Chapitre XI: duel au sommet (mais quel sommet ?)

Répondre
Partager Rechercher
Je dois avouer que je ne suis pas super satisfait de ce chapitre. J'aurais dû y passer plus de temps, mais bon, l'objectif est quand même de finir l'histoire pour ensuite tout reprendre depuis le début.

Donc veuillez excuser les nombreuses maladresses, m'sieurs dames

Introduction
Chapitre I
Chapitre II
Chapitre III
Chapitre IV
Chapitre V
Chapitre VI
Chapitre VII
Chapitre VIII
Chapitre IX
Chapitre X

---------------------------------------------------------
Les éclats de bois n’avaient pas fini de voler que Dani avait de nouveau chargé son arbalète. Elle la pointa vers le géant sans ciller.
« Je ne sais pas ce que tu fais ici, tête de cheval, mais tu vas tourner les talons bien gentiment si tu ne veux pas repartir avec un carreau dans l’œil. Qu’est-ce que c’est que ces manières de rentrer ainsi chez les gens ? »
« J’ai frappé » fit l’homme, montrant les restes de la porte. « Mais ce n’est pas très solide… »
C’avait été du chêne, pourtant, épais de plus un pouce d’épaisseur. Shareen l’avait remarqué en rentrant, car une porte d’une telle qualité semblait tout à fait déplacée dans un quartier aussi mal entretenu. Mais il était facile de comprendre comment elle avait éclaté. L’homme maniait une arme que personne n’aurait pu logiquement pouvoir soulever.
C’était une épée à deux mains, un de ces espadons que les forgerons avaient inventé plusieurs années auparavant pour lutter contre les chevaliers. Une arme capable d’avoir assez d’allonge pour toucher l’homme sur le cheval, et de trancher dans le même mouvement cavalier et monture. Si Shareen se souvenait bien des cours de stratégie qu’elle avait pu suivre à l’Académie, ils avaient été abandonnés car l’arme était bien trop lourde et peu maniable. La lance ou la pique de guerre paraissait une solution plus efficace contre les cavaliers, sans même parler de leur maniabilité, et de leur utilisation contre des fantassins, également, dans un mur de boucliers. La lance avait fleuri, et l’espadon avait périclité. Plus personne ne s’en servait, désormais.
Mais, même pour un espadon, celui que brandissait l’intrus était totalement hors de proportion. Si l’on incluait le pommeau , l’arme devait faire près de deux mètres, avec une lame large de près de deux paumes. C’était un énorme bloc de métal, de plusieurs pouces d’épaisseur en son centre, qui s’effilait progressivement pour devenir mortellement affûtée sur les côtés.
Le poids d’un tel objet devait dépasser celui de trois épées ordinaires, mais l’homme ne montrait aucun signe d’effort alors qu’il se mettait en garde.

« Je t’aurai prévenu, fils de rat d’égout ! » cracha Dani avec sa verve habituelle, décochant son carreau sans plus attendre.
Sans paraître y mettre le moindre effort, l’homme pivota sur le côté et leva négligemment son arme. Le carreau rebondit contre la large lame et retomba sur le sol, inoffensif.
« Je n’ai pas de temps à perdre avec toi, femme. C’est Rekk que je veux combattre » Il sourit. « Cela faisait longtemps que nous n’avions pas chanté ensemble, chanté le sang et l’acier »
Le Banni eut un sursaut.
« Tu connais mon nom… et tu parles de… Je devrais me rappeler de toi ? »
L’homme haussa les épaules. Il avança d’un pas, se remettant en garde, l’épée prête à frapper.
« Je ne sais pas… peut-être. Ca fait longtemps, et je n’ai jamais été aussi célèbre que toi, après tout. Mais l’épée devrait te donner un indice »
Rekk recula comme si on l’avait frappé.
« Comeral ? »
« Tu… le connais ? » fit Shareen, essuyant ses mains moites contre son pourpoint.
« Vaguement… » murmura Rekk. « Vaguement ». Il tira son épée, et se mit en position. Ses yeux étaient soucieux. « Ca remonte à très longtemps. Plus de vingt ans, en fait »
« Eh oui. Les gens changent, en vingt ans, tu ne trouves pas ? Mais c’est toujours la même épée. Je l’ai faite refondre plus de cent fois pour en garder le tranchant, et j’ai usé plusieurs pierres à aiguiser dessus. Mais c’est bien la même »
« Et tu cherches à me tuer, désormais ? »
« Il y a une forte somme sur ta tête, une très forte somme. Disons qu’un ami m’a convaincu que j’avais besoin de cet argent. Et puis… » Il leva doucement son épée, jusqu’à ce que la pointe frôle le plafond « J’ai toujours voulu savoir si l’élève dépasserait un jour le maître ! »
« L’élève ? » glapit Shareen alors même que Malek hoquetait : « Le maître ? »
« C’était un gladiateur, comme moi » fit Rekk en tirant son épée. « Ici, à Musheim. C’est moi qui l’ai entraîné pour qu’il survive à l’Arène »
Comeral grogna, faisant rouler ses épaules.
« Comme tu peux le voir, j’ai profiter de tes leçons. J’ai survécu à tous ces combats, j’ai racheté ma liberté, et je suis sorti de cet enfer. C’est grâce à toi, quelque part »
« Alors pourquoi vouloir me combattre ? »
Le regard du géant se teinta d’amusement.
« Te faut-il vraiment une raison ? Tu as changé, Rekk, mon ami. Il n’y a jamais besoin de raison pour verser le sang. Les applaudissements et les hurlements de la foule nous SUFFISENT ! » Il hurla ce dernier mot. « Fini de parler, Rekk. Défends-toi ! Défends ton titre de meilleur épéiste que la terre ait jamais connu ! »
« Je n’ai jamais… » commença le Banni, mais il s’interrompit alors que le gigantesque espadon s’abattait sur lui. Instinctivement, il se jeta de côté, alors que la lame pulvérisait la chaise qu’il avait occupé. Roulant sur le sol, il tira son épée et se pencha en avant, en position d’attaque.
« Alors c’est comme ça, n’est-ce pas ? »
L’espadon revenait déjà à l’attaque, beaucoup plus rapidement qu’il l’avait prévu en comptant sur la lourdeur de l’arme. Prenant sa propre épée dans les deux mains, il para le coup, déviant la lame vers le bas, et dansa sur le côté.
« Trop lent, Comeral, trop lent »
Il tendit son épée pour riposter, mais l’espadon remonta vicieusement vers lui et, de nouveau, il dut interrompre son attaque pour esquiver d’une habile feinte de corps. Il bondit par-dessus la table, retombant souplement sur ses jambes. La table explosa sous l’impact de l’attaque suivante.
« L’avantage de cette arme » gronda le géant, préparant sa nouvelle attaque, « c’est qu’elle ne te donne aucun répit. Tu te fatigueras avant moi, Rekk ! »
De nouveau, l’espadon s’abattit et de nouveau, l’épée du banni s’interposa au dernier moment pour dévier l’assaut.
« On parie ? » sourit Rekk. « Chante avec moi ! » Il baissa la tête alors que la lourde lame sifflait de nouveau vers lui.
« Chante avec moi ! » répondit l’autre en écho, reposant son épée sur le sol avant de tenter un coup d’estoc.
« Chante avec moi, le sang et l’acier ! »
« Chante avec moi, le sang va couler ! »
« Je mangerai ton cœur ! »
« Je boufferai ton foie ! »
« Il n’y a qu’un vainqueur ! »
« Et ce vainqueur… »
« C’est moi ! » Rekk se fendit, frôlant la poitrine de son adversaire. Mais le coup avait été porté de trop loin pour être efficace.
« C’est moi ! » Comeral engagea le fer brutalement, et repoussa Rekk à l’autre bout de la pièce.
Ils rirent tous les deux, chantant dans le bruit de l’acier et la danse des lames.

Shareen les regardait comme s’ils étaient soudain devenus fous. Elle qui venait à peine de reprendre confiance en elle se sentait soudain insignifiante face au combat que se livraient ces deux titans. Les armes s’entrechoquaient à une vitesse folle, et Rekk changeait de garde presque à chaque mouvement, bloquant l’acier avec l’acier. Sa lame paraissait bien fine, par rapport à l’immense espadon de son adversaire, pourtant il parvenait toujours à dévier l’arme au dernier moment, et à se remettre en position pour le prochain assaut. Comeral ahanait comme un bûcheron, frappant d’estoc et de taille sans laisser un instant de répit à son adversaire. Il aurait dû être essoufflé, depuis le temps, mais à dire vrai, c’était Rekk qui semblait souffrir le plus de la fatigue. Peut-être l’entraînement de la nuit dernière et le manque de sommeil avaient-ils altéré ses réflexes, mais ses parades se faisaient plus lentes et ses esquives moins prestes. Le sang n’avait pas encore coulé, mais ce n’était qu’une question de minutes, peut-être de secondes, avant que la lourde lame ne finisse par écraser les défenses du Banni. Un seul coup de cet espadon qui portait, et ce serait un véritable massacre.
La jeune fille se mordit les lèvres. Elle voulait aider, voulait faire quelque chose, mais quoi ? Si Rekk ne parvenait pas à pénétrer le cercle d’acier que tissait Comeral, ce n’était certainement pas elle qui allait pouvoir le faire. L’ancien gladiateur se battait dos au mur, profitant de son allonge, et elle ne parviendrait certainement pas à se glisser derrière lui. Elle jeta un coup d’œil à Malek et Dani, mais le premier observait le combat, bouche bée, réalisant peut-être le fossé qui le séparait de ces hommes. La seconde était fort affairée à remettre un carreau dans son arbalète, mais ses grosses mains semblaient tout à coup bien maladroites ; elle ne parvenait pas à faire tenir la flèche en place.
« Tu me déçois, Banni ! » gronda Comeral, allongeant une nouvelle botte. « Tu étais meilleur que cela, lorsque je t’ai vu te battre contre les chasseurs de primes. Montre-moi ce que tu as dans le ventre, si tu ne veux pas que ce soit moi qui t’éviscère ! »
Entre deux parades, Rekk parvint à hausser les épaules. Il ne répondit pas, économisant son souffle
« L’élève dépasse le maître, alors ? » tenta de nouveau le géant.
Le Banni profita de la brève pause dans les attaques de son adversaire pour se jeter en avant. Son épée s’abattit vers la tête de son adversaire, et Comeral leva son arme pour bloquer. Mais Rekk lâcha son arme, pivota, la rattrapa de la main gauche et frappa d’estoc à la poitrine. Le sang gicla pour la première fois.
« Tu as toujours trop parlé pendant que tu te battais, Comeral. Je t’avais mis en garde contre ça, lorsque nous étions gladiateurs »
Le géant recula d’un pas, fixant avec étonnement la tache rouge qui s’agrandissait sur son pourpoint.
« Tu as raison, je n’aurais pas dû te sous-estimer comme ça » murmura-t-il. « Ce mouvement… c’était magnifique… » Il se remit fermement en garde. « Ce n’est pas fini, Banni ! Ce n’est qu’une égratignure, et tu es épuisé ! Cet assaut sera le bon ! »
Sans répondre, Rekk se remit en position, les yeux en alerte.

Shareen regardait le combat avec des yeux ronds. Elle ne faisait plus attention à ce qui se passait dans la pièce, et sursauta lorsque Dani parvint enfin à réarmer son arbalète lourde.
« Ca y est ! » ahana la grosse femme, pointant son arme vers Comeral.
Rekk se tourna vers elle. Comeral se tourna vers elle.
« Ce ne serait pas très convenable d’interrompre un duel, vous ne croyez pas ? » fit une voix douce.
Une main ferme se posa sur son épaule et dévia l’arme. Avec un claquement sec, le carreau se planta dans l’épaule gauche de Comeral. Le géant hurla de douleur.
« Qu’est-ce que… ? » gronda Rekk, furieux, se jetant de côté pour garder dans son champ de vision tant Dani que le géant.

Shareen n’eut pas le temps de réagir. Déjà, une main se posait sur sa bouche, et une dague se posait sous sa gorge.
« Tssk tssk, messieurs, mesdames, que de violence ! Je suis navré de briser la tension dramatique, mais il est temps de mener les choses à leur terme »

« Eleon » grogna Comeral, reposant son épée sur le sol. Le carreau s’était enfoncé de près de la moitié de sa longueur dans son épaule, et son visage était pâle de souffrance. Fort ou non, sa blessure l’empêchait de soulever correctement son arme.
« Comeral, mon ami, tu me dois une nouvelle vie. Si je n’étais pas intervenu, tu aurais une flèche dans la gorge à présent. La dame que voici » il désignait Dani « n’a semble-t-il pas la même notion du duel que toi et moi. Quelle chance, finalement, que tout cela n’ait été qu’une mascarade, ne crois-tu pas ? »

Rekk posa des yeux las sur ce nouveau venu. Autant il avait fini par reconnaître Comeral, autant celui-ci ne lui rappelait personne en particulier. Pour une chose, cet Eleon était bien trop jeune pour qu’il ait pu le connaître avant son bannissement. Il s’essuya rapidement ses mains trempées de sueur, et reprit une prise ferme sur son arme.
« Qui êtes-vous, et que faites-vous ici ? » grommela-t-il.
« Comme l’a dit mon trop bavard compagnon, je suis Eleon » se présenta l’homme. « Quant à ce que je fais ici, eh bien… je cherche simplement à collecter une récompense qui me permettra de prendre une retraite agréable. L’or, la boisson, les filles… Je suis un homme simple, vous savez ? »
« Qui que vous soyez, lâchez Shareen » gronda Rekk. « Je ne le répéterai pas »
Eleon se fendit d’une révérence moqueuse, sans que sa dague ne bougeât d’un pouce.
« Malheureusement, il se trouve que vous n’êtes pas en position de négocier, cher Banni. C’est moi qui ai les cartes dans la main, et j’entends bien jouer cette partie jusqu’au bout. Baissez votre arme, si vous ne voulez pas que je tranche la gorge de cette donzelle »
Rekk lança un regard furieux à la jeune fille, puis baissa son épée comme on le lui demandait. Shareen était rouge de honte, au point de ne plus même sentir la peur. Elle qui voulait se rendre utile, elle qui voulait prendre son destin en main, se retrouvait maintenant non seulement inutile, mais désormais un poids mort pour Rekk, un encombrement, un handicap ! Elle aurait voulu hurler.
« C’était mon combat » grommela Comeral dans sa barbe. « J’aurais pu gagner »
« Avec un carreau dans l’épaule ? Je ne pense pas, mon ami » fit Eleon. « De toute manière, la question ne se pose plus. Lorsqu’on joue aux échecs, prendre la Dame suffit généralement à gagner la partie… lâche ton arme, maintenant, Rekk. Et agenouille-toi, que Comeral puisse te passer les chaînes aux mains »
Rekk haussa les épaules.
« Non »
Eleon haussa un sourcil. Il appuya un peu plus sur la dague, et une goutte de sang perla sur la gorge de la jeune fille.
« Non ? »
« Non. J’ai ma liste de priorités, moi aussi. Et je préfère ma liberté à la vie de cette fille » Il sourit méchamment. « Je ne peux pas me permettre de mourir avant d’avoir vengé Deria. Mais, si tu tues Shareen, tu seras le suivant sur la liste. Relâche-la, maintenant, ou subis ma colère. »
«Tu as tort de le prendre ainsi. Je vais vraiment la tuer… Comeral ! »
« Ton géant ne pourra plus t’aider, Eleon » Rekk se tourna vers Comeral, et le regarda dans les yeux, le regard froid. « Tu m’as beaucoup déçu, Comeral. J’attendais mieux d’un ancien gladiateur. Le peuple a décidé, et c’est la mort pour toi » Il tendit sa main gauche, leva le pouce et, lentement, le baissa jusqu'à ce qu’il désigne le sol.
« Je ne voulais pas… » commença Comeral, mais Rekk bondit vers lui. Dans un mouvement fluide, il lui passa son épée à travers le corps. Le géant tomba comme une masse.
« Le sang est versé, les dieux sont apaisés » fit le Banni rituellement
« Je voulais… un vrai duel » gargouilla Comeral. Il cracha un peu de sang, puis ne bougea plus.
« A ton tour, maintenant… Eleon, ou quel que soit ton nom. Lâche cette fille, et tu auras peut-être une chance de survie »

Eleon grinça des dents. Il n’avait pas l’air particulièrement effrayé, mais ses yeux brûlaient de colère.
« Voilà quelque chose que je n’avais pas prévu » murmura-t-il. Si sa voix était douce, c’était de la même douceur qu’a l’acier en sortant d’un fourreau. « Je pensais que tu te souciais de la gamine. Certains regards que tu lui lançais… pourtant… » Il haussa les épaules. « Il faut croire que je me suis trompé. Je te le demande une dernière fois : lâche ton épée. Je compte jusqu’à trois avant d’’égorger cette fille. »
« Si tu le fais, je te tue »
« J’en doute fort, cher ami. Ton dernier combat t’a épuisé, et je suis plus agile que j’en ai l’air. Un… »
« J’ai vaincu Comeral. Te battre sera un jeu d’enfant »
« Comeral était un abruti. Deux… L’honneur n’a aucune place dans ce monde. Ce n’est pas toi qui me contredira. Trois ! Tant pis pour toi, gamine ! »

Shareen avait écouté l’échange sans rien dire, étouffant à moitié sous la poigne de fer de l’assassin. Lorsqu’il compta jusqu’à trois, elle saisit sa chance. De toutes ses forces, elle mordit la main qui la baillonait, et lança sa tête en arrière pour frapper le nez de l’homme. La dague s’approcha dangereusement de sa gorge, mais Malek se jeta sur la lame à mains nues. Il grimaça alors que l’acier entaillait ses doigts, mais ne lâcha pas prise. Reprenant son souffle, la jeune fille donna un coup d’épée au hasard, éraflant la joue de l’ennemi.

Elean recula de quelques pas, abandonnant son arme aux mains ensanglantées du jeune homme. Un étrange tic nerveux agitait sa joue ensanglantée alors que Rekk avançait sur lui.
« On ne peut pas gagner à tous les coups » fit l’assassin, philosophe. « Mais, d’une manière ou d’une autre, je te ferai payer la mort de Comeral. Tu te prétends démon, tu vas connaître l’Enfer ! »
Bondissant au mur, il s’y accrocha comme un chat et grimpa jusqu’au toit avant que Rekk ait pu faire trois pas. Il lança un dernier regard haineux, puis disparut.
Et le calme revint.
La pièce était un véritable champ de bataille. La table était brisée par le milieu, les chaises étaient réduites en morceau. Il y avait une armoire renversée et éventrée, et plusieurs bouteilles s’étaient brisées également. Deux des lourdes colonnes de bois qui soutenaient le toit avaient été à moitié sectionnés par les violents coups d’espadon de Comeral.
Et, bien sûr, il y avait Comeral lui-même, affalé dans un coin de la pièce, une flaque de sang se formant sous son corps imposant.

« Deesse Laineuse… » fit Dani, ouvrant et refermant la bouche comme un poisson. Il ne fallut que quelques secondes pour qu’elle se ressaisisse, cependant. La grosse femme avait probablement vu pire, vécu pire. « Vous avez de la chance que le Guet ne s’aventure jamais dans cette portion de la ville. Mais on peut rencontrer bien pire, par ici. Rentrez le corps entièrement dans la maison, vite, vite ! » Elle donna une tape sèche à Malek, qui regardait ses mains ruinées. « Tu auras du temps pour panser tes blessures plus tard, petit, pour l’instant viens m’aider à mettre ce grand échalas dans ma cave. On ne peut rien faire pour la porte, helas. Si c’est pas malheureux, du bon bois comme ça. Je vais nettoyer toutes ces saletés. Rekk, tu surveilles si ce monstre répugnant ne revient pas menacer la petite » Elle eut un sourire réconfortant pour la jeune fille. « C’est bien, gamine, tu t’es bien défendue. Joli coup de tête. Je lui aurais mordu le nez, aussi. Ca fait mal, le nez. Mais on ne peut pas l’inventer, ça. Tu as bien réagi, oui, bien réagi »
Quelques minutes sous la direction de l’énergique bonne femme suffirent pour que la maison retrouve un semblant de calme. Comeral fut traîné à la cave, et Shareen s’empara de son épée. Elle gémit devant le poids.
« Son arme pesait des tonnes ! Comment faisait-il pour la manier ? »
Rekk avait le regard dans le vide.
« Il s’est toujours battu avec des armes plus grandes que lui » fit-il d’une voix monocorde. « Ca plaisait à la foule, alors les entraîneurs de gladiateurs ont encore plus accentué ce côté. Quand je l’ai connu, ce n’était qu’un gamin, plus jeune que vous encore, mais déjà il devait manier des armes de cette taille, ou presque. Pour le spectacle ». Il cracha. « Quel gâchis »
« Et cet Eleon, vous le connaissez ? »
« Pas du tout. Mais je le retrouverai avec plaisir pour lui trancher la gorge »
« Il ne reviendra probablement pas. Ca m’a l’air d’être le genre de personnes à ne pas prendre de risques, et utiliser les autres pour arriver à ses fins » fit Malek, maussade. « Regardez mes mains ! Elles sont en sang ! »
Dani lui sourit, un sourire plein de fierté de grand-mère attendrie, et elle parut belle, un instant, ainsi illuminée.
« Tu as fait quelque chose de bien, gamin. C’est rare de rencontrer des gens capables de se mettre en danger pour une autre personne qu’eux mêmes. Celui-là » Elle désigna Rekk «… n’en a jamais été capable. C’est sa plus grande force, mais c’est aussi sa plus grande faiblesse » Rekk ne répondit rien. « Viens par ici, petit, je vais m’occuper de te bander les mains. Les coupures sont impressionnantes, mais elles ne sont pas profondes. Dans une semaine, il n’y paraîtra plus. »
« Une semaine ? » glapit Malek.
« Dans une semaine, je compte bien être loin d’ici » fit Rekk d’un air sombre. « Je ne pensais pas que revenir ici serait si difficile, ni que tant de monde serait après moi. Je suis venu accomplir une vengeance, et les obstacles ne cessent de s’accumuler » Il soupira. « J’espère vraiment que tu vas pouvoir m’aider, Dani. J’ai vraiment besoin de tes informations. Je dois savoir tout au sujet de ce meurtre. Dani… »

La grosse femme le regarda un instant, pensive.
« Ma parole, c’est que c’est bien la première fois que je le vois aussi suppliant, le Rekk ! Toujours si sûr de lui et si arrogant ! Aaah, l’humilité, ça ne te fera pas de mal. » Elle hocha la tête. « A toi, je ne dois rien. Déjà il y a quinze ans, ce n’était que du souci de te connaître, et aujourd’hui, ma vie est de nouveau en danger à cause de toi . Mais je vais essayer de t’aider, pour la petite. Parce qu’aucune fille ne mérite de mourir aussi jeune, et que tous les violeurs du monde devraient brûler en enfer. »

Rekk s’assit sur la seule chaise en bon état et soupira.
« Je suis désolé des troubles que je cause. Je te paierai, bien sûr, lorsque tout ça sera terminé. Mais j’ai vraiment besoin de savoir. Il faut que je sache comment ma fille est morte »
« Je ne suis pas sûre qu’on devrait parler de ça ici. M’est avis qu’on ferait mieux de quitter cette maison au plus vite, avant que l’autre fou ne revienne avec un nouveau géant sous ses ordres. » Elle rougit devant le regard insistant de Rekk. « Oh, bon, d’accord. Je vais voir ce que je peux faire, Banni, dès ce soir. J’ai des oreilles qui traînent un peu partout. Je suis la petite maîtresse des rumeurs, tu te rappelles ? Bien sûr que tu te souviens, puisque tu es venu ici. Mais je te dis, même comme ça, ça ne sera pas facile. Les filles qui disparaissent, c’est plutôt fréquent, depuis un an. A la nuit tombée, il ne fait pas bon se promener dans le Centre Ville, je te le dis »
« Il n’a jamais fait bon se promener dans le Centre Ville »
« Pour ceux du dehors, oui. Mais quand on habitait le quartier, on n’avait pas trop de problèmes. Alors que là… » Elle haussa les épaules machinalement, et resserra son châle comme si elle avait froid. « Il ne fait plus bon être une femme, par ici. Même si, personnellement, je n’ai jamais eu de problèmes »
« Je peux repasser demain, alors, Dani ? »
« Oui, oui, repassez demain, j’aurai du nouveau. Mais ne venez pas ici. Il faudra que j’abandonne cette maison, bien sûr. Avec l’autre fou qui sait où j’habite, je ferais des cauchemars, et je n’aime pas ça. Faire des cauchemars. Je vais devoir changer d’endroit. Ca faisait vingt ans, que je vivais ici. Vingt ans ! Tout passe, tout passe » Elle se frotta les yeux, se refusant à pleurer.
Shareen la regarda avec un respect nouveau. Cette femme était formidable ! Elle avait un caractère en acier trempé, mais elle ne cachait pas non plus ses émotions comme Rekk le faisait. Elle était humaine, et puissante à la fois. Elle était tout ce qu’avait été Deria, d’une certaine manière. Elle comprenait que Rekk lui faisait confiance.
« Je suis désolé pour tout » fit Rekk, plus proche de la gêne qu’il ne l’avait jamais été.
« Ne le sois pas, ne le sois pas. A tout le moins, tu arrives à mettre de l’animation dans ma vie. C’est déjà ça » Elle eut un sourire nostalgique. « Tu te souviens, lorsque nous avions démantelé le réseau de contrebande concurrent et que… mais, je radote, je radote. Passons par la cave, il y a un passage qui donne sur les rives du Verdoyant. Si jamais la maison est surveillée, ca vous donnera une longueur d’avance. »
Sans s’arrêter de parler pour autant, elle ouvrit la trappe par laquelle ils avaient fait tomber le corps de Comeral. Elle révéla un petit escalier, et tous s’engouffrèrent dans l’obscurité.
« Comme je vous le disais » fit Dani, allumant une torche, « je vais m’occuper de trouver les renseignements que vous cherchez. Retrouvez-moi cette nuit par la porte de derrière de l’Auberge du Sein de Feu. » Elle se rapprocha de Rekk, soudain inquiète. « Vous y serez, n’est-ce pas ? Tu ne vas pas faire quelque chose de stupide et te faire tuer avant ce soir ? »
Rekk repoussa sa main, inflexible. Dans la semi-obscurité, il exhalait une aura de violence contenue presque insoutenable.
« Je ne vais rien faire de stupide, au contraire. Je vais faire quelque chose que j’aurais dû faire depuis longtemps. Je vais rendre une petite visite à Semos. »
Re: Chapitre XI: duel au sommet (mais quel sommet ?)
Citation :
Provient du message de Grenouillebleue
Je dois avouer que je ne suis pas super satisfait de ce chapitre.
T'as tort Hector.
Très bon.


Par contre, maintenant, je me demande qui était la mère de euh ah chais pu son nom, bon la fille de Rekk quoi...

Serait ce Dani ?
J'ai bien aimé
Il y a peut être quelques détails à revoir, mais pour l'instant, on n'a toujours qu'une même envie : lire la suite

Citation :
Par contre, maintenant, je me demande qui était la mère de euh ah chais pu son nom, bon la fille de Rekk quoi...
Denia

Citation :
Serait ce Dani ?
Bah vi on pourrait se le demander, vu que depuis le début il n'y a pas eu un seul mot sur la mère de Denia, et puis la ressemblance des prénoms, c'est peut etre fait exprès
Ah tien tu doubles le copy de tes recits ? 1x sur DAOC general et 1x ici ?? ah bon ah bon ...

Jte le remets donc ici, a quand le bouqiiiiiiin !

Ekios tip top fan
Thumbs up
il semble que ce chapitre nous amène a nous poser la même question, qui est la mère de Déria ?
Dani ? a mon avis non, elle aurait réagi avec plus de violence qd elle a appris la mort de Déria, vu le genre de femme...

enfin ce ne sont que des spéculations
Revenons au plus important :

ALLEZ Grenouillebleue !
et vivement le chapitre XII
Citation :
Provient du message de Ekios
Ah tien tu doubles le copy de tes recits ? 1x sur DAOC general et 1x ici ?? ah bon ah bon ...
Chuuuut, faut pas le dire !
C'est un secret bien gardé

Citation :
Provient du message de Elladan Araphin
Par contre un truc que je ne comprends pas, un coup tu exprime les mesures en pieds (comme pour la hauteur de la tour de Semos) et un coup en mètres, pourquoi ?

*cough*
On appelle ça le syndrôme oops-je-n'ai-pas-fait-gaffe-faudra-que-j'harmonise-tout-ça-un-jour
un petit reproche a formuler

tu dis plusieurs foit avant le duel que Rekk degaine son epéé
soit il en degaine plusieurs soit tu t emballé

mais sinon c'est super

oui je sais je suis a la bourre^^ mais mieu vaut tard que jamais non^^

*s'atack au chapitre suivant*
Répondre

Connectés sur ce fil

 
1 connecté (0 membre et 1 invité) Afficher la liste détaillée des connectés