L'idée ayant déjà véhiculé chez nous, il y a quelque années , je penses que je vais te proposer les services de quelques un d'entre nous hésite pas à m'envoyer le lien de tes pseudo ca sera avec plaisir qu'on pourrait faire ca , je connaît pletore de monde que cela peut intéresse , cependant cela représenté , un très gros travail de chape.
Commercial au possible , mentalité française quand tu nous tiens ....
alors je veux bien développer ma critique constructive sur le film que j'estime être très commercial au possible et donc peu fidèle au livre
1) la narration
Une partie du charme du livre vient du fait que l'histoire n'est pas linéaire, que l'on apprend après coup la signification des choses, qu'il en résulte du suspense.
plusieurs exemples:
- au début du livre, on ne sait pas ce qu'est l'anneau, on ne sait pas ce que sont les cavaliers noirs. Il en résulte une certaine inquiétude croissante et sourde. Souvenez-vous des elfes rencontrés après le départ de la Comté, qui s'inquiètent en entendant Frodon mentionner la rencontre avec le Cavalier Noir, mais qui n'osent pas en dire plus. Le suspense est là. Dans le film tout est expliqué avant.
- dans le livre, on ne sait pas pourquoi Gandalf est absent et ne vient pas retrouver les hobbits a Cul-de-Sac. On est inquiet a son sujet. Dans le film, on montre clairement son conflit avec Saroumane, on sait qu'il est emprisonné. Quel dommage...
- dans le livre, on ne sait pas ce qu'est la Moria. Lorsque Gandalf annonce son intention de la traverser, certains membres de la Communauté s'en inquiètent mais c'est tout. Et surtout, surtout, Gandalf (et Gimli) espèrent encore y retrouver Balin. Dans le film, on voit Saroumane regarder dans son palantir et commenter "hé hé hé Gandalf, tu vas passer par la Moria, hein? et tu sais ce qui t'y attend... hé hé hé....") (rire sardonique sépulcral qui fait bien cliché et....commercial).
- Pire que ça, je me souviens parfaitement de la sensation d'oppression grandissante qui se dégageait du livre a la lecture de la traversée de la Moria dans le silence et l'obscurité. D'où l'impression d'accélération de l'action que l'on ressent lorsque les tambours se mettent a résonner ("des tambours dans les profondeurs".... "ils arrivent"... "nous ne pouvons sortir"...etc...). Tolkien savait parfaitement faire monter le suspense. Dans le film, outre le fait que Saroumane a vendu la mèche devant son palantir, dès la porte de la Moria franchie, les héros tombent nez a nez avec des squelettes et annoncent "ce n'est pas une mine, c'est un tombeau".... merci pour le suspense bien gâché.
2) Si le 1er volet de la trilogie suit quand même assez bien l'histoire du livre, les deux volets suivants ne sont qu'une succession de scènes d'action. Je conçois aisément que l'on ne puisse restituer à l'écran les pages pleines de nostalgie douce-amère qui parsèment le livre et en font le sel. Mais je trouve que certaines scènes sont vraiment ridicules. Exemple type: la rencontre de Sylvebarbe et de Merry et Pippin. Sylvebarbe refuse de les aider. Merry lui dit "deposez nous a tel endroit" (où il a vu des troncs d'arbre coupés, le finaud!) et hop! Sylvebarbe, voyant les arbres coupés, se met en colère, change d'avis et dit "ok je vais vous aider". C'est une scène pour un enfant de 8 ans. Rien a voir avec la majesté qui se dégage de Sylvebrbe dans le bouquin, rien a voir avec le fait qu'il faut plusieurs heures ou jours aux ents pour prendre une décision qualifiée d'irréflechie par Sylvebarbe, un des êtrès les plus anciens et les plus sages des Terres du Milieu. Le plus simple aurait été de supprimer les ents du film, ce qui aurait évité de les faire passer pour des girouettes.
3)les personnages
de nombreux personnages du SdA sont ambigus. Galadriel, Gandalf, Theoden, Denethor, Faramir, et bien sur Frodon et Boromir sont tirailles entre doute, colère, désir de pouvoir etc...(Gandalf à Gimli, de mémoire "tout le monde est dangereux, vous-même êtes dangereux, Gimili..."). Les personnages du films sont caricaturaux et manichéens. Le personnage le plus mal rendu a l'écran étant a mon avis Faramir, qui, après avoir inspiré une certaine inquiétude en exprimant la possibilité qu'il prenne l'Anneau pour lui, montre sa noblesse dans le livre ("vous avez montré votre qualité Monsieur, la plus haute...") et qui là parait faible, soumis à son père, et qui, tout comme Sylvebarbe, change d'avis comme une girouette a Osgiliath, scène qui n'apporte rien au film. Idem pour Eowyn, qui parait bien nunuche, et non pas cette vierge de fer inflexible capable de tuer le Seigneur des Nazguls. Je ne suis suis pas entièrement négatif, je reconnais que l'ambiguité de Gollum est bien rendue à l'écran. Mais c'est tout.
Cette ambiguité est importante, car chaque personnage du livre porte une certaine noirceur en lui. La fin de l'Anneau est d'ailleurs assez édifiante: Ce ne sont pas les héros qui le détruisent, puisque Frodon décide finalement de revendiquer l'Anneau pour lui, c'est Gollum qui, aveuglé par son désir, tombe dans le feu de l'Orodruin. Le Bien n'a pas vaincu le Mal, c'est le Mal qui s'est vaincu lui-même.
Le Seigneur des Anneaux de Tolkien, ce n'est pas une simple épopée linéaire héroïque ponctuée de scènes de bravoure type Gouffre de Helm (où 300 combattants affrontent 10 000 orcs dans le film.... n'importe quoi! pourquoi exagérer? Dans le libre c'est 4000 contre 10 000....). C'est un livre plein de
nostalgie, d'ambiguité, de finesse, d'amertume sur une époque qui se termine, et où la morale n'est PAS "tout est bien qui finit bien". Désolé, mais le film est un film a gros budget, bien réalisé, plein d'action, mais qui ne retranscrit pas cela. Donc commercial, oui. Je l'assume.
Tout comme les Trois Mousquetaires récemment sorti ne reflète pas le charme du roman de Dumas.
Voilà
Wykin
fan du livre... et de lotro.
Estel