L'enseignement en France et à l'étranger

Répondre
Partager Rechercher
Citation :
Publié par Doudou
D'ailleurs la nomination de Blanquer, qu'en penses les profs en général ?
C'était le numéro 2 du ministère de l'éducation nationale sous Sarkozy, ça pose le personnage en tant que capacité à nuire à l'éducation nationale.

Dernière modification par Wimlorin ; 24/05/2017 à 16h13.
Citation :
Publié par Mari'
Perso je suis atterrée du point de vue du symbole. Il aurait pu choisir un inspecteur haut placé, un chef d'établissement type H IV / LLG, non il choisit le directeur de l'ESSEC, la plus grande école de COMMERCE de France.
J'attends de voir ce qu'il va mettre en place pour le fond.
toi tu es dans le genre France Insoumise

Entre 1989 et 1991, Jean-Michel Blanquer est chercheur coopérant à l’Institut français d'études andines à Bogota en Colombie. Après son passage à l'université Harvard, il est attaché temporaire d’enseignement et de recherche à l’université Panthéon-Assas entre 1992 et 1994, puis maître de conférences en droit public à l’université François-Rabelais de Tours jusqu'en 1996 où il devient professeur de droit public à l’Institut d'études politiques de Lille.
En 1998, il est nommé directeur de l'Institut des hautes études de l'Amérique latine (IHEAL), et enseigne le droit constitutionnel, la théorie du droit et le droit communautaire à l'université Sorbonne-Nouvelle ainsi qu'à l'Institut d'études politiques de Paris. Il occupe ce poste jusqu'en 2004, année où il est nommé recteur de l'académie de la Guyane pour deux ans. En 2006, il est amené à occuper le poste de directeur adjoint du cabinet du ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, poste qu'il quitte le 21 mars 2007 pour devenir recteur de l’académie de Créteil. Sous la direction de Jean-Michel Blanquer, cette académie deviendra un laboratoire6 où sont expérimentées différentes mesures comme les conventions d'éducation prioritaires avec Sciences Po7, ou encore l'expérience de l'internat d'excellence de Sourdun qualifié d'« utopie éducative »8[Par qui ?], qu'il est chargé de développer en France.
Le 23 décembre 2009, après des controverses[réf. nécessaire], il devient le directeur général de l'enseignement scolaire (DGESCO) de Luc Chatel au ministère de l'Éducation nationale.
Après avoir quitté le ministère le 21 novembre 2012, il tente une candidature infructueuse à la direction de l'IEP de Paris, puis devient directeur général du groupe ESSEC9 en juin 2013.


autrement dit il a travaillé 3 ans à l'ESSEC est pour toi c'est comme si son expérience se résumait à "l'ESSEC c'est le diable". Alors que 90% de sa carrière est ailleurs.

Par exemple il a été DGESCO pendant trois ans, soit quasiment "sous-ministre" de Chatel

... et là à mon avis on a de quoi l'attaquer nettement plus sérieusement (notamment avec le nombre de postes supprimés à l'époque et les conséquences ravageuses qu'on a maintenant cf. le post de Wimlorin ci-dessus).
Citation :
Publié par znog
toi tu es dans le genre France Insoumise
Ce n'est pas un secret.
Je parle de symbolique.
Je connais sa carrière (notamment son surnom "d'hyper recteur de Créteil"). Mais je me dis qu'il y a surement d'autres gens aussi compétents pour ce poste et qui n'ont pas cette étiquette (celle de la "start'up nation")
Citation :
Publié par Doudou
J'ai lu l'interview, y a vraiment pas grand chose de choquant, c'est même plutôt en phase avec les critiques récurrentes qu'on peut lire ici sur le système éducatif actuel.
En arriver à ta conclusion sur le management par la qualité ravageur et improductif, y a un truc qui m'échappe.
Paragraphe "Piloter le système par l'évaluation" : c'est le grand leitmotiv du management moderne, qui fait des ravages dans le monde du travail et dans notre économie. Il faut tout évaluer, tout le temps, avec des tas d'indicateurs. Et c'est une catastrophe, à la fois en termes de production (on se contente uniquement de produire ce qu'il faut pour faire plaisir à l'indicateur, sans penser à la finalité de la production finale), comme en termes humains (i.e. tout est standardisable, donc le travailleur aussi ==> dépersonnalisation ==> burn-out). J'ai déjà cité "qualité mon q" de D. Dupagne ici, c'est à mon sens un bon ouvrage de vulgarisation sur cette thématique.
Citation :
Publié par Visionmaster
Paragraphe "Piloter le système par l'évaluation" : c'est le grand leitmotiv du management moderne, qui fait des ravages dans le monde du travail et dans notre économie. Il faut tout évaluer, tout le temps, avec des tas d'indicateurs. Et c'est une catastrophe, à la fois en termes de production (on se contente uniquement de produire ce qu'il faut pour faire plaisir à l'indicateur, sans penser à la finalité de la production finale), comme en termes humains (i.e. tout est standardisable, donc le travailleur aussi ==> dépersonnalisation ==> burn-out). J'ai déjà cité "qualité mon q" de D. Dupagne ici, c'est à mon sens un bon ouvrage de vulgarisation sur cette thématique.
Tu extrapoles pas mal sur un court passage de plus, le problème c'est pas le management par la qualité mais l'utilisation idiote des indicateurs et la politique du chiffre, quand c'est géré par des gens pas complètement con, ça plutôt du bon.

C'est un peu comme le Lean qui est utilisé n'importe comment par certaines boites fr, qui poussent les gens au burn out et dont les syndicats ne veulent plus entendre parler, alors que la façon dont c'est pensé à la base n'a aucun rapport, le problème c'est pas tant le thermomètre que l'endroit où on te le met
@znog
Sinon comme tu le cites il a bossé à l'Education Nationale quand Luc Chatel était ministre, lors du quinquennat Sarkozy, dont on appréciera le bilan dans ce domaine. Ça te convient mieux comme analyse ?
Cela dit ce n'est pas parce qu'il n'a été que peu de temps à la tête de l'ESSEC que cela enlève tout poids à ce passif, surtout si c'était son poste le plus récent : cela reste un choix de sa part, et on peut préjuger de ce choix l'orientation de sa pensée politique concernant l'éducation.

Citation :
Publié par Doudou
le problème c'est pas tant le thermomètre que l'endroit où on te le met
Mdr !

Dernière modification par Silgar ; 25/05/2017 à 10h30.
Citation :
Publié par Visionmaster
Paragraphe "Piloter le système par l'évaluation" : c'est le grand leitmotiv du management moderne, qui fait des ravages dans le monde du travail et dans notre économie. Il faut tout évaluer, tout le temps, avec des tas d'indicateurs. Et c'est une catastrophe, à la fois en termes de production (on se contente uniquement de produire ce qu'il faut pour faire plaisir à l'indicateur, sans penser à la finalité de la production finale), comme en termes humains (i.e. tout est standardisable, donc le travailleur aussi ==> dépersonnalisation ==> burn-out). J'ai déjà cité "qualité mon q" de D. Dupagne ici, c'est à mon sens un bon ouvrage de vulgarisation sur cette thématique.
Je suis bien placé pour savoir l'effet de l'overload de KPI, metrics et autres indicateurs.
Par contre, si je veux bien critiquer ce système, force est de constater qu'il n'y a pas d'alternatives viables non plus pour juger si quelqu'un fait son taf, à moins de tomber dans le subjectif de l'évaluateur.

Si tu compare un prof qui se la joue asiatique avec répétition et devoirs à fond, un autre qui se la joue lecteur, un autre interactif, un autre qui utilise les MMOs pour les maths, ils vont se taper des évals différentes selon la sensibilité de leur boss. Du coup, comment savoir celui qui fait mal et celui qui fait bien son job, qui est d'enseigner les maths?
Citation :
Publié par Crevard Ingenieux
Sinon comme tu le cites il a bossé à l'Education Nationale quand Luc Chatel était ministre, lors du quinquennat Sarkozy, dont on appréciera le bilan dans ce domaine. Ça te convient mieux comme analyse ?
Ce n'est pas encore une analyse, mais ça pointe vers des choses *vraiment* pas favorables = Je pense que le quinquennat Sarkozy a été un désastre et qu'à son niveau de responsabilité, il ne peut pas s'exonérer du bilan.


Citation :
Publié par Crevard Ingenieux
Cela dit ce n'est pas parce qu'il n'a été que peu de temps à la tête de l'ESSEC que cela enlève tout poids à ce passif, surtout si c'était son poste le plus récent : cela reste un choix de sa part, et on peut préjuger de ce choix l'orientation de sa pensée politique concernant l'éducation.
personnellement je pense tout le contraire de ce que tu appelles un "passif"

je préjuge bien de quelqu'un qui quitte l'administration et qui est prêt ensuite à revenir dans le service public, quitte à gagner moins.
C'est ce que fait Macron d'ailleurs. Je trouve idiot d'agiter un crucifix et une gousse d'ail chaque fois que quelqu'un fait un passage par le privé (en gagnant beaucoup plus que dans le public, donc) et revient ensuite dans des fonctions à la tête de l'Etat. Et s'il laisse ensuite sa place pour changer de secteur, tant mieux cela permet de renouveler l'administration.


Non, que je dirais tout de même pas que le pantouflage est la panacée, hein. Mais je crois qu'une carrière variée est un atout, surtout à ce niveau de responsabilité.. De même que la politique ne doit pas être pour moi un métier à exercer toute sa vie.

Enfin c'est mes 2 centimes

Dernière modification par znog ; 24/05/2017 à 20h09.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par znog
personnellement je pense tout le contraire de ce que tu appelles un "passif"

je préjuge bien de quelqu'un qui quitte l'administration et qui est prêt ensuite à revenir dans le service public, quitte à gagner moins.
C'est ce que fait Macron d'ailleurs. Je trouve idiot d'agiter un crucifix et une gousse d'ail chaque fois que quelqu'un fait un passage par le privé (en gagnant beaucoup plus que dans le public, donc) et revient ensuite dans des fonctions à la tête de l'Etat. Et s'il laisse ensuite sa place pour changer de secteur, tant mieux cela permet de renouveler l'administration.


Non, que je dirais tout de même pas que le pantouflage est la panacée, hein. Mais je crois qu'une carrière variée est un atout, surtout à ce niveau de responsabilité.. De même que la politique ne doit pas être pour moi un métier à exercer toute sa vie.

Enfin c'est mes 2 centimes
Je n'ai pas été assez explicite : ce n'est pas tant le passage dans le privé en général qui me rend méfiant envers lui, mais le fait d'avoir choisi un privé en particulier : la tête de l'ESSEC, une des plus grandes écoles de commerce en France, la cathédrale du capitalisme néo-libéral. Cela me renseigne sur sa vision du monde, et de l'éducation.

Maintenant, devoir d'honnêteté oblige : j'ai vu passer dans un sujet du journal télévisé de France 2 de ce soir qu'il compte mettre en place la fin des devoirs à la maison, pour les remplacer par des devoirs en dehors des heures de classe normale, au sein des établissements scolaires, encadrés par du personnel enseignant pour les aider si besoin. C'est une excellente idée (mais genre vraiment), qui permet de gommer une partie de l'influence des inégalités sociales sur les conditions d'apprentissage des élèves. Bon, le point noir, c'est qu'évidemment rien n'est prévu pour financer réellement cette réforme (on va encore aller recruter des profs volontaires, des retraités, des étudiants qui passent le CAPES, etc), et que je crains que comme toutes les réformes, ça va se terminer par un "débrouillez-vous" envoyé aux chefs d'établissement et enseignants de la base, mais dans le fond c'est vraiment très bien.

Citation :
Publié par Doutrisor
...
Quel rapport avec l'enseignement ?
On sait que les discriminations géographiques constituent les plus importantes inégalités scolaires et notamment que le système français de sectorisation conduit à regrouper les élèves les plus susceptibles d'avoir des difficultés : c'est les REP/REP+, et aussi la question de la fuite vers le privé qui permet d'échapper à la sectorisation.

L'alternative, la plus efficace est de mélanger les origines en affectant les élèves, non dans leur quartier mais en leur faisant prendre matin et soir le bus.

Ceci dit, cette manière de constituer des établissements socialement et racialement homogènes suscite beaucoup de résistance. Par exemple elle doit être une des explications du fort taux de home schooling.

Le busing continue de reculer aux États-Unis

les sénateurs du Kentucky ont rejeté in extremis, après des semaines de polémiques, une loi mettant fin au système du busing. Depuis les années 1970, cette organisation du transport scolaire vise à promouvoir la mixité sociale et raciale au sein des établissements de sa ville de Louisville.

(...) Mais la partie est loin d’être terminée. L’élection de Donald Trump a libéré une parole que l’on croyait éteinte, une parole issue de la droite la plus conservatrice et qui a désormais le vent en poupe, ici ou ailleurs. »

La loi, baptisée HB 151, visait à remplacer l’actuel système d’attribution des établissements scolaires au profit d’une affectation en fonction de critères purement géographiques. Une façon de regrouper les élèves, soulignent ses opposants, en fonction de leur niveau de vie et de leur couleur de peau.

(..)

« Comme dans tant d’autres villes moyennes américaines, la ségrégation sociale ou raciale à Louisville est aussi géographique, ajoute Petia Edison. Cette loi est un retour aux années sombres de notre histoire, quand les Noirs étaient dans les écoles des quartiers noirs et les Blancs dans les écoles des quartiers blancs, la parfaite illustration du “eux et nous” – le monde tel que l’avait représenté le candidat Trump lors de sa campagne. »

Déposée en janvier par le député républicain Kevin Bratcher, la loi HB 151 a été adoptée le mois suivant par la Chambre des représentants de l’Etat par 59 voix d’élus républicains, contre 36 démocrates et une voix républicaine. Le vote au Sénat, largement dominé lui aussi par les républicains, devait être une formalité

(...)

Deux tiers des élèves de Louisville sont issus de familles à faibles revenus. Près de la moitié sont blancs, 37 % noirs et 9 % hispaniques. La très grande majorité des écoles satisfont aux critères de diversité du district, qui sont déterminés d’après des calculs complexes.

Plus de 85 % des élèves de la ville sont inscrits dans des écoles où ni les Blancs ni les Noirs n’excèdent les trois quarts du nombre total des élèves. D’après les statistiques locales, les élèves issus des quartiers pauvres inscrits dans les écoles mixtes obtiennent des notes supérieures à ceux qui sont restés dans les établissements de leur quartier. Avec la loi HB 151, plus de la moitié des élèves auraient dû changer d’école
.


Source

Aux Etats-Unis, les républicains s’attaquent à la déségrégation scolaire http://www.lemonde.fr/ameriques/arti...7966_3222.html
Est-ce qu'on pourrait arrêter de comparer tout ce qu'on fait/pourrais faire avec le résultat que ça donne au USA ? On a ni la même culture ni la même mentalité.
Citation :
Publié par Crevard Ingenieux
Sinon comme tu le cites il a bossé à l'Education Nationale quand Luc Chatel était ministre, lors du quinquennat Sarkozy, dont on appréciera le bilan dans ce domaine. Ça te convient mieux comme analyse ?
Alors à mon niveau c'est à dire celui d'un collège tranquille de zone mi-rural mi-périurbain, le bilan de Sarkozy n'est pas catastrophique. A part l'épreuve d'Histoire des Arts au Brevet (et qui fonctionnait plutôt bien) et un premier socle de compétences hyper mal foutu, il n'y a pas eu de grands changements. Dans mon établissement on n'a eu aucun poste supprimé.

En revanche les 5 ans de Hollande ont été clairement les pires depuis que je bosse (2001) avec l'apothéose de la réforme du collège, un torrent de merde idéologique encore jamais vu qui pousse à une bureaucratisation aussi inepte qu'inutile du métier. Le tout, sans aucune effort réel en direction des élèves en difficulté. Casser ce qui marche (classes bilangues, latin) pour niveler par le bas, des programmes spiralaires (sic) complètement débiles qui conduisent les profs de maths et de français à s'arracher les cheveux, programmes qui ont été changés sur les quatre niveaux la même année (merci la charge de travail de ouf mais on a eu 30 € d'augmentation un an avant les élections, trop cool...), usines à gaz ingérables des EPI, retour sur la défiscalisation des heures supp qui est le seul moyen pour les profs de mettre du beurre dans les épinards vu qu'on a aucune perspective de carrière... Par contre s'attaquer aux vrais problèmes de la mixité sociale des établissements (et donc de la carte scolaire) ou des études dirigées, là il y a eu que dalle. Bref de la MERDE en barre le quinquennat Hollande en matière éducative imo.

Franchement si je pensais qu'à mon intérêt perso et à celui de mes élèves, je crois que je voterai à droite en fait. Donc Blanquer on verra à l'usage mais je vois mal comment ça pourra être pire que NVB. Rien que son discours sur la nécessité des études dirigées, c'est déjà mieux que tout ce qu'a fait NVB. Après effectivement je reste dubitatif vu les moyens que ça demanderait pour le faire correctement.
Citation :
Publié par Aeristh
Est-ce qu'on pourrait arrêter de comparer tout ce qu'on fait/pourrais faire avec le résultat que ça donne au USA ? On a ni la même culture ni la même mentalité.
c'est un peu réducteur, ce que tu nous dis.

Mais sur le fond, on parle dans ce fil de la situation de l'enseignement "en France et à l'étranger". D'ailleurs c'est comme le Port-Salut.

Citation :
Publié par Xh0
Alors à mon niveau c'est à dire celui d'un collège tranquille de zone mi-rural mi-périurbain, le bilan de Sarkozy n'est pas catastrophique. A part l'épreuve d'Histoire des Arts au Brevet (et qui fonctionnait plutôt bien) et un premier socle de compétences hyper mal foutu, il n'y a pas eu de grands changements. Dans mon établissement on n'a eu aucun poste supprimé.

En revanche les 5 ans de Hollande ont été clairement les pires depuis que je bosse (2001) avec l'apothéose de la réforme du collège, un torrent de merde idéologique encore jamais vu qui pousse à une bureaucratisation aussi inepte qu'inutile du métier. Le tout, sans aucune effort réel en direction des élèves en difficulté. Casser ce qui marche (classes bilangues, latin) pour niveler par le bas, des programmes spiralaires (sic) complètement débiles qui conduisent les profs de maths et de français à s'arracher les cheveux, programmes qui ont été changés sur les quatre niveaux la même année (merci la charge de travail de ouf mais on a eu 30 € d'augmentation un an avant les élections, trop cool...), usines à gaz ingérables des EPI, retour sur la défiscalisation des heures supp qui est le seul moyen pour les profs de mettre du beurre dans les épinards vu qu'on a aucune perspective de carrière... Par contre s'attaquer aux vrais problèmes de la mixité sociale des établissements (et donc de la carte scolaire) ou des études dirigées, là il y a eu que dalle. Bref de la MERDE en barre le quinquennat Hollande en matière éducative imo.

Franchement si je pensais qu'à mon intérêt perso et à celui de mes élèves, je crois que je voterai à droite en fait. Donc Blanquer on verra à l'usage mais je vois mal comment ça pourra être pire que NVB. Rien que son discours sur la nécessité des études dirigées, c'est déjà mieux que tout ce qu'a fait NVB. Après effectivement je reste dubitatif vu les moyens que ça demanderait pour le faire correctement.
personnellement j'ai régulièrement écouté les interviews de NVB et je la trouve très claire et honnête. Maintenant je comprends tout à fait ton avis : fondamentalement la question c'est pas "droite" ou "gauche" ou "la personnalité du ministre". La question c'est "vu du terrain qu'est ce qui se passe".. et là, on juge à l'aune de ce qui se passe.

Et de ce coté-là, il faut bien avouer que NVB c'est pas brillant du tout
Citation :
j'ai régulièrement écouté les interviews de NVB et je la trouve très claire et honnête
Comme quand elle raconte que la réforme se passe bien et que les profs ne la rejettent pas ?
Désolé, je n'ai pas le temps d'écouter un podcast. Quels sont les arguments ? Si c'est dire que tout va bien, j'ai fait 2 Collèges à ce moment, séparés par 1000km. J'ai été en "formation" (c'est là où tu rencontres des profs du reste de la région) dans deux départements. Les collègues sont d'un avis quasi-unanime c'est de la daube bureaucratique. Les inspecteurs ne savaient même pas quoi nous demander, ils venaient avec des documents qui changeaient toutes les quinzaines et relayaient les réponses à plus tard.

Je vais te donner un exemple avec l'AP. On nous a dit, là encore deux inspecteurs d'académie différente de juste marquer AP sur nos cours déjà faits. Le but était... 1° expliquer aux parents qu'on fait de l'AP, 2° faire remonter au ministère qu'on faisait de l'AP. C'est tout. AP, ca veut dire accompagnement personnalisé, ca se fait en classe complète... Je te laisse deviner la justesse de l'expression.

Toute cette réforme est comme ça, on fait des économies, on plafonne strictement les horaires des collégiens, on détruit tout ce qui permettait aux élèves qui y arrivaient déjà de s'enrichir plus (bilangue, latin, etc.). On donne le brevet encore plus facilement (il faut voir le vote pour les compétences... et la taille de la note d'EPI dans les points du brevet).

En gros, plus de bureaucratie, plus de lenteur, plus de réunion à la con, pour rien. Et je ne parle même pas des LSU, livrets de compétences, et autres conneries qui changent totalement chaque trimestre. Ni des problèmes informatiques qui en découlent...

Dernière modification par Vanité ; 27/05/2017 à 12h57.
Citation :
Publié par Vanité
Désolé, je n'ai pas le temps d'écouter un podcast. Quels sont les arguments ?
c'est de l'oral, même si je prenais le temps de faire une synthèse, je ne pense pas que cela serve à grand chose..

Si jamais tu passes du temps en voiture, tu peux installer un pocdasteur sur ton téléphone et écouter en route, personnellement c'est pendant mes balades du week-end que j'écoute.

Sinon sur le fond de ce que tu dis, je n'ai rien à ajouter.

On va voir si le changement de gouvernement permet d'évaluer et de corriger cette réforme. En tout cas, il me semble qu'on ne peut pas nier que le collège fonctionnait de plus en plus mal ces dernières années, mais est-ce que cela va aller mieux pour autant ? Est-ce que tout ce que vous vous êtes tapé va permettre de remonter la pente ? J'ai des doutes et il faudra plusieurs années pour le savoir.

D'après toi dans la réforme qu'est-ce qui est à garder ? À supprimer ?

En tout cas il semble que la prochaine réforme c'est le lycée, donc vous pouvez espérer quelques années de calme
Citation :
Publié par Doudou
J'ai lu l'interview, y a vraiment pas grand chose de choquant, c'est même plutôt en phase avec les critiques récurrentes qu'on peut lire ici sur le système éducatif actuel.
En arriver à ta conclusion sur le management par la qualité ravageur et improductif, y a un truc qui m'échappe.

D'ailleurs la nomination de Blanquer, qu'en penses les profs en général ?
C'est une vision extrêmement droitière de l'éducation. Faut lire entre les lignes, dans les références notamment. Valeurs communes, réussite, etc. Ou quand il parle de "fausses valeurs" comme le périphérique ludique, etc. Ça rejoint ce que je disais sur l'autre sujet (fiche pôle emploi), l'individu n'existe pas pour ce bonhomme, le sens critique des enfants non plus, son objectif c'est de recentrer l'école vers l'objectif qu'elle n'aurait jamais du abandonner (qui de toute façon est encore largement présent) : créer des petits ouvriers sociaux.

Pour les profs de droite j'en sais rien, mes collègues à gauche eux ils en pleurent littéralement et entre deux hoquets on devine des "Sarkozy est revenu". Blague à part j'ai vraiment des collègues qui ont les larmes aux yeux quand ils en parlent et qui me demandent si il reste encore des squats en Ariège.
Citation :
Publié par Berthina GUITTHOMP
C'est une vision extrêmement droitière de l'éducation. Faut lire entre les lignes, dans les références notamment. Valeurs communes, réussite, etc. Ou quand il parle de "fausses valeurs" comme le périphérique ludique, etc. Ça rejoint ce que je disais sur l'autre sujet (fiche pôle emploi), l'individu n'existe pas pour ce bonhomme, le sens critique des enfants non plus, son objectif c'est de recentrer l'école vers l'objectif qu'elle n'aurait jamais du abandonner (qui de toute façon est encore largement présent) : créer des petits ouvriers sociaux.

Pour les profs de droite j'en sais rien, mes collègues à gauche eux ils en pleurent littéralement et entre deux hoquets on devine des "Sarkozy est revenu". Blague à part j'ai vraiment des collègues qui ont les larmes aux yeux quand ils en parlent et qui me demandent si il reste encore des squats en Ariège.
J'ai cru comprendre qu'à nouveau les enfants aller apprendre à lire, écrire et compter.
C'est peut être utopique comme objectif mais pourquoi pas
Citation :
Publié par Doudou
J'ai lu l'interview, y a vraiment pas grand chose de choquant, c'est même plutôt en phase avec les critiques récurrentes qu'on peut lire ici sur le système éducatif actuel.
En arriver à ta conclusion sur le management par la qualité ravageur et improductif, y a un truc qui m'échappe.
Oui, le faux outrage permanent de certains ici devient très, très fatiguant.
Répondre

Connectés sur ce fil

 
1 connecté (0 membre et 1 invité) Afficher la liste détaillée des connectés