[Prof de secondaire] les pour et les contre?

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Par curiosité (pour l'instant), j'aimerais savoir ce que les joliens profs pensent de leur métier, de ses avantages et contraintes?

La perception que j'en ai est très biaisée via le prisme des médias (autant de gauche que de droite, chacun dépeignant un univers aux antipodes l'un de l'autre).

Qu'en est il des lieux communs suivants? sont ils réels ou fantasmés?

- un prof de secondaire se fait parfois/toujours/jamais martyriser par ses élèves qui n'ont plus la moindre notion de respect ou d'ordre, et ne demandent qu'à se faire virer.
- un prof se fait martyriser par les parents: car il a donné 4/20 au brillant petit génie, ou car il a parlé de quelque chose qui ne se conforme pas à la religion/culture/idéologie des parents.
- un prof est perçu comme un métier respectable ou comme un glandeur de fonctionnaire qui fait la nounou? Est ce qu'il y a une reconnaissance sociale?
- un prof a pleins de jours de congé, mais bosse tard la nuit et les week ends: est ce vrai, ou est ce les plus impliqués (ou les plus incompétents) qui doivent en permanence réviser leur cours pendant que les meilleurs le font à l'improvisation?
- est ce un sacerdoce, un métier sympa, un métier alimentaire ou l'antichambre de l'enfer?
- menaces physiques?
- menaces de sortir des rumeurs sur réseau sociaux qui peuvent détruire une vie?
- les profs entre eux: comme tous collègues dans un emploi lambda, ou nid de vipères, ou forte solidarité?
- un prof a-t-il droit à l'erreur, ou alors c'est l'apocalypse (vs les élèves, les parents, la hiérarchie?)
- un prof peut il jongler cours, corrections, préparation et avoir le temps de no-lifer sur un hobby et se tenir informé de ce qui se passe dans le monde (je vois des profs qui passent leur temps sur l'agora, et qui semblent avoir le temps de lire beaucoup de livres en profondeurs, et d'autres sur les sections jeu, mais je ne vois pas grand monde faire les 2)
- etc...
Citation :
Publié par Hellraise
Par curiosité (pour l'instant), j'aimerais savoir ce que les joliens profs pensent de leur métier, de ses avantages et contraintes?

La perception que j'en ai est très biaisée via le prisme des médias (autant de gauche que de droite, chacun dépeignant un univers aux antipodes l'un de l'autre).

Qu'en est il des lieux communs suivants? sont ils réels ou fantasmés?
Je te répond avec 4 ans d'ancienneté, les trois derniers dans 3 lycées pro différents (je suis tombé amoureux du LP), avec Créteil - Vénissieux - Cuire (les deux derniers étant des bonnes banlieues de Lyon).
Donc c'est du secondaire, mais pas non plus collège ou lycée 'classiques'


Citation :
- un prof de secondaire se fait parfois/toujours/jamais martyriser par ses élèves qui n'ont plus la moindre notion de respect ou d'ordre, et ne demandent qu'à se faire virer.
Cette situation existe, mais je pense qu'elle dépend beaucoup de l'enseignant aussi.
Le conflit est réel, les élèves ont probablement moins de notion de savoir vivre qu'avant.

Citation :
- un prof se fait martyriser par les parents: car il a donné 4/20 au brillant petit génie, ou car il a parlé de quelque chose qui ne se conforme pas à la religion/culture/idéologie des parents.
Bof, pas chez moi. Raison ? La plupart des parents ne suivent pas (assez) la scolarité de leurs enfants.
Cette situation ne m'est jamais arrivée.

Citation :
- un prof est perçu comme un métier respectable ou comme un glandeur de fonctionnaire qui fait la nounou? Est ce qu'il y a une reconnaissance sociale?
Aucune reconnaissance sociale de ce que j'en vois (je ne balance pas non plus mon métier à la gueule de tout le monde, sinon c'est tacle assuré sur les vacances et le "fonctionnaire")


Citation :
- un prof a pleins de jours de congé, mais bosse tard la nuit et les week ends: est ce vrai, ou est ce les plus impliqués (ou les plus incompétents) qui doivent en permanence réviser leur cours pendant que les meilleurs le font à l'improvisation?
C'est vrai. Vu les niveaux enseignés (je me permets d'aller jusqu'au bac S général) par les profs, la plupart sont compétents, mais l'impro c'est quand même compliqué à jouer sur une année scolaire à mon avis.
Tout dépend de comment tu organises ton travail, mais moi même après 4 ans, je travaille encore environ 15h/semaine hors de la classe (mais jamais le week end, et jamais de copies à la maison, règles d'or).


Citation :
- est ce un sacerdoce, un métier sympa, un métier alimentaire ou l'antichambre de l'enfer?
J'aime ce que je fais, j'aime le rapport avec mes élèves et cette année notre hiérarchie est cool, donc je dirais, métier sympa. Mais beaucoup de paramètres entrent en compte.


Citation :
- menaces physiques?
Oui, une fois. De la part d'un élève puis de sa mère. (lors du conseil de discipline)

Citation :
- menaces de sortir des rumeurs sur réseau sociaux qui peuvent détruire une vie?
Non. Mais mon rapport aux réseaux sociaux est probablement pas celui de la majorité des profs, je travaille beaucoup avec et surtout pour faire de la pédagogie et de la prévention. (Ce n'est pas ma matière, certes).

Citation :
- les profs entre eux: comme tous collègues dans un emploi lambda, ou nid de vipères, ou forte solidarité?
Dépend du bahut, mais globalement, les profs sont le reflet de la société.


Citation :
- un prof a-t-il droit à l'erreur, ou alors c'est l'apocalypse (vs les élèves, les parents, la hiérarchie?)
Si par droit à l'erreur tu entends se faire virer à la première connerie, si tu es titulaire, impossible ou presque (menace physique, fait grave ..)

Citation :
- un prof peut il jongler cours, corrections, préparation et avoir le temps de no-lifer sur un hobby et se tenir informé de ce qui se passe dans le monde (je vois des profs qui passent leur temps sur l'agora, et qui semblent avoir le temps de lire beaucoup de livres en profondeurs, et d'autres sur les sections jeu, mais je ne vois pas grand monde faire les 2)
- etc...
J'estime y arriver assez bien mais je joue moins qu'à une certaine époque mais plus pour d'autres raisons qu'à cause de mon taf !
La plupart des réponses à tes questions c'est que ça dépend de l'établissement.

Je suis pas prof, je suis assistant d'éducation dans un collège de REP+ (réseau d'éducation prioritaire) dans une banlieue chaude. Du coup je vais répondre sur ce que je sais.

- un prof de secondaire se fait parfois/toujours/jamais martyriser par ses élèves qui n'ont plus la moindre notion de respect ou d'ordre, et ne demandent qu'à se faire virer.
Ça dépend du prof, dans mon collège tu as des profs qui on aucun soucis et d'autre qui ne peuvent quasiment plus faire un seul cour tellement c'est le bordel.


- un prof se fait martyriser par les parents: car il a donné 4/20 au brillant petit génie, ou car il a parlé de quelque chose qui ne se conforme pas à la religion/culture/idéologie des parents.
La ça va dépendre des parents et de la matière. Les parents suivant peu la scolarité de leur gosse dans mon établissement le 4/20 posera pas soucis. Par contre un prof de sport qui va avoir un contact physique avec une jeune fille (Par exemple poser sa main sur la cuisse lors d'une chute d'élève sur un ATR/Poirier) ça avait fait scandale. Idem pour le 0 en natation parce que les gamines ne c'était jamais pointées a la piscine car "Des jeunes en maillot c'est contre notre religion".


- menaces physiques?
Oui, plusieurs fois dans l'année. Des élèves envers un prof/un aed et malheureusement la plupart des fois dans ces cas la les parents sont pareil derrière. Pas plus tard qu'il y a deux semaines un père qui est venu menacer en hurlant dans le hall principal de frapper/tuer tous le monde.


- menaces de sortir des rumeurs sur réseau sociaux qui peuvent détruire une vie?
Les gamins le font entre eux, envers les adultes moins. Par contre ils vont tous à la recherche des comptes Fb/twitter/whatever des profs et si jamais ils trouvent quelque chose de notable tu peux être sur qu'ils t'en parleront ^^'.


- les profs entre eux: comme tous collègues dans un emploi lambda, ou nid de vipères, ou forte solidarité?
Entre tous ça je dirais, tu as de tous comme partout.


- un prof a-t-il droit à l'erreur, ou alors c'est l'apocalypse (vs les élèves, les parents, la hiérarchie?)
Selon l'erreur et la réaction/incidence de celle-ci. Un prof qui fait une erreur de jugement mais qui refuse de revenir en arrière ça peut s'envenimer par exemple.


- un prof peut il jongler cours, corrections, préparation et avoir le temps de no-lifer sur un hobby et se tenir informé de ce qui se passe dans le monde (je vois des profs qui passent leur temps sur l'agora, et qui semblent avoir le temps de lire beaucoup de livres en profondeurs, et d'autres sur les sections jeu, mais je ne vois pas grand monde faire les 2)
Tous les profs que je connais et avec qui je discute ont des passions/hobbys à coté du boulot. C'est même obligatoire d'après eux sinon tu as tendance à vite sombrer. Ça va du féru de randonné pédestre au Geek en puissance en passant par le musicien qui t'invites à ses concerts le vendredi soir.


Voilà en espérant t'avoir aidé.
Citation :
Publié par Hellraise
- un prof de secondaire se fait parfois/toujours/jamais martyriser par ses élèves qui n'ont plus la moindre notion de respect ou d'ordre, et ne demandent qu'à se faire virer.
Très variable selon l'établissement, la classe et le prof. On a pas tous la même notion de "martyriser" aussi. "Mon dieu ! L'autre jour le petit Clément s'est levé sans demander la permission !"

Citation :
- un prof se fait martyriser par les parents: car il a donné 4/20 au brillant petit génie, ou car il a parlé de quelque chose qui ne se conforme pas à la religion/culture/idéologie des parents.
Très rarement. Après, j'enseigne pas à Molenbeeck ni à Neuilly.

Citation :
- un prof est perçu comme un métier respectable ou comme un glandeur de fonctionnaire qui fait la nounou? Est ce qu'il y a une reconnaissance sociale?
Très variable. Certains nous prennent pour des moines soldats martyrs de la nation, des sortes de bergers encadrant des troupeaux de chèvres démoniaques. D'autres pour des glandeurs ignares. Usuellement, ça reflète pas mal aussi leur rapport au savoir (et aux scientifiques en particulier).

Citation :
- un prof a pleins de jours de congé, mais bosse tard la nuit et les week ends: est ce vrai, ou est ce les plus impliqués (ou les plus incompétents) qui doivent en permanence réviser leur cours pendant que les meilleurs le font à l'improvisation?
Tu ne révises pas un cours, tu le prépares. Plus ou moins bien. Tu peux pondre un truc plan-plan en 20 minutes si tu as déjà traité la question dans ta vie et que tu as un peu de métier. Tu peux aussi passer un week-end entier pour une heure de cours. Fatalement, tu n'as qu'un week-end par semaine et bien plus d'une heure à assurer, donc en moyenne pour un prof moyen moyennement consciencieux avec trois niveaux il faut compter 3/4 d'heure de préparation pour 1 heure de cour. A ça tu ajoutes ces putains de tas de copies qui me pourrissent la vie.


Citation :
- est ce un sacerdoce, un métier sympa, un métier alimentaire ou l'antichambre de l'enfer?
A part les corrections (avis personnel) c'est un métier sympa. Mais ça dépend de ton caractère, de ton poste etc.

Citation :
- menaces physiques?
Deux trois fois... "Chouette, chouette, chouette, lui on le verra plus d'ici deux semaines..."

Citation :
- menaces de sortir des rumeurs sur réseau sociaux qui peuvent détruire une vie?
Jamais.
Citation :
- les profs entre eux: comme tous collègues dans un emploi lambda, ou nid de vipères, ou forte solidarité?
Tu trouves de tout.

Citation :
- un prof a-t-il droit à l'erreur, ou alors c'est l'apocalypse (vs les élèves, les parents, la hiérarchie?)
Qu'est-ce que tu appelles "erreur" ? Un cours foiré, un paquet de copies perdu (ça m'est jamais arrivé, en dépit de la tentation), des propos déplacés, un mawashi geri dans la face d'un abrutis pour qui la bêtise n'attend pas le nombre des années, des absences/retard à répétition, une rixe avec un collègue, des attouchements sur mineur, du prosélytisme religieux, une sortie scolaire à la centrale nucléaire de Tremblay-lès-Fyssures qui tourne mal ? Tu imagines bien que les réactions ne sont pas les mêmes. Globalement, ça dépend de ta hiérarchie et des parents. Ceci étant, je n'ai testé aucune de ces erreurs, même si une sortie à Marseille aurait pu mal tourner.

Citation :
- un prof peut il jongler cours, corrections, préparation et avoir le temps de no-lifer sur un hobby et se tenir informé de ce qui se passe dans le monde (je vois des profs qui passent leur temps sur l'agora, et qui semblent avoir le temps de lire beaucoup de livres en profondeurs, et d'autres sur les sections jeu, mais je ne vois pas grand monde faire les 2)
- etc...
On peut pas tout faire. C'est livre ou presse (via le net) dans la semaine pour moi, mais pas les deux. Et quand j'ai des thromboses de copies, je dois renoncer à plein de trucs le week-end (rando/parapente etc). Ceci étant, c'est du en partie à ma très mauvaise gestion de la fatigue. Côté jeux vidéos, ça fait un bail que je n'ai pas réussi à en finir un (je commence, hein, et je recommence... Mais finir une partie de Civilisation, j'y arrive pas. Idem pour les Elder scrolls. Il y a toujours un moment où je dois couper longtemps pour bosser et j'arrive pas à reprendre là où j'étais arrêté).
Ma contribution, mais je tient à préciser que je suis actuellement prof dans le supérieur en établissement privéé (et j'ai fait 2 ans en public dans le secondaire)

Citation :
Publié par Hellraise

- un prof de secondaire se fait parfois/toujours/jamais martyriser par ses élèves qui n'ont plus la moindre notion de respect ou d'ordre, et ne demandent qu'à se faire virer.
En général pas trop, mais ca peut très vite dégénérer (et si un mauvais pli est pris au début de l'année, c'est dur à rattraper)
Citation :
- un prof se fait martyriser par les parents: car il a donné 4/20 au brillant petit génie, ou car il a parlé de quelque chose qui ne se conforme pas à la religion/culture/idéologie des parents.
Dans le supérieur, non c'est l'élève lui même qui viens te voir pour te rendre des comptes
Citation :
- un prof est perçu comme un métier respectable ou comme un glandeur de fonctionnaire qui fait la nounou? Est ce qu'il y a une reconnaissance sociale?
Ca dépend beaucoup du milieu:si les personnes avec qui tu parle ont des profs dans leur cercle privé, alors elles savent bien qu'en réalité on glande pas trop, sinon tu te tapes les éternels clichés de glandeur / fonctionnaire (même un de mes frères en est persuadé)

Citation :
- un prof a pleins de jours de congé, mais bosse tard la nuit et les week ends: est ce vrai, ou est ce les plus impliqués (ou les plus incompétents) qui doivent en permanence réviser leur cours pendant que les meilleurs le font à l'improvisation?
Ca dépend des périodes, si je suis en période de partiel, oui j'ai une RACE de copie à corriger. Je passe beaucoup de temps en laboratoire quand j'ai besoin de tester / mettre au point un nouveau protocole. Sinon, y'a des séances, on sait après quelques répétitions globalement ce qu'il faut faire (ce qui n'empêche pas d'adapter quand même en fonction de la classe)

Citation :
- est ce un sacerdoce, un métier sympa, un métier alimentaire ou l'antichambre de l'enfer?
- menaces physiques?
- menaces de sortir des rumeurs sur réseau sociaux qui peuvent détruire une vie?
- les profs entre eux: comme tous collègues dans un emploi lambda, ou nid de vipères, ou forte solidarité?
- un prof a-t-il droit à l'erreur, ou alors c'est l'apocalypse (vs les élèves, les parents, la hiérarchie?)
- un prof peut il jongler cours, corrections, préparation et avoir le temps de no-lifer sur un hobby et se tenir informé de ce qui se passe dans le monde (je vois des profs qui passent leur temps sur l'agora, et qui semblent avoir le temps de lire beaucoup de livres en profondeurs, et d'autres sur les sections jeu, mais je ne vois pas grand monde faire les 2)
- etc...
-Très variable suivant le contexte. J'ai vécu un enfer dans le secondaire en public et là je m'éclate depuis que je suis dans le privéé (j'ai enfin le sentiment de vraiment enseigne, pas de faire de la garderie :/)
-Jamais eu de menaces physiques mais des insultes, oui.
-Non
-Dépendant de l'établissement
-Un titulaire à le droit à l'erreur. Un stagiaire c'est plus compliqué (de ce que j'ai vécu, l'administration te soutien devant vs les autres, puis tu as le droit à un lynchage en règle par derrière)
-Les premières années, c'est très tendu.Ensuite, on va pas se mentir comme on est QUE 18h devant élèves (ah la la, les profs quels branleurs), ca laisse pas mal de temps pour du perso.
Citation :
Publié par Hellraise

- un prof de secondaire se fait parfois/toujours/jamais martyriser par ses élèves qui n'ont plus la moindre notion de respect ou d'ordre, et ne demandent qu'à se faire virer.
Voilà l'avis de l'autre côté du bureau, que je donne en tant qu'éternel lycéen (j'y ai passé 5 ans).
Les réponses à beaucoup de tes questions dépendent bien sûr des élèves, mais aussi du prof et de sa personnalité.
Tu as des profs avec de l'autorité ou laxisme, avec du charisme ou non, ça joue beaucoup sur le comportement d'une même classe envers son prof.

Donc en bref, tu te fais martyriser si tu te laisses martyriser.

Pour te faire respecter voire apprécier de tes élèves, j'ai retenu deux-trois axes utilisés par mes différents profs :
- L'autorité la plus brute. Le mec te fait une remarque ferme si tu fais un petit truc qui lui plait pas en classe. Si c'est un gros truc qui survient après une accumulation de petits trucs ça va jusqu'à des hurlements (sans perte de sang froid) et là je te garantis que personne n'envisagerait de faire la moindre vague.
- Le charisme, ça va beaucoup avec la personnalité. Par exemple on avait un prof qui appelait les élèves en les tutoyant et disant "m'sieur untel" ou "mam'zelle untelle" (avec le nom et pas le prénom derrière). C'était le seul à faire ça, ça le rendait unique, et c'est un détail de sa personnalité qui participait à le rendre charismatique.
- Les compétences techniques. Le type te sort des trucs qui le font passer pour un dieu de sa matière. Ou bien il invente des exercices très plaisants à réaliser (dépend évidemment de la matière). Ou encore il corrige toutes les copies rendues le samedi midi pour le lundi matin 8h. Ca ça impose le respect.

Tous les exemples ci haut sont tirés du même mec. C'est à dire le prof que j'ai le plus respecté de toute ma vie.
D'autres ont parfois été à l'opposé de ça, avec notamment un type qui paraissait incompétent et se laissait marcher dessus (en cours d'histoire le jour du carnaval du lycée, on avait tous imité sa coupe de cheveux et sa moustache avec des marqueurs, puis on avait fait un remake des tranchées en reversant tous les bureaux, et on avait amené un haut parleur qui diffusait les sons ad hoc, le type essayait encore de faire son cours en mode normal...)

Si ces deux profs discutaient de la vie que leur font vivre leurs élèves, il faudrait qu'ils se rendent compte qu'ils sont à 100% responsables de la différence entre "on entend les mouches voler dans la classe" et "guerre des tranchées dans la classe" : c'était les mêmes élèves.
Merci pour les retours.

Citation :
Publié par Eden Paradise
Si ces deux profs discutaient de la vie que leur font vivre leurs élèves, il faudrait qu'ils se rendent compte qu'ils sont à 100% responsables de la différence entre "on entend les mouches voler dans la classe" et "guerre des tranchées dans la classe" : c'était les mêmes élèves.
Je veux bien, mais de mon lointain souvenir d'élève, parfois ça se jouait à rien.. il suffisait qu'un prof fasse un lapsus, qu'il tousse bizarrement ou tout autre truc bizarre pour que la classe le fasse basculer de "neutre" à "meute de hyènes qui attendent de voir quel prof est le plus faible pour le bouffer"
Bon les charismatiques, eux, étaient intouchables quelle que soient les promotions (et les catastrophiques l'étaient tout autant), mais le reste me semblait assez aléatoire et indépendant du prof.
Citation :
Publié par Hellraise
Je veux bien, mais de mon lointain souvenir d'élève, parfois ça se jouait à rien.. il suffisait qu'un prof fasse un lapsus, qu'il tousse bizarrement ou tout autre truc bizarre pour que la classe le fasse basculer de "neutre" à "meute de hyènes qui attendent de voir quel prof est le plus faible pour le bouffer"
Bon les charismatiques, eux, étaient intouchables quelle que soient les promotions (et les catastrophiques l'étaient tout autant), mais le reste me semblait assez aléatoire et indépendant du prof.
Oui effectivement les élèves sont parfois très durs et injustes. Il suffit d'un rien.
On avait notamment un prof qui était diplômé ingénieur + doctorat et qui ne trouvait pas de taf d'ingé (dans le pétrole en plus) parce qu'il était discriminé pour sa couleur de peau. On n'hésitait pas à en rajouter dans son dos en mode "il est infoutu de trouver un job"

Mais je voulais pas te démotiver
Citation :
Publié par Hellraise
Merci pour les retours.

Bon les charismatiques, eux, étaient intouchables quelle que soient les promotions (et les catastrophiques l'étaient tout autant), mais le reste me semblait assez aléatoire et indépendant du prof.

Et réciproquement tu as des classes qui sont toujours clean et d'autres, ingérables pour la plupart des profs
Question de plus:

- est ce que vous trouvez votre métier intellectuellement trop facile / ennuyant? Est ce que vous arrivez a vous "challenger" intellectuellement? Ou bien le seul challenge est de trouver l'empathie/ la clef d'apprentissage d'un élève ou d'une classe? Est ce que vous avez l'impression de vous reposer sur des lauriers intellectuels?


J'ai visite une école secondaire la semaine passée avec mon gosse, et limite j'étais plus enthousiaste que lui en voyant les éprouvettes chimie, les microscopes, les expériences de physique, les casse-tête de math. Mais je suppose que pour un prof, l’intérêt d'une équation du second degré, de la mitose ou de la 1re guerre mondiale s’effrite avec le temps et que la découverte cède le pas a la répétition ou l'ennui?
Certaines réponses sont ...


Citation :
Publié par Hellraise
Question de plus:

- est ce que vous trouvez votre métier intellectuellement trop facile / ennuyant? Est ce que vous arrivez a vous "challenger" intellectuellement? Ou bien le seul challenge est de trouver l'empathie/ la clef d'apprentissage d'un élève ou d'une classe? Est ce que vous avez l'impression de vous reposer sur des lauriers intellectuels?
Les 2 mon capitaine. Tout le niveau (relatif) scientifique que j'avais acquis lors de mes études est en grande partie mis de côté (oublié?) depuis que j'enseigne dans le secondaire.
Le challenge pour moi il est en "comment vais-je faire pour m'amuser en classe" c'est à dire de chercher l'activité ou la séance qui fera avancer tout en étant stimulante.
Citation :

J'ai visite une école secondaire la semaine passée avec mon gosse, et limite j'étais plus enthousiaste que lui en voyant les éprouvettes chimie, les microscopes, les expériences de physique, les casse-tête de math. Mais je suppose que pour un prof, l’intérêt d'une équation du second degré, de la mitose ou de la 1re guerre mondiale s’effrite avec le temps et que la découverte cède le pas a la répétition ou l'ennui?
Bah, c'est trop dépendant des personnes je pense.
Citation :
Publié par Fugo


Bah, c'est trop dépendant des personnes je pense.
Je ne sais plus quelle matière tu enseignes, mais est ce que ca t'ennuie ou pas de parler pour la 35e fois a un nouveau lot d’élèves de la charge malheureuse du zerg alb sur AMG qui finit la 342eme guerre midgardo-albionaise? Ou comment le Printemps Midgardien réussit a briser l'alliance et le mariage albiono-hibernien? Encore ces sujets peuvent être plus passionnant, du coup parler pour la 35e fois du pex des artefact et des ML?
Comment il s'était fait ouned Occimoon ! (c'était qui l'heureuse élue au fait ?)

[Edit pour en dessous] : C'était beau

Dernière modification par RiC ; 02/05/2017 à 16h54.
Citation :
Publié par Hellraise
Je ne sais plus quelle matière tu enseignes, mais est ce que ca t'ennuie ou pas de parler pour la 35e fois a un nouveau lot d’élèves de la charge malheureuse du zerg alb sur AMG qui finit la 342eme guerre midgardo-albionaise? Ou comment le Printemps Midgardien réussit a briser l'alliance et le mariage albiono-hibernien? Encore ces sujets peuvent être plus passionnant, du coup parler pour la 35e fois du pex des artefact et des ML?
(Maths et Physique Chimie)
Généralement ce qui m'ennuie la première fois m'ennuie toutes les fois. Maintenant, là ou je trouve du challenge et de l'intérêt à mon taf c'est que justement, je me force à essayer de produire des variations même sur de l'ultra classique pour 1/ me forcer à réfléchir (j'adore ça) 2/ sortir du cliché C//C d'une année à l'autre (même si ça m'arrive hein?), 3/ m'adapter au public qui n'est jamais le même, même pour une même filière, d'une année sur l'autre.

@RiC Nemeis?
Citation :
Publié par Hellraise
Question de plus:

- est ce que vous trouvez votre métier intellectuellement trop facile / ennuyant?
Pas dans ma discipline. Tu peux toujours aller plus loin, trouver un dispositif plus adapté, une séquence mieux ficelé etc.

Citation :
Est ce que vous arrivez a vous "challenger" intellectuellement? Ou bien le seul challenge est de trouver l'empathie/ la clef d'apprentissage d'un élève ou d'une classe? Est ce que vous avez l'impression de vous reposer sur des lauriers intellectuels?
Oui, non et oui. Parce que se lancer de nouveaux challenge quand on a juste envie d'aller dormir, c'est compliqué. Du coup, il m'arrive de faire des trucs plan-plan qui ne demandent pas trop de travail de ma part et qui me font un peu chier.

Citation :
Mais je suppose que pour un prof, l’intérêt d'une équation du second degré, de la mitose ou de la 1re guerre mondiale s’effrite avec le temps et que la découverte cède le pas a la répétition ou l'ennui?
Si tu l'enseignes de la même manière, je suppose. Mais quand tu rends un truc intéressant pour toi, tu le rends intéressant pour les élèves.
Je vais prendre un exemple bête : jadis, les élèves de 5e devaient apprendre par coeur "l'âge des églises romanes" et "l'âge des cathédrales gothiques". Je trouvais ça naze, j'en voyais pas l'intérêt, la majorité des machins gothiques qu'ils peuvent voir datent du 19e quoi...
Et puis après réflexion, en faisant des premières le symbole de l'essor des campagnes et des secondes du développement urbain, tout prenait du sens, y compris les différences architecturales. Quitte bien sûr à simplifier, mais osef : ce sont des 5e. Je préfère qu'ils aient compris un truc un peu faux mais globalement vrai et qui donne du sens au monde plutôt que de les avoir emmerdé pendant trois heures dont ils ne retiendront rien.
Je suis dans ma 9° année d'enseignement niveau bac pro dans l'enseignement agricole, une matière pro (zootechnie) où il y a du théorique, du pratique (TP), et je fais aussi de la règlementation.

- un prof de secondaire se fait parfois/toujours/jamais martyriser par ses élèves qui n'ont plus la moindre notion de respect ou d'ordre, et ne demandent qu'à se faire virer.
Ca dépend, certaines classes sont plus emmerdantes que d'autres. Globalement dans nos filières les pb c'est plus des gamins qui ne savent pas se concentrer plus de 5 minutes, qui ne savent pas travailler, que du foncièrement irrespectueux / antagoniste.


- un prof se fait martyriser par les parents: car il a donné 4/20 au brillant petit génie, ou car il a parlé de quelque chose qui ne se conforme pas à la religion/culture/idéologie des parents.
Martyriser non, de temps en temps on a desparents casse burnes mais c'est rare, ce qu'il faut dans ces cas là c'est avoir la direction / toute l'équipe pédagogique qui s'épaulent, ça se calme assez vite. Ou alors ils finissent par garder leur gamin, le mettre ailleurs, osef tant qu'on n'en entend plus parler. Des fois on est prévenus à l'avance en début d'année, j'ai eu déjà "attention les parents sont procéduriers", donc on fait gaffe, mais bon c'était pas les pire. Si c'est un gamin par an c'est le maximum.


- un prof est perçu comme un métier respectable ou comme un glandeur de fonctionnaire qui fait la nounou? Est ce qu'il y a une reconnaissance sociale?
Ca dépend, les gens de droite nous prenent pour des branleurs @6mois de vacances par an (lol), ceux de gauche ont tendance à s'imaginer qu'on est là pour sauver le monde (non plus hein).


- un prof a pleins de jours de congé, mais bosse tard la nuit et les week ends: est ce vrai, ou est ce les plus impliqués (ou les plus incompétents) qui doivent en permanence réviser leur cours pendant que les meilleurs le font à l'improvisation?
Entre les rénovations de filière (tous les 5 ans minimum chez nous), les trucs compliqués que tu essaies d'aborder différemment cette année voir si ça passe mieux, refaire des schémas, des nouveaux exercices / sujets de bac blanc, etc, sans compter les corrections oui c'est de la préparation. Je crois que cette année c'est la première fois où je ne travaille que les 2 ou 3derniers jours pendant les vacances. Mais je suis toujours à la bourre sur les corrections.


- est ce un sacerdoce, un métier sympa, un métier alimentaire ou l'antichambre de l'enfer?
Ca dépend des jours , un métier sympa globalement


- menaces physiques?
Non, mais traiter de salope, d'enculée, me faire prendre le cul en photo, ouais. Plus ce que je ne sais pas.


- menaces de sortir des rumeurs sur réseau sociaux qui peuvent détruire une vie?
La photo de mon cul y est peut être encore, qui sait ! Il en faut plus pour détruire ma vie


- les profs entre eux: comme tous collègues dans un emploi lambda, ou nid de vipères, ou forte solidarité?
Ca dépend, dans mon lycée très bien. Pareil que pour tous les métiers je pense. L'avantage c'est que personne ne met son nez dans ce que tu fais.


- un prof a-t-il droit à l'erreur, ou alors c'est l'apocalypse (vs les élèves, les parents, la hiérarchie?)
Ca dépend ce que tu entends par erreur, tripoter ou frapper un gamin non, le traiter de petit con ou partir en rageant au milieu d'un cours on ne me l'a pas reproché


- un prof peut il jongler cours, corrections, préparation et avoir le temps de no-lifer sur un hobby et se tenir informé de ce qui se passe dans le monde (je vois des profs qui passent leur temps sur l'agora, et qui semblent avoir le temps de lire beaucoup de livres en profondeurs, et d'autres sur les sections jeu, mais je ne vois pas grand monde faire les 2)
Oui, si tu te démerdes bien = travailler un maximum au lycée pour être un peu tranquille une fois chez toi. Après moi j'ai eu beaucoup de mal au début @ nuits de 4 h à répétition pour cause de mauvaise organisation.
- est ce que vous trouvez votre métier intellectuellement trop facile / ennuyant? Est ce que vous arrivez a vous "challenger" intellectuellement? Ou bien le seul challenge est de trouver l'empathie/ la clef d'apprentissage d'un élève ou d'une classe? Est ce que vous avez l'impression de vous reposer sur des lauriers intellectuels?
Peut être que ça dépend de la matière, mais franchement j'ai un doute, c'est quand même pas mal lié à l'intérêt que tu as pour la vulgarisation = trouver comment mettre à la portée de quelqu'un qui a globalement un niveau assez faible, des concepts qui peuvent être très complexes si on pousse un peu. Moi ça m'intéresse, j'ai aussi l'aspect qui me motive = je m'adresse à des futurs pros et j'attache de l'importance au fait que plus tard, ils soient capable de bien faire leur boulot (pour des raisons qui dépassent le simple enseignement d'une matière quelconque = protection de l'environnement, bien être animal, ce qui forcément me fait une motivation en plus = former une nouvelle génération d'exploitants qui si possible ne fassent pas trop de la merde - cet aspect dans l'enseignement général forcément est moins présent, mais pas forcément absent non plus : on forme des humains à la vie d'adulte, s'ils peuvent y arriver sans trop faire de la merde au passage, ça serait bien). D'autre part j'ai toute une partie "veille technologique" qui me prend aussi du temps et me motive (je n'arrive pas à lire toutes les parutions scientifiques que je voudrais), et me permet d'aller bien au delà de juste "répéter la même chose tous les ans" - de toute façon ça change, on découvre de nouvelles choses, moi en approfondissant je trouve de nouveaux moyens d'expliquer, pour ce qui est de la réglementation hélas ça change souvent -_- bref pas trop le temps de m'ennuyer. En plus dans l'enseignement pro tu as toute la partie gestion des stages qui est encore autre chose = relations humaines avec les pros, pas toujours super fun mais souvent intéressant. Ensuite pour tout l'aspect pratique / TP, j'ai une "mini exploitation" à gérer et du coup ça me fait encore un autre aspect intéressant.
J'ai l'impression que dans l'enseignement général il y a davantage moyen de s'emmerder à faire toujours la même chose (je me trompe sûrement), mais bon ça c'est si tu le veux bien dans tous les cas.
Salut, je te réponds car je vis avec une femme qui a 20 ans de carrière dans l'enseignement

Citation :
Publié par Hellraise
Par curiosité (pour l'instant), j'aimerais savoir ce que les joliens profs pensent de leur métier, de ses avantages et contraintes?

La perception que j'en ai est très biaisée via le prisme des médias (autant de gauche que de droite, chacun dépeignant un univers aux antipodes l'un de l'autre).

Qu'en est il des lieux communs suivants? sont ils réels ou fantasmés?

- un prof de secondaire se fait parfois/toujours/jamais martyriser par ses élèves qui n'ont plus la moindre notion de respect ou d'ordre, et ne demandent qu'à se faire virer.

Il ne faut pas généraliser, mais en effet tu auras toujours quelques cas très difficiles à gérer. C'est d'ailleurs ce qui cause 80% de la fatigue mentale de ce travail. La gestion de ces cas dépends de ton caractère, mais c'est vrai que c'est pas facile tous les jours. Ma compagne est très autoritaire, du coup elle a l'étiquette de "la prof qu'il faut pas trop faire chier", donc elle est relativement épargnée. Mais c'est un travail de tous les jours à mettre en place dés le premier jour si tu veux pas te faire bouffer.

- un prof se fait martyriser par les parents: car il a donné 4/20 au brillant petit génie, ou car il a parlé de quelque chose qui ne se conforme pas à la religion/culture/idéologie des parents.

En effet, de plus en plus ma compagne a des soucis non pas avec les élèves eux-même, mais bien avec certains parents qui n'acceptent pas une punition ou une note donnée a leur mouflet. La aussi il faut avoir un caractère fort et surtout une direction qui te suit pour appuyer tes décisions, sinon c'est la galère.

- un prof est perçu comme un métier respectable ou comme un glandeur de fonctionnaire qui fait la nounou? Est ce qu'il y a une reconnaissance sociale?

Perso, avant de vivre avec ma compagne, je pensais aussi que c'était des fonctionnaires planqués ui avaient quasi la moitié de l'année de congés. maintenant c'est plus du tout ca... en 9 ans de vie commune j'ai assez avec mes 10 doigts pour compter le nombre de soirées qu'on a pu passer tranquilles posés devant la TV.

- un prof a pleins de jours de congé, mais bosse tard la nuit et les week ends: est ce vrai, ou est ce les plus impliqués (ou les plus incompétents) qui doivent en permanence réviser leur cours pendant que les meilleurs le font à l'improvisation?

Oui, il ont une chiée de congés, mais à mes yeux 100x mérités. Entre la pression des élèves, des parents, de la direction, de l'état, etc... ca deviens très vite usant mentalement. Et oui un prof (du moins compétent) boss tous les soirs et les week ends pour préparer les leçons/corriger/etc...

- est ce un sacerdoce, un métier sympa, un métier alimentaire ou l'antichambre de l'enfer? Ca dépends de comment tu gères le truc et selon les années des "cas" que tu vas avoir.
- menaces physiques? Ca arrive mais c'est rare.
- menaces de sortir des rumeurs sur réseau sociaux qui peuvent détruire une vie? Jamais eu le cas, à toi de bien mettre une barrière entre ta vie privée et le taff.
- les profs entre eux: comme tous collègues dans un emploi lambda, ou nid de vipères, ou forte solidarité? La aussi ca dépends de ton caractère et de tes collègues, comme partout, mais c'est un métier à forte majorité féminin, donc ca tchate pas mal ouais...
- un prof a-t-il droit à l'erreur, ou alors c'est l'apocalypse (vs les élèves, les parents, la hiérarchie?) C'est un métier humain, des erreurs tu en feras une chiée sur ta carrière. Maintenant à toi de les gérer et surtout t'assurer que tu as une direction qui va dans ton sens pour t'appuyer en cas de soucis.
- un prof peut il jongler cours, corrections, préparation et avoir le temps de no-lifer sur un hobby et se tenir informé de ce qui se passe dans le monde (je vois des profs qui passent leur temps sur l'agora, et qui semblent avoir le temps de lire beaucoup de livres en profondeurs, et d'autres sur les sections jeu, mais je ne vois pas grand monde faire les 2) Tout dépends de ton organisation, vu que tu vas te taper 1/3 de ton taff à domicile t'as intérêt à t'organiser hyper carré, sinon effectivement tes temps de loisirs vont fondre comme neige au soleil. Mais honnêtement, mis à part tes soirées en semaine, les périodes de congés normalement tu dois pouvoir te déconnecter sans soucis.
- etc...
Mon boss étant en train de me faire péter les plombs, et fatigue aidant, je suis à 2 doigts de tout laisser tomber, diviser mon salaire par X pour devenir un glandeur/exploité (selon l'opinion )....

Questions en vrac:

- est ce que pour bien gérer une classe, il faut avoir été un mâle alpha ou queen bee lors de l'adolescence? En gros faut il avoir la même répartie que les élèves pour tenir une classe?

- est ce idyllique de s'imaginer qu'on pourra enseigner un sujet en se servant de son xp pro et de hobbies qui leur parle?

Genre, me serait-il plus facile d'enseigner les maths en (humour noir exagéré inc):
1) donnant des exercices au petit Guillaume Henry de Lesquen de la Tour où il faut calculer le nombre optimal de licenciements à faire pour maximiser le retour sur investissement de son usine
2) demander à Leroy de calculer la vitesses en fonction du gradient pour escalader une montagne le plus vite dans un MMO
3) demander à Kevin des calculs sur l'optimisation de puissance des Pokemons
4) demander à Fugo la probabilité de loot un drop rare dans une ML de 200 personnes sur un /roll 1000, sachant que le loot n'a que 10% de chance de drop. Combien d'heures en moyenne à consacrer pour drop le loot? Pour avoir 80% de certitude?
4) demander à Mélania de calculer la valeur actuelle de son divorce dans 15 ans, sachant la valeur actuelles de la fortune de son époux et le taux de retour de ses investissements?

Bref, est il possible de "customiser" les exercices pour les rendre plus pertinents, ou bien ça sert juste à se ridiculiser?
Citation :
Publié par Hellraise
Mon boss étant en train de me faire péter les plombs, et fatigue aidant, je suis à 2 doigts de tout laisser tomber, diviser mon salaire par X pour devenir un glandeur/exploité (selon l'opinion )....

Questions en vrac:

- est ce que pour bien gérer une classe, il faut avoir été un mâle alpha ou queen bee lors de l'adolescence? En gros faut il avoir la même répartie que les élèves pour tenir une classe?

- est ce idyllique de s'imaginer qu'on pourra enseigner un sujet en se servant de son xp pro et de hobbies qui leur parle?

Genre, me serait-il plus facile d'enseigner les maths en (humour noir exagéré inc):
1) donnant des exercices au petit Guillaume Henry de Lesquen de la Tour où il faut calculer le nombre optimal de licenciements à faire pour maximiser le retour sur investissement de son usine
2) demander à Leroy de calculer la vitesses en fonction du gradient pour escalader une montagne le plus vite dans un MMO
3) demander à Kevin des calculs sur l'optimisation de puissance des Pokemons
4) demander à Fugo la probabilité de loot un drop rare dans une ML de 200 personnes sur un /roll 1000, sachant que le loot n'a que 10% de chance de drop. Combien d'heures en moyenne à consacrer pour drop le loot? Pour avoir 80% de certitude?
4) demander à Mélania de calculer la valeur actuelle de son divorce dans 15 ans, sachant la valeur actuelles de la fortune de son époux et le taux de retour de ses investissements?

Bref, est il possible de "customiser" les exercices pour les rendre plus pertinents, ou bien ça sert juste à se ridiculiser?
Enfoiré Moi je le claim, donc probabilité = 1 si le drop loot.

Pour la gestion de classe, c'est quelque chose qui 1/ se travaille 2/ dépend d'une bonne part d'iné je dirais, le mieux étant de voir sur le terrain ce que ça donne sachant que c'est jamais la même d'une année sur l'autre !
Je pense que la clé c'est de faire comprendre à la classe que tu t'imposes ce que tu attends d'eux et que tu les respecte en voulant les porter "plus haut".
Même avec des branques ça se passe bien !

Pour l'adaptation des exos, je le fais le plus possible, les élèves aiment bien, après faut pas tomber dans le too much non plus je pense
Mon expérience:

- Première année: stagiaire, affecté dans un lycée tranquille dans la ville où j'ai fait mes études. Peu de cours (à l'époque 6 heures à faire par semaine avec une classe de seconde). Service complémentaire en classe prépa (deux heures par semaines). Un mois après la rentrée, l'inspecteur indique que mon service dans le secondaire est trop faible, le lycée m'ajoute deux heures hebdomadaires pour faire du soutien en terminale S.

Parallèlement, je subis les infâmes cours à feu l'IUFM. Bilan: une année cool quand même, le cadre est sympa, mon stage est validé et c'est le jeu des mutations: affectation à environ 400 km de chez moi, cela va durer 3 ans mais je ne le sais pas encore.

- Deuxième année: en poste fixe dans un lycée difficile. Une année épouvantable: gestion de classes très difficile, violences, ambiance pourrie avec la direction, je décide de muter à la fin de l'année afin de regagner ma région d'origine.

- Troisième année: en poste fixe dans un autre lycée dans la même ville que l'an dernier. Le lycée est assez huppé mais l'ambiance est détestable en particulier face aux parents qui mettent sur un piédestal leur progéniture qui n'en a rien a faire des cours du lycée. Ambiance pourrie à nouveau dans l'établissement, je décide de remuter à la fin de l'année, toujours dans l'espoir de revenir dans ma région d'origine.

- Quatrième année: TZR sans poste à l'année encore plus loin de ma région d'origine. Tous les 15 jours environ, je change de bahut. Excédé, j'ai appelé une fois le service des mutations du rectorat où l'on m'a dit: "peu nous importe vos compétences, vous devez aller où on vous dit". Bref, une année bien pourrie encore, je commence à désespérer. N'ayant de toute manière plus de poste fixe, je mute à nouveau et bingo, je reviens dans ma région d'origine!

- Cinquième année à huitième année: en poste fixe dans un lycée tranquille de campagne. Après trois ans, je retrouve des conditions propices à l'enseignement. Je retrouve aussi mes heures en classe prépa abandonnées trois ans auparavant.

Par contre ma charge de travail explose: environ 20 heures à faire au lycée, 6 à 8 heures en classe prépa et je suis tuteur de stagiaire. Ceci étant, le moral n'y est plus, je n'ai plus vraiment d'excitation intellectuelle dans mes cours dans le secondaire. Je suis affligé devant le niveau abyssal des élèves et je déploie une grande énergie pour parvenir à faire avancer les choses même si j'ai l'impression de m'épuiser.

Je suis un peu déçu de l'ambiance dans le lycée, c'est très routinier et répétitif. Je donne quelques cours en philo en terminale L pour remplacer un collègue absent (je suis agrégé de maths...) et je cherche inconsciemment une porte de sortie.

Il y a environ deux ans, je candidate pour un poste dans une Université sans y croire et j'obtiens le poste!

Neuvième et dixième année: je suis installé dans une Université dans ma région d'origine et je revis: l'ambiance est excellente, les contenus disciplinaires sont très stimulants, les moyens n'ont rien à voir avec le secondaire et la recherche me passionne, c'est une renaissance. J'ai divisé par trois mon temps de présence face aux élèves, j'ai bien plus le temps de préparer et d'améliorer mes cours.

Pour rien au monde, je ne quitterais mon affectation actuelle. Bref, mon passage dans le secondaire n'a pas vraiment été une réussite même s'il m'arrive de temps en temps de recroiser des anciens élèves qui me disent avoir apprécier mes cours au lycée. Honnêtement, ce serait à refaire, je suivrais pour mes études la voie d'ingénieur (plutôt que CAPES, AGREG, Thèse...).

Même si je suis très satisfait d'être arrivé où j'en suis, force est de reconnaître que le chemin a été très long et difficile.
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