C'est surtout que l'on voit que l'on ne joue pas le même jeu que les allemands et que l'on est con de ne pas le faire. Tant qu'à faire, on s’assoit sur les règles..
Je réagis sur ça, parce que c'est une remarque totalement déplacée. L’État Français ne s'est jamais privé d'intervenir pour faire du forcing sur la vente de ses produits à l'étranger (qu'il s'agisse de contrats civils ou militaires) et est même classé dans les poids lourds de l'interventionnisme étatique sur les contrats, pas loin derrière la Chine et limite au coude à coude avec les US. On a tendance à l'oublier bien commodément (et du coup à venir facilement crier à la concurrence déloyale) mais les implications parfois vaseuses de l'Etat dans la vente de ses matériels militaires sont indéniables (au point de parfois choquer les Allemands, par exemple). Les affaires de rétrocommissions, de corruption pure et simple, d'espionnage économique, de chantage à la défense, les promesses de médailles militaires et de légions d'honneur aux cheiks pour qu'ils achètent nos joujoux, on sait faire aussi hein. Simplement, ça ne marche pas toujours.
Au final, l'aspect "concurrence déloyale" il n'est pas dans les pratiques (on fait pareil sinon pire) mais dans les moyens, puisque la France n'a tout simplement pas les moyens d'affecter autant d'agents de lobbying, de fonds de négociations, des moyens de contrainte ou encore d'envoyer des agents de renseignement faire de l'intelligence économique au même stade que ses principaux concurrents (la Chine, les US, l'Allemagne...). C'est une conséquence de la politique extérieure française : quand on veut jouer dans la cour des grands, faut pas s'étonner que la concurrence soit assortie à l'enjeu.
Dans un certain sens, sur le coup de la Russie avec les portes hélico, on s'est un peu fait enfiler, on a voulu la jouer réglo vis à vis des pays européens à cause des actions russes en Ukraine et pour rassurer la Pologne et ceux-ci nous ont fait un beau bras d'honneur ensuite
L'affaire des Mistral, c'est surtout un cafouillage inter-ministériel avant d'être une affaire européenne, parce qu'au final nos voisins n'étaient pas si véhéments que ça (vu que tout le monde a des squelettes dans le placard quand il s'agit de commercer avec les Russes, oui oui même les Polonais ). Les tensions sont venues du fait que Bercy et Le Drian poussaient pour dire "vendez ces putains de frégates, on n'en a pas l'usage dttf" alors que le Quay d'Orsay gueulait comme à son habitude à l'abandon de souveraineté et voulait sauter sur l'occasion pour emmerder les Russes sans risquer une escalade militaire (occasions bien trop rares il faut le souligner). Hollande a souffert une fois encore de son besoin de consensus avant de prendre sa décision de ne pas vendre les bateaux, mais c'était à mon sens une mauvaise décision. Après, pas sûr que j'aurai agi différemment à sa place.
Dernière modification par Sim@el Terrevermeil ; 11/02/2017 à 13h24.
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