Keelala Chapitre II : Apprendre

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Jai adoré :
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C’était, honnêtement, le couteau le plus laid qu’il m’ait été donné de voir
J'ai eu un fou rire me rappelant mes premieres armures
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Vraiment super, j'ai tout lu d'une traite.

Si je puis faire une remarque, l'orthographe pèche quand même un peu, ce qui contraste avec ton style travaillé et la richesse du vocabulaire employé.

Mais à part ca, que du bon !
Je viens aussi de tout lire
C'est franchement bien , le style est super bien travaillé et l'immersion immédiate , du grand art , bravo !

Khelben , même si l'orthographe n'est pas parfaite à 100 % , elle est quand même bien meilleure que 99.9 % de ce qui se voit à l'heure actuelle , alors il ne faut pas abuser
Je suis d'accord Daarkyel, par rapport au niveau moyen en orthographe sur les forums c'est d'un niveau de langue...époustouflant
Mais cette histoire n'est pas un banal post, c'est du texte travaillé et rédigé avec soin, et qui au final doit constituer un roman (c'est Keelala qui l'a dit), c'est pour ca que j'ai jugé bon de faire la remarque (d'autant qu'il y a contraste avec la richesse du vocabulaire et du style, je le répète). C'est surtout des fautes d'accord/conjugaison par ci par là, mais il est vrai que ca s'améliore avec les épisodes.

P.S. : Ca risque pas de t'intéresser Hulck, c'est du roleplay, donc c'est pas pour les GB comme toi
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Corwin

. . . Corwin me toisait de toute sa taille, penchant vers moi un visage à la peau mate et aux yeux sombres. Je restais bouche-bée quelques instants tenant mon vilain couteau d’une main molle et dévisageant le firbolg bêtement. Il avait les pommettes hautes, un nez légèrement retroussé et étrangement petit pour son visage, une bouche large mais quasiment sans lèvres, ses oreilles pointues étaient ornées de deux anneaux d’or. Même lorsque nous nous étions rencontrés en présence d’Azale, je n’avais pu prendre pleinement la mesure de cette créature. Il se dégageait de lui une puissance naturelle et tranquille reflété par la sérénité de son regard. Et pourtant, je sentais dans le dessin affirmé de sa mâchoire et les courbures de ses muscles une force sauvage prête à jaillir.

- C’est un beau couteau. Répétât-il plus doucement.

. . . Je sursautais et jetais un œil sur l’objet. Sa lame était grossière, terne et pleine d’imperfections, sa garde, dont le cuir avait été maladroitement appliqué, était tout sauf régulier et agréable au toucher… Beau ?

. . . Et je ri.

. . . Et lui aussi.

- Non. Non… Les dieux me pardonnent, il est très laid ! Dit-il en posant ses mains sur ses hanches.

- Ma mère me renierait sur le champs si elle voyait une telle horreur ! hoquetais-je en riant de plus belle.

- Par Cerumnos ! Le mienne ferait de même en voyant mes piètres talents d’armurier…

- Il faut croire que le talent saute des générations !
Affirmais-je en jetant nonchalamment le « chef-d’œuvre » par dessus mon épaule. J’abandonne… Au moins pour aujourd’hui…

- Peut-être…

. . . Il hésitait à poursuivre, dansant à peine perceptiblement d’un pied sur l’autre.

- Peut-être voudriez-vous partager ma soupe… Il… Il n’y aura pas besoin de couteau, au moins ! Finit-il dans un large sourire.

. . . Je cessait de rire et le dévisageait. Partager un repas avec une telle créature, car ce n’était encore qu’une créature à mes yeux, me semblait étrange. Les lurikeens du Voile et plus encore, ceux qui, comme moi, l’avaient traversé affichaient un grand mépris pour les races mortelles et plus encore pour celles qui n’étaient pas humaines. Toutefois, j’avais beau harceler mon cœur dans tous les sens, il ne me disait rien d’autre que ce que mes oreilles et mes yeux affirmaient. Mon voisin firbolg n’était ni plus ni moins qu’un être doué de raison et de sentiments tout comme moi. A moins que ses coutumes gastronomiques ne s’avèrent franchement rébarbatives, il me semblait idiot de ne pas accepter. Qui plus, qui mieux qu’un natif de ce coté du voile pourrait m’en apprendre plus sur Hibernia ?

- Avec plaisir. Répondis-je finalement en souriant.

. . . Le souper s’avéra bien plus qu’un simple repas. Nous veillâmes jusque très tard cette nuit-là. Chacun questionnant l’autre à tour de rôle. Moi, juchée sur une pile de couvertures pliées dans un large fauteuil, lui presque accroupi sur un billot de bois près de l’âtre, attisant les braises distraitement tout en discutant ou en écoutant. J’appris qu’il s’était absenté pour rendre visite à sa fiancée dans l’estuaire du Shannon. Je lui parlais du voile et du peuple lurikeen, il me conta les légendes du sien. Je lui décris mon villages et les bois l’entourant, il m’expliqua la mer qui vient lécher les plages de Connacht comme une coulée d’or sous les feux du soleil levant. Le danger, la peur, la guerre restèrent aux portes de notre maison.

. . . Nous prîmes l’habitude de renouveler cette expérience. Et parfois nous allions chasser ensemble. Il était intarissable lorsqu’il s’agissait de chanter ou de raconter l’histoire des firbolgs mais la plupart du temps c’était un compagnon calme et silencieux. Il me fut difficile de m’adapter à ce bien étrange duo. Il refusait obstinément de me laisser aller au corps à corps prétextant ma constitution de femme et sa propre maîtrise de son bouclier. Je dois avouer qu’il lui arrivait bien souvent, lorsque nous étions assez proche l’un de l’autre, de lancer son bras armé d’un immense écu entre moi et l’animal que nous attaquions et de m’éviter ainsi une blessure. Nous développâmes notre technique au fur et à mesure. J’attirais un animal loin de ses congénères et Corwin l’assommait d’un coup de masse. Si la pauvre bête respirait encore, j’avais pour mission de l’achever d’une flèche en pleine tête.

. . . Nous rentrâmes bien des fois penauds et meurtris suite à des expériences malheureuses avec des animaux plus fourbes que les autres. Mais bien souvent aussi, nous revenions, une ou deux carcasses triomphalement juchées sur le cheval de Corwin, traversant la ville avec une démarche de seigneurs conquérants.

. . . Parfois Azale, guère impressionnée par mon voisin, participait à nos sorties. Et dans ces cas-là, Corwin et moi restions assis en maugréant sur la puissance de sa magie tandis qu’elle immobilisait sa cible avant de la faire littéralement exploser. N’eussent-été les dégâts considérables qu’elle faisait aux carcasses nous n’aurions plus rien eu à faire. Mais si nous voulions remplir nos assiettes, il nous fallait la forcer à nous laisser faire. Elle en riait mais nous assurait que nos ennemis possédaient de puissants contre-sorts qui pouvaient rendre toute sa magie vaine et que dans ces cas-là, seul le fer parlait.

. . . Le fer criait la rage et la haine sur les rouges plaines d’Emain Macha…
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Un ennemi partie I



. . . Comme à son habitude, Mavelle surgit un matin devant ma porte. Seulement cette fois, je fus surprise par son aspect. Des cernes sombres masquaient l’éclats de son regard, son teint était plus gris que blanc et des mèches s’échappaient de la capuche de sa cape. Sa tenue habituellement sobre mais resplendissante portait des traces inhabituelles, des taches sombres s’y étalaient, de la boue maculait ses bottes, des brins d’herbes achevaient de sécher en différents endroit. Je m’écartait du pas de la porte précipitamment pour la laisser entrer.

- Non, nous n’avons pas le temps ! Dun Crauchon est assiégé depuis plusieurs jours. Je suis venue demander des renforts à Dame Brigit mais il…

. . . Elle s’interrompit et sembla avoir une faiblesse. D’une main tremblante, elle agrippa la chambranle et fini dans un souffle :

- …mais il me faut repartir dès maintenant !

- Vous ne pouvez pas ! Vous êtes exténuée !

- Oui…
dit-elle dans un sourire plus ironique que joyeux. Voilà deux jours que je n’ai ni dormi, ni pris quelque repos… Mais il faut retourner à Dun Crauchon au plus vite, devancer les renforts et préparer leur arrivée.

- Je viens !
m’écriais-je en courant déjà à l’intérieur de mon logis pour saisir au vol mes affaires.

. . . J’ouvris les portes de mon armoire à la volée, faisant voler mes affaires à travers la chambre, j’attrapais l’armure que ma mère m’avait donné. Je l’enfilais et sans prendre le temps de finir de boutonner la veste, j’enfilais mes bottes en sautillant vers le salon où se trouvaient mes armes. Je pris mon arc et mon carquois, puis retournait sur le sol un tiroir pour trouver les dagues fabriquées par Fripon. Tenant entre les dents ma ceinture, je courus vers la porte. Mavelle n’était plus là. Je dévalais les escaliers tout en tentant de faire passer la courroie de mon carquois par dessus ma tête. Je manquais de tomber et sautais les dernières marches dans une cabriole invraisemblable.

. . . Mavelle se tenait déjà sur son cheval près de l’écurie. Je couru vers mon poney en finissant de m’harnacher puis je sellais mon poney rendu nerveux par mon agitation. Je pestais contre les sangles puis finis par enfourcher ma monture. A peine étais-je en place que Mavelle, sans m’accorder un regard, éperonna son propre cheval. Nous quittâmes la ville au galop. Nous ne ralentîmes plus l’allure malgré les souffles de plus en plus bruyants de nos montures.

. . . En arrivant à Druim Ligen, je vis une foule impressionnante. Et…. Et totalement incongrue ! Toutes les races du royaume, habituellement si distantes les unes des autres, se trouvaient mêlée indistinctement. Lurikeens et firbolgs discutaient aussi naturellement que Corwin et moi en avions pris l’habitude. Je vis des humains et des firbolgs invoquer des sorts étranges. Des mages se concentraient de leur coté, parfaitement indifférents aux bruits des armes et des boucliers de leurs voisins. Des armures telles que je n’en avais jamais vu brillaient à en faire pâlir le soleil. Des bardes tapaient déjà avec ardeur sur leur tambour, donnant le rythme de la marche à venir. Des druides allaient de l’un à l’autre, distribuant protections et force. Quelques archers vérifiaient leurs arcs tout en chuchotant entre eux. Des forgerons sur le coté criaient pour attirer l’attention de ceux dont les armes nécessitaient un affûtage. Quelques guerriers s’adonnaient à des passes d’armes qui faisaient crier d’admiration ou de moquerie leurs compagnons. Quelques personnes, juchées sur les marches du fort frontière tentaient de dominer le brouhaha ambiant et semblaient organiser…

- L’armée d’Hibernia. Me dit Mavelle, englobant du regard la foule à nos pieds.

- C’est la… guerre… maintenant ?

- Oui.
Répondit-elle sobrement.

. . . Nous laissâmes nos chevaux au palefrenier. Mavelle se dirigea tout droit vers les portes ralentissant à peine pour saluer d’un signe de tête quelques personnes. Je trottinait derrière elle, tachant de ne pas la perdre de vue tout en priant pour échapper à l’inévitable écrasement qui me guettait.

. . . Je la rattrapais alors qu’elle échangeait quelques mots avec une lurikeen dans un magnifique habit en haut des marches. Elles hochèrent toutes deux la tête puis Mavelle passa les portes. Je la suivit. L’intérieur, protégé par d’épaisses murailles qui ne laissaient passer qu’un bruit assourdi, était désert. Nous traversâmes la cour vers l’autre porte. Mavelle actionna un mécanisme et elle s’ouvrit. Nous pénétrâmes dans ce qui semblait être un sas. La première porte se referma et la seconde s’ouvrit. Je retins mon souffle en la franchissant. Une seconde armée, mais déjà sur le pied de guerre se tenait de l’autre coté. Mavelle salua de la tête un humain qui portait une lourde armure d’écaille puis se tourna vers moi.

- A partir d’ici, nous sommes en zone frontière. Nous ne disposons pas d’assez de troupes pour sécuriser totalement ces régions mitoyennes de l’ennemi. Elles sont sans cesse en butte aux raids et aux tentatives d’invasion. Nos avant-postes nous garantissent quelques relais d’une sécurité précaire. Des créatures monstrueuses et des humains corrompus s’allient pour pénétrer nos terres. A partir d’ici… La mort rode, jeune Keelala.

. . . Je déglutis péniblement mais assurait la sangle de mon carquois sur mon épaule puis saisis mon arc si fort que les jointures de mes doigts blanchirent. Je fis un pas en avant et fixait Mavelle. Elle esquissa un léger sourire.

- Marche dans mes pas.


. . . Nous longeâmes les murs de la forteresse puis escaladâmes la pente qui lui succédait. Nous marchâmes longtemps sur les crêtes jusqu’à redescendre vers un lac que nous contournâmes de loin en terrain couvert. Progressant dans les sous-bois nous forçâmes le pas jusqu’au soir. A la tombée de la nuit, notre progressions se fit plus lente mais Mavelle ne manifestait pas l’intention de s’arrêter. Je refoulais ma fatigue, vidais mon esprit et laissait la nature environnante emplir mes sens. Malgré ma distraction apparente, tous mes sens restaient en éveil dans l’attente d’un signe quelconque. Mon esprit se reposait, laissant les commandes à mon instinct. Au milieu de la nuit, nous arrivâmes à l’orée de la forêt. Devant nous s’étalait un vaste plateau au milieu duquel s’érigeait une forteresse.

- Dun bolg. Me chuchota Mavelle.

. . . Nous traversâmes le terrain découvert, sous couvert de la nuit, encore plus en alerte que nous ne l’étions déjà. Lorsque nous arrivâmes aux portes, Mavelle se contenta de baisser sa capuche devant l’un des gardes qui, l’ayant apparemment reconnu, s’effaça devant elle. Nous pénétrâmes dans la cour. Un feu y brûlait autour duquel quelques gardes discutaient à voix basse. Mavelle me pria de rester avec eux tandis qu’elle allait voir le chef du fort.

. . . Je m’installais timidement près du feu, un peu à l’écart. Peu après, l’un des hommes me tendit une écuelle en bois et une gourde. Je les acceptais avec un sourire. Il répondit d’un signe de la tête puis se tourna à nouveau vers les autres. Bien que j’eusse du être affamée, j’avais l’estomac trop noué dévorer ma portion. Je la mangeais donc distraitement tout en fixant des yeux la porte par laquelle Mavelle avait disparu. Un lurikeen en surgit en trombe, n’accordant d’attention à personne. Otant son arc de son dos, il franchit les portes extérieures et sortit.

. . . Je commençais à somnoler lorsque Mavelle toucha doucement mon épaule.

- Nous allons finir la nuit ici. Un autre messager à prit le relais jusqu’à Dun Crauchon. Nous attendrons ici, l’arrivée de l’armée.

. . . Elle me tendit une cape épaisse. Et me conseilla de dormir un peu sans quitter mon équipement. A peine fus-je enroulée dans la cape que je sombrais.
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Un ennemi partie II



. . . Ce qui me paru quelques secondes plus tard, Mavelle touchait à nouveau mon épaule. Je bondis hors de ma couverture de fortune, mes armes encore nichées aux creux de mes bras.

- Il est temps. M’annonça Mavelle.

. . . Je remis mes armes en place et pliait la cape avant de la lui tendre.

- Garde-la. Dit-elle en se redressant.

. . . Je déployais à nouveau le morceau d’étoffe, brune à la lumière du petit matin, et la passais sur mes épaules. Puis Mavelle et moi passâmes la porte du fort. Près de l’endroit où nous étions sorties des bois la nuit-même, un nuage de poussière s’élevait. En quelques secondes il se transformât en une troupe ordonnée et marchant en rythme. Nous descendîmes la colline sur laquelle reposait le fort en compagnie de quelques personnes puis nous rejoignîmes l’armée. Mavelle me désigna quelques archers et m’enjoignit de les rejoindre. Je pénétrais leur rang timidement.

. . . La troupe s’arrêtât quelques instants au pied de Dun Bolg puis reprit sa route rythmée par les tambours des bardes et les chants de marche des sentinelles. Les archers se séparèrent imperceptiblement du gros de la masse se divisant en petits groupes qui partirent en avant et sur les cotés. Je restais en retrait, ne sachant que faire lorsque Mavelle apparue et me fit signe de la suivre. Nous devançâmes la troupe jusqu’à ne plus entendre que le murmure de son déplacement. Nous progressions en lisière d’un bois avançant courbées dans un petit trot silencieux.

. . . Obliquant brusquement, Mavelle pénétra sous les arbres. Nous les traversâmes puis arrivâmes à une piste au delà duquel s’élevait un autre bosquet sur la pente d’un espèce de canyon. Nous franchîmes la piste et retrouvâmes le couverts des bois. Progressant plus lentement, nous escaladâmes la pente. Je n’en voyais toujours pas le sommet lorsque de bruyantes exclamations retentirent devant nous.

. . . Mavelle agrippa le devant de ma veste et me força à me baisser. Elle mit un doigt en travers de sa bouche puis abaissant sa main paume ouverte vers le bas me fit comprendre de rester là où j’étais. Je serrais les dents tandis que mon ventre se nouait mais je saisis mon arc et lui montrais. Elle fronça les sourcils et refit le même geste plus brusquement. Puis elle s’écarta de moi et s’approcha des bruits. Lorsqu’elle disparu derrière le tronc d’un arbre, je m’avançais à mon tour.

. . . J’arrivais au sommet de la pente sans déceler nulle trace de Mavelle. Toutefois les exclamations, qui étaient maintenant des cris, se mêlaient aux chocs du métal contre le métal. Progressant dans les hautes herbes je dépassais la courbure du terrain et vis l’origine de ces sons.

. . . Je dus retenir -ou bien ma gorge nouée par la terreur m’empêchât de pousser ?- un cri d’horreur. Deux énormes et hideuses créatures grises occupaient mon champ de vision. Lorsqu’elles bougèrent, je pus apercevoir deux humains et un affreux petit être bleu au visage sournois. Il ne me fallut qu’un instant pour saisir la scène. Ce que je compris être des trolls et un kobold attaquaient l’un des humains. L’autre homme leur prêtait main forte. Le kobold se tenait à l’écart psalmodiant une étrange litanie tandis que les trois autres avaient engagés l’homme au corps à corps. Ce dernier tenaient en respect ses trois adversaires avec une énergie brutale mais précise. Toutefois, l’une des manches de son étrange armure noire portait la marque d’une vilaine estafilade. Selon ce que l’on m’avait décrit, je devinais qu’il s’agissait d’un humain du royaume d’Albion.

. . . Ne sachant que faire, je compris que si je ne me décidais pas dans l’instant, mes jambes me porteraient sans discussion possible jusqu’au fin fond d’Hibernia, le plus loin possible de cette scène. Sans réfléchir plus avant, j’encochais une flèche, lorsque le kobold poussa un horrible cri de douleur. Une flèche venait de lui traverser la gorge. Les trois autres Midgardiens se tournèrent vers lui tandis que l’albionnais profitait de leur distraction pour planter sa lame dans les côtes de l’un des trolls. Celui-ci hurla et invoquant un maléfice inconnu se transforma en un ours écumant de rage. Le deuxième troll se précipitait vers le kobold près duquel apparu Mavelle. Il se jeta sur elle.

. . . Je me redressais et le visais. Surveillant du coin de l’œil l’humain toujours en combat avec la bête enragée et le viking. Ma première flèche ricocha sur l’armure de ma cible alors que Mavelle paraît ses coups avec difficulté. J’encochais une seconde flèche mais les deux combattants pivotant l’un autour de l’autre j’avais Mavelle dans ma ligne de mire. Jetant mon arc à terre, je dégainais mes dagues et me précipitais vers l’adversaire de l’elfe. Je fus arrêtée net dans mon élan par un revers de bouclier du viking et me retrouvais brutalement jetée en arrière tandis que je sentais mon arcade sourcilière explosée littéralement. Il s’avança vers moi, un sourire malsain sur les lèvres. Sa hache s’abattit en frôlant ma manche alors que je roulais sur moi-même pour l’éviter. Je bondis en avant et me relevais. Devant moi, l’albionnais et le troll combattaient toujours, ce dernier ayant retrouvé son aspect premier. Je me tournais et dirigeais mes armes vers le viking. J’esquivais son premier coup lorsque je sentis un contact dans mon dos. Je pivotais et brandissant une arme dans chaque direction, j’eus une vision fugace de l’albionnais dans la même situation. Nous étions presque l’un en face de l’autre, nous tenant mutuellement en garde d’une main tout en écartant nos adversaires respectifs de l’autre. L’espace d’une fraction de seconde, je plongeais mon regard dans ses yeux sombres. D’un accord tacite, instinctif et silencieux nous nous remîmes dos à dos.

. . . J’engageais le viking tout en réfléchissant avec une vigueur proche de l’hystérie au moyen de fuir. Je ne pouvais esquiver et parer indéfiniment ses attaques. Sans mon arc, je me sentais démunie et condamnée et je me maudissais d’avoir fait un choix aussi absurde. Je sentais le sang couler depuis mon arcade jusque dans mon cou. J’en sentais le goût sur mes lèvres, dans ma bouche. Dans un élan de désespoir je me jetais en avant et plantais l’un de mes dagues au milieu de la cuisse du viking. Son sang jaillit instantanément de la plaie, éclaboussant mon torse, se mêlant au mien. Poussant un hurlement, il se transformât à son tour en animal enragé. Ses yeux rouges se posèrent sur moi et me tétanisèrent. Il plongea et d’un revers du bras me porta un coup qui me catapulta littéralement en arrière. Je ne sentis plus le sol pendant un temps qui ma parût infini. Puis, je retombais brutalement et le goût du sang se mêlant à des cris de FUREUR furent mes dernières sensations…
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Message supprimé par son auteur.
Felicitations pour la vivacite et la beaute de ce magnifique recit, je te remercie infiniment de nous faire partager la richesse de ton imagination et e n'ai plus qu'une chose a dire: vivement la suite
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