Broc - Albion - Murmures du vent

 
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J'agrippe le fin de tissu de ma robe, la soulevant d'un geste nonchalant afin de courir plus vite, ainsi je laisse libre court à l'herbe haute de me fouetter les jambes.

Plusieurs fois je me retourne, plissant les yeux pour percevoir à travers la pénombre qui m’entoure.
La respiration courte par cette course effrénée. Mon souffle devient un halo blanchâtre lorsqu’il rencontre l’air ambiant, comme un sombre présage, il fait froid cette nuitée là, une nuit sans lune.

Tout semble se mouvoir autour de moi, mon esprit malade d'épuisement transforme soudainement les arbres en faucheuses hideuses dont les branches se changent en doigts fourchus prêt à me happer si je ne fuis pas à nouveau.

Presque inconsciemment je me mis à prier l'esprit de l'aigle, lui quémandant muettement qu'il me guide dans cette forêt.
Car l’homme à l’abandon aime à croire qu’une entité supérieure réussie là où lui se perd, il aime à croire qu’elle lui donnera ce qu’il n’a pu obtenir, il aime à croire qu’elle existe quand lui voit sa vie défiler.

Invisible prison de verdure, dont les barreaux ne sont que feuillages, j'étouffe pourtant, comme ci des ligatures impalpables m’enserrent, je me sens prisonnière de celle que l'on nomme Brocéliande.
La forêt, belle dame de parure verte m'a prise au piège.
Seuls quelques cris d'animaux ça et là, répondent en échos à mon cœur qui bat la chamade.

La nuit, bien qu'éphémère, ne disparaît pas, je me surpris moi-même à chercher de mes yeux ses rayons dorés, qui avertissent qu'un nouveau jour se lève, moi qui aime tant la nuit, je cherche à la fuir maintenant.
Et je reprends mon Ascension vers un but inconnu, enjambant talus et branches mortes avec hardiesse, ou toutes autres choses qui ose tenter de ralentir ma course.
Mes jambes parfois se dérobent sous moi, vacillante je recouvre mon équilibre, je fuis une menace illusoire, déjà bien loin.



Cavale

Persister, avancer, tituber, comme dans une danse je fut entraînée,
Au travers des méandres et des abysses tortueuses
Comme prélude s’offre alors cette route sinueuse
Pour seul musicien mon souffle saccadé

Courir, fuir, gravir, comme dans un combat épique être attiré
Au travers du refrain de cette épopée lyrique
Le fer de mes lames qui s’entrechoquent fait office de ballet symphonique
Et semble chanter un péan de guerre et d’acier

Echapper, s’arrêter, se réfugier, comme dans un doux refuge, être entré
Au travers d’un abri de fortune, une halte bien mérité
De nos efforts enfin récompensés, et la fatigue rassasiée
Je m’étends sur le sol encore humide, et mon corps scintille de ces myriades d’étoiles venues le caresser



Puis, je me décide à m'arrêter, mes muscles meurtris me tiraillent et réclament repos. Après avoir scruté les environs d'un regard inquiet, je capitule, laissant la fatigue prendre le dessus.
Allongée au pied d'un arbre, mes jambes endolories étendues sur l’herbe qui, il y a peu griffait ma chair, je tente de me souvenir de tous ces événements qui m’on amenés ici.
Quelques heures plus tôt:



-Je ne pourrais jamais passer ces gardes.

-Tu pourras


Deux Ombres s'échangent des regards complices et entendues.
L'une d'entre elle, une sarrasine, s'avance vers l'entrée de Camelot la grande, elle porte des vêtements de tulle, un voile masque de moitié son visage.
Elle approche des Gardes avec un demi-sourire espiègle.

-Ola bohémienne ! On ne passe pas.

Feignant un air étonné, celle-ci attend explication.

-Par ordre du capitaine Inigo, nous ne devons laisser passer personnes.
Des malfrats ont pillés, il y a peu l'un des marchands de la ville.
Pour plus de sécurité aucuns sujet ne doit passer l'enceinte de la capitale, afin que le trouble s'estompe.

-Allons mes seigneurs, je suis attendue au banquet organisé par l'une des tavernes les plus réputée de Camelot, si je ne m'y rends pas, je risque des représailles.

-Les ordres sont les ordres, Gitane.


La jeune femme fronce les sourcils, visiblement frustrée de n'avoir pu obtenir droit de passage Elle crispe sa main sur le poinçon qu’elle a pris soin de dissimuler sous un pan de sa robe, le serrant si fort que les jointures de ses doigts en deviennent blanches, elle tente ainsi de retenir à grande peine son agacement.

Elle détourne un instant les yeux des gardes qui lui font affront, comme pour trouver une issue à ce refus.
Non loin de là, un ménestrel compte fleurette à une bretonne, d'un pas hâtif la sarrasine s'avance vers lui, le tirant par le bras pour l'entraîner avec elle sous le regard ahuri de sa compagne.

-Qu'est-ce que ?

-Chante.

-Mais ..?


L'ombre lui glisse plusieurs pièces d'or dans la poche, les yeux écarquillés d'envie du ménestrel suffisent à prendre cela pour un consentement

-Chante te dis-je.

Cette fois d'un geste plus insistant, elle le traîne devant les gardes, qui lui jettent quelques regards interrogateurs.

-Puisque je ne peux danser ailleurs qu'ici, appréciez donc cette danse mes seigneurs !

La seconde Ombre qui est restée jusque la dissimulée, eu un rire étouffé en voyant les facéties qu'emploie sa consœur pour attirer l’attention des gardes.
Il se tient prés à profiter de la diversion pour se faufiler jusqu'à l'entrée de Camelot.
Car il ne doute pas du charme qu'occasionnent les danses bohémiennes.

Alors que le ménestrel, bien qu'encore hébété, commence sa mélopée, la jeune femme, elle, entame sa danse endiablée, tant de fois répétée au cours de sa vie dans les steppes du sud, lorsqu'elle vivait encore dans la caravane familiale, qui faisait halte de campements en campements afin d'offrir chants, danses, et fêtes à quiconque les payaient assez pour reprendre leur route.
Lorsqu’elle vivait encore dans les pays des dunes de sable, des scorpions et de la soif, là, où le soleil et la lune ne font qu’un.

Elle se déplace avec la grâce d'un félin, le fin tissus qui la recouvre se soulève au rythme de ses mouvements, laissant entrevoir une peau mate et dorée.
Les gardes la détaille du regard, et leurs yeux s'attardent parfois sur les courbes de son corps avec insolence, l'un d'entre eux déglutit bruyamment, il avance une main vers la gitane, qui l’évite subtilement d'une pirouette élégante.
Et le Chant du ménestrel contribue grandement à obtenir la curiosité des Gardes :



l'allégorie d'Icare

C’est l’histoire d'une Ombre, envieuse de liberté
Je vais vous la conter
Pour qu’elle ne soit pas oubliée

Elle était belle et éveillée
Son seul crime aurait été
D’aimer la nuit et la voie lactée

Quand certains lui clamaient :
Tu es éprise du malin !
Elle leur répondait d’un sourire anodin :
L’aliéné est celui qui se dit d’esprit saint

« Lumière, fuis-moi
Je suis pour toi,
Une mauvaise proie »

Pour punir son insolence, un vieux mage érudit lui lança un sortilège
Et l’Ombre devint femme à tête d’aigle
Que beaucoup aime à appeler Chimère

Créature ténébreuse combattue par maints hommes à l’esprit chevaleresque
Troublant les songes de cris infectes
Mais ses hurlements n’étaient que pleurs et tristesse

« Lumière, fuis-moi
Je suis pour toi,
Une mauvaise proie »

Un soir, elle décida de rejoindre ce pour quoi elle fut maudite
De ses ailles elle s’éleva vers l’astre lunaire à son paroxysme
Mais elle oublia que la nuit est éphémère, et non infinie

La lune soudain, fit place à Elios et son cortège
Une chaleur intense vint lui brûler les ailles
Prise de vertiges, elle chuta, et déjà n’était plus que poussière

« Lumière, fuis-moi
Je suis pour toi
Une mauvaise proie »



Toi qui vis de l’ombre, et en fait ton alliée
N’oublie pas que c’est une lame à double tranchant, bien ciselée,
Protectrice, destructrice, et bien d’autres visages cachés



C'est le bon moment pour passer, elle a capter l'attention, même lui eu un sourire ravi de cette scène lorsqu'il passe discrètement dans le portail menant à Camelot La Majestueuse
C'est à son tour d'obtenir résultat à présent, il ne compte pas, après toute cette mascarade pour entrer au sein de la ville, revenir bredouille.

Les ruelles n'ont plus ces agitations qui leurs sont propres, seul un brouhaha non loin de lui anime encore Camelot.
Il ne lui en faut pas plus pour comprendre que ce doit être l'endroit où le vol a été perpétré, d'un pas vif, il s'élance à la rencontre des marchands et autres curieux qui on pu, on ne sait comment, eux aussi rentrer en la capitale.
La foule s'est regroupée sur la place du petit marché, le hennissement des chevaux ne vient que renforcer cette agitation désagréable.

Il s'arrête un instant contemplant l'attroupement pressent, avec une moue dubitative.
Puis finalement se décide à entrer lui aussi au milieu du cercle formé.
C'est plus facile qu'il ne le pensé, il n'a même pas à utiliser son don de furtivité pour passer inaperçu, les badauds a eux seuls lui servent de masque aux yeux des gardes.

-C'était une femme avec la force de 10 hommes !

-Pas du tout elle était aussi freluquet qu'un môme de 10 printemps.

-Elle à volée 200 pièces d'or à ce pauvre teinturier !

-Non 300 !

-Plus encore !


Les rumeurs vont bon train, ça alimente les recherches, encore faut-il discerner le vrai du faux.
Mais il aime les rumeurs, bien que décousus au fil du temps, elles partent souvent sur des bases fondées.

Après avoir recueillit quelques informations sur le forfait, L'ombre décide alors de vagabonder en camelot, peut-être en apprendrait-il plus en s'éloignant de cette foule avide de vengeance et encore étreint de frayeur face à cette rapine.
Son intuition fut juste, que le hasard est bon lorsqu'il nous satisfait.
Deux Gardes discutent de cette même affaire, avec des propos plus posés et concrets.

-Elle a parlé de DIURNE avant de s'enfuir.

-DIURNE, qu'est-ce ?

-Je ne le sais, pour le moment tout du moins.

-Bien, nous allons faire des recherches, il ne faut pas alarmer la population, un mouvement de panique ne nous serait pas d'une grande aide. Au travail.

L'Ombre pris cette affirmation pour lui, il s'apprête à partir recueillir de plus amples informations sur ce qu'il vient d'entendre quand malencontreusement il butte contre un chat qui se frotte à ses jambes tout en ronronnant.
Il chute en poussant des jurons, et sa dissimulation, douce alliée, ne lui est plus d'aucune aides.
Les gardes restent un instant interdit, puis comprenant bien vite que l'homme les a espionné, ils se ruent sur lui.
D'un bond l'ombre se relève, et coure à perdre haleine pour tenter d'échapper aux gardes qui le poursuivent.

Tout en courant, il remercie son entraîneur de ses dures leçons qui lui ont permis d’acquérir une agilité hors pair grâce à laquelle il peut escalader, se faufiler, se dissimuler.
Il remercie aussi la fraternité des Ombres d'avoir conçus maints souterrains où peu se risquer de peur de s'y perdre, lui, les connais par cœur, ce qui joue en sa faveur.

Alors qu’il reprend son souffle, le corps penché en avant, les mains prenant appuis sur ses genoux, des bruits de pas résonnent dans le souterrain.
Il faut qu'il sorte de cette ville, les gardes la connaissent aussi bien, si ce n’est mieux que lui.
Où qu'il soit dans la capitale les autorités le retrouveraient, et ses chances de leur échapper s’en retrouvent amoindries, car il se l'avoue les gardes ne sont pas dépourvus de ruse eux aussi.
Il décide alors, de quitter son dérisoire refuge, et a grandes enjambées, il s'élance de nouveau vers le portail.

La mélodie du Luth vient le frapper de plein fouet, et il recule comme giflé, sa consœur est encore là à danser frénétiquement, inlassablement.
Il lui semble même apercevoir une moue de dégoût sur le visage de la jeune femme quand l'un des gardes se lèche impudiquement les lèvres en la regardant.

Des bruits sourds se font entendre derrière lui, on passe le portail...
Malgré sa respiration haletante, il reprend sa course de plus belle.



Il est long, se dit-elle tout en tentant de ne pas se laisser distraire par ses pensées amères.
Le Ménestrel est de talent, certes, mais sa musique lui est insupportable, et plus que tout l'expression mutine qui se lis sur le visage des gardes qui l'observent l'exaspère au plus haut point, elle s’inquiète.
C'est alors qu'elle le voit, il s'approche d'elle à une allure folle:

-Fuis !

-Quoi ?..


Elle n'a le temps d'achever ni sa phrase, ni sa danse, qui l'attire avec lui dans une autre, toute aussi enfiévrée.

Les gardes abasourdie, restent cois. Ils comprennent bien vite la supercherie lorsque leurs deux confrères à bout de souffle arrivent derrière eux, en poussant des injures contre les deux Ombres, qui déjà disparaissent à leur vue.


Au pied de l'arbre, je me retourne vers l'Ombre à mes côtés.
Je me redresse avec une grimace de douleur sur le visage, mes muscles m’élances, et crient leur mal.

-J'espère que ce que tu as appris vaut cette fichue cavale !

-Il se fait tard, mais si tu es prête à supporter l'écoute de mon rapport, tu le sauras par toi-même

-J'ai supportée les regards vicieux de deux bougres durant toute ton escapade, je peux tout supporter.


Il n'étouffe pas son rire cette fois-ci, elle se joint à lui, ils rient ensembles de bon cœur, peut-être est-ce seulement pour chasser cette mort, cette faucheuse de tête qui semble les traquer encore...

Deux Ombres font route vers un Chapitre Obscur.



Un chapitre Obscur?!Foutaises!
L'ombre attise l'imagination des badauds!
Assassins et espions?! Mensonges !
La Lumière est ce qui étreint tout Albionais et les unis!
Demasqué le traite, et pourfendre l'ennemie !
Soulever le voile hibernien.
Decimer ces barbares, maîtriser l'art de combattre.
Quoi je m'emporte?! Tu t'obstines avec ce chapitre!
Puisque je te dis qu’il n'existe pas !
Quel est le nom que tu lui donne?
Ah ! : Conventus Occultus
Non c'est sur, il n'existe pas, on aurait pas permis à une organisation de porter un tel nom!


Une conversation ‘à double sens’ entre un prêtre de l’église et son jeune apprentie trop curieux.


Des rumeurs courent sur un chapitre obscur et ses agents, je compte sur votre bon sens pour prendre ses 'on dit' comme ils le méritent...ce ne sont que des rumeurs
 

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