[Poème de C. C. Finn] S'il te plait, entends ce que je ne dis pas

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Aujourd'hui, j'ai lu un poème qui m'a touché. Je l'ai lu en anglais, je l'ai retrouvé sur le net et je vous en mets la copie ici. Plus bas, je mets une version française.

Citation :
Please Hear What I'm Not Saying

Don't be fooled by me.
Don't be fooled by the face I wear
For I wear a mask, a thousand masks,
Masks that I'm afraid to take off
And none of them is me.

Pretending is an art that's second nature with me,
but don't be fooled,
for God's sake don't be fooled.
I give you the impression that I'm secure,
that all is sunny and unruffled with me,
within as well as without,
that confidence is my name and coolness my game,
that the water's calm and I'm in command
and that I need no one,
but don't believe me.

My surface may be smooth but
my surface is my mask,
ever-varying and ever-concealing.
Beneath lies no complacence.
Beneath lies confusion, and fear, and aloneness.
But I hide this. I don't want anybody to know it.
I panic at the thought of my weakness exposed.
That's why I frantically create a mask to hide behind,
a nonchalant sophisticated facade,
to help me pretend,
to shield me from the glance that knows.

But such a glance is precisely my salvation,
my only hope, and I know it.
That is, if it is followed by acceptance,
If it is followed by love.
It's the only thing that can liberate me from myself
from my own self-built prison walls
from the barriers that I so painstakingly erect.
It's the only thing that will assure me
of what I can't assure myself,
that I'm really worth something.
But I don't tell you this. I don't dare to. I'm afraid to.

I'm afraid you'll think less of me,
that you'll laugh, and your laugh would kill me.
I'm afraid that deep-down I'm nothing
and that you will see this and reject me.

So I play my game, my desperate, pretending game
With a façade of assurance without
And a trembling child within.
So begins the glittering but empty parade of Masks,
And my life becomes a front.
I tell you everything that's really nothing,
and nothing of what's everything,
of what's crying within me.
So when I'm going through my routine
do not be fooled by what I'm saying.
Please listen carefully and try to hear what I'm not saying,
what I'd like to be able to say,
what for survival I need to say,
but what I can't say.

I don't like hiding.
I don't like playing superficial phony games.
I want to stop playing them.
I want to be genuine and spontaneous and me
but you've got to help me.
You've got to hold out your hand
even when that's the last thing I seem to want.
Only you can wipe away from my eyes
the blank stare of the breathing dead.
Only you can call me into aliveness.
Each time you're kind, and gentle, and encouraging,
each time you try to understand because you really care,
my heart begins to grow wings --
very small wings,
but wings!

With your power to touch me into feeling
you can breathe life into me.
I want you to know that.
I want you to know how important you are to me,
how you can be a creator--an honest-to-God creator --
of the person that is me
if you choose to.
You alone can break down the wall behind which I tremble,
you alone can remove my mask,
you alone can release me from the shadow-world of panic,
from my lonely prison,
if you choose to.
Please choose to.

Do not pass me by.
It will not be easy for you.
A long conviction of worthlessness builds strong walls.
The nearer you approach me
the blinder I may strike back.
It's irrational, but despite what the books may say about man
often I am irrational.
I fight against the very thing I cry out for.
But I am told that love is stronger than strong walls
and in this lies my hope.
Please try to beat down those walls
with firm hands but with gentle hands
for a child is very sensitive.

Who am I, you may wonder?
I am someone you know very well.
For I am every man you meet
and I am every woman you meet.

By Charles C. Finn
version française

Citation :
"Je t'en prie, entends ce que je ne dis pas!"
poème de Charles C. Finn

Ne te laisse pas duper par moi.

Ne te laisse pas duper par les masques que je porte.

Parce que je porte des masques, mille masques,

Que je crains d'enlever,

Et aucun de ceux-ci ne dit qui je suis.

Le faux-semblant est une seconde nature chez moi,

Mais ne te laisse pas duper.

Pour l'amour de Dieu, ne te laisse pas duper.

Je donne l'impression d'être sûr de moi,

Que tout va bien, tant au-dedans qu'au-dehors de moi,

Que la confiance et le calme sont mes apanages,

Que la mer est belle et que je maîtrise la situation,

Que je n'ai besoin de personne.

Mais surtout ne me crois pas.

Les apparences sont trompeuses,

Mais elles ne sont qu'un masque,

Toujours variantes, toujours dissimulatrices.

Sous elles, confusion, peur et solitude.

Mais je cache cela. Personne ne doit savoir.


J'ai peur à la seule idée

Que mes faiblesses et mes craintes puissent être révélées.

Voilà pourquoi je compose des masques

Derrière lesquels me cacher,

Une apparence sophistiquée, nonchalante,

Qui m'aide à faire semblant,

Qui me protège du regard connaisseur.

Mais un tel regard est précisément salvateur,

Mon seul espoir et je le sais.

Mais seulement si l'acceptation le suit,

Si l'amour le suit.

C'est la seule chose qui puisse me libérer de moi-même,

Des murs de la prison que j'ai construite,

Des obstacles que j'ai douloureusement mis sur ma route.



C'est la seule chose qui peut m'assurer

De ce que je ne puis m'assurer moi-même,

Que j'ai une valeur réelle.

Mais je ne t'en dis rien. Je n'ose pas. J'en ai peur.

Je crains que ton regard

Ne soit pas suivi d'acceptation,

Ne soit pas suivi d'amour.

Je crains que tu ne te fasses

Une mauvaise opinion de moi, que tu te moques

Et que ton rire ne me tue.

Je crains profondément de n'être rien,

De n'être qu'un vaurien,

Que tu t'en rendras compte et me rejetteras.



Alors je joue désespérément à faire semblant,

En prenant une assurance de façade que je n'ai point

Et un enfant terrifié à l'intérieur.

Ainsi commence un défilé de masques colorés mais vides,

Et ma vie devient une vitrine.

Je bavarde avec toi d'une voix suave,

Tiens des propos superficiels.

Je te dis tout ce qui ne veut rien dire,

Et rien de ce qui veut tout dire,

De ce qui pleure en moi.

Alors lorsque je reprends ma routine,

Ne te laisse pas duper par mes paroles.

Veuille écouter et entendre ce que je ne dis pas,

Ce que je voudrais pouvoir dire,

Ce que pour survivre j'ai besoin de dire,

Mais ce dont je suis incapable.



Je n'aime pas me cacher.

Je n'aime pas jouer à des jeux superficiels.

Je veux cesser de les jouer.

Je veux être sincère et spontané et moi-même,

Mais tu dois m'aider.

Tu dois me tendre la main,

Même si je ne semble pas le désirer.

Toi seul peux soulever le voile de l'illusion

Couvrant les yeux de mort vivant.

Toi seul peux me ramener à la vie.



Chaque fois que tu es douce, gentille, encourageante,

Chaque fois que tu tentes de me comprendre vraiment,

Des ailes poussent à mon cœur,

De très petites ailes,

Des ailes très faibles,

Mais des ailes tout de même!

La puissance qui est tienne

De me faire ressentir mes émotions véritables

Me redonne un souffle de vie.

Je veux que tu le saches.



Je veux que tu saches à quel point tu m'importes,

A quel point tu contribues à créer

L'être que je suis

Si tu choisis de le faire.


Toi seul peux ébranler le mur derrière lequel je tremble,

Toi seul peux retirer mon masque,

Toi seul peux m'éloigner du monde des ombres

Et de l'incertitude, de ma prison de solitude,

Si tu choisis de le faire.

Je t'en prie, choisis en ce sens, ne me laisse pas tomber!

Pour toi, ce ne sera pas chose facile.



Une longue conviction de mon inutilité

Érige des murs solides.

Plus tu approcheras de moi

Plus je pourrai te rejeter.

Cela est irrationnel mais,

Quoiqu'en disent les ouvrages sur l'Homme,

Souvent je suis irrationnel.

Je combats la seule chose à laquelle je tiens vraiment.

Mais on dit que l'amour est plus fort

Que les plus solides murailles,

Et en cela je fonde mon espoir.

Je t'en prie, tente de faire tomber ces murs

D'un geste ferme,

Mais d'une main douce

Parce que fragile est l'enfant.



Qui suis-je? te demandes-tu.

Je suis quelqu'un que tu connais très bien.

Car je suis chaque homme que tu rencontres,

Je suis chaque femme que tu croises sur ta route.
Il y a quelque chose que je n'aime pas, dans ce poème, c'est la dépendance de l'auteur, qui prétend que son salut vient du regards de l'autre. Je reste persuadé que notre bonheur, notre état d'esprit, vient avant tout de nos décisions, c'est notre responsabilité.


Pourtant... J'ai trouvé ce texte touchant. Touchant parce qu'à un moment donné ou à un autre, on passe tous, je pense, par un moment de doute, de spleen, de rejet de soi. Un moment où on peut donner le change aux autres, mais où on aurait terriblement besoin d'être juste accepté pour ce que l'on est, juste rassuré.

Bref, j'aime ce texte.
Citation :
Publié par Soir
Un moment où on peut donner le change aux autres, mais où on aurait terriblement besoin d'être juste accepté pour ce que l'on est, juste rassuré.

Bref, j'aime ce texte.
+1²²²²²²² Merci de m'avoir fait découvrir ce texte, et dans la situation où je suis irl, il devient énormément vrai si l'on coupe la dernière strophe je m'y retrouve énormément dedans...

J'aime ce texte aussi
Thumbs up
Cool
Citation :
Publié par kAzama<Off>
+1²²²²²²² Merci de m'avoir fait découvrir ce texte, et dans la situation où je suis irl, il devient énormément vrai si l'on coupe la dernière strophe je m'y retrouve énormément dedans...

J'aime ce texte aussi
C'est bien cool ça, non?
La dernière strophe est en effet peut-être de trop, mais ce texte, très beau au demeurant, peut s'appliquer à beaucoup de monde..

Je suis comme le décrit ce poème, j'ai une coquille et je garde tout en moi. Mais j'ai trouvé une personne qui a su briser cette coquille, et qui sait tout de moi... vous pouvez pas imaginer comment ca fait du bien, que quelqu'un nous connaisse vraiment.. et surtout nous aime comme on est vraiment.
Je croyais que tu n'aimais pas les poèmes toi ?

Celui-ci, n'empêche, est pas mal. Même si au milieu je me disais à moi même : "mais on est tous comme ça, non?", je ne m'attendais pas à ce que l'auteur le dise de cette manière à la fin.


M'enfin, c'est un peu chiant de lire ça quand justement on a le bourdon, qu'on se sent moche, bête, seul et abandonné. Et que justement, on a personne à qui déclamer ce poème. Merci Soir !!!!

Comme j'ai lu dans un livre : "si j'étais un loup, je lèverais le museau en l'air et je hurlerais à la lune toute ma douleur de ma solitude".
http://img242.imageshack.us/img242/9313/02mv0.jpg

Et sinon, j'ai pour habitude de ne jamais dissimuler les choses.
Je parle franchement, ne cache jamais la vérité, ne tourne pas autour du pot, ne suis pas hypocrite.
Les masques, connais pas.
Donc le poème, il me parle autant que ceux de Jeune & Jolie.
Ca existe vraiment ou est-ce juste une énième bravade Barienne pour montrer que toi tu n'es pas comme nous, êtres inférieurs faux-culs, cons et timides ?
Citation :
Publié par KvsM
Ca existe vraiment ou est-ce juste une énième bravade Barienne pour montrer que toi tu n'es pas comme nous, êtres inférieurs faux-culs, cons et timides ?
Tout ce que j'ai dis plus haut ne veut pas dire que j'ai confiance en moi.
Ca ne veut pas dire non plus que je suis intelligente.
Ni que je sois différente de vous, ni plus ou moins ceci ou cela.
C'est juste un fait, je reste moi-même et ne cache rien.
Je trouve les secrets bien plus dangereux que la vérité, c'est tout.
Citation :
Publié par KvsM
Ca existe vraiment ou est-ce juste une énième bravade Barienne pour montrer que toi tu n'es pas comme nous, êtres inférieurs faux-culs, cons et timides ?
Il n'y a rien d'exceptionnel à donner un avis franc.
Un beau poème, cependant j'suis un peu d'accord avec Spons, pour moi rien ne vaut la vérité

Et puis porter un masque, je trouve que c'est utile pour s'intégrer dans la société, travailler etc mais en privé bof bof C'est tellement bon d'être soi même, et d'être apprécié en tant que tel ^^ Lorsque je porte un masque, je me force vraiment, alors je pourrais pas le faire 24h/24 !!!
Citation :
Publié par Sponsachtige scout
Tout ce que j'ai dis plus haut ne veut pas dire que j'ai confiance en moi.
Ca ne veut pas dire non plus que je suis intelligente.
Ni que je sois différente de vous, ni plus ou moins ceci ou cela.
C'est juste un fait, je reste moi-même et ne cache rien.
Je trouve les secrets bien plus dangereux que la vérité, c'est tout.
Mais justement est ce que tu ne te mets pas un masque aussi en adoptant cette position et en la poussant à l'extrême?
En clamant que pour toi c'était le tout vrai, le tout franc, tout le temps?

C'est peut etre une façon d'être que tu t'imposes quelque fois et qui deviens donc un masque de toi...

Moi-même j'ai beau être souvent un peu trop cru, direct et franc ça ne m'empêche pas d'avoir quantité de masques et d'en être conscient.
Et bien, sympa, que ce poème ait touché certains ici...




Dienekes, je vais te confier quelque chose, c'est vrai, je n'aime pas les poèmes. Mais j'aime bien la poésie. Seul et abandonné, toi ? Hmm avec ta manie de déménager et bouger tout le temps, normal que tu aies des périodes de solitude. Mais pour t'avoir rencontré IRL, je pense que cela ne durera pas : tu es quelqu'un de trop sympa et intéressant pour cela.

Siam, je ne pense pas qu'il s'agisse tant de vérité que de courage. Je crois que c'est assez universel, qu'à un moment ou à un autre, on ne soit pas bien, que l'on ait peur d'être rejeté, et que l'on ne montre pas cette peur.

Spons, tu ne portes jamais de masques... Cela me laisse songeur. Je te pense sincère avec nous, je me demande si tu es sincère avec toi-même. Il ne t'est jamais arrivé d'avoir peur d'être rejetée, jugée, et de ne pas montrer cette peur ? Tu ne te sens jamais vulnérable ? Et si un jour tu te sens vulnérable, tu le dis haut et fort ? Tu dis haut et fort "Je me sens vulnérable, j'ai peur que tu ne me comprenne pas, j'ai peur que tu me rejette ?"
Citation :
Publié par Ed Wood
J'ai beau pas tout comprendre dans la version anglaise, je trouve la traduction française beaucoup moins enivrante.
C'est aussi mon avis, et c'est pour cela que j'ai mis la version originale en premier.
Citation :
Publié par Soir
Il ne t'est jamais arrivé d'avoir peur d'être rejetée, jugée, et de ne pas montrer cette peur ? Tu ne te sens jamais vulnérable ? Et si un jour tu te sens vulnérable, tu le dis haut et fort ? Tu dis haut et fort "Je me sens vulnérable, j'ai peur que tu ne me comprenne pas, j'ai peur que tu me rejette ?"
Hahem. Il me décortique, le bougre.
Il m'arrive bien souvent d'avoir peur et de me sentir rejetée, mais je crois plutôt que c'est du à un manque déplorable de confiance en moi plutôt qu'à mon mariage naturel à l'honnêteté. Et quand cela se produit, oui, j'en parle ouvertement aux personnes concernées, si la situation s'y prête.
Citation :
Publié par Sponsachtige scout
Hahem. Il me décortique, le bougre.
Il m'arrive bien souvent d'avoir peur et de me sentir rejetée, mais je crois plutôt que c'est du à un manque déplorable de confiance en moi plutôt qu'à mon mariage naturel à l'honnêteté. Et quand cela se produit, oui, j'en parle ouvertement aux personnes concernées, si la situation s'y prête.
Excuse-moi, je n'ai pas réfléchi, et mes questions sont indiscrètes. Je crois qu'il arrive ou qu'il est arrivé à tout le monde d'avoir peur de se sentir rejeté(e). Perso, cela m'est arrivé, et parfois, j'ai eu le courage d'en parler ouvertement aux personnes concernées. Parfois, je n'ai pas eu ce courage, et j'ais fais comme si rien n'étais. Si tu as toujours ce courage, très sincèrement, bravo.
Citation :
Publié par Dienekès
Celui-ci, n'empêche, est pas mal. Même si au milieu je me disais à moi même : "mais on est tous comme ça, non?", je ne m'attendais pas à ce que l'auteur le dise de cette manière à la fin.


M'enfin, c'est un peu chiant de lire ça quand justement on a le bourdon, qu'on se sent moche, bête, seul et abandonné. Et que justement, on a personne à qui déclamer ce poème. Merci Soir !!!!
Idem, j'ai pensé comme toi: c'est un peu tout le monde, non? ^^
C'est quand meme très réussi, et je me maudis de n'avoir pas un assez bon niveau en anglais pour le comprendre en entier dans sa vraie langue...les traductions rendent plus fade les beaux textes...
T'es pas abandonné et tu dors pas encore sous le pont, Dienekes, rho

Il y a déjà eu un topic sur nos poèmes préférés? (un peu thread a liste, mais avec les comment' ça doit bien passer...?
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