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La base humaine était prise, et les morts-vivants avaient pris le contrôle de l’accès à la montagne. Les premières unités de la Légion, qui gravissait toute entière la montagne ne s’attendaient pas à voir une nouvelle ligne de défenses tenues par d’autres forces que celle des elfes de la nuit. Le Fléau chargé de balayer les autres races avait décidément laissé bien des proies s’échapper…
Pendant ce temps, en effet, la Horde des orcs n’avait pas perdu son temps. Disposant de forces plus importantes que l’Alliance, elle avait en outre installé différents systèmes de pièges gobelins destinés à ralentir une attaque frontale.
« Les mines sont prêtes chef ! grinça un péon.
- Bien, répondit Thrall. Regagnez vos postes de défense, ça va être à nous de jouer."
Presque toutes les forces du Fléau et de la Légion étaient arrivées. Les lignes orcs voyaient à présent l’armée démoniaque dans toute son horreur. Les humains, bien qu’ayant cruellement saigné les armées du Fléau, n’avaient contenu que le premier assaut de la marée noire.
Les armées maudites approchaient
Monté sur son grand loup, Thrall passait devant ses troupes tandis que les morts-vivants avançaient sur les positions orcs
« Souvenez-vous, cria-t-il. L’ennemi que nous affrontons a corrompu des races entières. Il est le responsable de tout ce que nous avons enduré. À présent il vient détruire ce monde ! Nous ne laisserons pas cela arrivé ! Que nous soyons vainqueurs ou vaincus, la Horde aura accompli son destin ! Lok Tar Ogar ! »
« Feu ! »
Les catapultes se déclenchèrent. Les anciens protecteurs des elfes de la nuit les aidaient également projetant des énormes rocs sur les arrivants. Les rochers écrabouillèrent les premières créatures, mais les morts-vivants étaient trop nombreux, et une bonne partie atteignit les lignes orcs. Les farouches grunts se lancèrent dans la mêlée, couverts par les tours défensives et les péons en garnison dans les antres.
Une vague d’abominations chargea. Le ciel s’ouvrit, et des infernaux se mirent à pleuvoir des cieux. Mais le bastion de la Horde étaient bien défendu. Les mines gobelines se déclenchèrent, projetant des morceaux de rocs et de flammes dans toutes les directions. Les champs de stase immobilisèrent des groupes de morts-vivants qui se firent tailler en pièce sans pouvoir réagir.
Des esprits-loups invisibles surgirent au milieu des chariots des chariots à viande et les taillèrent en pièce avant de disparaître à nouveau. Les elfes de la nuit, couverts par les guerriers orcs, envoyèrent leurs propres unités charger dans les rangs ennemis.
Ce qui restait des troupes du Fléau fut mis en déroute.
Mais orcs et elfes affrontaient également l’élite de la Légion. Le seigneur de l’effroi Anetheron en personne participa à l’assaut. Un essaim de chauve-souris sanguinaires fondit sur les rangs orcs, mordant, griffant sans pitié. Une nouvelle pluie d’infernaux tomba. Thrall déchaîna la foudre dans les rangs des morts-vivants tandis que les chamans invoquèrent la puissance des esprits en transformant leurs combattants en machine à tuer. Les druides ours prirent leur forme animale et se joignirent à la mêlée
Mais la bataille n’avait pas encore atteint son paroxysme. Une vague de gargouilles et de wyrms de glace prit les défenses orcs à revers. Les wyvernes et les hippogriffes chargèrent ces nouveaux arrivants tandis que les javeliniers trolls accouraient à leur aide. Une vague de banshees posséda nombre de guerriers orcs et taurens, les retournant contre leurs frères.
Infernaux, nécromanciens, chiens maudits et chariots à viande assaillirent les combattants. Les forces orcs se battaient courageusement, et repoussaient vague après vague.
Alors la Légion rassembla ses forces et lança sa véritable offensive.
Des dizaines de chiens de l’enfer, de démons de sang et de succubes déferlèrent sur les pentes de la montagne. Les
Les elfes de la nuit virent le péril qui menaçait l’armée orcs. Furion et Tyrande rassemblèrent leurs soldats et chargèrent à leur tour dans la mêlée Druides-ours et sentinelles lancèrent une contre-attaque sur les flancs d’Anetheron, soulageant les armées orcs chargées de front. Les elfes de la nuit lâchèrent toutes leurs forces sur le Seigneur de l’effroi, tandis que Thrall ralliait la Horde pour un assaut frontal. Au cri de Doomhammer et d’Elune, leurs armées combinées défirent les armées de gardes noirs. Renforcées par les pouvoirs des chamans et des druides, les taurens et les elfes.
Tyrande, la grande prêtresse d’Elune, s’avança au milieu du champ de bataille avant de lancer son plus puissant pouvoir : l’étoile filante. Le ciel s’illumina, et des projectiles aux lueurs féeriques s’abattirent sur les pentes ravagées par les combats, écrasant les carrés de morts-vivants et épargnant les guerriers orcs et elfes. Anetheron disparut sous une masse de flèches et de décharges magiques. Mais face à toutes les forces lâchées sur eux, ils tenaient à peine leur position. Finalement, harcelées par les elfes de la nuit, et incapables de briser encore les rangs des orcs, les armées de la Légion ralentirent leur assaut, et se préparèrent pour la deuxième vague, laissant un grand nombre de leurs créature les plus féroces sur le terrain.
Orc et elfes, ensemble, avaient repoussé le premier assaut de la Légion, et abattus le seigneur de l’effroi, mais ce succès leur avait coûté beaucoup trop d’hommes. Déjà une deuxième masse de démons se rassemblait en toute hâte.
Les orcs tentèrent de profiter du répit. Un groupe de gobelins remina le terrain et les péons tentèrent de réparer les défenses endommagées. Mais l’assaut reprit, beaucoup trop vite. Succubes et sorciers Eredar se lancèrent en nombre redoublé sur les défenses orcs, avec moins de puissance qu’auparavant, mais ce fut suffisant pour briser les lignes de leurs ennemis. Les tours des orcs et les catapultes furent prises et détruite, tandis que l’infanterie lâchait de plus en plus de terrain. La forteresse de Thrall, assaillie sur tous les flancs, commençait à s’enflammer tandis que les morts-vivants et les démons y ouvraient des brèches de plus en plus nombreuses
« Kagh! cria Thrall ! Retraite ! Repliez-vous ! »
Malgré leur vaillance, les orcs devaient renoncer à leur tour. Il n’était que temps de donner le signal de la retraite. Un nouveau de chiens de l’enfer escalada les corps entassés, les narines fumantes, et le corps débordant d’énergie. Les derniers combattants furent encerclés, puis anéantis ou précipités par-dessus les murailles.
Les sauvages orcs, les trolls acharnés et les puissants taurens se débandèrent, fuyant vers le sommet ou vers les portions de foret pouvant offrir un abri. Privés de leurs alliés, Furion fit replier ses forces vers leur dernière ligne de défense, au sommet de la montagne.
Alors, Archimonde en personne s’avança, environné d’une tempête d’éclairs. Il brisait les murs et les tours de simples pâtés de sables, prêt à massacrer quiconque se dressait sur son chemin.
Un seul restait encore devant lui, Thrall, le marteau de Doomhammer flamboyant dans sa main tandis qu’il faisait face au responsable de tout le carnage qui s’était déroulé depuis presque vingt-cinq ans.
« Les orcs sont faibles, ricana Archimonde, à peine dignes de m’affronter ! J’ai peine à croire que Mannoroth se soit préoccupés de vous !
- Notre esprit est plus fort que tu ne l’imagines démon ! répliqua Thrall ; Si nous devons faillir, ainsi soit-il ! Au moins maintenant, nous sommes libres ! »
Le chef de guerre leva son marteau et déchaîna un gigantesque éclair en direction d’Archimonde. Le seigneur démon, surpris par cette attaque, perdit quelques précieuses secondes, et Thrall s’était à son tour enveloppé d’une lueur bleue et disparut aussitôt.
Archimonde en fut à peine déçu. Il eut un sourire démoniaque.
« Je rêve, ce méprisa petit morveux m’a blessé, fit-il avant d’éclater de rire. Reste-t-il quelqu’un pour s’élever contre la Légion
C’est presque trop simple, si j’avais su que les mortels offraient si peu de résistance, j’aurai lancé cette invasion il y a des siècles ! » murmura-t-il tandis qu’un soupçon commençait à naître dans son esprit.
Les actes héroïques ne se comptaient plus. C’était un humain et un orc, dos à dos, qui bloquait un accès au sommet, taillant tout ce qui s’avançait, avant de s’effondrer sous les coups d’une abomination. C’était un gobelin qui mettait le feu à toute sa réserve de poudre pour emporter quelques-uns de ses ennemis avec lui. Mais ces combattants isolés durent se replier vers le sommet, ou être anéantis.
Seul restait encore les forces elfes de la Nuit, déjà entamées par les combats qu’elles avaient menées dans les bases de Jaina et de Thrall.
Shandris regardait les pentes du mont Hyjal, comme quelques heures auparavant. La montagne avait totalement changé d’aspect. Des cratères fumants entouraient les deux lignes de défenses successives, des montagnes de corps y étaient entassés tandis que la Légion se rassemblait dans les ruines de ce qui avait été le deux bastions des races libres d’Azeroth. La seule source d’espoir était les lueurs claires des feus-follets, à présent plusieurs centaines autour du sommet.
Les derniers étrangers avaient rejoint leurs rangs, ou avaient désertés les pentes. Ils étaient en fait des créatures nobles et honorables, avec leurs coutumes, et leurs traditions. Ils étaient… les amis de la vie, et s’étaient battus avec un acharnement digne de la Guerre des anciens, livrée dix milles ans auparavant. Les humains avaient décimé les forces du Fléau, et les orcs repoussés la vague de la Légion. Même si elle devait mourir ici, elle ne pourrait pas faire moins.
Elle brandit son arc en clamant des prières mystiques. Alors, sortirent des bois les derniers alliés qu’ils avaient pu trouver en ces heures sinistres. Les furbolgs et les trolls des forets se rassemblèrent avec les Anciens, tandis que Furion réveillait les arbres en tréants. Toutes les forces de la nature se mobilisèrent pour la dernière défense d’Azeroth. Démons et morts-vivants attaquèrent.
Des rocs et des flèches les accueillirent aussitôt, et les glaives des guerriers Kaldorei scintillèrent dans le soleil. Le sol trembla tandis que le seigneur des abîmes, Azgalor, arrivait. Furion fit appel à ses pouvoirs, et les plantes et les herbes se tordirent, aggripant dans leurs racines les chiens maudits et les abominations, leur broyant lentement les chairs tandis qu’elle seraient, serraient. Tyrande envoya une flèche de flammes. Un garde noir se tordit de douleur tandis que les flammes dévoraient son corps avec férocité. Les gigantesques Chimères, dernier atout des elfes de la nuit, furent lancées.
Mais les forces elfes étaient rapidement submergées, privées du soutien de l’Alliance ou de la Horde. Shandris rassembla le plus de sentinelles qu’elle put trouver. Elle savait quoi faire. Il n’y avait qu’une seule chose à faire : désorganiser l’assaut de la Légion une dernière fois.
Elle poussa un cri de guerre elfe, et lançait toutes ses troupes sur le puissant démon. Les ondes de chocs du démon déformait le sol autour de lui, renversant les chasseresses et les druides-ours. Deux Barons de sang défièrent la guerrière elfe. Ele réussit pourtant à les vaincre, car son habileté à l’épée n’était pas moindre que celle du tir à l’arc. Ces forces se battirent avec la même férocité, protégées du mieux qu’elle pouvait par les tréants et les furbolgs, avec comme seul objectif : tenir. Laisser le temps aux druides corbeaux et ours de refermer leur piège maintenant presque prêt sur Archimonde.
Shandris se retrouva au cœur des combats, fac à Azgalor lui-même. Le seigneur des abimes envoyait frappait le sol avec une fureur dévastatrice autour de lui renversant druides-ours et chasseresses. Il fallait l’abattre. Shandris adressa une prière à Elune, et envoya sa plus belle flèche, qu’elle gardait depuis le début de la bataille. Le tir était parfait. Le Seigneur des ambime hurla de douleur tandis que Shandris fonçait se mettre à l’abri. Soudain, elle se sentit décoler. Elle flotta un instant en l’air avant de s’écraser sur le sol.
Ses pensées commencèrent à s’évanouir. Qu’importe, elle avait infligé assez de dégâts, et au cours des derniers mois elle avait fait ce qu’il fallait faire pour l’avenir du monde. Le piège était terminé, plus rien n’avait d’importance. Même si elle allait mourir avant son ennemi, qui se tenait à présent au-dessus d’elle, fendoir levé, elle pouvait être fière d’elle. Elle sourit à la mort qui se précipitait sur elle. Elle allait rejoindre Elune.
Une tempête de flammes salua la mort du troisième et dernier général d’Archimonde durant la bataille du Mont Hyjal. Malgré la mort de leur chef, les elfes s’étaient lancés sur lui, et Tyrande et Furion lui avait porté le coup de grâce.
Face à l’ennemi qui vint ensuite, nul ne pouvait rien.
Archimonde avait fini par soupçonner quelque chose. Il avait bien observé les armées ennemies, et avait vu des races mortelles, et même des créatures inférieures de ce monde se dresser contre lui. Les elfes de la nuit s’étaient battus, mais il n’avait pas vu les fameux druides elfes de la nuit, ils n’avaient jamais lancé le sort dévastateur qu’il les savait capables de préparer. Gardaient-ils toutes leurs forces pour un assaut dévastateur quand la Légion aurait atteint le sommet ? Alors le démon avait décidé de s’avancer en personne pour en finir une bonne fois pour toutes. Les météores qu’il lançait explosaient dans les rangs elfes, projetant en l’air des chairs et des bouts de bois brisés.
Ses derniers ennemis s’enfuyaient à sa seule présence. Il n’avait vu aucun druide, et même Stormrage s’était enfui. Il poussa un rugissement de triomphe et brisa les dernières protections.
« Enfin ! exulta-t-il, la voie vers l’Arbre Monde est ouverte !Une fois en possession de sa puissance, je drainerai les énergies mystiques de ce monde avant de jeter au feu sa carcasse desséchée ! A moi mes serviteurs ! La fin approche ! »
Il se précipita vers l’arbre colossal, et commença à grimper vers son sommet, d’où il pourrait vampiriser toute la puissance du Puit d’Eternité tapi entre les racines de l’arbre.
Si le démon avait un peu plus réfléchi à ce qu’il y avait autour de lui, et n’avait pas été aussi persuadé d’avoir vaincu les forces de Stormrage, il aurait peut-être fait aux petites lueurs qui dansaient à ses pieds. Car il y en avait des centaines et des centaines dans les alentours.
Tyrande Wishperwind rejoignit Furion qui regardait Archimonde commencer son ascension en contrebas.
« Les étrangers ont tenu autant qu’ils le pouvaient. As-tu réussi à organiser la défense du sommet ?
- Oui, répondit l’Archidruide. Désormais, notre victoire est assurée.
Archimonde grimpait. Il en était déjà à presque la moitié de l’arbre.
D’une corniche non loin de là, Furion souffla dans le cor de Cenarius, que les Sentinelles et lui avaient déjà utilisé pour tirer les druides de leur torpeur. Alors, de tous les arbres alentour, surgirent des centaines et des centaines de feux follets. Les petits esprits qui servaient les elfes de la nuit étaient plus nombreux que nul n’en avaient vus depuis des millénaires. Ils formèrent un cercle féerique autour de l’arbre. Archimonde les regarda avec surprise puis avec inquiétude, et enfin avec peur tandis que les lumières formaient de gigantesques entraves autour de ses mains et de ses jambes. Ils se collaient à lui par grappe entières, lui illuminant la peau de lueurs blanches. De plus en plus s’agglutinèrent à lui. Alors les feux-follets utilisèrent le seul pouvoir qui leur était possible : détonner, en soufflant du même coup les présences magiques à proximité. Tous les feux-follets Détonèrent alors ensemble. Un gigantesque vent souffla sur l’arbre, et une vague de flammes gigantesques calcina tous les arbres à moins deux cents mètres. La vague de chaleur atteignit même la corniche du Furion. Puis il y eut une lumière aveuglante, que nul ne put regarder en face… Et la lumière disparut. Sur la contrée ravagée, il n’y avait nul trace d’Archimonde.
Furion leva le cor et souffla une dernière fois dedans. Mais cette fois, c’était un son de victoire.
Tous ceux qui l’entouraient restaient ébahis du dénouement de cet affrontement titanesque, puis des cris de joie commencèrent à s’élever des pentes du Mont Hyjal tandis que l’immensité de la victoire pénétrait l’esprit des survivants. L’Arbre Monde était détruit, Archimonde mort, et l’armée de la Légion, ayant déjà subie de lourdes pertes dans cette bataille, ne tiendrait plus longtemps sans puit d’Eternité ni seigneur pour mes maintenir en ce monde, et serait à nouveau bannie, défaite, dans le Néant Distordu. Les quelques rescapés allaient se cacher dans les profondeurs de Felwood, mais les Sentinelles finiraient par les exterminer. L’Alliance et la Horde allaient probablement s’installer dans les Barrens. La longue et douloureuse reconstruction des races expatriées et d’Ashenvale dévastée allait commencer. Furion laissa l’ivresse de la victoire s’emparer de lui redescendit vers le pied de la montagne.
Une ombre, que nul ne vit durant toute la bataille, avait observé la chute d’Archimonde. L’homme était d’age mur, et avait des cheveux qui commençaient à grisonner. Des yeux d’un verts surprenant contemplaient l’arbre brûlé et les alentours dévastés. Lorsque tout ceci avait commencé, la corruption de Sargeras ridait son visage, mais à présent, les traits de Medivh se détendirent plus qu’il ne l’avait jamais fait depuis sa naissance, près de soixante ans auparavant.
« Les racines finiront par guérir, dit-il au vent. Ainsi que le reste du monde. Les sacrifices sont accomplis. Comme les orcs, les humains et les elfes de la nuit ont oublié leurs vieilles haines, pour combattre ensemble un ennemi commun, la Nature elle-même s’est dressée pour bannir l’obscurité à jamais. Quant à moi, je suis revenu pour m’assurer qu’il y aura un avenir, afin d’enseigner au monde qu’il n’a plus besoin de gardien. L’espoir des générations à venir a toujours reposé en des mains humaines. Et maintenant que ma tache est achevée… je vais reprendre ma place, parmi les légendes du passé. »
Le dernier gardien eut un sourire contenant toute la joie et le soulagement du monde, et disparut dans les arbres du Mont Hyjal.
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