L'enseignement en France et à l'étranger

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Imo, ce qui risque de se passer, c'est qu'ils vont faire des master poubelle pour les mecs que les recteurs seront obligés de recaser non ?
Après, y a vraiment beaucoup de gens qui terminent une licence et ne peuvent pas continuer ?
Logiquement, les mecs qui sont vraiment trop juste pour continuer un master, ils valident pas leur licence, ou alors le soucis vient du fait que la licence surnote ses étudiants...
Citation :
Publié par Xotraz
Ce pays est accroc au diplôme et à la sélection de façon maladive :/
Non. Le pays est accroc aux études, et c'est ce qui ronge le système universitaire.

Cela fait des années que les études longues sont valorisées par toutes les couches sociales de telle sorte qu'elles sont un symbole de réussite sociale. Et donc, ne pas en faire devient "un échec". En parallèle de ça, le système d'orientation du collège jusqu'à l'université est complètement à chier. Il intervient toujours quand l'individu est dans un processus de réorientation, et donc de remise en question et donc déjà dans une situation d'échec/deuil de son orientation.
C'est avant que l'individu est perdu qu'on doit l'accompagner dans son orientation. Ce n'est pas un processus naturel pour tous, même quand il semble l'être en apparence. C'est un processus qui doit être mis en place de façon active et pas passive.

Citation :
Après, y a vraiment beaucoup de gens qui terminent une licence et ne peuvent pas continuer ?
De nombreux étudiants se retrouvent bloqués entre le M1 et M2 parce qu'ils ne sont pas acceptés en M2.
Il y a des tas de raisons, justifiées, non justifiées, justifiables et non justifiables. Pour en citer quelques unes que j'ai pu voir : majeur de promo refusé pour manque de maturité, étudiant en litige avec l'enseignant que l'université couvre, étudiant avec de l'expérience (nombreux stages) mais des notes insuffisantes et l'inverse. L'un des plus courant, l'enseignant qui te sape (justifié ou non) sur le mémoire. L'un des critères les plus important dans certaines sélections. L'étudiant se retrouve avec une note médiocre (10-11) et dans le pire des cas (8/9) mais réussi le reste de l'année et donc par la compensation des UE, valide quand même son M1.

On pourrait se dire que dans certains cas, c'est une décision rationnel car manque de place...Et tu apprends que des masters de 25 places ont pris que 20 étudiants mais ne souhaitent pas faire de liste complémentaire. Donc ils ne (re)contactent pas les étudiants qui ont postulé.

Que se passe t-il pour ces étudiants ? Certains digèrent bien le coup et font une année autour d'un DU en thème avec le master visé et/ou des stages en parallèle. Certains tentent tant bien que mal de se réorienter et plus récemment (c'est ce qui a foutu la merde ces deux dernières années), ils font appel puisqu'il y avait un flou juridique empêchant normalement les universités de faire une sélection entre le M1 et M2.
Certains étudiants arrivent donc à passer en M2 grâce à l'appel mais se retrouvent dans une situation délicate (rejet par l'enseignant, les autres étudiants et sanction dans certains cas de l'université en faisant redoublé les étudiants qui ont fait appel pour être pris en M2).

Cette volonté d'obliger l'Etat à trouver un master aux étudiants recalés vient de là.
Citation :
Publié par Belzebuk
En parallèle de ça, le système d'orientation du collège jusqu'à l'université est complètement à chier. Il intervient toujours quand l'individu est dans un processus de réorientation, et donc de remise en question et donc déjà dans une situation d'échec/deuil de son orientation.
C'est avant que l'individu est perdu qu'on doit l'accompagner dans son orientation.

sur l'orientation au collège et la réforme http://www.cahiers-pedagogiques.com/...-a-rien-a-voir d'un autre coté la seule "orientation" que j'ai jamais vue dans mes étude c'était ... au collège (une conseillère d'orientation) et de ce que je vois, il y a maintenant des stages et le PIIODMEP (??)
Citation :
Publié par Visionmaster
Issu du blog "Histoires d'Universités" : http://histoiresduniversites.wordpress.com,
Un texte avec lequel je suis en profond accord sur la destruction programmée de l'université française qui, depuis Mitterrand, est devenue une immense garderie de bébés chômeurs, histoire de ne pas plomber encore plus les statistiques officielles du chômage. Dans quelques années, même un master ne vaudra plus rien...
Intéressant. Je n'avais pas lu la loi.
Ce qui va se passer probablement, c'est que les universités vont créer des Masters poubelles sans sélection qui ne serviront qu'à recaser les étudiants refusés dans les Masters sélectifs. Je ne vois pas d'autre manière d'appliquer ce texte concrètement.
Il faudrait mieux accepter que oui faire des études c'est presque toujours mieux (même si on étudie le cinéma allemand de juin 60 à mars 63) et que les élèves ne pourront de toute façon pour la plupart pas avoir d'idée précise d'orientation.
Le mépris affiché envers les longues études me semble être la norme. Voir le mépris plus haut de znog envers les étudiants de sociologie et les grèves étudiantes de facs dont "tout le monde se fout". Il est vrai que les parents veulent que leurs gosses fassent des études en général (c'est bêtement plus rassurant). Mais quand ça concerne les enfants des autres par contre, c'est pas la même chanson.

Ces "brisages de tabous" sont surtout un moyen de rendre le système faussement méritocratique. La sélection n'aura aucun effet concret positif mais au moins on pourra pointer du doigt les non sélectionnés en leur refilant la responsabilité.

Dernière modification par Xotraz ; 26/10/2016 à 18h21.
Je ne comprends même pas le but de la réforme de l'université en fait.

Je trouve ça super que des gens fassent 5ans de psycho, sociologie etc., il faut juste comprendre qu'à la fin t'en vivras pas forcément, mais ça forme des gens à la réflexion
Citation :
Publié par Borh
Intéressant. Je n'avais pas lu la loi.
Ce qui va se passer probablement, c'est que les universités vont créer des Masters poubelles sans sélection qui ne serviront qu'à recaser les étudiants refusés dans les Masters sélectifs. Je ne vois pas d'autre manière d'appliquer ce texte concrètement.
S'ils sont pas trop salauds, ils feront un minimum de sélection pour ne pas accepter ceux qui auraient de bons résultats et les réorienter dans des bonnes filières

M'enfin, oui, c'est couru d'avance que ça va se finir comme ça, c'est un peu comme ça que se terminent toutes les mesures lancées avec de bonnes intentions, ceux qu'ont voulaient aider se retrouve encore plus dans la merde qu'avant, le mec qui atterrira dans ce genre de master poubelle, imo il aurait préféré arrêter ses études et passer des concours plutôt que faire 2 ans d'études inutiles.
Citation :
Publié par Xotraz
Le mépris affiché envers les longues études me semble être la norme.
.
je n'ai rien contre les études longues bien au contraire. Mais effectivement, si tu parles de "longues études"

Citation :
Voir le mépris plus haut de znog envers les étudiants de sociologie et les grèves étudiantes de facs dont "tout le monde se fout".
pas tout le monde : déjà toi tu trouves cela très important, non ? Je respecte ton opinion hein.

Moi je pense que faire la grève quand on est étudiant cela n'a aucun sens : la grève c'est pour les salariés et un étudiant n'est pas payé pour étudier ; s'il s'arrête d'étudier c'est son problème et son avenir qu'il bousille. Et je suppose qu'il continue chez Macdonald pendant ce temps.

Et j'avoue avoir perdu toute estime pour l'UNEF qui est l'antichambre clienteliste de carrières politiques.. Sans réelle préoccupations pour les étudiants
Citation :
Publié par Doudou
M'enfin, oui, c'est couru d'avance que ça va se finir comme ça, c'est un peu comme ça que se terminent toutes les mesures lancées avec de bonnes intentions, ceux qu'ont voulaient aider se retrouve encore plus dans la merde qu'avant, le mec qui atterrira dans ce genre de master poubelle, imo il aurait préféré arrêter ses études et passer des concours plutôt que faire 2 ans d'études inutiles.
Si en 2 ou 3 ans on en arrive au point que les étudiants comprennent par l'exemple de leurs prédécesseurs que toujours plus d'études (surtout dans les filières qui n'ont au final aucun débouché) ça n'est pas forcément la meilleure solution, et que ça les pousse à réfléchir à ce qu'ils veulent faire (à 21 ou 22 ans il serait temps quand même) et au meilleur moyen d'y arriver (qui peut être de pousser ses études à bac +8 dans certains cas) la loi n'aura pas été mauvaise.


@ TIME NO HEROES : oui c'est très bien de faire des études. C'est toujours un plus.
Encore faut-il en avoir les moyens :
- du côté de l'université ce n'est pas le cas actuellement et ça ne le sera toujours pas dans le futur surtout si le nombre d'étudiants continuent à grossir et si les frais de scolarité continuent à être au ras des pâquerettes.
- du côté de l'étudiant comme d'hab ça dépend de papa/maman, parce que bosser pendant ses études ce n'est clairement pas une bonne solution, et les bourses c'est bien mais il n'y en aura jamais pour tout le monde et encore moins au SMIC comme le réclament certains.
Alors oui je sais "l'argent il y en a il suffit d'aller le prendre ou il est", mais bizarrement personne n'arrive à la trouver cette manne miraculeuse, même quand la gauche est au pouvoir.
Citation :
Publié par Doudou
S'ils sont pas trop salauds, ils feront un minimum de sélection pour ne pas accepter ceux qui auraient de bons résultats et les réorienter dans des bonnes filières

M'enfin, oui, c'est couru d'avance que ça va se finir comme ça, c'est un peu comme ça que se terminent toutes les mesures lancées avec de bonnes intentions, ceux qu'ont voulaient aider se retrouve encore plus dans la merde qu'avant, le mec qui atterrira dans ce genre de master poubelle, imo il aurait préféré arrêter ses études et passer des concours plutôt que faire 2 ans d'études inutiles.
Il n'y aucune bonne intention, simplement de la démagogie et du court-termisme.
La réussite des étudiants en première année de licence est un problème dont les termes sont mal posés dans le débat politique.

Ce qu'on appelle "réussite" c'est l'obtention d'un diplôme par la trajectoire la plus rapide possible. Dans les "échecs" on rentre donc les redoublements et les changements de filière (sauf celles qui maintiennent une progression, mais par exemple un étudiant qui effectue une L1 de droit et poursuit ensuite en L1 d'économie entre dans les étudiants "en échec", même si par la suite il obtient sa Lpro en 3 ou son M2 en 5 ans). On rentre aussi les abandons évidemment. Or ces changements de filières sont des situations non seulement fréquentes (le système d'orientation étant ce qu'il est*), mais notoirement permises et encouragées par la création de passerelles entre les filières (l'interdisciplinarité est à la mode, ce qui est une très bonne chose pour la recherche). En réalité, raisonner en terme d'échec/réussite (et sans définir précisément ce qu'on entend par là) conduit à ne pas pouvoir comprendre le phénomène :

2016-10-28-120156_1680x1050_scrot.png

On peut aussi évacuer l'idée selon laquelle la sélection et le rehaussement du prix de l'année universitaire font diminuer le taux d'échec. Aux USA, toutes filières confondues 59% des étudiants obtiennent en 6 ans un diplôme pensé pour être délivré en 4 ans (bachelor). C'est-à-dire que 59% des étudiants sont "en échec", même si c'est probablement un peu plus lissé que cette statistique francofrançaise du taux d'échec en L1 (qui concerne en fait le premier semestre de L1 uniquement, au second semestre le taux d'échec chute fortement).

Par ailleurs, l'offensive d'une certaine famille politique contre l'université est assez inégalement répartie selon les filières. On sait tout l'amour que Sarkozy porte aux sciences humaines par exemple. Or on voit bien que les taux de passage des filières de SHS sont dans le haut du classement, et que les taux de redoublement+abandon de ces mêmes filières sont parmi les plus bas. Médecine est un cas particulier, c'est la seule filière qui a un concours en fin de première année :

2016-10-28-115425_1680x1050_scrot.png

Enfin, un autre problème que soulève celui de l'échec (relatif) à l'université concerne l'enseignement primaire et secondaire. Par répercussion, un faible niveau en secondaire (obtention d'un bag pro ou techno, c'est sans doute grossier mais statistiquement il y a une corrélation assez évidente entre les redoublements/abandons et le type de bac obtenu) donne un faible niveau dans l'ES. Passer à la sélection (que ce soit sur dossier ou sur concours) ne résoudra pas ce problème et participera d'ailleurs à le nier ("que les meilleurs gagnent et tant pis pour les autres").

* Certaines disciplines sont sujettes à des représentations flatteuses ou décourageantes, d'autres sont globalement inconnues de la plupart des jeunes bacheliers. Dans ces conditions et au vu de l'inutilité assez globale des centres d'orientation des universités qui concurrencent ceux des lycées en terme d'incompétence, heureusement que les passerelles existent autrement certaines filières seraient en grande difficulté ou se retrouveraient à devoir effectuer des opérations publicitaires pour se faire connaître des futurs bacheliers...

Si vous voulez creuser le sujet, une conférence de 40min par quelqu'un qui sait très bien de quoi il parle : http://www.canal-u.tv/video/ecole_no...au_juste.20591
Un article qui traite de l'échec et de la réussite dans l'ES : Morlaix Suchaud 2012(1).pdf

Dernière modification par Laadna ; 28/10/2016 à 14h41.
merci pour ton post, Laadna clairement cela mérite réflexion !

juste quelques idées rapides :
  • de mémoire on a des décomptes variés : genre X% d'étudiants sans rien au bout de x années d'études. Donc pas seulement les échecs en L1
  • pour les réorientations : OK ce ne sont pas des échecs à 100%, mais pas des succès non plus, hein. Certaines facs permettent de se réorienter au S1 sans perdre une année
  • pour la comparaison avec les USA, il me semble que le système est différent et qu'on est dans des études plus souples et "en alternance". Et elles ne sont pas payées par la collectivité comme en Europe, au contraire il faut "trouver l'argent" pour étudier, ce qui peut prendre un certain temps. Donc il faudrait comparer avec d'autres pays d'Europe, plutôt.
Citation :
Publié par Laadna
Par ailleurs, l'offensive d'une certaine famille politique contre l'université est assez inégalement répartie selon les filières. On sait tout l'amour que Sarkozy porte aux sciences humaines par exemple. Or si l'on compare les taux d'échec en première année pour justifier d'abandonner certaines filières dont le "taux d'échec" est le plus fort, on ferme les facs de droit, les IEP, les IUT les écoles d'ingénieurs publiques :

2016-10-28-115425_1680x1050_scrot.png
J'ai du mal a avoir comment tu peux depuis ton tableau arriver a ta conclusion...

Perso en lisant le tableau, j'aurai tendance a dire que c'est ceux dont le taux de sortie est le plus important qu'il faut virer (AES, Lettre-Science du language-Art, Langues) pas ceux qui ont un taux de passage elevé (Ingenieur, IUT) ?

J'ai peux être mal compris le tableau
Citation :
Publié par Gardien
J'ai du mal a avoir comment tu peux depuis ton tableau arriver a ta conclusion...

Perso en lisant le tableau, j'aurai tendance a dire que c'est ceux dont le taux de sortie est le plus important qu'il faut virer (AES, Lettre-Science du language-Art, Langues) pas ceux qui ont un taux de passage elevé (Ingenieur, IUT) ?

J'ai peux être mal compris le tableau
Effectivement, j'ai mal interprété l'intitulé "taux de sortie" que j'ai compris comme "taux de sortie de la formation avec diplome", ce qui n'a pas de sens vu les données exprimées ici (qui ne concernent que la première année). Ça m'étonnait aussi que les IUT et écoles d'ingénieurs aient autant d'abandon...

Cependant la critique du discours sarkozyste reste valable : on voit bien que les taux de passage des filières de SHS sont dans le haut du classement, et que les taux de redoublement+abandon de ces mêmes filières sont parmi les plus bas. Médecine c'est de toutes façons particulier, c'est la seule filière qui a un concours en fin de première année.

Pour celles et ceux qui se demandent ce que signifie "AES", c'est pour "administration économique et sociale". C'est une licence pro qu'investissent pas mal les bacheliers pro et techno, à cause de sa réputation de licence "facile" et qui permet de travailler dans des domaines assez variés.
Citation :
Publié par znog
pour la comparaison avec les USA, il me semble que le système est différent et qu'on est dans des études plus souples et "en alternance". Et elles ne sont pas payées par la collectivité comme en Europe, au contraire il faut "trouver l'argent" pour étudier, ce qui peut prendre un certain temps. Donc il faudrait comparer avec d'autres pays d'Europe, plutôt.
Il ne s'agit pas de comparer pour comparer, mais de mettre en défaut le discours qui consiste à énoncer comme une évidence que sélection+hausse des frais d'inscription va mécaniquement diminuer le taux d'échec (dont la définition est discutable comme je l'ai dit, mais elle a le mérite d'être la même partout), basé sur des fantasmes néolibéraux. On voit avec cet éclairage outre-atlantique qu'il n'en est rien.
Citation :
pour les réorientations : OK ce ne sont pas des échecs à 100%, mais pas des succès non plus, hein. Certaines facs permettent de se réorienter au S1 sans perdre une année
Oui, mais tout dépend de la filière et de la politique de son responsable. Se réorienter de sociologie aux sciences de l'éducation c'est possible sans recommencer l'année par exemple, parce qu'il y a des similitudes dans les enseignements comme dans les techniques enseignées. Passer de physique à linguistique c'est plus délicat. A Lyon 2 par exemple, pour entrer en anthropo depuis une autre discipline c'est par la L1 obligatoirement, décision de la responsable pédagogique. Bon il y a des filoutages possibles mais c'est compliqué, de fait.
Citation :
de mémoire on a des décomptes variés : genre X% d'étudiants sans rien au bout de x années d'études. Donc pas seulement les échecs en L1
Je ne comprends pas de quoi tu parles. Si c'est la définition de "échec dans l'ES", il y a une seule définition qui circule à ma connaissance et elle n'est même pas formalisée, c'est plus une définition d'usage au sein du monde scientifique (la définition étant celle de la "réussite" que j'ai évoqué plus haut, l'échec étant défini par la non-réussite... on voit bien que c'est un échec très relatif). Les politiciens qui s'en emparent peuvent bien lui donner le sens qu'ils veulent, ça n'engage qu'eux et ça ne peut aucunement clarifier le discours.

Dernière modification par Laadna ; 28/10/2016 à 14h56.
Coût du lycée en France : pourquoi est-ce si cher ?

On entend régulièrement dans le débat public sur l’éducation que les lycéens coûtent chers aux contribuables ou qu’il conviendrait de redéployer une partie des ressources accordées aux lycées vers les écoles élémentaires. Un lycée qui coute cher, c’est une affirmation avérée tant la France présente un déséquilibre flagrant dans la répartition de sa dépense d’éducation. Une année au lycée coûte ainsi environ 11 000 euros par élève alors que cette même dépense n’atteint même pas 6 000 euros au primaire, soit quasi deux fois moins. En comparaison internationale, le constat est même encore plus éloquent : les dépenses par élève au lycée sont 37 % plus élevées que la moyenne de l’OCDE tandis que celles du primaire sont 15 % inférieures à cette même moyenne OCDE.

http://educationdechiffree.blog.lemo...st-ce-si-cher/

++ un commentaire pas mal

J’ajouterais que le grand nombre d’heures de cours en lycée diminue le temps passé à d’autres formes d’apprentissage : travail de groupe, recherche, activités sportives ou artistiques, etc. Cela explique en partie le manque d’autonomie des nouveaux bacheliers quand ils arrivent à l’Université. Ils réussiraient bien mieux s’ils savaient apprendre en partie par eux-mêmes, même en ayant abordé moins de contenu en cours avant (contenu qu’ils ont largement oublié, parce qu’ils ont surtout bachoté). Au sortir du bac, les bons s’en sortent bien sûr, mais les plus faibles n’ont pas intériorisé ce qu’ils ont appris, et n’ont pas non plus développé de curiosité – et ça, c’est un gros handicap.
Rédigé par : Marcellin

Dernière modification par znog ; 27/11/2016 à 16h29.
Citation :
Publié par znog
Coût du lycée en France : pourquoi est-ce si cher ?
Je suis d'accord avec le message et le commentaire. Mais il faut relativiser aussi, car en lycée, on fait pas mal d’expérience (en tous cas dans les sections scientifiques / technologiques) avec du matériel qui peut coûter cher...

Chose que n'a pas la primaire.
Et la primaire, a selon moi, plus un problème de "vouloir trop foutre de matière", au lieu de se focalisé sur l'essentiel Math et Français. (sans non plus ne faire QUE çà, bien entendu).

Après, si on virai certains cours "secondaires"/faible coefficient suivant les filières. Genre Phylo, Histoire en scientifique et tous ce qui est math / science en littéraire, ca ferai des économies... A voir si c'est une bonne idée par contre...
Citation :
Publié par Gardien
Après, si on virai certains cours "secondaires"/faible coefficient suivant les filières. Genre Phylo, Histoire en scientifique et tous ce qui est math / science en littéraire, ca ferai des économies... A voir si c'est une bonne idée par contre...
Tu ne pourrais pas mieux contenter le patronat français : des futures "professions intellectuelles supérieures" incapable de comprendre le monde qui les entoure mais plus efficaces encore dans leur travail et des futurs chômeurs incapable d'effectuer des calculs simples, en voila une bonne idée.

Bon le trait est grossier et caricatural. Une partie du problème c'est que les enseignements plus tôt dans la scolarité sont pour partie perdus parce que non actualisés (en master 1, des étudiant-e-s venu-e-s de filières littéraires étaient incapables de calculer un pourcentage de tête ou à l'aide d'une calculette sans symbole "%" visible, ou de comprendre un raisonnement basé sur l'idée qu'une division est une suite de soustractions, par exemple). Et s'ils ne sont pas actualisés, c'est en partie parce que la vie (scolaire, mais pas que) ne crée pas l'opportunité de les réemployer (forcément, au bac de philo par exemple on ne te demande pas de réfléchir dialectiquement, on t'apprend à disserter et énoncer des arguments appris par cœur... ça sert peu par la suite).

Je rappelle à toutes fins utiles que les filières dont tu parles sont dites générales. Si on a choisi de ne pas les appeler "filières spécialisées", j'ose croire que c'est pour une bonne raison.
Citation :
Publié par Laadna
Je rappelle à toutes fins utiles que les filières dont tu parles sont dites générales. Si on a choisi de ne pas les appeler "filières spécialisées", j'ose croire que c'est pour une bonne raison.
Ca j'en ai bien conscience... J'ai aussi conscience qu'une bonne partie des gens allé en L, y sont aller car les maths, ben c'est pas leur truc et qu'ils y bittent rien de toute façon. (du moins, le niveau lycée) Bossant chez un grand editeur papier, j'ai pas mal de collègue qui ont fait L. Et c'est ce qu'ils me disent quasi tous. Donc bon, enlever des maths/sciences pour des gens que ca intéresse pas et qui de toute façon n'ont pas la motivation/capacité d'y arriver...

Pour la vie de tous les jours, le programme du collège est largement suffisament. Y a que dans les metiers "scientifiques"/mathematique/technologique que cela peut avoir un interet d'aller plus loin.


Pour la phylosophie, comme elle etait enseignée, je n'y est jamais trouver le moindre 'interet (en tant que matheux/scientifique)... Et vu le coef, je l'ai juste m'y de coté....
Après, si on changeait la façon de l'enseigner, pourquoi pas... Mais en l'etat...


Dans tous les cas, j'ai pas dit que c'etait une bonne idée. Mais que si on veut réduire les couts des cours. Je ne voit pas trop quoi enlever d'autres... (hormis les langues, mais bon, ca ca serai con lol :X déjà que les Français sont nul en langue, ca s'arrangerai pas...)
C'est vraiment n'importe quoi l'élitisme des formations en France, surtout sur les sciences. Je rencontrais pas plus tard que vendredi une associée d'un des plus grands cabinets de la place parisienne, la nana vient d'Angleterre, elle sa formation c'est un degree en géographie et un autre en littérature, suivi quelques années plus tard d'un master en philosophie. Et pour avoir pas mal discuté de son parcours avec elle, elle est loin d'être une exception.

Mais bon, c'est sûr, la philo ça sert à rien, et tous ceux qui prennent L sont des "ratés" des sciences...
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Gardien
Pour la vie de tous les jours, le programme du collège est largement suffisament. Y a que dans les metiers "scientifiques"/mathematique/technologique que cela peut avoir un interet d'aller plus loin.


Pour la phylosophie, comme elle etait enseignée, je n'y est jamais trouver le moindre 'interet (en tant que matheux/scientifique)... Et vu le coef, je l'ai juste m'y de coté....
Après, si on changeait la façon de l'enseigner, pourquoi pas... Mais en l'etat...
Bin oui, une partie du problème réside ici : ce n'est pas tant que la formation soit suffisante ou inutile, c'est qu'elle ne se donne pas les moyens de tels objectifs. L'enseignement au secondaire n'a aucune prétention à être utilisé dans la vie de tous les jours, et c'est dramatique. Savoir calculer un pourcentage de tête ou raisonner de manière dialectique ça n'a rien d'un luxe intellectuel, or les mathématiques ou la philosophie telles qu'elles sont enseignées ne forment pas du tout à cela.

PS : vu que ça fait deux fois, je suppose qu'il ne s'agit pas d'une étourderie ou d'une faute de frappe. Je me permets donc de te faire remarquer qu'on écrit "philosophie", sans y.
Citation :
Publié par Gardien
Ca j'en ai bien conscience... J'ai aussi conscience qu'une bonne partie des gens allé en L, y sont aller car les maths, ben c'est pas leur truc et qu'ils y bittent rien de toute façon. (du moins, le niveau lycée) Bossant chez un grand editeur papier, j'ai pas mal de collègue qui ont fait L. Et c'est ce qu'ils me disent quasi tous. Donc bon, enlever des maths/sciences pour des gens que ca intéresse pas et qui de toute façon n'ont pas la motivation/capacité d'y arriver...

Pour la vie de tous les jours, le programme du collège est largement suffisament. Y a que dans les metiers "scientifiques"/mathematique/technologique que cela peut avoir un interet d'aller plus loin.

Pour la phylosophie, comme elle etait enseignée, je n'y est jamais trouver le moindre 'interet (en tant que matheux/scientifique)... Et vu le coef, je l'ai juste m'y de coté....
Après, si on changeait la façon de l'enseigner, pourquoi pas... Mais en l'etat...

Dans tous les cas, j'ai pas dit que c'etait une bonne idée. Mais que si on veut réduire les couts des cours. Je ne voit pas trop quoi enlever d'autres... (hormis les langues, mais bon, ca ca serai con lol :X déjà que les Français sont nul en langue, ca s'arrangerai pas...)
Sans vouloir être trop méchant, ton message me convainc plutôt qu'il faut renforcer l'enseignement du français dans les filières S.
Pour moi jusqu'au Bac ça reste de la culture générale (même les maths/physique en S, ou à l'inverse les cours de littérature en L).

L'article ne donne aucun chiffre du coup difficile de statuer quoi que ce soit. Il semble mettre en avant les formations pro qui nécessitent plus de matériel pour moins d'élèves. Après comme on est en France, le paradoxe est que même avec ces moyens supérieurs on considère toujours qu'un bac pro vaut moins bien qu'un bac général.
Citation :
Publié par Mangemouton
il dit que nombre de personne qui ont suivit une formation scientifique l'ont fait plus par rejet de la littérature que par adhésion au discipline mathématiques.

Ce qui par expérience ne me paraît pas faux :
- niveau bas de nombreux lycéens de filière S en français
- classe de spécialité SVT de terminale quasiment vide
- discussion avec des amis

Ensuite j'ai l'impression que la physique sert à rien voir peut de chose, mais ce n'est pas ce que disent les interlocuteurs : Ils disent que la manière dont elle est enseignée au lycée est inutile.
J'ai modifié un peu le quote, pour renvoyer l'ascenseur des stéréotypes. Les critiques qu'on peut faire à l'égard de la filière L ou de ses étudiants, on peut adresser les mêmes pour la S.

Tu as raison, je n'ai pas exactement repris les propos de mon interlocuteur, j'ai repris le message sous-jacent, les tournures qu'il utilisait et que tu t'appropries d'ailleurs démontrant un pédantisme bien mal placé envers les matières littéraires. Il y a autant de gens qui sont allés en S parce qu'ils captaient rien en français (et je parle de faire un commentaire de texte, pas de connaître les règles de grammaire) que de gens en L parce qu'ils captent rien en maths. Mais par contre, un truc que j'ai souvent remarqué, c'est qu'en S on se dit volontiers qu'on a choisi la voix royale, et que de toute façon les matières littéraires ne sont que de la branlette, là où les L reconnaissent qu'ils ont lâché les maths car il n'y arrivait pas. La conclusion qu'on pourra en tirer est a minima que l'effet Dunning-Kruger atteint plus volontiers ceux qui ne comprennent rien à la littérature que ceux qui ont du mal à intégrer les matières scientifiques.

Dernière modification par Alleria Windrunner ; 28/11/2016 à 13h47.
Citation :
Publié par Alleria Windrunner
Mais par contre, un truc que j'ai souvent remarqué, c'est qu'en S on se dit volontiers qu'on a choisi la voix royale
Si on entend par là l'accès aux études et filières apportant à la fois un grand prestige social, une assurance de trouver un travail et des hauts revenus, c'est une réalité statistique que ces élèves (et/ou leurs parents) ont très bien compris. Ceci étant dit, ça ne préjuge évidemment pas de l'intérêt social des disciplines enseignées ni même de la transférabilité des enseignements. C'est juste un choix qui offre davantage de chances d'accéder à ce que j'ai déjà mentionné. Et une réalité statistique n'est évidemment pas une totalité, c'est une tendance générale.
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