Je regardais l’autre jour un documentaire passé sur Arté le 1er août et déjà diffusé en 2015.
En faisant un peu de recherches sur JoL, je vois qu’on y parle très peu de sucre. Un peu sur le topic des affres de l’alimentation il y a 3 ans (mais ça avait fait partir en HS qui n’a pas été suivi d’un sujet propre), un peu à droite à gauche, et c’est tout je crois.
Il y a quelques trucs que je n’aime pas, mais qui sont peut-être liés au format du documentaire :
- Il n’interroge que certaines personnes et montre leurs théories. Il exprime clairement que la communauté scientifique n’est pas derrière eux mais impute avant tout cette opposition aux lobbys.
- Pas d’études mais des exemples de cas particuliers pour appuyer les théories.
Sur d’autres sujets, je classerai cette vidéo avec les vidéos complotistes, mais là c’est un peu plus complexe. Notamment parce que c’est un sujet avec lequel je suis d’accord
. Et que ça m’étonne vachement qu’il soit traité comme si la population ignorait les risques du sucre.
Les principales idées de ce documentaire sont que :
- Nous avons une surconsommation de sucre
- Cette surconsommation de sucre est bien plus responsable de l’augmentation de nos problèmes de santé que la simple surconsommation alimentaire et la sédentarité.
La première notion est difficilement contestable même si on peut l’ignorer.
A 12:10, on nous dit que l’OMS "autorise" depuis le 4 mars 2015 de 6 à 12 cuillères à café de sucres ajoutés ( pourquoi pas juste sucres ?) par jour quand on en consomme 17 en Europe et 19,5 aux USA. En cause notamment les sucres cachés sous une 50aine de noms.
Quelques petits exemples à 32:25 sur pourquoi on en consomme bien plus qu’on ne le pense.
La seconde notion ne m’apparait appuyée que par des constats dans le documentaire, mais par très peu d’études. Le pire c’est qu’il est évoqué que de nombreuses études sont faites. Je suppose que le documentaire n’a pas pour idée de nous assommer sous des résultats d’études et que ça se trouve.
A 37:05 on rencontre un sportif qui malgré beaucoup d’activité physique avait un pré diabète. Peut-être un peu léger pour mettre en échec le « manger bouger » vu que le mec peut juste avoir un organisme pourri, mais ça soulève un sourcil.
10:30 : L’observation des évolutions de la consommation sur 30 ans peut être intéressante, mais pour le seul exemple de la viande, notre baisse de consommation entre 1982 et 2012 cache que notre consommation doit rester bien supérieure à ce qu’elle était avant la seconde guerre mondiale. De nombreux facteurs autres que la consommation de sucre ont changé en 3-4 générations. Je n’aime pas le raccourci qui pointe juste ce facteur.
27:30 : Un prof explique qu’en mangeant un fruit on consomme moins de sucre qu’en pressant 2-3 fruits et donc qu’en faisant un smoothie, on se prend ce qu’il appelle « l’effet tsunami » qu’il explique un poil avant. En gros, consommer + de fruits, c’est mal. Ça me gêne un peu par rapport à l’idée de devoir consommer 5 (portions de) fruits et légumes par jour. Quand en vrai… il en faudrait 10 ?
http://sante.lefigaro.fr/article/fau...umes-par-jour-
Comment on concilie les deux ? Comment on tranche ?
A 49 minutes, on a un parallèle avec le débat sur le tabac d’il y a quelques décennies. Les images d’archives ont l’air ubuesques de nos jours et je ne vois pas tant jusque-là les mêmes attitudes sur les critiques du sucre. Je passe peut-être à côté…
A 67 minutes, on nous explique que dans les années 70, des demandes avaient été faites pour limiter la quantité de sucre dans les aliments (céréales) et mettre en garde contre les excès de sucre présents dans les produits. A priori les juges étaient aussi partie prenante (le lobby sucrier !) et donc carte blanche pour le sucre.
A 78:30 il y a une remise en question de l’indice glycémique par rapport au fait qu’il cache le gros problème du fructose, bien pire que le glucose. On revient au problème de la consommation des fruits.
Il me semblait que la « taxe soda » avait été abandonnée il y a 3-4 ans. En regardant un peu, je vois qu’elle est en vigueur depuis le 01.01.2012 en France mais finalement très minime et sans réel impact sur les consommations. C’est presque pire.
Au final, il faut donc comprendre que le sport ne compensera jamais une mauvaise alimentation d’un point de vue de la santé quand bien même on a l’air en bonne forme physique et se méfier de la surabondance de sucre dans l’alimentation. Mais pourquoi pas de contrôle dessus alors ?