parler de "récidive quasi-systématique à la sortie de prison" dans la mesure où les djihadistes revenant de Syrie et d'Irak sont presque tous derrière les barreaux. Par ailleurs, il faut distinguer la récidive et la réitération, qui sont des notions voisines mais pas équivalentes en droit. Et de toutes les façons, qu'il y ait récidive ou réitération, le plus important est que nous soyons en mesure de les traiter judiciairement avant qu'ils ne commettent des dégâts matériels ou humains. De plus, je le répète, la peine pénale (y compris la peine de mort) n'est pas de nature à prévenir le terrorisme, c'est seulement la capacité des autorités de police judiciaire et de police administrative à anticiper le passage à l'acte qui permet d'empêcher les attentats. En cela, permettre à la DGSI de tester l'intention criminelle des djihadistes en les provoquant à commettre des infractions pénales (attentats, discours de haine, etc.), c'est autrement plus efficace.
La dé-radicalisation n'est pas efficace parce qu'on la traite comme une mesure d'accompagnement (voir notamment
ce rapport du Sénat) alors que ce devrait être une mesure de police administrative, c'est-à-dire une mesure visant à garantir l'ordre public.
Concernant ta dernière phrase dans laquelle tu retiens la terminologie "connu des services", elle révèle deux biais cognitifs :
- D'abord un
biais rétrospectif puisque tu imagines que l'on connaissait la dangerosité et qu'il était en substance possible de prévenir la commission de l'infraction nouvelle. Mais ça n'a pas de sens dans la mesure où les personnes connues des services sont légion et qu'il est statistiquement juste plus probable de les retrouver dans de nouvelles infractions.
- Ensuite un
biais de confirmation puisque tu écartes inconsciemment
la moitié des djihadistes partis en Syrie qui n'était pas connue des services de police.
Je me fiche de la vengeance , la présomption de culpabilité , je me base sur une analyse rationnelle de nos moyens et de leurs résultats jusqu'à présent.
Si nous n'avons ni les moyens de les raisonner , de les surveiller ou de les emprisonner de façon efficace il ne va plus rester grand chose comme solution si ce n'est celles qui vont heurter vos petits cœurs de Bisounours.
Justement, je trouve que tu es peu rationnel. Et face à des "petits cœurs de Bisounours", tu devrais te garder d'adopter une posture qui ne te distingue pas vraiment de ce que tu cherches à combattre.
Sur le renseignement, nos résultats sont bons puisque la majorité des attentats sont déjoués avant qu'ils aient pu être commis. Il y a encore matière à améliorer les résultats en concentrant l'information aujourd'hui éclatée sur de trop nombreux services, mais globalement les résultats sont bons.
Sur le judiciaire, nos résultats sont plutôt bons puisque les peines pénales sont lourdes et assorties de moyens durables de contrôle de la dangerosité des condamnés. Par ailleurs, la difficulté inhérente au traitement judiciaire des djihadistes partis ou revenus d'Irak et de Syrie est que les preuves sont essentiellement en Irak et en Syrie... et cela ne peut pas se régler facilement.
Sur le carcéral, nos résultats sont mitigés, mais c'est essentiellement dû au fait que nous n'avons pas pour le moment d'infrastructures dédiées.
Le seul point sur lequel nous sommes réellement mauvais, c'est sur ce que tu n'abordes jamais : comment lutter contre l'idéologie islamiste et contre la fabrication incessante de nouveaux aspirants djihadistes. Plutôt que de chercher à couper les branches pourries, nous devrions surtout œuvrer à soigner la gangrène. Infiltrer les réseaux salafistes qui opèrent sur notre territoire pour les pousser à la faute en les incitant à prononcer des discours de haine et à commettre des attentats est le meilleur moyen de les faire entrer dans un parcours judiciaire auquel ils échappent aujourd'hui assez facilement.
Mais qui parle de faire des exécutions sans procès digne de se nom ?
Ça serait bien de pas déformer les propos des autres Silgar.
C'est ce qui résulte logiquement de tes propositions quand tu parles de Justice :
Personne ne parle de rétablir la peine de mort nous parlons d'appliquer la peine de mort à des enragés congénitaux face auquel le droit classique n'à aucun prise.
Nous ne parlons pas de justice ici nous parlons de droit.
On y peux rien , aura toujours des dommages collatéraux dans une guerre.