Les flammes de l'espoir

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La fraîcheur de la matinée parcourait le camp des Sentinelles. Chacun s’enroulait dans sa peau de Mektoub pour échapper à l‘humidité. La nuit avait été particulièrement glaciale et le camp des sentinelles semblait désert.

Comme à son habitude, Djyrkan s’était déjà levé et préparait ses équipements pour aller s’entraîner au cœur du désert aride sur le territoire des féroces Varynx roux à la réputation bien encrée.

Djyrkan savait que Gozmoth devait s’embarquer ce jour la avec cet affreux Assassin et cette insouciante Trykette d’Aeya sur un chalutier Tryker en direction de la baie des Lunes.
Pour rien au monde Djyrkan ne se serait embarqué sur cette curieuse invention Tryker avec pour autre compagnon ce vil Matis.

Avant de partir Djyrkan huma sa petite fiole d’essence s’abandonnant ainsi à un léger moment de réflexion.
Enfin il se releva équipé de sa lourde armure, son épée au fourreau prête à être tirée. Il marcha sans bruit vers la sortie du camp, la plupart des homins dormaient encore et le silence se faisait presque écrasant. On percevait même de temps à autres des hurlements des Varynx au loin.

Une voix l’arrêta. C’était celle de Gozmoth, Djyrkan l’aurait reconnu entre toutes.
L’imposante Fyros s’approcha lui posa la main sur l’épaule chuchota :

«J’ai une mission pour toi jeune recrue ! J’ai eu vent d’une manifestation de Goo dans à la frontière du désert Sud et des terres de l’empire Matis, je veux que tu ailles repérer son emplacement et que tu enquêtes sur place. Ce sera la prochaine destination du camp. Tu peux y aller maintenant !»

Djyrkan partit sans un mot en direction des terres du Sud.

____

Vorpalia ! Ce n’est pas encore aujourd’hui que nous goûterons la chair des fameux Varynx roux mais ne t’inquiètes pas ! Ils goûteront à la douceur du tranchant de ta lame ! Aller en route Vorpalia ! Le Goo nous attend ! Peut être même rencontrerons-nous des Matis à la frontière !

D’un pas décidé, Djyrkan s’enfonça dans la pénombre du petit matin à travers les dunes. Quelques heures plus tard la chaleur torride de la fin de matinée se faisait déjà sentir. Le Fyros continua à avancer à travers le vent et la poussière de sciure brûlante qui le força à porter son casque. Ces terres n’inspiraient pas à la confiance. Notre Fyros en avait déjà entendu parlé, ce tant réputé désert du sud redouté par tous les marchands et mêmes par les communautés du désert..

Djyrkan marchait avec méfiance, la main toujours posée sur son arme, il connaissait bien les dangers du désert du sud. Il se méfiait des meutes de Varynx affamés, mais surtout des clans de Fyros rejetés des communautés, ces bandits violents, sans lois, avides de richesses et attaquant quiconque passant sur leur territoire.
Djyrkan avait déjà eu à faire à des membres de ces clans, ce sont des guerriers féroces, expérimentés, qui n’attaquent jamais seuls. Le Fyros redoutait de croiser un de ces clans, mais n’avait pas peur.

Après de longues heures de marche à travers les dunes brûlantes sous le soleil aride, Djyrkan décida de faire une halte en arrivant à une oasis. Il savait que rester ici était dangereux, les oasis sont rares dans le désert et n’attirent pas toujours de bonnes choses. Mais un léger repos s’imposait.

Djyrkan enleva son casque et posa son épée sur le sol près de lui, il s’agenouilla au bord de l’eau et y plongea ses mains pour s’humidifier le visage. Quel plaisir de trouver cette oasis après des heures de marche. Le Fyros s’avança un peu dans l’eau s’écartant ainsi de son équipement. Il en oublia même quelques instants les risques d‘une telle folie. Quelques instants de trop…

Alors que le Fyros s’apprêtait à repartir, une odeur peu familière l’effleura… Djyrkan reconnu cette odeur, c’était celle d’un varynx adulte. Un léger grognement paru à sa droite. Un imposant varynx se tenait prêt à bondir à quelques mètres du Fyros.

Djyrkan savait qu’au moindre geste le varynx l’attaquerai, son épée était trop loin pour être récupérée. Le Fyros ne se serait pas risqué non plus à essayer de dresser un tel animal sauvage. La bête bavait en regardant en direction de notre homin, ses yeux cruels le dévoraient du regard.
Il se devait de réagir, il tenta de récupérer son épée, mais en vain ! Le varynx se jeta sur le Fyros, le renversant sur le dos dans la sciure ardente.
Djyrkan ,décidé à se battre, luttait difficilement contre la bête en se protégeant de ses avants-bras heureusement recouverts de sa solide armure. La gueule de l’horrible monstre claquait devant sa tête et les griffes acérées lacéraient la cuirasse du Fyros. Djyrkan plongea dans sa rage. Sa force redoubla et la fatigue qui commençait à se faire sentir disparu.

«Non, vile créature ! Je ne tomberai pas devant toi ! Pas sans avoir combattu dignement ! Par l’honneur prépare toi à recevoir mon courroux ! Si je dois mourir, je t’emporterai avec moi !»

D’un violent coup de coude il écarta la gueule du varynx et le renversa sur le coté.
Mais la bête d’un rapide et puissant coup de patte au niveau du torse envoya de nouveau le Fyros dos contre terre avec une telle violence qu'il en fut presque sonné. Il voyagea pendant quelques secondes aux portes de l’inconscience mais sa volonté le ramena vite à la raison.

Djyrkan, malgré la douleur et l’épuisement, tira sa petite dague située au niveau de sa cuisse et fit mine d’être mort.
Le varynx s’était relevé rapidement et regardait sa proie… il bavait et grognait de plaisir.
Une proie fraîche gisait devant la bête qui s’avança, méfiante. L’animal, arrivé près du Fyros, le renifla. Djyrkan se releva brusquement pour attraper le cou de la bête et l’égorger mais celle-ci réagit trop vite et mordit notre Fyros à l’épaule. L’armure était en piteux état, et ne protégerai plus le Fyros bien longtemps. Il planta sa dague dans la gorge du Varynx et exécuta un mouvement latéral. Le varynx lâcha prise et s’effondra avant de mourir étouffé. Le sang se répandit rapidement autour de sa dépouille.

Djyrkan regarda son avant bras blessé, sa vue se troubla. Il tenta de se relever, mais à peine à genoux il s’effondra.
Djyrkan était entendu sur le sol, il ne bougeait plus, il ne sentait plus ni la douleur, ni la fatigue, ni la colère… Son esprit errait dans les méandres de l‘inconscience. Le sang coulait à travers les ouvertures de son armure.

Le Fyros affaiblie aux portes de la mort gisait là, allongé au bord de l’eau dans la sciure, le corps inanimé, il sombra dans le néant…
Arries était postée en haut d'une dune. La fine sciure créait des volutes de poussière autour d'elle et la poussaient à rabattre les volets de sa robe du désert. Elle farfouilla son sac et en sortir une paide d'oculaires volés à la Karavane. Les jumelles s'ajustèrent automatiquement à sa vision lorsqu'elle les posa sur son visage, lui permettant de distinguer clairement des détails situés à des centaines de pieds.

Elle cala les jumelles dans la direction qu'elle croyait être celle indiquée par son contact. Un endroit où le Souffle refaisait surface, où le Goo pervertissait la vie. Son coeur se resserra et une bouffée de haine fit monter le rouge à ses joues pourtant insensibles aux attaques de la chaleur cruelle du désert. Elle commença à dévaler la montagne de sciure en produisant un minimum de nuages de poussières. Ses premiers parents lui avaient appris à vivre dans ce milieu hostile.

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"Satané graine-boussole ! Mourir à cause d'un dessèchement ! Ces Matis ne sont décidément même pas bons à fabriquer des graines correctes !"

Perdue au milieu du désert. Quelle grandieuse manière de mourir pour celle qui voulait éradiquer le Souffle Destructeur et ses avatars de l'univers ! Elle éclata de rire devant le comique de la situation, et de désespoir aussi... Elle voulait sa vengeance face aux créatures qui avaient tués son clan. Elle ressera ses affaires autour d'elle, et se remit à avancer. Peut-être arriverait-elle quelque part avant de périr...

____

La sueur avait depuis longtemps cessé de couler sur sa peau sèche. Sa bouche craquelée n'émettait plus le moindre son, elle ne pouvait pas se permettre de perdre la moindre trace d'humidité. Elle avançait mécaniquement, et quand elle s'effondrait, elle se relevait toujours plus durement.

"Dire que l'Incendiaire m'aura par sa plus petite incarnation... La chaleur..."

L'oasis la sauva.

Elle croyait voir un mirage, comme ceux que l'on voit si souvent dans le désert profond, mais au fur qu'elle s'approchait, elle sentait l'humidité qui envahissait l'air. Mais elle sentait autre chose dans l'atmosphère. Une odeur de mort... Arries changea son chemin et grimpa difficilement en haut d'une colline de sciure. A chaque chute, elle se traitait d'imbécile, le moindre bruit pouvait être fatal dans le morne silence du désert. Arrivée en haut de la dune, elle entrouvrit sa robe du désert et sortit son Lance-Feu toujours incandescent. Elle sortit sa tête couverte des jumelles pour reconnaître la position d'une éventuelle embuscade.

L'homin avait les pieds qui trempaient dans l'eau et l'animal mort étaient entouré de charognards bruyants et caquetants. L'homin n'avait aucun prédateur qui becquetait dans ses chairs, il devait être vivant.

Arries se remit sur ses pieds, et appliquant les préceptes de son premier père, elle s'efforça à marcher selon le rythme du désert, ses déplacements ne devaient produire que le bruit d'un quelconque animal habitant le désert. Ce faisant, elle se plongeait dans les souvenirs des nuits où elle apprenait à marcher ainsi, quand elle n'était qu'une enfant. Ses jamabes lui faisaient alors souvent défaut à cette époque, elle n'avais pas acquis l'automatisme qui lui sauvait peut-être la vie en ce moment.

En approchant plus avant, elle ne remarqua aucune arme cachée sous l'homin, mais la puanteur de l'animal décédé était éprouvante pour ses narines, tout comme le cacquetage incessant des charognards qui se battaient pour le moindre bout de viande.

Avec circonspection, elle abandonna sa marche du désert, tout en laissant son arme braquée sur l'homin. Aucune réaction. Elle s'approchait encore, de plus en plus vite, à mesure qu'elle se rendait compte de son erreur. L'homin se trouvait être un Fyros, un frère de race... Un de ceux qui avaient banni ses premiers parents dans le désert et les avaient ainsi condamnés à mort. Elle ressenti une bouffée de chaleur comparable à celle qu'évoquait pour elle une pensée vis-à-vis de l'Incendiaire. Mais elle se remit vite à reconsidérer cet être, qui avait apparemment tué un animal ressemblant à un varynx. Un tel exploit n'était que rarement vécu par une seule personne et pour cause, la majorité de ces personnes avaient été tuées au cours de l'affrontement... Il méritait de vivre pour le moment, elle déciderait plus tard si il devait mourir.

Elle accomplit d'abord ses propres priorités : mourir de soif ne semblait pas être le meilleur moyen d'aider l'évanoui.

Elle l'examina plus avant : il était assez mal en point, apparemment il avait recouvré ses esprits de temps en temps, ce qui lui avait permi de boire le minimum nécessaire à sa survie. Sa blessure à l'épaule était sale et elle entrepris de le nettoyer. Elle enleva son imposante armure, ne comprenant pas pourquoi ce Fyros préférait la lenteur à la rapidité d'action et à l'agilité. D'autant plus qu'apparemment, la protection ne l'avait pas énormément aidé...

Elle baigna son torse et banda un morceau de sa robe avec un cataplasme issu de sa trousse de secours. La plante lui permettrait de combattre plus efficacement l'infection et d'accélérer la cicatrisation des chairs. Elle ne pouvait rien faire pour les os que le varynx avait brisé, et devait laisser agir la Sève pour cela.

La nuit tombait lorsqu'elle avait fini de soigner le Fyros. Elle devait maintenant prendre un peu de repos. Elle cacha son arme sous la sciure, enleva ses vêtements et autres attirails inutiles.

"L'eau était chaude et elle s'abandonna à cette chaleur, son corps reposait dans l'élément ennemi de l'Incendiaire, elle pouvait laver son corps fin des traces de la guerre le temps d'un plongeon."
Etrange vision
Au petit matin l’obscurité planait toujours sur le désert encore baigné de la fraîcheur de la nuit. Djyrkan s’éveilla. Il était toujours au bord de l’oasis en plein cœur des dunes de sciures.
Le Fyros était allongé sur le dos, sa tête reposée sur un bout de tissu. Sa vue était floue. Il cru rêver un moment, se croyant même mort.

Sa gorge semblait moins sèche et dans l’air flottait un léger parfum qui se détachait de celui de la charogne en putréfaction. Au contact de sa peau la rigidité de son armure avait disparu pour laisser place à un tissu plus fin et une peau de varynx lui prodiguant une légère chaleur. Il percevait le vent frais de la matinée parcourir sa peau à nu.
Son corps était pesant, le moindre mouvement lui était toujours un calvaire. Son épaule semblait néanmoins immobilisée et ses plaies se faisaient moins douloureuses même si elles paraissaient toujours sérieusement infectées. Son visage légèrement humide comme s’il avait été baigné la veille dans l’eau douce. Le Fyros avait l’impression d’avoir été souillé.
Autour de lui le bruit incessant des charognards avait disparu, un calme paisible, inquiétant l’entourait.
Djyrkan à la limite de la raison et de l’inconscience cernait difficilement la situation.
Que lui était-il arrivé ?


La vibration d’un pas léger résonnait autour de lui sur le sol.
Sa vue se faisait moins trouble, il pencha sa tête sur le coté, il arrivait maintenant à distinguer une sombre silhouette.
Une allure assez grande effilée, il crut d’abord à un guerrier Matis. Puis ces formes typiquement féminine lui fit réaliser qu’il était en présence d’une de ces sœurs de races. Une féline comme on les appelait dans son pays. Mais celle-ci était différente de celles qu’il avait pu croiser auparavant. Elle semblait endurcie. Sûrement une membre de ces charognards du désert. Dans son état le Fyros n’était pas en position d’affirmer quoi que se soit. Surtout à travers la pénombre qui régnait encore à cette heure sur les dunes.

Au fur et à mesure, que sa vue revenait, il percevait plus nettement la Fyros devant lui.
Elle ne s’était pas aperçue que le Fyros l’observait.
Son doux visage endurci était d’une rare beauté, son regard féroce lui paraissait comme une tendre caresse. Ses cheveux volaient au vent. Elle semblait regarder au loin droit devant elle d’un air évasif. La féline portait une longue robe déchirée, qui épousait les formes de son corps. Le tissu se froissait légèrement et flottait sous la brise matinale. Ses mains renfermaient une arme peu courante.
De toute évidence c’était une guerrière mais pas endurcie au point de se livrer au contact avec ces opposants. Sûrement une de si réputées lanceuses de feu des terres du sud…


Le Fyros doutait encore de ses visions. Les lueurs à l’horizon lui semblaient des ténèbres grandissant.
Il se sentait faible, sans force, sa vigueur l’avait abandonné. Son esprit, brouillé. La moindre parole lui était impossible. Sa vue se troubla à nouveau, l’emportant encore plus loin dans sa confusion.

La Fyros s’avança d’un pas léger dans sa direction, le regarda d’un air attentif.
Elle lui empoigna fermement le visage, lui releva la tête, la tournant de droite à gauche.

Tu es réveillé ?

Elle relâcha la tête du Fyros qui se posa sur la couverture de peau .

De toute évidence non !

Elle repartit songer, son regard dirigé vers les premières lueurs couleur de flamme de l’aurore qui paraissaient à l’horizon.

Djyrkan sombra à nouveau dans l’inconscience et les ténèbres.
Arries frissonnait. Elle avait du ôter et déchirer sa grande robe du désert pour réchauffer le Fyros malade. Les veines du blessé étaient parcourues d'un mal noir qui lui faisait perdre le contrôle de son esprit et de son corps. Grelottant et brûlant à la fois, aucun soin de la guerrière ne pouvait l'aider, cette lutte était la sienne à présent.

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Djyrkan dérivait dans un abîme de noirceur et de couleurs, il sentait de temps en temps une main se poser sur sa peau, hérissant ses sens par ce contact. Il entendait une voix lui parler dans son sommeil, et il y répondait quelques fois, il ne savait pas ce qu'il disait.

Un linge humide se posait sur son front régulièrement, ce qui le faisait s'évanouir dans un monde où la chaleur brûlante qui parcourait son corps n'existait plus.


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La jeune guerrière n'était pas habituée à soigner un malade, mais ce Fyros l'intriguait. Tuer seul un varynx démontrait une capacité martiale hors du commun et parcourir le désert seul une bonne dose de folie, quand on ne faisait pas partie des clans de bannis. Elle se leva pour aller mouiller un linge et le poser sur le front du Fyros. Elle s'assit sous la tente de fortune qu'elle avait confectionné et nettoya son Lance-Feu de la sciure qui s'y était infiltrée.

Soudain, elle se retourna. Elle fixa le Fyros allongé, et attendit. Ce qu'elle cherchait ne se fit attendre, il murmurait. Rappochant son oreille de la bouche du blessé, Arries essayait de distinguer les mots dans le charabia provenant de la fièvre du guerrier. Mission, Goo, Sentinelle étaient quelques un des mots prononcés. Elle comprit après plusieurs minutes d'écoute qu'il avait été envoyé en mission dans le désert du Sud pour combattre l'avancée du Goo. Elle apprit ainsi que ses informations étaient exactes, et que d'autres groupes étaient intéressés par l'agitation qui régnait dans ces contrées. Pour solliciter un guerrier aussi doué que celui-ci, la mission devait être coriace... Et le Goo puissant dans cette région.

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Le guerrier se réveilla deux nuits après. Il était faible mais arrivait à parler.

"Où suis-je ?
- Dans le désert du Sud
- Et qui es-tu ?
- Celle qui t'as sauvé la vie. Rendors-toi maintenant, ce n'est pas en parlant que tu arriveras à guérir de ta maladie."


Il regarda la figure de la féline. Ces tatouages... Elle était une Bannie, une de ces Fyros qui combattait pour leur propre intérêt. Djyrkan ne pensait pas être tombé si bas, sauvé par une Bannie ! Mais le Fyros obéi tout de même à la jeune guerrière, soulagé de refermer ses paupières et de replonger dans la douceur reposante des ténèbres.

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"Comment t'appelles-tu, guerrier ?
- Djyrkan, fils d'Uriass, membre des Sentinelles d'Atys, répondit le blessé avec une certaine arrogance.
- Enchantée de faire ta connaissance... Dis moi, pourquoi passes-tu dans ce désert ? Il est dangereux.
- Pourquoi donc te ferais-je confiance, charognarde ? fit-il d'un ton méfiant."


La guerrière laissa choir sa main sur son arme, et le regard du guerrier se posa également sur le Lance-Feu.

"Mais parce que tu y es obligé", elle appuya sur l'épaule du guerrier, "tu n'es pas en état de te battre, réponds plutôt à mes questions.. Alors, pourquoi traverses-tu le désert ?
- Je te révèlerais rien, fille de Banni."

Elle appuya plus fort sur la blessure, tout en caressant doucement son arme.
"En es-tu sûr ? Où serais-tu près à sacrifier ta mission contre le Goo ?
- Qu'importe ma vie ! Je ne trahirai pas les miens ! Si tu me tues, d'autres Sentinelles viendront chasser le Goo de ces terres !"


Arries se redressa, s'écartant de Djyrkan. Elle le regarda et lui dit :

"N'oublie que j'ai sauvé ta vie, et que pour ça je suis des tiens également. A moins que tu n'accordes aucune valeur à une aide qui me fait également risquer ma vie. Regarde autour de toi, cette tente, cette couverture, je les ai fabriqué avec les vêtements qui me garantissent ma survie dans ce désert. Tu me repousses guerrier ? Aurai-tu perdu ton honneur ?."

Arries continuait de le regarder et le guerrier détourna les yeux. Il les releva quelques secondes plus tard, avant de demander :

"Combats-tu le Goo ?"
La jeune féline le fixa d'un regard intéressé et répondit : "Ne me proposes-tu pas de m'accompagner ? Tu payes ta dette d'honneur, c'est cela ? Fais comme tu le veux..."

____

Quelques jours plus tard, Djyrkan était rétabli, mais ne pouvait pas combattre : son armure avait été déchiquetée et son épaule le faisait encore souffrir. Ils quittèrent tout de même l'oasis, le Fyros et la Féline sous la même robe du désert. Au delà des dunes, le Goo les attendait.
Le départ
Vers la fin de matinée, les deux Fyros partis aux lueurs de l'aurore s’enfonçaient toujours à travers les dunes ardentes en direction du sud. La chaleur torride ne semblait pas les gêner. Arries l’enfant des dunes, effleurait à peine la sciure avec une agilité féline ne laissant aucunes traces. Elle avait en partie sacrifié la plupart de ses vêtements pour le Fyros, sa robe déchirée qui se froissant au grès du vent laissait parfois paraître une partie de sa cuisse ou était ceinturé un fourreau cachant une petite lame. Mais elle n’en semblait pas moins redoutable conservant toujours son arme en main.
Djyrkan suivait péniblement, son épaule le faisait souffrir et la cadence imposée par la Féline était bien plus rapide que le pas modéré habituel du guerrier. Le Fyros portait un simple pantalon, son torse était en partie nu simplement recouvert par des morceaux de tissu dechirés en guise de pansement à ses plaies.
Lui aussi était né dans la sciure mais n'avais pas une telle aisance pour braver les dunes. Malgrès tout l’absence de son armure lui permettait de suivre la princesse du désert. Il observait curieusement la féline se déplacer, tout en essayant d’apprendre.
Mais la douleur, la fatigue, l’usure, le forçaient parfois à baisser les yeux, serrer ses poings et souffrir en silence. Il s'efforçait de ne pas laisser transparaître sa condition car il ne pouvait se permettre de se rabaisser un fois de plus devant Arries.

La féline parfois s’arrêtait et se retournait. L’étrange pâleur du Fyros le trahissait.
Tu es lent guerrier… mais tu es sur que ça va ? Nous pouvons nous arrêter si ton épaule te fait souffrir.

Djyrkan se contentait de relever la tête et de continuer à marcher sans prêter attention aux paroles qu’on lui adressé.

Djyrkan été tourmenté, il se sentait inutile, incapable de se battre, sans armure pour le protéger. A avait-il la force soulever son épée d’un bras.
Son esprit était confus, il songeait :
Où est passé ma force ?! Mon honneur ?! Souillé et humilié par cette bannie. Je porte même ses haillons. Mais, je lui dois la vie. J’ai besoin de temps, je dois réfléchir…

Il humait parfois sa fiole d'essence pour tenter de faire disparaître ses tourments et la douleur qui embrumait son esprit.

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Plus tard dans la journée, Arries proposa au Fyros de faire une halte invoquant un repos nécessaire après une telle marche. Elle n’en avait pas besoin, mais l’étrange pâleur du Fyros, son regard presque vide, ses traits fatigués, l’inquiétaient fortement. Perdre ce compagnon ne faisait pas partie de ses désirs actuels, il fallait donc le préserver et connaissant la fierté de des guerriers, elle préférait lui mentir.

Après un léger repos, le Fyros semblait en meilleur forme. Il ne parlait pas et restait songeur en regardant son épée.
La fille des dunes le regardait discrètement, essayant de juger si son état avait empiré ou au contraire s'était amélioré.
Elle insista pour examiner les blessures du Fyros. Après un refus, elle imposa au blessé de se faire examiner, le Fyros n’ayant que le choix de s’y plier à contre cœur.
Elle posa son arme, s’avança lentement vers le Fyros et détacha lentement le tissu qui lui servait de pansement.
Elle pencha sa tête sur le coté pour mieux regarder l’état de sa blessure à l‘épaule, dévoilant son épaule et son cou habituellement caché par sa chevelure. Djyrkan sentait le souffle de la Fyros sur son torse nu et percevait maintenant une main glisser sur sa peau. Il n’était pas à l’aise et préféra détourner son regard. La Fyros malgré une gène moins apparente n’étais pas non plus habituée à approcher un mâle inconnu de si près.
L'épaule blessée semblait apparemment en moins piteux état, une capacité des guerriers Fyros étant leur régénération naturelle exceptionnelle. Mais Djyrkan ne paraissait visiblement toujours pas en état de combattre. Après quelques instants qui parurent une éternité, elle renoua le haillon et se redressa.

Ton épaule va mieux, mais essaie de ne pas la bouger. Nous devons nous remettre en route maintenant.

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Les premières lueurs du crépuscule paraissaient à l’horizon. Arries s’arrêtait souvent sur les hauteurs des dunes pour scruter le paysage lointain.

Soudain, ses gestes habituels se figèrent, s'agenouilla dans la sciure. Au loin elle distinguait des silhouettes.
Sûrement trois homins accompagnés d’un mektoub chargés de saccoches. Les silhouettes s'agitèrent des armes furent brandies et l’un des individu tomba.
La Fyros comprit qu’il s’agissait d’un marchand malchanceux tombé devant deux pillards des dunes.
Elle ordonna au Fyros de l’attendre, dans son état, il aurait été dangereux de combattre.
Djyrkan s‘insurgeât.
Quoi ?! Comment oses tu ? Je préfère la mort plutôt que de ne pas combattre !

La Féline se s’attarda pas et s’avança en direction des pillards. Elle avait apparemment décidé de les prendre par suprise sur le flan.
Alors que la Fyros s’éloignait rapidement, se déplaçant avec agilité, furtivité et aisance dans l'ombre du creu des dunes, Djyrkan tira son épée et se dirigea droit en direction des deux homins.

Il s’agissait de deux Fyros bannis, ils étaient apparemment sur le point de commencer à piller le mektoub après l’avoir achevé. Leur victime, un Matis, gisait inanimée dans la sciure. Il avait été massacré sans aucunes retenue.
L’un des homins d'un coup d'oeil vigilant aperçu Djyrkan au loin qui s’avançait vers eux. Des rires gras resonèrent et les deux pillards s’avancèrent armes en mains à leur tour vers le Fyros.

Arries réalisant la situation, se hâta. Elle devait intervenir avant que les homins n’aient atteint Djyrkan. Arrivée à bonne distance, elle ajusta son arme et commença à préparer son tir.

Djyrkan traînait lourdement son épée d’une main, la douleur de son épaule avait resurgit le privant de l'usage d‘un de ses bras. Il maintenait difficilement sa tête haute. Malgrès tout il avançait fièrement vers une mort certaine. Il en avait presque oublié la féline qui l’accompagnait.
Les deux homins s’approchaient du Fyros sans craintes en ricanant, proférant diverses injures et le provoquant par des gestes obscènes. Il ne se trouvait maintenant qu’a une dune du guerrier. L'affrontement semblait inévitable.

Arries, été prête, un tir suffirai à mettre fin à cette menace. Mais la proximité des trois guerriers mettait maintenant la vie de Djyrkan en danger. Elle pesta :

Maudit sois-tu Djyrkan ! Stupide guerrier!

Elle fit feu en reajustant son tir au dernier moment. Une violente explosion illumina les dunes dans un nuages de fumée, enflammant la sciure autour des guerriers.
Les deux pillard furent projetés sur le sol, leur chair en feu, poussant des hurlements d’agonie en gesticulant désespérément
Le souffle écarta Djyrkan qui alla s’effondrer dans la sciure loin des flammes, la crête de la dune le protégea des projections ardentes mais le choc fut violent. Arries avait visée juste.
Les cris d’agonie des homins auraient attirés tous les bannis des alentours. La Fyros se précipitat en direction des pillards, contournant les flammes, traversant la fumée.
Elle tira sa petite dague et égorgea les dépouilles brûlantes qui se débattaient encore.

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Elle s’avança ensuite d’un pas ferme en direction de Djyrkan ne le lâchant pas de son regard noir. Elle semblait furieuse mais une part d'elle était soulagée.
Le Fyros quand à lui se releva difficilement toujours étourdi par le choc, son épaule le faisant cruellement souffrir. Il ramassa son épée et se tourna vers Arries.
La féline le regarda férocement droit dans le yeux et le gifla violemment.

Idiot ! C’est la mort que tu cherches ?! Il va falloir apprendre à m’écouter si nous voyageons ensemble ! Je n’aurai pas hésité à te faire subir le même sort qu’a ces pillards.

Djyrkan se contenta de soutenir son regard sans broncher et avança en direction de la dépouille du mektoub.
Les différentes sacoches refermaient des vêtement de facture plus ou moins bonne pour la plupart d’origine Fyros. Djyrkan déçu, ne trouva point ce qu’il recherchait. Il avait perdu un bien précieux et sa vie de guerrier en dépendait.
Il ne restait plus qu’une large malle renforcée que le Fyros s’empressa d’ouvrir. Elle refermait une large armure, bien plus lourde que celle qu’il avait porté auparavant. Elle ressemblait aux anciennes armure qu'avaient portés ses ancêtres au cours des différentes batailles contre l'empire. Le Fyros sentit son sang bouillir à nouveau et ne tarda pas à s’en équiper difficilement malgré sa blessure. Un frisson le parcouru, il se sentit à nouveau digne, fier, niant un instant la douleur, la fatigue et négligeant le poids imposant de cette armure de guerre.

La Fyros encore furieuse, passa rapidement la robe jettant ses anciens haillons dechirés sur le sol et récupéra diverses plantes, graines,du tissu ainsi que quelques vivres. Puis cria à Djyrkan:

En route! Il ne faut pas s’attarder ici, d’autres pillards ont sûrement étés avertis par les cris.

La nuit n’étais pas encore tombée ce qui laissé à nos deux homins le temps de s’éloigner et de trouver un abris.

Djyrkan vit sa cadence de marche lourdement ralentie, l'imposante coquille qui l'isolait de toute menace l’empêchait de suivre correctement la féline des Dunes. Bientôt, la douleur revint et la fatigue se fit presque insupportables. Au fur et à mesure de la marche le Fyros pâlissait et titubait. Il marchait tête baissée dissimulant au mieu sa souffrance. Sa vue se troubla. Arries avançait d'un pas ralenti toujours furieuse contre Djyrkan, exaspérée par la lenteur du guerrier, ne lui adressant que de rares regards sans pretter attention à l'état du guerrier.

Soudain le Fyros à bout de force, incapable de faire à nouveau un pas, s’immobilisa en haut d’une dune. Il vacillait et ses membres tremblaient. Les ténèbres envahissaient son esprit.

Arries se retourna et vit le corps du Fyros s’effondrer dans la sciure et chuter au pied de la dune.
Le Fyros avait sombré dans le néant.
Message roleplay
Une nuit... Et le village
Le Fyros chutait, dévalant la dune dans un grand nuage de poussière. Arries se jeta à sa suite, chutant de nombreuses fois, mais elle réussit à le retenir.

A peine arrêtée, la féline ôta sa robe du désert pour la placer au dessus de Djyrkan. Elle défit sa lourde armure pour examiner sa blessure. Elle était propre et sans infection grave...

Cet imbécile voulait faire le fier alors qu'il est encore blessé. Je lui promets une intense et courte vie...

Arries commença par ôter la lourde armure. Elle sortit sa gourde de ses vêtements et aspergea légèrement le visage de Djyrkan. Elle le maudit pour ce gaspillage d'eau, mais ils devaient avancer. Ils ne pouvaient pas rester au milieu du désert, ou alors ils se condamnaient à la mort.

Le guerrier se réveilla, et, désorienté, regarda tout autour de lui, jusqu'à ce qu'il rencontre le visage mécontent d'Arries. Il ne sentait plus le poids de l'armure sur son corps et devait avouer qu'il se sentait soulagé. La Fyros lui tendit la gourde afin qu'il boive, sans un mot. Quant il eut fini, elle remballa ses affaires et jeta les morceaux de l'armure dans la sciure. Elle prit sa robe du désert et s'en enveloppa. Elle se rapprocha du Fyros et l'en couvrit également. Elle avait toujours le visage fermé, et se demandait si cette évanouissement allait pousser à réfléchir ce guerrier bravache.

____

Elle resta toute la journée sans parler, retenant le Fyros quand il n'en pouvait plus et le forçant à avancer. La nuit tomba et ils durent s'arrêter. Djyrkan grelottait, l'air était glacial. Arries se rapprocha du Fyros déjà endormi et enserra sa poitrine de ses bras, peut-être qu'une chaleur corporelle le réchaufferait et lui permettrait d'être en forme pour le lendemain. Dans son sommeil, le Fyros prit Arries dans ses bras, la serrant un peu plus contre lui. La Féline blottit sa tête dans le creux de son bras et s'endormit.

____

Arries se réveilla, mais elle n'avait plus personne contre elle. Elle se préparait déjà à pester contre le Fyros mais celui-ci n'était qu'assis à quelques centimètres devant elle. Elle se frotta les yeux et vit un Djyrkan différent du blessé qu'elle avait secouru quelques jours auparavant. Elle s'approcha de lui et l'observa attentivement, il avait l'air rêveur et un peu perdu.

"Le désert est beau n'est ce pas ?"
La féline, surprise, ne put répondre. Le Fyros continuât :
"Nous y vivons, nous le craignons mais jamais nous ne remarquons sa beauté... Et il est encore plus beau lorsqu'une Féline partage cette beauté à mes côtés."

Arries le regardait sans comprendre, elle n'était pas habituée à de telles paroles venant d'un guerrier à l'apparence si rustre. Elle n'était d'ailleurs pas du tout habitué à ce genre de discours. Djyrkan prit les devants, se doutant sans doute de la gêne de la jeune féline :

"Je crois que nous devrions partir tant que le soleil n'est pas encore haut..."

La Féline commença a emballer ses affaires, tout en gardant un oeil sur le Fyros qui semblait tout à fait frais et dispos malgré la blessure qui l'handicapait. Elle exigea avant de se remettre en marche de vérifier sa blessure et le bandage. Djrykan s'y prêtat avec bonne grâce, mais sa grimace de douleur indiquât à Arries qu'il n'était pas totalement guéri. Cependant sa blessure était propre et se cicatrisait rapidement, comme chez tous les Fyros, qui étaient dotés d'une grande capacité de récupération.

Le voyage continuât pendant deux jours, pendant lesquels Djyrkan était toujours rêveur. La Fyros gardait un oeil inquiet sur lui, et elle l'apercevait de temps en temps alors qu'il humait une petite fiole d'essence.

Bientôt, le village dont avait parlé Djyrkan, et dont son contact lui avait donné l'emplacement, se dressait devant eux. Il semblait désert. S'ils n'y trouvaient pas d'indice, ils pourraient au moins y prendre du repos.
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(Où sont passés nos primesautières humeurs ? Le temps les ravage-t-il autant ?)
Depuis plusieurs jours, Ween marchait dans le désert, allant d'oasis en oasis, faisant attention à ne croiser personne en chemin. Dans le désert, le pire ennemi n'est pas la chaleur, ni la sciure qui s'infiltre partout et qui assèche les lèvres. Le pire ennemi est l'homin qui erre à la recherche d'une proie, qu'il soit comme elle, un banni, ou un justicier en quête de vengeance, traquant les bannis dans le désert.

____

De temps en temps, des violentes bourrasques soufflaient et faisait voler de longues gerbes des crêtes des dunes.
La sciure projetée cinglait le visage de la Fyros. Elle tire un peu sur les rabats de son col pour protéger ses joues.

Au loin, nichée entre les dune, elle aperçoit une ville. Instinctivement, elle s'aplatit sur la dune, pour ne pas être vue. Elle place ses mains sur son front pour se faire une visière, et observe.
Elle est trop loin pour se faire une idée alors elle décide de s'approcher. Se déplaçant sous le couvert des dunes, ou rampant sur les crêtes, elle s'approche de la ville qui lui semble de plus en plus mystérieuse.

Elle est maintenant à une cinquantaine de mètres de la plus proche maison, et ne voit toujours aucune activité homine. Cette absence de population devrait être rassurant pour une bannie comme elle, mais quelque chose dans l'air la trouble. Peut-être les cadavres de varynx qu'aucun charognard n'ose approcher à l'entrée de la ville, peut-être la lourdeur de l'air, peut-être ce qu'elle peut voir de la ville qui laisse entendre que les gens sont partis dans la précipitation.

Elle se demande ce qui a bien pu faire préféré à des gens du désert la promesse de mort d'un départ précipité dans le désert au refuge d'une ville et de son oasis. Ils devait vraiment avoir de bonne raison pour fuir ainsi. Au travers d'une fenêtre, elle aperçoit une combinaison de marcheur, il est inconcevable pour un Fyros de s'aventurer dans le désert sans une telle combinaison.
Elle reste où elle est de longues minutes, à observer la ville, à la recherche d'un signe, d'une explication. Enfin, elle se décide à aller voir de plus près. Elle s'assure de ses armes, son grand couteau de chasse glisse bien dans son fourreau, son épée large dans son dos n'accroche pas sa tunique, la flèche de sa lance est bien tranchante.
Elle marche courbée et d'un pas rapide vers la ville. Arrivée à la première maison, elle se colle contre le mur, et fait attention à son ombre autant qu'à sa façon de se dissimuler.

Bondissant de mur en mur, elle visite la cité, mais se rend rapidement compte qu'il n'y a personne. Elle se relaxe un peu, mais reste sur ses gardes. Elle n'aime pas du tout l'atmosphère qui règne dans la ville fantôme.
Néanmoins, l'absence de toute personne l'arrange, elle va pouvoir s'approvisionner à moindre frais, et même se faire quelques extra. De toute façon, personne n'est là pour réclamer la propriété de quoi que ce soit dans cette ville, et dans le désert c'est la raison de nécessité qui prime.

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Sur le qui-vive, elle entreprend de fouiller les maisons aux portes encore ouvertes à la recherche de tout ce qui pourrait l'intéresser.
Soudain, le vent apporte à ses oreille un bruit de halètement et pas dans la sciure. Elle s'immobilise et tend l'oreille. Le bruit se fait plus nette, il approche, et plus précis, aux bruits de pas, elle dirait un animal blessé, qui traîne la patte, au bruits de respiration saccadée, elle penserait plutôt à un homin, peut-être deux.
Elle se concentre encore un peu, et en est plus sûre, deux homins, blessés.

Elle approche la tête de la fenêtre, avec précaution, car même si ils sont blessés, dans le désert, on n'est jamais sûr de rien. Un coup d'oeil rapide confirme ses estimations.

Un couple de Fyros, l'homme semble en piteux état et ne représente pas grand danger. A la manière dont tombe son bras gauche, il doit avoir une blessure importante à l'épaule. Son autre bras est passé autour des épaules de sa compagne, qui l'aide à marcher. Il doit être épuisé par sa blessure et une longue marche dans le désert. Ils doivent tout deux être épuisés par leur voyage! Ils n'ont pour protection qu'une robe des sable pour deux, en en lambeaux encore.
Ils ne paient pas mine, mais suspendu à l'épaule droite de la Féline, Ween reconnaît un lance flamme.
Une Lanceuse de feu! Tactiquement, il faut éviter tout combat à distance, elle reste donc cachée dans la maison et attend patiemment qu'ils arrivent à son niveau.

Mais la Lanceuse de feu connaît aussi son affaire et marche au milieu de la rue, son arme en main. Ce ne sera pas facile, mais le poids de son compagnon sur son épaule gauche est un gros handicap. Ween décide de les laisser passer pour charger dans leur dos. Elle ne se doute pas qu'ils l'entendront mais elles compte bien sur l'handicap de son compagnon blessé pour gêner la Feline dans son mouvement de volte face. Elle devrait arriver au corps à corps avant que la Lanceuse de Feu ait eu le temps de se servir de son arme. Alors elle aura l'avantage.

Encore trois pas, et elle se lancera. 2, 1.. Elle prend appui sur le mur et charge les deux homins au milieu de la rue.
Comme prévu, ils entendent ses pas dans la sciure, le bruit de son épée qui tape sur son baudrier pendant sa course, et se retourne. Et comme prévu, la Fyros a du mal à se retourner....

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En un instant, tout se fige, seul le souffle du vent trahit l'immobilité qui s'est emparée de la ville. Devant les yeux du Fyros aux limite de l'inconscience après sa marche forcée dans le désert, les deux Felines se dévisagent face à face. Il essaie de lire sur le visage de leur ennemie, mais elle a remonté les rabats de son col et laissé tombé sa capuche sur son front. Elle connaît bien son affaire à dissimuler ainsi ses sentiments en combat.
La lance de Ween est en contact avec le cou de la Lanceuse de feu, une goutte de sang perle sur la pointe d'ivoire, mais elle sait que si elle achève son geste, elle mourra aussi. Son adversaire a son arme chargée et braquée sur elle. Au moindre mouvement, l'une et l'autre périront, dans ce combat. Ce n'est que par leur maîtrise de leurs armes que les combattantes ont su s'arrêter à tant.
C'est un duel de sang froid et de détermination, mais subitement, Ween se détend et ramène sa lance à elle.

Nous ne sommes pas obligées de mourir ici, nos familles ne sont pas ennemie. Je suis Ween, des plateaux ardents

Pour appuyer ses mots, elle relève sa capuche et replie les rabats de son col, dévoilant ainsi ses tatouages de bannie. La Fyros s'apprête à lui répondre, quand son compagnon perd connaissance et l'entraîne dans sa chute. Ween l'aide à le relever, et montre la maison d'où elle est venue d'un signe du menton.

Ton homme est mal en point, il faudrait l'étendre, mais je ne suis pas confiante dans cette ville, il y a quelque chose d'étrange.

Je suis Arriès, fille d'Arreras, et lui c'est Djyrkan, je l'ai trouvé blessé par un varynx, dans une oasis à deux jours d'ici.


Ween est perplexe aux explications d'Arries. Chez les bannis, il n'est point coutume de venir en aide aux non bannis, bien au contraire. Serait-ce une faible? Elle n'en n'avait pas l'air, et le nom d'Arreras lui était familier, ce qui n'était pas rien chez les bannis.
Elle ne pose pas de question, car elle sait que les explications nécessaires lui seront données en temps voulu.
Un rapide coup d'oeil à la plaie du guerrier, à l'épaule gauche comme elle l'avait supposé, lui indique que la guérison est proche, mais ses lèvre desséchées et le traits tirés de son visage sont plus préoccupant. Il devait absolument se nourrir et se reposer. Cette marche dans le désert était de l'inconscience à ces yeux.
Message roleplay
Eau
Cette nouvelle venue... Une Bannie...

La Lanceuse de Feu ne reconnaissait pas ses tatouages de clan, mais il n'y avait aucun doute sur son origine : elle était une fille du désert, et une ennemie potentielle dangereuse.

La chasseuse aida Arries à porter le guerrier dans une des maisons proche. La jeune Féline en profita pour examiner son environnement, une ville en plein désert ne cessait pas de l'étonner, lorsque l'on sait que la seule véritable ville Fyros est une immense cité tentaculaire et extrêmement vivante. Les anciens habitants de cet endroit ne pouvaient être que des Fyros, son court séjour dans la capitale du désert l'avait marqué à cause de l'architecture de l'endroit, de courtes maisons blanchies pour refléter le soleil et garder la chaleur hors de son domicile. Ses parents avaient blanchi la leur eux-mêmes, se rappelât-elle, attendrie. Elle secoua la tête pour ôter de son esprit cette partie de sa vie, depuis longtemps révolue... Toujours est-il que des Fyros ont vécu dans cet endroit et avait apparemment repris leur mode de vie nomade. Arries espérait ne pas avoir à rencontrer ce qui avait fait fuir ce village...

Elles déposèrent Djyrkan sur un lit constitué d'une plante gonflée d'air qui s'adapta harmonieusement au corps du guerrier. Arries écarta la chasseuse pour s'occuper de Djyrkan. Son esprit réfléchissait rapidement. Pourquoi une Bannie était-elle seule dans le désert ? Les chasses s'effectuaient à plusieurs dans son ancien clan, peut-être que les usages étaient-ils différents dans le sien ? Elle refit le bandage qui entourait l'épaule du Fyros inconscient en essayant d'évacuer ces questions inutiles de son esprit. Elle le couvrit de sa robe du désert, et la tiédeur agréable fit frissonner sa peau tannée par le soleil.

Arries se retourna vers la chasseuse et la dévisagea. Elle restait une inconnue, même si elle l'avait épargnée.

La chasseuse s'était assise sur le sol avait le regard perdu dans le vide. Arries n'engagea la conversation que quelques minutes plus tard, elle voulait que Ween l'accompagne au puits du petit village. La féline accepta de mauvaise grâce mais Arries ne pensait pas que Djyrkan serait en sécurité auprès d'elle, les Bannis sont des pillards, elle le savait, elle en avait été une.

Les deux Fyros marchaient lentement dans l'allée déserte du village. La Lanceuse de Feu gardait ostensiblement la main sur son arme, tout en jaugeant la Chasseuse Ecarlate. Celle-ci avançait calmement, sans aucunement paraître s'intéresser au sort de la féline qui marchait à ses côtés. Elle avait, tout comme Arries, ôté sa pesante robe du désert et ses muscles découplés jouaient sous sa peau, il en venait une impression de force et de souplesse. Une Chasseuse... Elle porte bien le nom de sa Voie, on dirait un animal de proie...

Elles arrivèrent devant le puits, situé à la conjonction de toutes les ruelles du minuscule village. Des Fyros ne se serait jamais ainsi sédentarisés s’il n'y avait eu une source d'eau, et Arries comprit en examinant le puits pourquoi les habitations avaient été désertées. Il n'y avait pas d'eau dans ce puits. Pour en être assurée, Ween saisit une pierre posée à quelques pieds de là et la laissa tomber dans l'ouverture. Le son qu'elles entendirent était celui de la roche contre la roche, pas de trace d'eau.

"Ce n'est pas ici que tu pourras soigner ton homme, guerrière, lança Ween
- Il n'est pas mon homme", lui répondit la jeune féline.

La Chasseuse fit une moue prouvant qu'elle doutait fortement de cette dernière affirmation. Pourquoi donc une Bannie s'occuperait-elle donc d'un Fyros des forêts comme lui ? S’il ne lui apportait aucune satisfaction, elle n'y voyait aucune raison. Elle n'envisagea même pas le fait qu'il puisse être un combattant de valeur, pour elle, un homin blessé était un faible, un homin sans défense et incapable de survivre dans le désert aride.

En sortant de ses réflexions, Ween vit que la guerrière la fixait avec une expression interrogative.

"Pourquoi donc m'as-tu épargnée ? demanda Arries.
- Parceque je n'aurais jamais pu t'égorger sans rester vivante, guerrière. Tu ne l'avais donc pas remarqué ?"

La guerrière ne se demandait pas pourquoi sa soeur de race ne s'en allait pas à présent. Pour la même raison que Ween souhaitait rester près d'elle : il fallait maintenir une surveillance constante sur une ennemie potentielle. Chacune aurait trop facilement pu tendre un piège à l'autre. Mieux valait rester ensemble pour le moment, d'autant plus qu'une aide en cas de danger commun est toujours appréciable.

Lorsqu'elles entrèrent dans la petite maison, Djyrkan était assis sur le lit, se massant l'épaule. Arries vit qu'il n'était pas exactement le même que celui qui lui avait servi de compagnon durant les journées du désert. Il semblait plus taciturne, et plus violent aussi, sa figure était inquiétante.

"Viens-tu pour le Goo, Chasseuse ? Ou alors, tu viens piller les voyageurs ? demanda la guerrière, en fixant la Chasseuse
- Le Goo rend malade cette région ? Pourquoi y venir alors ? Etes-vous suicidaires ?
- C'est en cela que consiste notre quête : combattre le Goo sous toutes ses formes."


Le regard de Djyrkan allait de l'une à l'autre, comme s’il ne comprenait aucune des deux félines. Il n'avait qu'une envie se rendormir. Ce qu'il fit d'ailleurs, et les ténèbres l'accueillirent à bras ouvert.

Le réveil fut doux, Arries étaient penchée au-dessus de sa figure, le regard inquiet. A sa question muette, Djyrkan y répondit par un petit sourire, et fit tourner son bras blessé. Tout va parfaitement bien. La féline lui fit un minuscule sourire en coin et s’écarta de lui.

Il faisait nuit. Un air frais passait dans la pièce ouverte à l’extérieur à cause de la décrépitude de la maison. Arries se blottit contre Djyrkan et se rendormit.
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Un étrange réveil et la menace
La fraîcheur enveloppait encore nos trois Fyros assoupis dans la pénombre du petit matin.
Arries avait passé la nuit blottie contre le guerrier, Ween avait préféré dormir dans l’autre pièce de la petite maison.

Djyrkan ouvrit les yeux. La douce chaleur corporelle de la Féline blottit contre lui l’étonna et il sursauta à la vue de l’épaule féminine dénudée juste devant ses yeux. Arries avait la tête contre la poitrine du Fyros, son visage avait perdu ses traits agressifs et laissait paraître la douce beauté de la guerrière qui semblait maintenant si tendre, si fragile. Le Fyros l’observa un court instant.
Le sursaut de celui-ci avait réveillé la belle blottie contre lui. Celle-ci leva la tête et aperçut le guerrier éveillé. Elle s’écarta brusquement visiblement gênée, détournant son regard, réajustant sa robe. Elle passa doucement sa main dans ses long cheveux châtains foncés parsemés de mèches éclaircies, décolorées par le soleil. Son visage avait rougit, elle resta immobile. Djyrkan intrigué, continua à la regarder sans qu’aucunes paroles ne soient proférées.

Le Fyros se leva en meilleure forme que les jours précédents, sa blessure semblait ne plus être gênante et il se sentait de nouveau capable de manier correctement son épée. Il se tenait debout sans plus aucunes difficultés. Son premier réflexe fut d’empoigner son épée et d’effectuer quelques mouvements. La lame fendit rapidement les airs dans un bruit sourd. Djyrkan était fier et une nouvelle lueur brillait dans ses yeux. Il serra son poing droit et alla le coller contre sa poitrine avant de prendre une grande inspiration. Il était enfin redevenu lui même. Arries était restée assise, figée, l’air pensif.

D’après les bruits de la pièce située à cotés, Ween était déjà réveillée, elle devait être en train de fouiller le coffre de la réserve de cette maison qui semblait d’après les fresques murales avoir appartenue à un combattant. La Fyros paru brusquement dans la salle une armure sur son épaule. Elle la jeta aux pieds de Djyrkan.

Met ça guerrier ! Tu seras peut être utile !

Le Fyros regarda furieusement Ween qui parue étonnée de cette hargne inconnue dans les yeux du guerrier qui portait sa large épée d’une seule main. La chasseuse se recula sans lâcher le Fyros des yeux puis reparti dans la pièce d’où elle venait.

Le guerrier s’équipa, l’armure visiblement usagée était en bon état et d’une grande robustesse. Elle était épaisse et recouvrait bien le corps de Djyrkan.

Un peu plus tard, nos trois Fyros avaient remballés leurs affaires et semblaient prêts à partir. Ween qui s‘était enfin décidée à parler un peu avait annoncer qu’elle aussi désirait combattre le Goo. La méfiance était toujours présente néanmoins nos compagnons d’armes formaient une équipe efficace.
Ils craignaient de manquer d’eau et ne pouvaient se permettre de s’attarder plus longtemps ici.

Les voyageurs se mirent en route en direction du sud vers la frontière avec l’empire Matis.

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Les Fyros s’enfoncèrent à travers les dunes brûlantes. Le désert qu’ils arpentaient n’avait rien de courant avec les désert habituels. Pas un arbre, pas une plante, pas de petites herbes, juste de rares morceaux d’écorce séchée ou quelques résidus de végétaux morts. La faune particulièrement vigoureuse en cette saison avait disparu. Les homins croisaient parfois, quelques carcasses en putréfaction dégageant une odeur abominable, desséchées par cette chaleur aride . Même perché au sommet des plus hautes dunes, aucun d’eux n’apercevait le moindre signe d’un oasis ou d’une quelconques de vie aux alentours. Ce désert était une terre morte pourrie par le fléau.

Les dernières réserves d’eau allaient bientôt être épuisées.
Les Fyros marchaient maintenant sans un mot à travers la poussière soulevait par le vent. L’odeur du feu les entourait parfois de façon inquiétante.
Chacun d’eux silencieusement espéraient trouver une source d‘eau rapidement.
Le dessèchement aurait rapidement sonné le glas de leurs vies et ils en étaient conscients.
Tous étaient las de cette marche mais ils ne pouvaient se permettre la moindre halte.
Les sentiments de méfiances s ‘étaient maintenant estompés mais restaient présents dans le cœur des deux Félines qui se lançaient parfois des regards cinglants.
Djyrkan se contentait de les regarder parfois, plutôt par curiosité. Il s’était habitué à Arries alors qu’il ne la connaissait qu’à peine son corps la connaissait mieux que ses yeux. Quand à Ween elle restait encore bien plus mystérieuse. Elles semblaient toutes deux des guerrières aguerries mais l’heure n’était pas à de telles pensées analytiques, d’autres priorités se faisaient plus pressantes.
La marche continua ainsi durant la journée.
La sanglante bataille
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Alors que la pénombre commençait à recouvrir la sciure brûlante, nos trois compagnons arrivèrent devant une haute dune.
Soudain, le silence du couchant fut déchiré par le cri d’un mektoub au loin, en direction de la dune. Les Fyros crûrent à une oasis ou de la terre fertile ayant attiré la bête, quoi qu’il en soit, un mektoub aurait été d’une aide précieuse en ces temps difficiles.

Ils se précipitèrent en haut de la dune. Le spectacle que leur offrit leur escalade précipitée n’avait rien de réjouissant.
Une troupe de sept Matis accompagnés d’un mektoub campait un peu plus loin sur la crête de la dune.
Les deux groupes furent surpris de cette rencontre. La troupe Matis était visiblement composée d’un lanceur de sort, d'un officier apparemment expérimenté, d'un éclaireur et de porte-lames lourdement équipés.

Les armes furent tirées avant même que la moindre parole n’eut été prononcée. Ils s’observaient mutuellement. Rien ne se passa durant le court instant pendant lequel des regards furent lancés de part et d'autre. Les tissus flottaient sous la brise qui soufflait sur la large crête de la dune. La voix de l’officier retentit, brisant le calme des respirations haletantes, des cœurs battants et le murmure du vent encore chaud.

"Le maître a dit de ne tolérer aucun témoin ! Tuez-les !"

Des gestes de provocation s’échangèrent aussitôt.
Les regards se firent haineux, agressifs. Une bataille commença sous les lueurs du crépuscule.

Le magicien chuchota quelques légères paroles et aussitôt un étrange halo bleu et sombre l’enveloppa.
L’imposant Matis pointa du doigt Djyrkan et les quatre guerriers se mirent à avancer vers le Fyros. Quand à lui, il tira sa longue épée et avança en fixant cruellement Ween.

L'éclaireur matis actionna son arme. Le projectile silffa dans les airs et effleura le visage de Ween, qui esquiva de justesse sans broncher. La première goutte de sang coula de la légère coupure apparue sur sa joue. La Fyros grogna légèrement en dévisageant l’officier.

Sans tarder Arries tira un projectile brûlant qui explosa entre le scout et le magicien. Le souffle projeta les deux corps incandescents sur le sol au milieu d'hurlements d’agonie. Quelques flammes arrivèrent sur les armures lourdes des guerriers, n'y laissant que de légères traces noircies. Ceux-ci continuèrent d'avancer fièrement. Les flammes autour du magicien s’estompèrent et celui-ci se releva indemne. Sa protection du feu avait joué son rôle.
Il reprit son incantation , formant une boule d’énergie mauve entre ses mains .

L’officier furieux ordonna alors à ses guerriers de charger et courut en direction de Ween.

Ween continua à s‘avancer avec méfiance, tout en se préparant au contact. Djyrkan laissa sa haine le dominer: désormais il ne se contrôlait plus. Son regard se vida de toute émotion et toute sensation de douleur et de fatigue disparu. Il avait plongé dans sa rage.
Les lames allaient maintenant s’entrelaçant dans la haine et la fureur au contact de la chair et du sang.

Le magicien dans un ricanement sordide propulsa sa boule d’ énergie en direction d’Arries.
Celle-ci se jeta sur le sol, la boule effleura son bras. Mais la tête de la Féline heurta un vieux morceaux d’écorce sur le sol et elle sombra dans l’obscurité de l’inconscience.
Le magicien s’empressa d’entamer une nouvelle incantation.

Le premier Matis arriva au contact de Djyrkan. Le fyros s’avança brusquement et découpa l’armure du matis du tranchant de sa lame dans une violence inouïe Celui-ci s'effondra les yeux écarquillés et poussa un dernier soupir.Son sang se répandit rapidement sur le sol accompagné de ses entrailles.
Le second Matis se rua avec un cri de rage sur le Fyros. Ses lames effleurèrent le cou et le visage de Djyrkan. Mais le Matis, entraîné par sa course et la force de ses coups, se retrouva déstabilisé, dos au Fyros. Le berserk lui portât un coup terrible avec un hurlement bestial recevant des giclées de sang. Une tête roula dans la sciure, à côté d’un corps sans vie qui s’écrasait dans un nuage de poussière.
Ween avait engagé son duel avec l’officier: son combat était acharné, les lames s‘entrelaçaient. Elle se déplaçait vite face à ce lourd guerrier. La légèreté de la guerrière lui prodiguait un avantage certain mais encore fallait-il percer les protections du vil combattant.

Djyrkan se rua sur les deux guerriers restés en retrait. L’un deux se jeta à son tour furieusement sur le Fyros. Les dagues furent stoppées par la large lame.Le Fyros dégagea les lames sur le cotés et heurta le Matis d’un puissant coup d’épaule dans la poitrine. Le matis fut s’écrasa sur le sol. Son frére d’arme attaqua aussitôt profitant de l’opportunité. Deux lames vinrent s’ écraser contre l’épaule du Fyros entaillant cruellement son armure qui néanmoins protégea la chair. Le Fyros se dégagea d’un coup de pommeau dans la mâchoire du second matis.

Au même instant une explosion résonna déchirant l’écorce qui trembla et se craqua projetant tous les combattants à terre dans un un nuage de poussière asphyxiant: Une explosion de Goo avait eu lieu non loin d’ici et des flammes gigantesques s’élevaient au loin.

Ween se releva rapidement avec une souplesse féline et se jeta sur l’officier étendu sur le sol. Celui ne pu que sentir sa lame s’enfoncer dans sa gorge. Son sang se répandit pendant qu’il suffoqua en se débattant. Elle le regarda agoniser en approchant son visage du Matis et lui cracha au visage. Après ce combat acharné Ween n’était guidée que par sa haine et sa colère.

Djyrkan se releva péniblement. Il brandit son épée et assena au Matis un coup furieux en plein torse. Le guerrier cracha son sang avant de rendre son dernier soupir.
Le dernier guerrier se releva dague en main et s’avança pour frapper le Fyros dans le dos.
Une deuxième explosion survint plus violente secouant à nouveau l’écorce et illuminant le ciel qui s’était encore plus assombris. Tous furent projetés sur dans la sciure. Autour d’eux des maigres débris incandescents s’abattaient.

Djyrkan se retrouva presque collé au matis, son arme avait atterri trop loin pour être récupérée. Le Fyros se rua à mains nues sur son ennemi lui aussi désarmé. Il roulèrent dans la sciure en crachant leur haine et leurs dernières forces en luttant violemment. Le Fyros réussit porta un coup brutal au visage du Matis dont la peau pâle se couvrit de sang.. Celui-ci décidé à vaicre tenta de frapper à son tour, en vain. Le Fyros lui porta un coup de coude ravageur et lui empoigna la tête. Le matis porta sa main au fourreau de son poignard, mais le Fyros lui brisa la nuque après un rugissement glacial. Les os craquèrent et la dépouille livide s’enfonça dans la sciure.

Ween reprit sa lucidité se releva doucement, elle observa les dépouilles sur le sol. Son regard se posa sur Djyrkan. Un frisson d’horreur la fit tressaillir à la vue de celui-ci. Il était recouvert de sang, ne dégageait aucune émotion et grognait comme une bête en haletant. Le hurlement résonnait encore dans la tête de la guerrière. Nos deux guerriers restèrent immobiles un court instant.
Le sang qui s’était répandu avait inondé la sciure et les lueurs des flammes au loin éclairaient les dépouilles encore chaudes des Matis morts au combat. Djyrkan avait reprit ses esprit et tremblait encore de sa rage. Lui même ne reconnaissait qu'à peine les dépouilles qu’il avait massacré sans retenue avec l’ardeur d’une bête.
Ween qui semblait effrayée, préféra reculer et ne pas approcher le Fyros. Elle s’assit dans la sciure espérant pouvoir se calmer un peu.


Djyrkan aperçut soudain le magicien qui bougeait encore. Il se précipita sur lu et l’attrapa le col.

"-Que faites vous ici ? Pourquoi nous avez vous attaqué ? Qui est votre maître ?
- Je ne dirai rien sauvage !"


Le Fyros le frappa au visage. La bouche du frêle Matis se remplit de sang qu’il cracha difficilement.

"Parle !
- Nous… nous sommes envoyés par un noble… nous .. Nous… recherchons la matière précieuse autour des formations du Goo.. Nous… nous cherchons du …eurk !! eurk !!
"

Il cracha à nouveau du sang.

"-Du ka…kami…KamiBast..?."

Le Fyros sans un mot regarda furieusement le Matis, il tira sa petit dague et empoigna fermement la tête qu‘il tenait. La lame effleura vivement la gorge du magicien. Djyrkan le laissa s’effondrer et suffoquer sur se sol sans même lui adressa un regard.

Le guerrier alla ramasser son épée qu’il rangea après l’avoir essuyée avec un morceau de tissu déchiré. Il essuya sa figure et son armure maculées de sang.
Le guerrier se retourna regarda Ween, elle ne semblait pas blessée. Il chercha alors Arries du regard. Où était-elle ?! Il marcha en direction de Ween et aperçu le corps de la Fyros allongé dans la sciure.
Le Fyros s’avança vers la Féline inconsciente. Il se pencha et lui caressa le visage espérant un signe de vie.

"Arries ?"

Elle s’ éveilla doucement sans un mot, elle semblait encore sous l’effet du choc brutal.
Le Fyros l’aida à se relever. Son bras était légèrement blessé mais cela semblait superficiel. Elle avait échappée de justesse à la mort. A peine fut-elle debout qu’elle sombra à nouveau. Elle glissa contre la poitrine du Fyros qui la rattrape de justesse, la serrant contre lui pour lui éviter la chute. Elle frissonnait.
Ween qui observait la scène curieusement se remémorait encore la bestialité du Fyros, jamais même chez les bannis elle n’avait vu un tel guerrier. Le Fyros qu’elle avait en face d’elle tenant Arries dans ses bras serrée contre lui semblait un autres ce n‘était pas la bête qui avait décapité, éventré, brisé des os à main nue et égorgé de sang froid les quatre Matis dont les dépouilles gisaient sur le sol.
Elle se releva et alla inspecter les sacoches du Mektoub qui s’était allongé dans la sciure effrayé par les explosions.

Arries reprit doucement connaissance et ré-ouvrit les yeux , elle s’étonna de se retrouver collée contre la poitrine chaude du Fyros. Elle resta un moment sans parler se blottissant dans les bras du guerrier. Puis brusquement elle se dégagea, gênée, ses joues légèrement rougies et partit ramasser son arme.

Chacun avait maintenant besoin de méditer, après cette sanglante bataille.

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Le Mektoub était chargé de vivres et de réserves d’eau. Les Fyros décidèrent d’avancer un peu dans la nuit pour séloigner de la sciure souilléé par le sang et des dépoilles encore chaudes.

Ils s’installèrent sous la clarté des lunes. Chacun étendit une peau de mektoub sur le sol et s’allongea. Aucunes paroles ne fut prononcées. Les faibles lueurs du feu se reflétaient encore dans le ciel étoilé. Arries ne trouva pas le sommeil cette nuit la. Elle frissonnait sous la brise de la nuit. Elle se rapprocha de Djyrkan endormi et se glissa à nouveau dans ses bras pour se blottir contre lui. Elle s’y sentait en sécurité et la chaleur de son corps était si agréable. Tendrement elle s’endormit…
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