La question du départ et du retour des djihadistes

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Malmö, Australie, Pakistan, Yemen, France, j'en passe... Ca fait beaucoup de morts dans l'actu, mais rassurez-vous et votez sur vos deux oreilles, en France, c'était l'oeuvre de déséquilibrés, et comme chacun sait, les extrémistes religieux ne recrutent pas de déséquilibrés.
Citation :
Publié par Jack O'Bannon
Si la police conclut à des liens terroristes, je le croirais. Qu'un ahuri avec une caméra soucieux de faire du buzz vienne le brailler dans son micro, ça ne me fait ni chaud ni froid.

Ne pas oublier l'intérêt de l'émetteur de l'info : les journalistes sont là pour faire du bruit et être lus. Donc quitte à se corriger après, ils vont surfer sur le n'importe quoi au début d'une affaire.
Non mais personne a dit qu'ils appartiennent à une cellule terroriste hein, mais il y a eu un appel au crime il y a quelques jours, et certaines personnes y ont répondu, déséquilibrés ou non.

Procureur de Dijon : "Le conducteur est un homme de 40 ans. Il est né à Strasbourg, il est de nationalité française"

Je cite le procureur de Dijon, c'est typiquement le genre de phrase qui incite à la haine chez certaines personnes, ses 2 parents sont nés au Maghreb et sont de confession musulmane, pourquoi le nier ?
On le sais bien que les musulmans sont pas entrain de faire la fête dans notre dos après ce genre d'incidents, mais si vous voulez une meilleure cohabitation, faudrait peut être arrêter d'avoir peur de dénoncer ce genre d'acte, tout en montrant bien que ce genre de personne =/= islam.

Il y a une peur du racisme ici qui est tel, que sur 3 incidents similaires en quelques heures, on en viens à justifier des papiers Français du mec.
Citation :
Publié par Twinkai
Non mais personne a dit qu'ils appartiennent à une cellule terroriste hein, mais il y a eu un appel au crime il y a quelques jours, et certaines personnes y ont répondu, déséquilibrés ou non.
Citation :
Publié par TrololoDooM
Soyons clairs je ne pense pas que ces mecs aient un lien avec un réseau terroriste quelconque[...]...
A l'origine je répondais à un posteur qui était déjà en mode "un islamiste a commis un attentat" ... Alors qu'en réalité, on a un média qui prétend avoir eu l'info qu'il ait crié Allah Akbar et 3 autres qui n'en disent rien (Edit : LeMonde la dément même). Donc sauter immédiatement aux conclusions sans attendre le boulot de la police et de la justice me semble risqué : on est à fond dans des réactions épidermiques et dans un cercle vicieux de haine et de violence.

On vaut mieux que ça (j'espère ...) et on va se comporter en pays civilisé avec un système policier et de justice fonctionnel. Sinon le tribunal populaire et le lynchage, c'est justement en vogue dans les même pays d'où vient cette idéologie qu'on dit détester.

Après, une autre question se pose : un random fondu voit une vidéo sur Internet et pète un plomb... C'est un terroriste ou pas ? Parce que techniquement il aurait pu péter une durite devant n'importe quel message de haine venant de n'importe où, et ça s'est déjà vu. La grosse différence avec la situation actuelle, c'est qu'il n'y a pas de publicité gratuite pour daesh faite dans les grands médias tous les jours qui a amené à une situation de pré-psychose qui a pu faire basculer des gens plus fragiles.

Dans ce cadre là, je comprends tout à fait le proc' qui dégonfle la baudruche en disant que ça n'a aucun lien avec le terrorisme. Il fait ce qu'il peut pour éviter une panique.

Dernière modification par Jack O'Bannon ; 23/12/2014 à 07h47.
Si on oublie un instant l'islam et le mot terrorisme, ne sommes nous pas dans une ère ou la facilité d’accès aux médias de masse permet aux extrémistes d'une cause quelconque d'avoir une bonne probabilité de trouver quelques fans qui iront jusqu'à l'irréparable?. Je parierai qu'un gus se mettant à appeler au meurtre sur Youtube, pour venger les poulets de batterie, trouverait bien un ou deux tarés pour le suivre.
Citation :
Publié par Mangemouton
Dans tous les cas que tu cites ce sont des personnes qui ont agit dans le cadre d'un groupe, parfois même encouragé par un état (soumission au pouvoir touça touça milgram), pas qu'un mec qui regardait des vidéos youtube l'incitant a aller tuer des infidèles.

Il y a toujours eu des gens déséquilibrés, prêts a tuer pour n'importe quoi, maintenant il utilise l'islamisme, demain ils utiliserons n'importe quelle connerie, mais a part vivre dans un état totalitaire je ne vois pas comment les empêcher.

Les vraies loups solitaires, c'est genre Anders Breivik, le mec qui fabrique des bombes dans son garage qui prépare soigneusement son plan, pas un déséquilibré qui prend un couteau, se rend au comissariat le plus proche et le premier policiers qu'il croise.
Breivik, de l'avis des psychiatres, est schizophrène, soit la maladie psychiatrique la plus grave.
Dans l'absolu, on peut qualifier n'importe quel terroriste de déséquilibré. Faut pas être bien dans sa tête pour se faire sauter avec une ceinture d'explosif dans un bus, envoyer un boeing kamikaze sur une tour, crucifier des gens qui n'ont pas la même religion.
A ce moment, on peut dire que le terrorisme n'existe pas, c'est juste des déséquilibrés.

Perso, je considère que le terrorisme, c'est l'utilisation de la terreur à des fins politiques. Que les auteurs soient psychologiquement atteints ou pas.

J'avoue que je ne comprends pas bien la communication officielle. On veut pas dire que c'est du terrorisme parce que dans ce cas, ce serait un échec de la politique sécuritaire, alors que si c'est juste un déséquilibré, c'est la faute à pas de bol ? Ou c'est parce que le terrorisme serait une conséquence de notre intervention militaire contre EI ?

Dernière modification par Mothra ; 23/12/2014 à 09h16. Motif: Division du message pour suivre le quote dans un autre sujet
Non mais sérieusement quoi.
Il y a quand meme une difference entre Breijvik (meme avec sa maladie) et disons le mec qui a descendu des gens dans le Cinema a Denver. Le degre d'atteinte n'est pas le meme. Si le mec de Denver s'etait reclame d'une ideologie religieuse ou politique, ca n'en changerait pas que c'est essentiellement un desaxe qui fait n'importe quoi, tandis que pour Breijvik c'est pas aussi clair (disons au moins que c'est une forme "coherente" d'atteinte psychiatrique dans son cas).

Les types qui sortent de l'hopital psychiatrique pour aller tuer des gens, ca existe tout le temps, ca precede les ideologies, et ca leur survivra aussi. Ils se reclament de Dieu, des voix qui parlent dans la tete, ou je sais pas quoi d'autre, le sujet a la mode change avec l'actualite politique, du coup il est attendu qu'un certain nombre de desaxes se reclament de l'islamisme de nos jours, juste comme ils se reclamaient d'autres ideologies/religions dans le passe. Ca n'indique rien de particulier.

Si par contre on a plus de Breijvik (ou de Merah) ca deviendra vite un probleme, mais pour le moment on ne peut pas encore parler de ca, pour autant qu'on puisse observer si rapidement et sans le temps de l'analyse, on dirait que c'est des desaxes qui sortent de l'HP. Si ca n'est pas le cas il sera temps de reaviser.
Le danger du "terrorisme", du schizo qui attaque les passants en criant allahouahkbar à la véritable cellule terroriste planifiant un vrai massacre dans une école va bien au-delà des quelques dizaines ou centaines de victimes qu'il peut faire.
L'impact médiatique de tels gestes est tellement fort, et les réactions viscérales de tout un chacun de défense face à ce genre d'agression tellement puissantes que cela peut entraîner des réactions collectives, c'est à dire politiques, très dangereuses.
Autrefois, ces réactions dangereuses étaient potentiellement limitées : une guerre par ci, un pogrom par là et basta, une fois que le sang avait coulé on passait à autre chose. Mais on est plus au XIXème siècle, et, dans le cadre de la course vers la singularité technologique qui nous guette, il y a moyen de provoquer la mise en place d'une structure de surveillance qui aurait fait sangloter Staline de joie, et dont il sera impossible de se débarrasser ensuite.
Citation :
Publié par Aloïsius
il y a moyen de provoquer la mise en place d'une structure de surveillance qui aurait fait sangloter Staline de joie, et dont il sera impossible de se débarrasser ensuite.
Sibyl system? (recherche google, si tu est pas allergique a l'animation japonaise sa vaut le coup )

Citation :
Publié par Mothra
Il y a quand meme une difference entre Breijvik (meme avec sa maladie) et disons le mec qui a descendu des gens dans le Cinema a Denver. Le degre d'atteinte n'est pas le meme. Si le mec de Denver s'etait reclame d'une ideologie religieuse ou politique, ca n'en changerait pas que c'est essentiellement un desaxe qui fait n'importe quoi, tandis que pour Breijvik c'est pas aussi clair (disons au moins que c'est une forme "coherente" d'atteinte psychiatrique dans son cas).

Les types qui sortent de l'hopital psychiatrique pour aller tuer des gens, ca existe tout le temps, ca precede les ideologies, et ca leur survivra aussi. Ils se reclament de Dieu, des voix qui parlent dans la tete, ou je sais pas quoi d'autre, le sujet a la mode change avec l'actualite politique, du coup il est attendu qu'un certain nombre de desaxes se reclament de l'islamisme de nos jours, juste comme ils se reclamaient d'autres ideologies/religions dans le passe. Ca n'indique rien de particulier.

Si par contre on a plus de Breijvik (ou de Merah) ca deviendra vite un probleme, mais pour le moment on ne peut pas encore parler de ca, pour autant qu'on puisse observer si rapidement et sans le temps de l'analyse, on dirait que c'est des desaxes qui sortent de l'HP. Si ca n'est pas le cas il sera temps de reaviser.
La grosse différence pour moi entre le simple fou et le terroriste (qui est un grand malade aussi) réside dans la préparation et l'impact de l'acte en lui même.

entre un gars qui se pointe dans un commissariat avec un couteau de boucher et un Merah il y a une marge......

Dernière modification par gunchetifs ; 23/12/2014 à 10h41.
Message supprimé par son auteur.
Disons que l'expertise psychiatrique initiale a conclu à une schizophrénie, avec des arguments relativement forts. Et que devant le tollé dans l'opinion publique, les médias et les politiques à cause d'un possible échappement à la prison, une seconde expertise a logiquement conclu qu'il était sain d'esprit.
Citation :
Publié par Aloïsius
Le danger du "terrorisme", du schizo qui attaque les passants en criant allahouahkbar à la véritable cellule terroriste planifiant un vrai massacre dans une école va bien au-delà des quelques dizaines ou centaines de victimes qu'il peut faire.
L'impact médiatique de tels gestes est tellement fort, et les réactions viscérales de tout un chacun de défense face à ce genre d'agression tellement puissantes que cela peut entraîner des réactions collectives, c'est à dire politiques, très dangereuses.
Autrefois, ces réactions dangereuses étaient potentiellement limitées : une guerre par ci, un pogrom par là et basta, une fois que le sang avait coulé on passait à autre chose. Mais on est plus au XIXème siècle, et, dans le cadre de la course vers la singularité technologique qui nous guette, il y a moyen de provoquer la mise en place d'une structure de surveillance qui aurait fait sangloter Staline de joie, et dont il sera impossible de se débarrasser ensuite.
Bien sûr. C'est exactement ce qui s'est passé aux USA et au RU après le 11 septembre.

Par contre je pense que ce phénomène touche d'autres choses, qui relèvent de la différence. C'est la porte grande ouverte à l'intolérance.

Dans les années 1980 les extrémistes de gauche et de droite confondus ont fait des dégâts considérables. Mais il s'agissait d'occidentaux qui se radicalisaient au nom d'idées occidentales. Il n'y avait pas du tout de phénomène de rejet de ces personnes en tant que telles.

Il n'en est pas de même pour les exactions commises par ces groupes qui se réclament de l'Islam dans les pays où ils sont actifs. Elles suscitent des réactions beaucoup plus fortes parce qu'elles sont le fruit d'une démarche politique fondée sur des idées qui ne viennent pas de chez nous.

En Afrique il y a eu des conflits beaucoup plus meurtriers. Et les exactions commises là-bas étaient tout-à-fait du même ordre que celles commises par l'EI ou d'autres groupes qui se réclament de l'Islam. On parle de 4 millions de morts au Congo entre 1998 et 2004, ce qui fait de ce conflit de loin le plus meurtrier de ces 20 dernières années. A l'époque on en parlait du bout des lèvres dans la presse et je ne serais pas étonné qu'il y ait des gens qui ne le savent même pas aujourd'hui.
Citation :
Publié par Borh
Disons que l'expertise psychiatrique initiale a conclu à une schizophrénie, avec des arguments relativement forts. Et que devant le tollé dans l'opinion publique, les médias et les politiques à cause d'un possible échappement à la prison, une seconde expertise a logiquement conclu qu'il était sain d'esprit.
Je sais pas trop ce que t'en pense en temps que spécialiste dans le domaine de la santé, mais j'ai comme l'impression que la psychanalyse et la psychiatrie, y a beaucoup de n'importe quoi.
Je ne comprends pas comment et ou on peut placer des frontières entre schizophrénie et foi religieuse extrémiste par exemple.
Ou bien comment on peut en guérir en discutant allongé sur un canapé.
J'ai pas le plus grand respect pour ces professions en fait. J'ai en infiniment plus sur les neurologues par exemple, qui tentent de comprendre, sinon analyser le cerveau plutôt que le comportement.
Ben déjà, au-delà de la construction des mots à partir du grec, psychiatrie et psychanalyse n'ont aucun rapport.

Sinon pour troller un petit coup :
"Je ne comprends pas comment et ou on peut placer des frontières entre schizophrénie et foi religieuse extrémiste par exemple."
Justement, y en a pas.
Citation :
Publié par blackbird
Dans les années 1980 les extrémistes de gauche et de droite confondus ont fait des dégâts considérables. Mais il s'agissait d'occidentaux qui se radicalisaient au nom d'idées occidentales. Il n'y avait pas du tout de phénomène de rejet de ces personnes en tant que telles.

Il n'en est pas de même pour les exactions commises par ces groupes qui se réclament de l'Islam dans les pays où ils sont actifs. Elles suscitent des réactions beaucoup plus fortes parce qu'elles sont le fruit d'une démarche politique fondée sur des idées qui ne viennent pas de chez nous.

En Afrique il y a eu des conflits beaucoup plus meurtriers. Et les exactions commises là-bas étaient tout-à-fait du même ordre que celles commises par l'EI ou d'autres groupes qui se réclament de l'Islam. On parle de 4 millions de morts au Congo entre 1998 et 2004, ce qui fait de ce conflit de loin le plus meurtrier de ces 20 dernières années. A l'époque on en parlait du bout des lèvres dans la presse et je ne serais pas étonné qu'il y ait des gens qui ne le savent même pas aujourd'hui.
L'indifférence vis-à-vis des tragédies africaines s'explique simplement par le racisme plus ou moins inconscient de la communauté internationale et de l'opinion publique : il est admis que l'Afrique est le continent des famines, des guerres civiles et des massacres, tout ce qui s'y passe d'atroce est donc normal, surtout si cela y reste confiné. C'est "loin" et ce sont des noirs qui se massacrent entre eux, on y comprend rien, et les Hutus n'ont jamais dit qu'une fois éliminés les Tutsis, ils iraient à la conquête du monde (idem pour tous les autres cas depuis l'indépendance des pays africains).
Le terrorisme d'extrême-gauche ou d'extrême-droite, à l'exception de l'Italie, n'a jamais pris les apparences d'un terrorisme de masse. C'étaient de grands patrons, des généraux qui étaient visés. Les organisations terroristes qui étaient derrière ces attaques étaient de très petite taille, isolées, sans soutien. Bref, un simple problème de police.
Al Queda, les Talibans, les Shebabs et maintenant l'EI, c'est différent : c'est une internationale terroriste, qui bénéficie de soutiens innombrables au sein du monde musulman (va falloir arrêter avec le coup de l'infime minorité... leurs sondages sont certes en baisse, mais reste terriblement élevés pour des groupements d'assassin), qui s'appuie sur une lecture historique (c'est à dire une manière de lire qui existe depuis des siècles) du Coran, sur une idéologie et des valeurs bien plus "hypnotisantes" que l'extrême-gauche (le matérialisme historique vs les vierges du paradis ; l'avant-garde du prolétariat vs les guerriers de dieu... quand on parle aux testicules et à la testostérone d'un jeune homme, on capte plus facilement son attention que quand on s'adresse à son néocortex). Enfin, ces mouvements affirment nécessairement une volonté de domination mondiale et de destruction de l'Occident.
Avec Daesh, on a la totale : hyper-violence, utilisation des médias modernes, pétrole, soutiens partout dans le monde, esclavage et viols des femmes issues des minorités religieuses, construction d'un Etat symbolique, répétition de la geste des conquête foudroyantes de l'islam des 7e et 8e siècles. Il est évident que ce truc a toutes les caractéristiques requises pour provoquer une réaction hyperviolente des sociétés occidentales (et des autres aussi, en particulier en Inde...), surtout si son expansion au sein de la galaxie jihadiste se poursuit.
C'est presque dingue de dire ça, mais, comparé à Daesh, Al Queda est un facteur de paix. Si les Talibans ou les mouvements jihadistes en Asie du Sud et du Sud-Est changent de camps et se rallient aux idées et aux pratiques de Daesh (sans même parler d'allégeance), c'est un bain de sang qui menace.

En résumé : pour les sociétés occidentales, le danger réel est dix plus fort que dans le cas de l'extrême-gauche, et le danger "symbolique" ou "psychologique" est mille fois plus fort. L'esclavage sexuel des chrétiennes et des yazidis est un coup de génie de ce point de vue, si on considère que l'objectif de Daech est le déclenchement d'une confrontation avec "les infidèles".
Manquerait plus qu'un Sultan mégalomane s'installe à Istanbul et profite du désarroi économique de la Grèce et des Balkans pour pousser ses pions dans le Sud-Est de l'Europe...
Je pense que le danger est surtout intérieur : l'intolérance est un moteur politique puissant.

A l'extérieur, L'EI ne nous pose pas de problème de société. Ces gens sont d'une extrême dangerosité pour les raisons que vous invoquez et il faut les combattre, détruire leur organisation. D'ailleurs, ici comme là-bas, ils fédèrent tout le monde contre eux.

Dernière modification par blackbird ; 23/12/2014 à 19h56.
Citation :
Publié par Aloïsius
...
Autrefois, ces réactions dangereuses étaient potentiellement limitées : une guerre par ci, un pogrom par là et basta, une fois que le sang avait coulé on passait à autre chose. Mais on est plus au XIXème siècle, et, dans le cadre de la course vers la singularité technologique qui nous guette, il y a moyen de provoquer la mise en place d'une structure de surveillance qui aurait fait sangloter Staline de joie, et dont il sera impossible de se débarrasser ensuite.
Les deux choses sont liée.
Autrefois comme tu dis, les réactions étaient potentiellement limités, mais l'accès à l'information était aussi très limité... Je ne suis pas sur que j'aurais eu l'info d'une voiture fonçant dans une foule en 1990, et ce à moins d'être branché sur les médias français.
Actuellement tout un chacun peut avoir un accès quasi minute par minute des exactions commises par l'EI, la ou nous n'avons même pas encore un accès complet des exactions commises au Vietnam. Quel aurait été la réaction du monde si la même couverture avait été possible?
Ce qui se profile en terme de surveillance n'est que le pendant de l'accès à l'information de la population. Si ta population n'a pas accès à ce qu'"elle ne doit pas", tu n'as plus besoin de surveillance. Les chinois applique très bien cela. Limiter l'accès à l'info afin de limiter la surveillance. Nous avons le pendant contraire avec les USA, laisser un accès et une expression complète, mais aussi avec le pendant de surveillance complète.

Il n'empêche que cette surveillance montre déjà ces limites, suites aux révélations Snowden, il est redevenu la règle dans la Genève internationale par exemple, mais aussi au niveau des entreprises de premier plan, de ne plus utiliser tel/internet pour la transmission de données sensibles, mais de ré-utiliser le "en main propre" et la transmission orale au coin d'un restaurant.
Ca fait quand même flipper de voir les gens se la jouer enquêteur et/ou juge sur internet à cause ( grace ? ) à la rapidité de l'information.On en est saturé, et pas forcément en bien. On en a eu l'exemple hier, la personne qui relaie la mauvaise information du Ouest France ( c'est moi ou l'article original est édité et qu'il n'y a pas eu "d'excuses" ? Je ne connais pas le terme journalistique quand une affirmation est donnée avec des sources non vérifiées ) n'est pas venu aujourd'hui dire qu'elle s'est emballée et qu'elle regrette.
Citation :
Publié par Aloïsius
L'indifférence vis-à-vis des tragédies africaines s'explique simplement par le racisme plus ou moins inconscient de la communauté internationale et de l'opinion publique : il est admis que l'Afrique est le continent des famines, des guerres civiles et des massacres, tout ce qui s'y passe d'atroce est donc normal, surtout si cela y reste confiné. C'est "loin" et ce sont des noirs qui se massacrent entre eux, on y comprend rien, et les Hutus n'ont jamais dit qu'une fois éliminés les Tutsis, ils iraient à la conquête du monde (idem pour tous les autres cas depuis l'indépendance des pays africains).
Le terrorisme d'extrême-gauche ou d'extrême-droite, à l'exception de l'Italie, n'a jamais pris les apparences d'un terrorisme de masse. C'étaient de grands patrons, des généraux qui étaient visés. Les organisations terroristes qui étaient derrière ces attaques étaient de très petite taille, isolées, sans soutien. Bref, un simple problème de police.
Al Queda, les Talibans, les Shebabs et maintenant l'EI, c'est différent : c'est une internationale terroriste, qui bénéficie de soutiens innombrables au sein du monde musulman (va falloir arrêter avec le coup de l'infime minorité... leurs sondages sont certes en baisse, mais reste terriblement élevés pour des groupements d'assassin), qui s'appuie sur une lecture historique (c'est à dire une manière de lire qui existe depuis des siècles) du Coran, sur une idéologie et des valeurs bien plus "hypnotisantes" que l'extrême-gauche (le matérialisme historique vs les vierges du paradis ; l'avant-garde du prolétariat vs les guerriers de dieu... quand on parle aux testicules et à la testostérone d'un jeune homme, on capte plus facilement son attention que quand on s'adresse à son néocortex). Enfin, ces mouvements affirment nécessairement une volonté de domination mondiale et de destruction de l'Occident.
Avec Daesh, on a la totale : hyper-violence, utilisation des médias modernes, pétrole, soutiens partout dans le monde, esclavage et viols des femmes issues des minorités religieuses, construction d'un Etat symbolique, répétition de la geste des conquête foudroyantes de l'islam des 7e et 8e siècles. Il est évident que ce truc a toutes les caractéristiques requises pour provoquer une réaction hyperviolente des sociétés occidentales (et des autres aussi, en particulier en Inde...), surtout si son expansion au sein de la galaxie jihadiste se poursuit.
C'est presque dingue de dire ça, mais, comparé à Daesh, Al Queda est un facteur de paix. Si les Talibans ou les mouvements jihadistes en Asie du Sud et du Sud-Est changent de camps et se rallient aux idées et aux pratiques de Daesh (sans même parler d'allégeance), c'est un bain de sang qui menace.

En résumé : pour les sociétés occidentales, le danger réel est dix plus fort que dans le cas de l'extrême-gauche, et le danger "symbolique" ou "psychologique" est mille fois plus fort. L'esclavage sexuel des chrétiennes et des yazidis est un coup de génie de ce point de vue, si on considère que l'objectif de Daech est le déclenchement d'une confrontation avec "les infidèles".
Manquerait plus qu'un Sultan mégalomane s'installe à Istanbul et profite du désarroi économique de la Grèce et des Balkans pour pousser ses pions dans le Sud-Est de l'Europe...
C'est déjà ce que disait le juge Trevidic, ces actions en elles mêmes ne présentent pas de risque pour le pays de façon direct. Ca restera toujours largement moindre que les morts par accident de la route, les accidents domestiques ou les crimes crapuleux.
Le danger est indirect : l'impact que cela peut avoir sur la cohésion de la société. Que la conséquence soit une augmentation du racisme, que tous les musulmans soient vus comme de potentiels terroristes, qu'il y ait des crimes de représailles contre des innocents. Et qu'en conséquence, cela radicalise des musulmans modérés, entrainant un cercle vicieux débouchant sur la guerre civile prédite par Eric Zemmour.
La solution pour ne pas tomber dans ce cercle, c'est que la société fasse bloc. La France en est-elle capable ? On ne va pas tarder à le savoir, je pense (sans vouloir être pessimiste).
Citation :
Publié par TrololoDooM
Un appel au passage à l'acte est fait il y'a quelques jours par ISIS pour tuer des sales kuffar en France. 72h plus tard, un mec rentre dans un commissariat et poignarde quelques infidèles, un autre type enfonce des mécréants avec sa bagnole à Dijon, et un dernier fait un carnage sur les kuffar en camionette à Nantes. Les 3 ont hurlé, "Allahu Akbar", par coïncidence.
N'y a t-il vraiment aucune raison de voir un pattern là dedans ?
Non, il s'agit de "déséquilibrés" isolés et d'un incroyable concours de cironstances.
Je ne sais pas ce qu'est un "kuffar", mais comme Milkman tu devrais aller donner tes informations aux enquêteurs parce que je pense que même eux ignorent les liens de causalités entre ce qu'aurait demandé l'ISIS et les trois actes dont tu parles, dont la religion des suspects (si jamais elle avait un rapport avec les faits) n'est même pas établie.

Ensuite, qu'un second taré se dise en regardant la télévision qu'en effet c'est trop cool de prendre le volant et de faucher des piétons, faut un prisme de lecture sacrément trouble pour y voir un problème religieux plutôt qu'un problème médiatique...
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