Chroniques de la Compagnie Noire

Répondre
Partager Rechercher
[HRP/] Je poste ici un récit que j'ai entamé il y a quelques temps. Largement inspiré de l'univers de Glen Cook et de ses Chroniques de la Compagnie Noire, l'histoire retrace les activités de la Compagnie Noire, que j'ai imaginé dans l'univers dofusien.
A noter, dans un souci de clarté de lecture, que la Compagnie est formée par 8 personnes. Toutes ne sont pas mentionnées dans ce premier volet, aussi je ne vais pas en parler. Sachez seulement pour information que Corbeau est un Iop, Chardon un Sadida et Sparx un Eniripsa (il y a une toute petite mention d'Ouranos, un Enutrof à un moment, mais anyway).
J'espère que ça vous plaira autant que moi de l'avoir écrit !

P.S: J'envisage ces écrits dans un univers dofusien assez ancien, plutôt 1.29 en fait, donc peu de chance d'y voir apparaître des nouveautés de ces dernières années. Peut-être l'avenir les y fera figurer, mais pour le moment c'est plutôt... vintage o/ [/HRP]




Chroniques de la Compagnie Noire I - Corbeau



Les temps sont durs.

Ça fait maintenant près de deux mois que nous nous cachons dans la forêt maléfique, à jouer des coudes avec les Onis et les Kwoans. Pas franchement l'endroit rêvé pour habiter.
Enfin on fait pire. Ici au moins, aucun risque que nos poursuivants nous trouvent. Cette forêt est aussi inextricable que le cerveau de Sram. Il nous a fallu un bon mois avant de pouvoir nous déplacer sans nous perdre. Une fois j'ai bien cru qu'on avait perdu Sparx pour de bon. Cet idiot était allé pisser un peu trop loin. Résultat, trois jours de recherches et une frayeur bleue. Je lui ai fait passer l'envie d'aller se balader.

Bon, faut croire que ces temps d'oisiveté me causent du vague à l'âme. Je crois même qu'on est tous un peu atteint par l'ambiance lugubre de l'endroit. Chardon jure mordicus que c'est à cause du vieux Dark Vlad, qui vivrait loin au fond. Bah, tant qu'il y reste, ça me va. Aucune envie de le rajouter sur ma liste.

Le temps que les choses se calment, j'ai pu rattraper mon retard dans les annales de la compagnie. Quand on est en cavale on n'a malheureusement pas trop le loisir d'écrire. En fouillant un peu, je me suis rendu compte que je n'avais jamais retracé l'histoire de notre groupe. C'est sans doute un accès de paranoïa qui me fait entreprendre ce projet aujourd'hui, peut-être une peur trop grande de disparaître sans laisser de trace. Toujours est-il qu'il me paraît important qu'on ait des traces écrites de qui nous sommes, qu'on se souviennent de nous à notre juste valeur, pas comme une bande de parias sans foi ni loi.

C'est un sacré travail, et bien entendu je vois d'ici le mutisme de mes compagnons sur le sujet. Aucun de nous n'aime se rappeler son passé. C'est un truc que fait la compagnie, elle fait table rase. Étant le capitaine actuel, j'en sais un peu plus que les autres sur le passé de chacun. C'est donc à moi qu'échoie la tâche ô combien gratifiante de retracer notre histoire. Youpi.




* *
*



Il n'y a pas réellement de date précise pour situer les débuts de la compagnie. Les rassemblements de mercenaires ont toujours existé, surtout là où il y avait de l'or. Nous ne sommes pas très différents.

Je fus le premier 'membre' de la compagnie actuelle. Comme les autres, j'évite autant que je peux de remuer le passé, je suis pas fou. Seulement pour les annales, je suis prêt à prendre une grande inspiration et à faire un peu d’apnée.

Mes débuts en tant que mercenaire furent pour le compte de riches seigneurs qui me payaient pour différentes besognes. Étant fils de paysan, j'ai eu une éducation religieuse très succincte, et du même coup une approche tout à fait flexible des concepts de bien et de mal. En revanche, ce que j'ai très vite bien compris, c'est que le bien s'alignait la plupart du temps avec le côté d'où venait l'or. Question de survie, voyez ?
Pendant presque vingt ans j'ai donc été un homme de main, souvent sanglant, pour des petits nobliaux replets et fortunés. Entre autre missions en tout genre, j'ai participé à des raids contre les légions de Brâkmar aussi bien qu'à des expéditions punitives envers la milice bontarienne. Je m'embarrassais pas de savoir si j'étais d'accord ou pas, du moment que j'avais de quoi m'acheter boissons et femmes à la fin du service. Un mercenaire, vous savez ce que c'est. C'est pas vraiment riche. Je suis persona non grata dans la plupart des tavernes d'Astrub et d'Amakna et je suis certain que plus d'une fille de joie des bas-fond de Brâkmar doit se traîner un moutard qui rêverait de m'appeler papa.

Une vie sans attache, au petit bonheur la chance, comme dirait Ouranos.

Jusqu'au contrat qui tourne mal.
Certains mercenaires pensent que c'est inévitable, que statistiquement on est obligé de tomber sur un plan foireux au moins une fois dans le métier. Toujours est-il que si je mets la main sur ce petit rat de Falgor Nyel, un marchand de vins du village des éleveurs, Djaul n'aurait rien à envier à mes sévices.

L'histoire est pathétique, même pas de celle qui font les chansons. Ce petit crevard de Falgor Nyel avait des problèmes avec un clan de bandits des plaines de Cania. Sans doute que les lascards avaient fait quelques raids sur ses caves et ses fermes. J'avais donc été mandaté, moi et les quelques gars que je commandais à l'époque, pour aller expliquer la vie à ces nomades des steppes. Un boulot comme j'en avais fait des dizaines avant.
Seulement là où cette enflure de marchand mérite la mort, c'est qu'il n'avait jamais prévu de nous payer, mes gars et moi.
Le boulot avait été effectué correctement et sans bavure. En vingt ans de métier j'avais acquis un certain professionnalisme faut dire. On avait rendez-vous avec le commanditaire pas loin des Lacs Enchantés pour le paiement, de nuit, comme d'habitude (le petit monsieur tenait à sa réputation).
Je crois que je me remettrais jamais de la honte de ne pas m'être méfié.

Arrivés à l'endroit, on a attendu le bonhomme, rêvant déjà aux bières fraîches et aux catins dévergondées. Puis j'ai vu l'un de mes gars tomber, une flèche dans la gorge. Le temps que je réalise, une horde de koalaks des clans des Lacs nous tombaient dessus, fermement décidés à nous faire la peau. Ces créatures sont à peine plus que des animaux, mais ils comprennent très bien le concept de commerce. Ce bâtard de Falgor avait dû les payer une misère pour nous descendre.
J'veux bien qu'on soit expérimenté, qu'on en ait vu des vertes et des pas mûres, mais quand une cinquantaine de koalaks meurtriers vous tombent dessus à bras raccourcis, par surprise et de nuit, vous avez beau être le plus gaillard du monde, vous prenez quand même une raclée.

Je sais pas si quelques uns de mes gars en ont réchappé. Ça a été la débandade générale, y a rien de pire pour un commandant que de voir ses hommes se faire faucher comme les blés. Impossible d'organiser un semblant de résistance, mes gars se sont envolés comme ils pouvaient, et j'dois dire que j'en ai fait autant. Les bestioles sur les talons, j'en ai aligné quelques unes avant de me tirer fissa. J'ai pu atteindre la forêt des abraknydes pour me planquer et me refaire une santé.

Inutile de préciser que ce Falgor Nyel l'a joué fine. Je savais qu'au moment où je courais pour ma vie, ce rat était déjà en train de répandre le mot sur mon échec. Un commandant qui perd toute sa troupe lors d'une mission ne reste pas en service très longtemps. Je savais que dès lors, le mercenariat c'était fini pour moi. Plus aucun nantis ne voudrait prendre le risque d'avoir recours à mes services. Résultat des courses, Falgor Nyel s'était offert gratuitement mes services tout en me réduisant à néant.

J'suis pas un gars méchant comme je vous ai dit. Le bien, le mal, je m'en tape le coquillard. Mais, Iop me prenne à témoin, un jour j'irai rendre une visite si courtoise à ce marchand qu'il préférera faire un câlin au Bworker plutôt qu'avoir à faire à moi.

J'étais donc sans travail, avec une fortune ne pouvant même pas m'offrir une rognure d'ongle de prostituée et de méchante humeur. J'me suis débrouillé quelques temps dans la forêt, je suis pas mauvais chasseur, sans vraiment trop penser à ce que j'allais faire.

Puis, je suis tombé sur Chardon.

Dernière modification par Acrylique ; 13/01/2016 à 01h45.
Ça se termine un peu sèchement non ? Même si l'on sait qu'il y a une suite derrière, c'est un peu brutal.

J'aime bien, mais attention à ne pas faire l'erreur de copier, tout en adaptant l'univers, ou tu risques de voir se multiplier les incohérences et le grand n'importe quoi.
[HRP/]Suite du premier volet, où Corbeau rencontre Chardon. Pour information, Lynx, brièvement mentionnée dans la première partie, est une Crâ appartenant à la Compagnie.[/HRP]






Chroniques de la Compagnie Noire II - Chardon



Je reprends la plume après des semaines d'inactivité littéraire.

C'était pourtant pas l'envie qui me manquait, je pense à ces annales jours et nuits et sombre lentement dans une paranoïa galopante à l'idée de disparaître purement et simplement. Seulement voilà, Lynx a repéré des traces de mercenaires brâkmariens dans la bordure est de la forêt maléfique, nous obligeant à nous enfoncer plus profondément dans l'endroit (j'ai frappé cet idiot de Sparx quand il a suggéré qu'on se rebaptise la Compagnie des Suppositoires...).
Mais alors qu'à l'orée de la forêt vivent des créatures sommes toutes inoffensives, les tréfonds du bois recèlent des habitants nettement moins partageurs. Aussi, expliquer à grands coups de lattes aux Onis du coin qu'on allait rester quelques temps et qu'il fallait dorénavant compter avec nous a pris un poil de temps.

Bon. La situation s'est calmée, je peux enfin ressortir ce carnet et poursuivre ma petite psychothérapie dans l'indifférence générale. Hélas mes gars ont encore du mal à saisir l'enjeu de ces écrits, et ce n'est pas faute de prêcher.


* *
*



J'étais donc en cavale en pleine forêt des Abraknydes, la rage au ventre et l'honneur en berne.

Comme j'ai dit, je me suis débrouillé quelques temps parmi les arbres, inventant mille façons de cuire le prespic. Je me suis laissé vivre quelques semaines comme ça, m'enfonçant toujours plus loin au coeur de la forêt pour éviter que d'éventuels koalaks envoyés par cette raclure de Falgor Niel ne retrouvent ma trace. Je savais pertinemment que le mercenariat s'en était fini, comme je savais aussi pertinemment que c'était quasiment impossible pour un gaillard de la quarantaine, couvert de cicatrices et avec une sale gueule, de se recycler dans le civil.
Bon, mâchouiller du prespic jusqu'à la fin de mes jours, ça me tentait moyen et, quitte à faire quelque chose d'utile, je réfléchissais au meilleur moyen de prendre une revanche des plus cruelles sur le marchand de vin à qui je devais ma triste situation.

J'avais d'office évacué les techniques 'classiques' (comprenez la strangulation, l'empalement, l'éviscération...), et je me creusais la caboche pour imaginer une manière qui me catapulterais direct sur le podium des revanchards les plus sordides de l'histoire du royaume des douze. Honnêtement, j'y passais mes journées.

A un moment, je crois que j'ai plus ou moins atteint ce qu'on tient pour le coeur de la forêt des Abraknydes. C'est là que j'ai rencontré Chardon. Et c'est aussi là que j'ai éprouvé les plus grandes terreurs de ma vie de reître.

Faut comprendre, Chardon c'est la dernière personne que vous voudriez inviter pour un pique-nique. Ce type vous fait cailler du lait rien qu'en regardant la vache. Vraiment.

Un autre de ces jours où, tandis que je comptais fleurette à un Prespic à coups de masse, en pensant à des sévices à faire rougir le Bworker, je me suis aventuré là où j'aurais pas dû. La forêt a cette particularité de receler des essences d'arbres aux troncs de plus en plus noirs à mesure qu'on progresse dans l'endroit. Bon, moi après des semaines d'acclimatation je n'y prêtais plus grand attention, et le lugubre du décor ne me faisait ni chaud ni froid. Toujours est-il que quand j'ai vu les premiers arbres exposer une écorce aussi noire que la nuit, j'aurais quand même dû me poser quelques questions.

D'abord ça a été le silence. Je suis d'une nature qui flirt souvent avec la paranoïa, aussi ai-je une ouïe un tantinet chatouilleuse. A peine le dernier cri d'oiseau éteint, j'ai stoppé net, quelque chose n'allait pas.

Le silence était lourd.

Je veux dire, vraiment lourd. Il avait une masse perceptible tout d'un coup. Comme si l'air autour cherchait poussivement à rentrer dans mes oreilles, mes narines, ma bouche... Le décor environnant me paraissait nettement moins anodin. Il avait changé, d'une manière que je ne saurais décrire tant c'était de l'ordre du subtil. Les arbres n'étaient pas plus noirs, la lumière pas plus sombre, mais je sentais nettement une présence, une puissance même, derrière chaque brindille du coin.

La peur a fait claquer son fouet et voilà que mes bras furent pris d'une chair de poule glaçante, si persistante que ça en venait à me démanger. J'ai jeté un oeil à mes bras, le souffle court, et, à ma grande honte, ai poussé un cri digne d'une Eniripsette. Sur mes bras, sortant de mes manches retroussées, grouillaient des centaines tout ce qu'on peut trouver sous une souche. Mille-pattes, cloportes, blattes, araignées, tous se faisaient un point d'honneur à cartographier chaque centimètre carré de mes avant-bras. Pris d'une terreur panique, j'ai secoué frénétiquement mes bras pour évacuer les minuscules horreurs qui commençaient à se demander ce qu'il y avait plus loin sous la manche.
Éclater la caboche d'un bwork mal embouché je veux bien, mais lutter contre des milliers d'attaquants qui vous rongent la peau, je sais pas faire. Les démangeaisons devenaient insoutenables. Mes épaules furent bientôt prises d'un feu atroce, qui se propagea rapidement sur mon torse, mon cou, mon visage et le reste du corps. Je voyais passer confusément devant mes yeux des formes aux multiples pattes tandis que chaque parcelles de mon corps explosaient d'une douleur atroce. Hurlant, je tombai au sol, lacérant mes vêtements dans une furie incontrôlable.
L'horreur monta d'un cran quand je sentis sortir de ma bouche des êtres qui passaient en cliquetant contre mes dents et ma langue, me provoquant une quinte de toux dantesque, suivi de près par la sensation inoubliable d'une colonie de cafards qui se frayaient un chemin au travers de mes conduits auditifs, pour conquérir mes oreilles...
Le paroxysme fut atteint lorsque, au bord d'une folie nerveuse, je n'étais plus que hurlements et griffures causées par mes propres ongles, j'éprouvai ce qu'aucun homme ne devrait jamais ressentir. Une douleur aiguë, de celle qui vous paralyse les cervicales, implosa derrière mes yeux. Je gagnai une octave dans mes cris lorsque je sentis des pattes, d'araignées sans doute, chercher à se frayer un passage sous mes globes oculaires et sortir à l'air libre.
Je pris conscience alors, pour le peu de conscience qu'il me restait tant le reste était tout à l'horreur suffocante, qu'en moi, à l'intérieur, régnait une activité contre nature.
Je grouillais. Littéralement.
J'acquis la certitude funeste que d'un instant à l'autre j'allais crever comme une outre vide et qu'allaient jaillir de mon corps agonisant des centaines de milliers de vermines rampantes. Fort de cette conviction morbide et m’époumonant contre une mise à mort que Djaul lui-même n'oserait pas perpétrer, je sentis à peine mon corps nu s'enfoncer dans le sol, lentement avalé par des racines grosses comme mon poing. La terre m'avalait. Le monde n'était que grouillement, humus et déchirement.

Puis ce fut le noir.

Bon, en couchant ceci sur le papier, je me rends compte que je peux faire amande honorable. N'importe qui aurait eu la même réaction que moi en ressentant pareil supplice. Les tortures des cachots de Brâkmar me paraissaient caresses de catins après ça.

Je rouvris les yeux suspendus à des lianes aussi solides que le meilleur acier, aussi nu qu'auparavant. Le décor avait changé. Il me semblait être à l'intérieur d'un arbre, les murs étaient fait d'un enchevêtrement de racines tortueuses. Une unique chandelle brûlait d'une flamme morne non loin. Je ne remarquai pas tout de suite la silhouette qui se tenait en face de moi, mon esprit tout occupé à guetter fébrilement toute trace éventuelle de pattes parcourant une quelconque partie de mon corps.
L'homme était grand et maigre. Une toge d'un noir de suie couvrait son corps à l'exception de son visage. Des petits yeux perçants m'observaient depuis les tréfonds de leur orbites blafards. Une bouche qui se résumait à une mince ligne rougeâtre dont je n'arrivais pas à déterminer si elle tendait à sourire ou à arborer une expression sinistre. Sur son crâne entièrement rasé trônait une tresse qui ramassaient ses cheveux secs et fins et qui descendaient comme un fouet le long de son corps, jusqu'à sa taille. Sur son visage était tatoué un motif aux fines arabesques qui représentaient une multitude de chardons aux multiples épines, le tout évoluant en un réseau courant de la base du cou jusqu'au sommet du crâne. Mon coeur eut un raté.

Je connaissais ces motifs, de réputation. L'histoire de la Miséricorde du Chardon était une des nombreuses légende qui parcourent le monde des douzes, et elle n'était pas de celle que je préférais (ceci dit, le récit aurait eu nettement moins de sel si je m'étais retrouvé à la merci des Pious Vertueux...). Je savais finalement peu de choses sur le compte de ce personnage qui avait fait naître le mythe. Seulement qu'on lui prêtait des pouvoirs surnaturels (et depuis ce jour, j'entretiens des rapports extrêmement conflictuels avec la sorcellerie) et qu'il aurait été la cause du Grand Incendie qui a ravagé le temple Sadida et dix bons hectares de la forêt d'Amakna en 639.
On prête peu d'attention aux mythes de ce genre quand on est mercenaire. On se dit toujours que c'est encore un truc inventé par un quelconque chef bandit pour entourer son clan de mystères et de terreurs et que le fil de l'épée finra comme d'habitude par faire taire les imaginations les plus fertiles. Seulement là, je n'étais de toute façon plus mercenaire et, au vu de ma position franchement navrante, je n'étais plus grand chose du tout.

Je tentais quand même une approche que je savais relativement efficace dans ce genre de cas. Je lui lançai :

- "Combien tu veux ?"

L'énergumène se borna à me fixer, ses yeux résolument fixés sur les miens. En guise de réponse, j'obtins tout de même de ses commissures qu'elle se levèrent légèrement, lui conférant un air définitivement glauque. Il commençait à me chauffer.

- "Bon, au moins là je sais que tu souris mon pote, mais ça va pas t'aider à ce que je te foute pas tes parties dans le fond de la gorge quand j'aurai les mains libres."

Je savais très bien que dans ces circonstances, la menace avait autant de chance de fonctionner qu'un wabbit en avait d'apprendre à lire mais ça valait le coup d'essayer. Son sourire s'accentua davantage, devenant franchement goguenard.

On serait resté là pendant des plombes à jouer aux devinettes si le son étouffé d'une explosion n'avait pas retenti au loin, détournant l'attention de mon geôlier. Sans me quitter du regard, il recula contre la paroi de racines derrière lui et s'y enfonça lentement, son visage morbide disparaissant en dernier. Je restai seul à pendouiller mollement, luttant contre une névrose que je sentais corcée, avec le silence de l'écorce pour seule compagnie.



J'avais rencontré Chardon.
Citation :
Publié par Naio'
Ça se termine un peu sèchement non ? Même si l'on sait qu'il y a une suite derrière, c'est un peu brutal.

J'aime bien, mais attention à ne pas faire l'erreur de copier, tout en adaptant l'univers, ou tu risques de voir se multiplier les incohérences et le grand n'importe quoi.
Merci pour le retour !

Fin brutale oui, m'enfin la suite arrive directe derrière Pour ce qui est du copier, tu fais référence à l'univers de Glen Cook ? Si oui j'entends bien et essaye d'y prendre garde (après j'y peux rien, j'aime vraiment beaucoup son style ).
Répondre

Connectés sur ce fil

 
1 connecté (0 membre et 1 invité) Afficher la liste détaillée des connectés