Je vais essayer le mélange pour voir : j'ai râpé et mélangé 50% de Scamorza, 30% de Cantal et 20% de Beaufort, pour les adjoindre à un confit d'aubergine upgradé. Il me reste encore 200g de scarmoza à écouler.
Mais je faisais surtout ce petit post pour glisser ce petit extrait, bien dans le ton, venu de La Patte du Chat de Marcel Aymé (Les Contes du Chat Perché) :
Vers la fin de l’après-midi, la pluie continuait à tomber et, pendant que les parents étaient occupés à l’écurie, les petites se mirent à jouer autour de la table.
- Vous ne devriez pas jouer à çà, dit le chat. Ce qui va arriver, c’est que vous allez encore casser quelque chose. Et les parents vont crier.
- Si on t’écoutait, répondit Delphine, on ne jouerait jamais à rien.
- C’est vrai, approuva Marinette. Avec Alphonse (C’était le nom qu’elles avaient donné au chat), il faudrait passer son temps à dormir.
Alphonse n’insista pas et les petites se remirent à courir. Au milieu de la table, il y avait un plat en faïence qui était dans la maison depuis cent ans et auquel les parents tenaient beaucoup. En courant, Delphine et Marinette empoignèrent un pied de la table, qu’elles soulevèrent sans y penser. Le plat en faïence glissa doucement et tomba sur le carrelage où il fit plusieurs morceaux. Le chat, toujours assis sur la fenêtre, ne tourna même pas la tête. Les petites ne pensaient plus à courir et avaient très chaud aux oreilles.
- Alphonse, il y a le plat en faïence qui vient de se casser. Qu’est-ce qu’on va faire ?
- Ramassez les débris et allez les jeter dans un fossé. Les parents ne s’apercevront peur-être de rien. Mais non, il est trop tard. Les voilà qui rentrent.
En voyant les morceaux du plat en faïence, les parents furent si en colère qu’ils se mirent à sauter comme des puces au travers de la cuisine.
- Malheureuses ! criaient-ils, un plat qui était dans la famille depuis cent ans ! Et vous l’avez mis en morceaux ! Vous n’en ferez jamais d’autres, deux monstres que vous êtes. Mais vous serez punies. Défense de jouer et au pain sec !
Jugeant la punition trop douce, les parents s’accordèrent un temps de réflexion et reprirent, en regardant les petites avec des sourires cruels :
- Non, pas de pain sec. Mais demain, s’il ne pleut pas… demain… ah ! ah ! ah ! demain, vous irez voir la tante Mélina !
Delphine et Marinette étaient devenues très pâles et joignaient les main avec des yeux suppliants.
- Pas de prière qui tienne ! S’il ne pleut pas, vous irez chez la tante Mélina lui porter un pot de confiture.
La tante Mélina était une très vieille et très méchante femme, qui avait une bouche sans dents et un menton plein de barbe. Quand les petites allaient la voir dans son village, elle ne se lassait pas de les embrasser, ce qui n’était déjà pas très agréable, à cause de la barbe, et elle en profitait pour les pincer et leur tirer les cheveux. Son plaisir était de les obliger à manger d’un pain et d’un fromage, qu’elle avait mis à moisir en prévision de leur visite. En outre, la tante Mélina trouvait que ses deux petites nièces lui ressemblaient beaucoup et affirmait qu’avant la fin de l’année elles seraient devenues ses deux fidèles portraits, ce qui était effrayant à penser.
- Pauvres enfants, soupira le chat. Pour un vieux plat déjà ébréché, c’est être bien sévère.
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